• Mabon

    MABON ! On ne peut trouver un meilleur moment pour, à l’instar de notre Mère la Terre, entrer en hibernation, dans cette période de réflexion, de retrait, de lâcher-prise.

    Mon blog a aujourd’hui exactement 5 ans, et comme c’est aussi le moment de terminer ce qui a été commencé, il est temps que je tire ma révérence, en vous remerciant de toute l’amitié que vous m’avez apportée par vos commentaires et vos partages.

    Je reviendrai vous lire, mais je n’écrirai plus.

    Peut-être retrouverais-je certains d’entre vous de l’autre côté de ce voile qui se nomme, dans ce monde-ci, Ekla.

    Je vous souhaite un bel automne, heureux Mabon.

    Au revoir à toutes et tous, je ne vous oublierai pas, prenez bien soin de vous.

    Mabon

     

    L‘équinoxe d‘automne (21 - 23 septembre)

    Dans la tradition celtique, Mabon est l'équinoxe d'automne nommé d'après le Dieu Celte du même nom.
    Dans le néo-druidisme, on utilise le terme Alban Elfed.

    C'est une journée d’égalité entre l'ombre et la lumière comme à l'équinoxe du printemps. À la différence que nous nous dirigeons vers des journées plus sombres, alors que l'équinoxe du printemps ramène la lumière.
    A noter que c’est également l’entrée dans le signe astrologique de la Balance.

    La roue de l'année continue de tourner et achèvera bientôt son cycle. C'est l' époque où la nature commence à se préparer au repos hivernal.
    Mabon marque le début de l'automne et la mort de la terre qui se prépare. Le soleil est moins fort, la végétation commence à s‘endormir, les feuilles changent progressivement de couleur avant de tomber. Le cycle est en passe de se terminer... C’est symboliquement la période de l’âge mûr.

    La Déesse commence à revêtir son aspect de vieille dame sage, reflétant la mort lente et l’hibernation de la Terre à venir. La Vieille vient chercher ce qui doit mourir, partir et en remplit son chaudron.
    C’est donc une période propice à la méditation et aux bilans, période de lâcher prise où l’on doit jeter ce qui doit être jeté.

    Mabon est la récolte des fruits de la Terre-Mère, qui sous son aspect de Déesse éternelle entre dans le troisième trimestre de sa grossesse. Pour les sorcières qui honorent le Dieu et la Déesse, c'est le moment où le Dieu Soleil mourant commence son voyage à travers l'océan occidental pour séjourner dans le Pays des morts à Samhain et renaître de la Déesse lors de Yule.

    Mabon marque l'achèvement des récoltes commencées à Lughgnasad,;celle-ci concerne surtout les fruits de l'hiver pommes, poires, figues, noix, noisettes, mûres, raisin… Les derniers fruits de la Terre doivent être engrangés. C’est donc aussi une période de grande activité. Il est temps de préparer sérieusement le prochain hiver.

    Cette fête était célébrée à la fin de la saison des récoltes, au moment où l'on coupe la dernière gerbe. Cette dernière gerbe était façonnée en forme de poupée, appelée: Cailleac (vielle femme en gaélique), la Mère du blé ou la Reine des récoltes. A la fin des célébrations, la poupée était remise, jusqu'au prochaines semailles, au fermier ayant eu la plus petite récolte, en guise de porte bonheur.

    C’est un temps d’équilibre, où nous pouvons faire une pause, nous relaxer, et profiter des fruits de nos moissons personnelles - que ce soit nos jardins, notre travail, l’éducation de nos enfants, ou simplement notre quotidien.

    C'est aussi un temps d'action de grâces pour les fruits de la terre et la reconnaissance de la nécessité de les partager pour conserver les bénédictions de la Déesse et du Dieu pendant les prochains mois d'hiver. Les offrandes de cidre, de vin, d’herbes sont d’ailleurs appropriées.

    Mabon ne doit pas être mélancolique, c'est la normale inscription dans les cycles de vie. Nous nous préparons à affronter la saison sombre mais nous avons les graines et semences pour les futures semailles et le retour de la vie. C'est la promesse d'un renouveau au bout de la nuit dont témoignent ces derniers jours de chaleurs et d'été avant l'automne, il y a toujours l’espoir du retour du Dieu et de la lumière.

     Le nom semble dériver de Mabon ap Modron, un personnage de la mythologie galloise, bien que le lien soit quelque peu obscur. Mabon, dont le nom complet est Mabon ap Modron qui signifie le "fils divin d'une divine mère", est l'enfant de la déesse Terre-mère des gallois, Modron, fille d'Afallach et de Mellt. Il est le dieu de la chasse. La vie de Mabon qui est le dieu de la jeunesse est mal connu, ce qui laisse penser qu'il aurait pu être un dieu plus ancien – peut-être Maponos, dieu celte de la jeunesse, incorporé à la mythologie galloise comme guerrier parce que ses exploits n'avaient pas été oubliés.

    Mabon est considéré comme le sabbat préparatoire à Samhain... C’est un temps des mystères, un temps pour honorer les divinités vieillissantes et le monde des esprits.

    Mabon

    Symboles: pommes, vin, gourdes, monticules funéraires, cornes d'abondance. Les divinités qui sont célébrées sont Cerridwen et son chaudron, reine de l'eau et de l'automne, Déesse de la transformation et de l'initiation, Morrigan Déesse de la guerre et de la mort.

    C’est un moment propice aux rituels favorisant l’harmonie, l’équilibre, la protection, la prospérité, la sécurité, et la confiance en soi.

    Au delà du rituel, vous pouvez faire des conserves, vous organiser pour l’hiver...
    La tradition veut que l’on arpente les champs et la forêt à la recherche de cosses, de graines, de plantes fanées et séchées. Ramassez-les pour en décorer la maison.

    On peut: fleurir des tombes, s’occuper du jardin et remercier la nature, faire un mandala de graines sur le sol, honorer les personnes âgées, partager l’abondance avec des amis et voisins qui n’ont pas de jardin, trier dans la maison et les vêtements tout ce qui n’est pas indispensable et le donner à de bonnes œuvres…

    La roue de l'année nous offre sa dynamique et en son sein deux moments d'équilibre, qui sont des moments de suspension. Les équinoxes sont des occasions de nous tourner vers le centre, de méditer. Il est temps de terminer ce qui traîne car nous entrons tranquillement dans une période de repos, relaxation, et réflexion.

     

     

     

     

    Sources: http://cernunnos.over-blog.com/2014/09/alban-elfed-equinoxe-d-automne.html- http://fetesetrites.blogg.org/date-2008-01-28-billet-746651.html -  http://mythologica.fr/celte/mabon.htm#sthash.UnGZKdlx.dpuf - http://legrimoiredecirce.over-blog.com/pages/Mabon_lequinoxe_dautomne-486458.html

     

     

     


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  • Litha

     

    Litha

    La roue tourne, tourne, tourne,
    Voici que de nouveau nous fêtons Litha.

     

    Litha, le solstice d’été - (21 - 22 juin)

    Nommée Litha par les païens, c'est également la fête de la Saint-Jean pour les Chrétiens.

    Dans les pays nordiques, cette fête est appelée Midsummer, le milieu de l’été. L’ancien calendrier considérait que l’été commençait à Beltane pour se terminer à Lughnasad, le solstice d’été étant à mi-point entre ces deux dates; ce qui est plus logique que notre calendrier qui considère que l’été débute lorsque les jours commencent à diminuer.

    C'est une célébration du jour le plus long, où les pouvoirs de lumière sont au maximum de leur force. Cependant, cette fête est aussi teintée de tristesse, parce que, dès lors, le temps d'obscurité grandira.
    Le soleil est à l’apogée de sa puissance, mais c’est aussi l’annonce de son déclin; à partir de cette date les jours vont raccourcir. Le roi Chêne (Dieu de l’année qui croît) qui régnait sur la première partie de l’année sera vaincu par le roi Houx (Dieu de l’année qui décroît), dont le règne commence dès à présent pour se terminer à Yule.

    Litha

    C’est donc le moment d’emmagasiner la force du soleil.
    A cette période, la nature est en pleine luxuriance, les jardins sont remplis de fleurs, les arbres commencent à se charger de fruits que le soleil fera mûrir.
    La terre nage dans la fertilité de la Déesse et celle ci, porte dans son ventre l'enfant conçu à Beltane.

    Bien que les anciens Celtes n’aient pas laissé d’écrits sur leurs pratiques, certaines chroniques tenues par les premiers moines chrétiens nous informent que la Saint Jean était célébrée par de grands feux de joie et des processions.

    D’après les druides la fonction des feux était de soutenir le soleil par la magie, afin qu’il conserve la force de réchauffer la terre, faire mûrir les fruits et les grains, protéger les hommes et le bétail des maladies et qu‘il éloigne les forces du mal enfouies dans les ténèbres. On faisait également passer le bétail entre les feux dans ce but.

    En ce jour de l’année, une importance primordiale est donc accordée au pouvoir magique du Feu. On allumait des feux de joie pour célébrer le soleil au sommet de sa puissance car les feux d’été, feux de jubilation et de purification sont également feux propitiatoires destinés à apaiser l’angoisse humaine devant le déclin solaire.

    De nos jours, les sorcières et les druides se ressemblent la veille (le 20 juin au soir) sur des sites sacrés anciens - pierres levées, cercles et collines - pour observer ensemble le lever du Soleil au solstice. Les cérémonies druidiques interviennent au lever du jour et à midi. Le rite de l’aube célèbre l’arrivée du jour le plus long et salue le Soleil en plénitude (l’observance de ce rite à Stonehenge est connues de tous).
    Ils ne dorment pas pendant la nuit la plus courte de l'année, se tiennent compagnie en racontant des histoires et en chantant après avoir accompagné de roulements de tambours la descente du Soleil à l'horizon.
    À l'aube, les roulements de tambours recommencent, cette fois-ci pour encourager les efforts du Soleil à se lever de bonne heure, à monter haut et à briller longtemps sur le jour le plus long.
    Le reste de la journée est passé d'habitude dans la nature, en partageant des rituels et de la nourriture ou en récupérant le sommeil perdu. C’est aussi le temps du ramassage des herbes médicinales qui sont au mieux de leur pouvoir à cette période.

    Dans de nombreux pays d'Europe, on allume toujours des feux sur les collines, les gens participent encore à des processions nocturnes en portant des flambeaux, et dans les régions vallonnées, on fait rouler du haut en bas d’une colline une roue garnie de paille enflammée pour favoriser le voyage du soleil et l’inciter à développer sa course. La roue est un signe de perpétuel renouveau et la paille est le symbole du dessèchement et de la mort.

    La tradition veut que l’on saute par-dessus le feu seul ou main dans la main avec celui ou celle qu’on aime en souvenir des rites de fertilité, quand il s’agissait de deviner la hauteur des récoltes à venir et d’assurer la fertilité des jeunes et nouveaux couples.

    Dans les temps anciens les Druides cueillaient du Gui, car à cette période de l’année, il n’avait pas encore de baie et était donc considéré comme une amulette de protection. On détruisait en ce même jour les anciennes amulettes qui avaient perdu leur efficacité en les jetant dans les feux sacrés. On répandait ensuite les cendres sur la terre.
    Les femmes marchaient nues dans leur jardin pour leur assurer fertilité.

    Le voile entre les deux mondes est à ce moment aussi mince qu’à Samhain, ainsi on peut rencontrer les représentants du ” Petit Peuple “, et les esprits des morts peuvent plus facilement traverser la frontière.

    C’est le moment de réaliser vos rêves et de rendre votre vie meilleure. Vous pouvez faire un symbole rituel de quelque chose de gênant qui freine votre épanouissement afin de le jeter dans le feu.

    Ce soir là il est aussi d’usage de faire passer du millepertuis dans la fumée et le pendre à l’entrée de sa maison pour la protéger, d’aller cueillir des baies et des plantes médicinales et de laisser dehors du miel et du lait pour le petit peuple.

    Si vous marchez accidentellement sur du Millepertuis le soir de Litha, vous risquez de vous retrouver au Pays des Fées !

     

     

     

     

    Litha

     

     

     

     http://www.paganisme.fr/paganisme/fetes-celtiques/litha - http://www.blogg.org/blog-51512-billet-en_savoir_plus_sur_litha-810802.html - http://www.thewhitegoddess.co.uk/the_wheel_of_the_year/litha_-_summer_solstice.asp-https://lecheminsouslesbuis.wordpress.com/2010/06/17/solstice-dete/

     

     

     


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  • Beltane

    Réédition d'un ancien article.

    (30 avril - 1 mai)

    Beltaine, Giamonios Bhealtainn, Jour de Mai…

    Beltane est la fête de la fertilité, pour la terre elle-même, pour les animaux, et bien sûr pour les personnes. Cette saison était célébrée par les cultures depuis des milliers d'années, d'une quantité de façons, mais toutes partageant l'aspect de la fécondité. Typiquement, il s'agit d'un Sabbat pour célébrer les Dieux de la chasse ou de la forêt, et les Déesses de la passion et de la maternité, ainsi que les divinités agricoles.

    Beltane dont le sens est « feu de Bel » est la troisième des quatre grandes fêtes religieuses de l’année celtique. Elle vient après Samhain et Imbolc  et marque la fin de la saison sombre et le début de la saison claire. Elle est en rapport en Gaule avec Belenos  (avatar du dieu primordial Lug sous forme de la lumière) et Belisama (« la Très Brillante », parèdre du précédent).

    La fête celtique de Beltane est celle qui est le plus associée à la fertilité. C'est la période où le jeune dieu s'accouple avec la déesse en une union sacrée qui génère les fruits de la terre. C’est la raison pour laquelle de nombreuses jeunes filles décident d’offrir leur virginité en cette nuit en hommage au Dieu cornu et à la Déesse. La fertilité des femmes sera en rapport avec l’abondance des récoltes.

    Raison pour laquelle aussi l’Eglise a fait de cette nuit la nuit des sorcières en croyant qu’il s’agissait d’orgies effrénées, ce qui n’était pas le cas.

    Les croyances et traditions nordiques étant très proches de celles des Celtes, on célèbre cette même nuit dans les pays d’Europe du nord la nuit de Walpurgis qui a la même signification et a très souvent été assimilée au sabbat des sorcières. C’est pourquoi elle fut maintes fois interdite par l’Eglise et ses participants menacés d’excommunication; puis l’Eglise y associa Walpurge, une Saxonne qui, au 8ème siècle dirigea le couvent de Heidenheim dans l’actuelle Wurtemberg et instaura sa fête le 1er mai afin de lutter contre cette pratique païenne, mais sans grand succès.

    A l'époque des druides, cette fête était, avec Samhain, la fête la plus importante du calendrier celtique. Contrairement à beaucoup de fêtes païennes qui furent christianisées, Beltane ne fut remplacée par aucune autre fête chrétienne, mais on la considéra tout simplement comme démoniaque, et elle devint célèbre sous le nom de "nuit des sorcières".

    Beltane est aussi la période de prédilection pour les rites de passage entre les périodes froide et chaude, entre l’obscurité et la lumière, entre la mort psychique symbolique et la re-naissance spirituelle.
    De manière générale, c'est la fête de changement du rythme de vie. Du rythme hivernal on passe au rythme estival, c’est l’ouverture des activités diurnes: reprise de la chasse, de la guerre, des razzias, des conquêtes pour les guerriers, début des travaux agraires et champêtres pour les agriculteurs et les éleveurs. En ce sens, elle est l’antithèse totale de la fête de Samhain.

    Le principal rituel de Beltane consiste en des feux allumés par des druides prononçant des incantations magiques pendant que l’on fait passer le bétail entre ces feux, afin de le protéger des épidémies pour toute l'année.
    Ces feux étaient allumés pour éloigner définitivement le froid de l'hiver, et pour donner corps à certaines formes de magie propice à la fertilité. Il était d'usage de brûler un mannequin de paille, qui représentait l'hiver, le mal et la souffrance sur de grands bûchers.
    Le Feu de Beltane est un feu de purification bénéfique, puissant, sacré et fort, celui qui l’allume doit être une personne détenant un grand pouvoir.
    Beltane est l’exaltation du feu, élément druidique par excellence. On suppose que l'assemblée des druides dans la forêt des Carnutes, attestée par César dans La guerre des Gaules, se tenait à l’époque de Beltane. Des sacrifices d'animaux avaient lieu à ce moment tout comme à Samhain, en offrande aux dieux.

    Autant Beltane que Samhain sont des époques où le voile entre les mondes est mince. Mais tandis qu’à Samhain, le monde des vivants et le monde des morts se rapprochent, à Beltane, c’est la frontière entre le monde des humains et le monde des esprits féeriques qui diminue.

    Beltane est donc un bon moment pour établir un lien spirituel avec les êtres de la nature et les esprits de la forêt, mais aussi les elfes et les fées. Les "païens" modernes apportent maintenant dans leurs demeures de la verdure pour honorer la croissance de la nature et faire entrer chez eux cette magie de fertilité. Certains laissent même à leur porte de la nourriture ou une soucoupe de lait pour le petit peuple afin de montrer leur bonne volonté.

    C'est une période de réjouissance et de joie au cours de laquelle il est bien sur de mise de s'amuser et de profiter de la vie. La danse est une autre particularité de Beltane, et tout le monde danse joyeusement autour des feux. On pratique aussi les arts du tissage et du tressage, car l'union de deux substances pour en former une troisième est dans l'esprit de Beltane. C'est également une période faste pour lier sa destinée à une autre personne.

    De génération en génération, le folklore s’est emparé de Beltane comme des autres fêtes celtiques et il en reste quelques usages comme la danse autour d’un mât de mai, la pratique de la divination, les rituels de protection des maisons, les cueillettes de plantes, les sauts au-dessus des feux pour s’assurer bonheur et prospérité.

    L'arbre de Mai
    Il est de coutume également de dresser ce que l'on appelle le "mât de mai, ou l‘arbre de mai", un grand poteau planté dans le sol, symbole phallique de l'union du Dieu et de la Déesse, avec des rubans de toutes les couleurs attachés en son sommet, chaque participant tournant autour du mât avec un ruban dans la main.

    Il est généralement décoré de fleurs fraîchement cueillies le jour même ou de rameaux bien verts, dont on peut également se servir pour décorer son intérieur.

    Enfin, on dit que le muguet fut associée par les Celtes et les Gaulois à la célébration du retour du printemps, cette fleur symbolisant le retour de l’abondance de la nature (oui déjà)!

     

     

    Beltane

    Heureux premier mai et joyeux Beltane à tous.

     

     

     

    Sources: Wikipédia et http://www.blogg.org/blog-51512-themes-beltane-103768.html

    http://terredemystere.canalblog.com/archives/2012/04/25/25166471.html

     

     

     


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  • Lebor Gabála Érenn

    Eriu par Jim Fitzpatrick

    Lebor Gabála Érenn
    Le livre des conquêtes de l’Irlande

     

    Tuan mac Cairill - Fintan mac Bóchra

    Dans la mythologie celtique irlandaise, Tuan Mac Cairill est le seul survivant de la race de Partholon, le premier peuple « mythique » à conquérir l’Irlande. Tuan est à la fois l’Homme et le Druide primordial. Il ne doit sa survie qu’à des métamorphoses animales successives, pour finalement revenir à l’état humain.
    Il connaîtra les cinq âges ( les cinq peuplements de la verte Erin ) en se métamorphosant à chaque fois jusqu’à ce qu’il soit avalé sous forme de saumon par la reine Cairill qui l’enfantera… C'est à partir de ce moment qu'il prend le nom de Tuan mac Cairill ou Cairell, "Tuan fils de Cairill".
    Il aura conservé en lui la mémoire et le savoir des origines; devenu humain, il transmet alors ses connaissances…
    Tuan Mac Cairill représente la préservation du savoir par transmission de générations en générations.

    Une autre légende presque identique attribue ce rôle à Fintan, mais la mythologie selon Fintan commence avant le déluge, bien avant celle de Tuan.

    Fintan mac Bóchra, dans la mythologie celtique irlandaise, est un druide primordial, associé à l’épopée du peuple de Cesair, ayant peuplé l’Irlande avant le déluge.
    Après le Déluge, il subit diverses métamorphoses animales qui doivent lui permettre de traverser les millénaires, pour transmettre sa science et son histoire aux Irlandais, tout comme Tuan.
    Selon certaines versions il aurait vécu environ 5500 ans sous ses diverses formes.

     Lebor Gabála Érenn

    La légende de Fintan mac Bóchra

    Le peuple de Cesair
    • Cesair est la fille de Bith, elle est la première femme à vivre en Irlande durant cinquante ans avant le Déluge qui va anéantir tout son peuple, sauf un : Fintan.
    Venue d’Egypte selon la version païenne, la version chrétienne en fait la petite fille de Noé qui lui refuse l’accès à son arche, elle construit donc la sienne.
    Cesair prend le commandement d’une troupe de cinquante femmes, accompagnées de trois hommes : son père Bith, Ladra et Fintan. Ils embarquent pour une navigation de sept ans qui va les mener en Irlande. Les trois hommes épousent toutes les femmes, dix-sept pour Bith, seize pour Ladra, et dix-sept femmes pour Fintan dont Cesair. De toutes ces unions, il n’a qu’un fils, Illann. À la mort de Ladra, puis celle de Bith, il épouse leurs veuves.
    Lorsque le Déluge inonde l’Irlande, tous les membres du peuple de Cesair périssent noyés, à l’exception de Fintan qui se transforme en saumon. Il reste ainsi une année entière sous l’eau, ayant établi sa résidence dans une grotte. Puis il survit pendant 5 500 ans, en se transformant en aigle, en faucon, pour finalement reprendre forme humaine.

    Les Fomoires
    • Les Fomoires (Fomores) débarquent sur l'île après le Déluge, ils sont parfois appelés « Géants de la Mer ». Nombreux, ils sont décrits comme affreux, inhumains et démoniaques, et dotés de pouvoirs magiques. Ils combattront tous les occupants successifs, sauf les Fir Bolg, ils représentent le chaos et le désordre perpétuel.

    Les Partholoniens
    • Selon le Lebor Gabála Érenn, les Partholoniens (du nom de leur chef Partholon) sont arrivés en Irlande 312 ans après le Déluge, le jour de la fête de Beltaine (1er mai). Leur règne va durer 300 ans; on leur attribue l’invention du druidisme, de l’agriculture, de l’élevage, de la métallurgie. Parallèlement, ils doivent lutter contre les Fomoires.
    Une épidémie va les décimer le jour de Beltaine (1er mai). Il n'en réchappe que Tuan Mac Cairill, dont le récit, qui constitue une légende distincte, retrace à son tour l'histoire des invasions. (Première conquête).

    L’histoire de Tuan est relatée par trois manuscrits, « L'histoire de Tuan Mac Cairill racontée à Finnen de Mag Bile » dont il existe deux exemplaires peu différents, et celui du livre de la vache brune (Lebor na hUidre). Fils de Starn, il est donc le neveu de Partholon. Il fait partie de ceux qui furent les premiers à débarquer en Irlande. Seul survivant des Partholoniens, c'est lui qui relate l'histoire des cinq conquêtes de l'Irlande après le Déluge à Saint Finnian, ou Finnen, le fondateur du monastère chrétien de Mag Bile.

    Lebor Gabála Érenn

    La légende de Tuan Mac Cairill

    Saint Finnen voit venir à lui un " clerc vénérable " qui lui dit être Tuan mac Cairill, mais que son nom est aussi Tuan, fils de Starn, le fils du frère de Partholon, le premier occupant de l'Irlande après le Déluge. A la demande de Finnen, Tuan raconte les évènements d'Irlande depuis le commencement, et parle des cinq conquêtes de l'Irlande après le Déluge :

    « Il y eut cinq invasions en Irlande. Personne n'y vint avant le déluge (il ignore Cesair et les Fomoires). Après le déluge, personne n'y vint avant trois cent douze ans. Partholon, fils de Sera, aborda en Irlande, en exil, avec vingt-quatre hommes et chacun leur femme. Ils s'établirent en Irlande et leur race y vécut pendant cinq mille (?) ans. Mais en l’espace d’une semaine, une grande mortalité s'abattit sur eux et tous moururent. Mais il n'y a pas de désastre sans un survivant pour raconter l'histoire. Je suis cet homme. »

    « Alors j'allais de colline en colline, de falaise en falaise, me gardant des loups pendant trente-deux ans durant lesquels l'Irlande fut vide. Enfin, la vieillesse vint sur moi. J'errais dans les déserts et sur les falaises. Puis il me fut difficile de bouger et j'habitais des grottes. »

    Les Nemediens
    • Les Nemediens sont conduits par Nemed, dont le nom signifie sacré. Après une période de paix, ils doivent résister aux Fomoires qui tentent de reconquérir l'île et parviennent à s'y implanter. Les Nemediens doivent leur payer tribut chaque année. Après une dernière révolte, ils doivent fuir. (Deuxième conquête).

    - Arrive alors Nemed et ses compagnons. Tuan, caché et mal en point, les voit arriver. Une nuit, il se réveille transformé en faon, " jeune et de bonne humeur ".  Après cela, Tuan est le prince des cerfs d'Irlande.

    Lebor Gabála Érenn « Alors vint Nemed, fils d'Agnoman, qui prit possession de l'Irlande. Je les voyais du haut des rochers mais je ne voulus pas me montrer. J'avais de grands cheveux, de grands ongles, j'étais gris, décrépit et nu, dans la misère et la souffrance. Un soir je me suis endormi et je me suis réveillé sous la forme d'un cerf. Je fus jeune et mon esprit se réjouit.
    « Quand j'eus pris cette forme animale, je devins chef des troupeaux d'Irlande. De grands troupeaux de cerfs couraient autour de moi, quelques chemins où je fusse. Telle fut ma vie au temps de Nemed. Après cela, la race de Nemed s'accrut et il y eut jusqu'à quatre mille trente couples. Cependant, tous moururent. Alors la vieillesse vint sur moi. Je fuyais les hommes et les loups. »

    La race de Nemed se multiplie, puis disparaît (fuit?). Tuan vieillit alors et s'enfuit encore.

    « J'avais coutume de revenir en Ulster à l'époque de ma vieillesse et de ma décrépitude, car c'est en ce lieu que j'avais toujours changé d'aspect, et voilà pourquoi je venais toujours attendre là le rajeunissement de mon corps.
    Un jour que j'étais sur le seuil de ma caverne, je sus que je passai d'une forme à l'autre. Alors, j'ai revêtu encoreLebor Gabála Érenn un autre aspect, un poil rude et gris. J'allais sous l'apparence d'un sanglier

    Tuan est le roi des troupeaux de sangliers, il parcourt l'Irlande mais surtout l'Ulster : c'est là qu'il change de forme.

    « Ce fut alors que Senion, fils de Stariath, prit l'île. De lui viennent les Fîr Domnainn, les Fîr Bolg et les Galian, et ils possédèrent l'île pendant un certain temps. Or j'étais sur le seuil de mon antre, le souvenir m'en est resté. Je sais que changea l'aspect de mon corps et je fus un sanglier. »

     

    Les Fir Bolg
    • Les Fir Bolg succèdent aux Nemediens, le nom Bolg aurait un rapport avec la foudre mais certains font un rapprochement avec le peuple gaulois des Belges. Selon d’autres sources ils seraient descendants des Nemediens partis en Grèce puis revenus en Irlande. Ils vont entrer en guerre avec de nouveaux arrivants, les Tuatha Dé Danann et seront vaincus lors de la « Première Bataille de Mag Tuireadh » (Cét-chath Maige Tuired), (Troisième conquête).

    - Semion et les Fir Bolg arrivent en Irlande et la peuplent. Tuan sent venir l'âge, il retourne à ses cavernes, et jeûne pendant trois jours. Il est alors transformé en faucon (ou vautour).

    Lebor Gabála Érenn « Puis j'atteignis encore la vieillesse, j'avais l'esprit triste, je ne pouvais faire ce que je faisais autrefois. J'habitais de sombres cavernes, des rochers perdus, j'étais seul. Je suis rentré dans ma demeure. Je me suis souvenu de toutes mes formes antérieures. J'ai jeûné pendant trois jours.
    Au bout de trois jours, je n'avais plus de force. Je fus changé en un grand vautour, en un énorme aigle de la mer. Mon esprit fut de nouveau joyeux. Je fus capable de tout faire. Je devins chasseur et actif. Je parcourus toute l'Irlande et je sus ce qui s'y passait. »

     

    Les Tuatha Dé Danann
    • Les Tuatha Dé Danann (Tribu des Dieux des Arts ou Tribu de la Déesse Dana) sont les dieux de l'Irlande (avec des équivalences dans tout le monde celtique, que l’on retrouve dans nombre de récits. La « Seconde Bataille de Mag Tuireadh » (Cath Dédenach Maige Tuired) les met aux prises avec les Fomoires qu'ils mettent en déroute. Mais face aux Milésiens, ils doivent se replier dans le Sidh. (Quatrième conquête).

    - Puis arrivent les Túatha Dé Danann. Tuan reste faucon (ou vautour). Mais il est fatigué et reste dans le creux d'un arbre au-dessus de la rivière.

    « Beothach, fils de Iarbonel le prophète, s'empara de cette île après avoir vaincu les races qui l'occupaient. C'est d'eux que viennent les Tuatha Dé Danann dont l'origine est, dit-on, inconnue. Mais il est probable qu'ils venaient des cieux, tant ils étaient intelligents, tant leur science était étonnante. »

    Il voit l'invasion des fils de Mile. « C'est ainsi que j'ai survécu à toutes les races qui ont envahi l'Irlande. Ce furent les Fils de Mile qui prirent l'île de force sur les Tuatha Dé Danann. J'étais alors en cette forme de vautour, dans le creux d'un arbre, près d'une rivière. Le sommeil m'a alourdi pendant neuf jours. »

    Les Milesiens
    • Les Milesiens, qu'on appelle aussi les « fils de Mile » (du latin "miles" : "soldat") sont originaires d’Espagne, ce sont des humains. Eux aussi arrivent le jour de la fête de Beltaine. Leur chef est le « file » Amorgen Glungel. Après avoir évincés les Tuatha Dé Danann, ils prennent possession de l'île, ce sont les Gaèls. (Cinquième conquête).

    Lebor Gabála Érenn Tuan jeûne pendant neuf jours, et est changé en saumon vigoureux et vif, qui échappe aux pêcheurs et aux oiseaux.

    « J'ai été changé en saumon. Alors je fus en la rivière. J'y fus bien, j'y fus actif et heureux. Je savais bien nager et j'échappais longtemps à tous les périls, aux mains des pêcheurs armés de filets, aux serres des vautours et aux javelots que les chasseurs lançaient sur moi... »

    - Un jour, cependant, le pêcheur du roi Cairill réussit à l'attraper. Le saumon est rôti et offert à la reine qui le mange entièrement. Tuan est alors " en son sein ". Il naît sous forme humaine et on lui donne le nom de Tuan, fils de Cairill.

    « Mais un pêcheur me prit et me porta à la femme de Cairill, roi de ce pays. Je me souviens très bien de cela. L'homme me mit sur le gril. La femme eut envie de moi et me dévora en entier. Et je fus en son ventre.
    Je me souviens du temps où j'étais dans le ventre de la femme de Cairill. Je me souviens aussi qu'après cela, je commençai à parler comme les hommes. Je savais tout ce qui avait été en Irlande. Je fus prophète et on me donna un nom : on m'appela Tuân, fils de Cairill. »


    Tuan reste une semaine avec Finnen à lui raconter les détails de l'histoire d'Irlande, mais n'accepte pas de rester et le quitte.

    On ne sait pas ce qu’est devenu Tuan.
    Fintan et lui étaient-ils une seule et même personne? Le doute est permis. On retrouve Fintan dans la suite de l’histoire, notamment dans la création des 5 provinces d’Irlande et de Tara, le siège du grand roi.
    Fintan quitte la vie terrestre au Ve siècle, une fois que l’Irlande est convertie au christianisme parait-il.


    D‘après Fergus Bodu pour l‘Arbre Celtique: « Tuan mac Cairill ne fait pas l'objet de " réincarnations ", mais simplement de transformations involontaires, (ou peut-être volontaires grâce à ses pouvoirs de druide shaman), au cours d'une vie anormalement longue. Tuan ne meurt jamais; il reste conscient et se souvient de ses formes précédentes. Même sa dernière transformation, de saumon grillé en enfant humain, n'est pas une réincarnation. »

    En tout cas, Tuan, dans ce texte, est un personnage sacré, maintenu en vie pour qu'il transmette aux Irlandais leur histoire ancienne.

    Les Irlandais ont perpétué leurs légendes et leur histoire oralement, et plus tard les clercs du Moyen-Âge les ont retranscrites en tentant de les intégrer à la foi chrétienne, comme par exemple dans la légende de Fintan en ajoutant la référence au Déluge et la parenté de Cesair avec Noé.
    C'est grâce à cette attitude que nous possédons tous ces textes et que nous connaissons une bonne partie des mythes celtiques anciens.

     

    Lebor Gabála Érenn

     Les Thuata Dé Danann par Jim Fitzpatrick

     

     


    Sources : https://fr.wikipedia.org/wiki/Fintan_(mythologie_celtique)
    https://wikimonde.com/article/Lebor_Gab%C3%A1la_%C3%89renn
    et http://encyclopedie.arbre-celtique.com/legende-de-tuan-mac-cairill-2484.htm

     

     

     

     


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  • Gauvain

    Gauvain par John Pettie


    Gauvain

    Fils légitime du roi Lot d'Orcanie et de la reine Morgause son épouse, Gauvain est le neveu du roi Arthur et malgré la rudesse de son caractère, il fut l'un des plus fidèles compagnons d'Arthur. Il fait partie des premiers chevaliers que le roi, aidé par Merlin, nomme à la Table Ronde.
    Il aide Arthur dans de nombreuses tâches, et fait preuve de sa loyauté envers lui, par exemple en affrontant le chevalier vert, un être étrange qui propose de se faire couper la tête...

    À la cour du roi Arthur, lors de la veillée du Nouvel An, le festin est interrompu par l'apparition du Chevalier vert, qui défie tout homme présent dans l'assemblée de lui trancher la tête. En retour, explique-t-il, il coupera lui-même la tête de son bourreau un an après exactement.
    Gauvain se porte volontaire pour relever le défi et donne un coup si puissant qu'il décapite le Chevalier vert. À la stupeur de tous, celui-ci se relève et va chercher sa tête tout en rappelant à Gauvain sa promesse, lui donnant rendez-vous dans un an et un jour à la Chapelle verte.

    Gauvain

    L'année s'écoule jusqu'au moment où Gauvain doit se mettre en route. Il quitte Camelot le jour de la Toussaint et parcourt une longue route dans des terres sauvages où les rigueurs du climat le disputent aux monstres qu'il doit affronter.
    Gauvain, monté sur son fidèle destrier Gringalet, se met en quête de la Chapelle verte. Le jour de Noël, alors que l'heure approche, il trouve sur sa route le château du seigneur Bertilak, qui l'invite à passer quelques jours en sa compagnie. Après quelques réticences, Bertilak lui assurant que la Chapelle Verte est toute proche, Gauvain accepte de se reposer au château.

    Le lendemain matin, Bertilak part chasser et propose un jeu à Gauvain : chacun d'eux s'engage à remettre à l'autre ce qu'il aura gagné durant la journée. Gauvain, qui reste se reposer au château, accepte.
    Après le départ de Bertilak, son épouse se glisse dans la chambre de Gauvain et entreprend de le séduire. Le chevalier résiste et n'accepte qu'un unique baiser de sa part. Le soir, Bertilak rentre de la chasse avec un magnifique cerf qu'il donne à Gauvain. Celui-ci lui offre son baiser, sans lui dire de qui il l'a reçu.

    L'histoire se répète le lendemain avec un sanglier et deux baisers. Le dernier jour, de plus en plus insistante, la jeune femme réussit à embrasser Gauvain à trois reprises, mais elle veut également lui offrir un gage de son amour. Gauvain refuse d'accepter une bague en or, mais il se laisse tenter lorsqu'elle lui propose une ceinture de soie verte et dorée capable, dit-elle, de protéger son porteur de toute blessure. Craignant d'être tué par le Chevalier vert le lendemain, Gauvain accepte la ceinture, mais ayant promis à la belle dame de n'en toucher mot au seigneur, il ne donne que les trois baisers à Bertilak, en échange d'un renard.

    Au jour dit, un guide conduit Gauvain vers la Chapelle verte. Dans la chapelle, le Chevalier Vert attend, sa hache déjà levée. Gauvain retire son heaume et s'agenouille devant son bourreau, qui lui assène trois coups légers, dont seul le troisième fait couler quelques gouttes de sang en lui égratignant le cou.
    À la grande stupéfaction de Gauvain, le chevalier explique qu'il n'est autre que Bertilak lui-même, transformé par Morgane la fée afin de tester la bravoure des chevaliers du roi Arthur. Les deux premiers coups de hache valent pour les deux soirs où Gauvain a remis à Bertilak les présents reçus dans la journée; le troisième a puni Gauvain de n’avoir pas parlé de la pièce d'étoffe donnée par la belle épouse. Les trois coups de la hache correspondent aux trois tentations de son épouse, qui constituaient la véritable mise à l'épreuve de Gauvain, et l'entaille est sa punition pour avoir accepté la ceinture verte en cachette le troisième jour.
    Dès lors, Gauvain fait serment de porter toujours sur lui la pièce d'étoffe afin de garder en mémoire ce moment de faiblesse.

    Outre les lois de la chevalerie, Gauvain doit également respecter les règles de l'amour courtois. Le code d'honneur des chevaliers leur impose d'obéir à la moindre requête d'une demoiselle. Ainsi, lors de la troisième journée, Gauvain doit accepter la ceinture que lui offre la femme de Bertilak, mais il doit également respecter la promesse faite à son hôte. En conservant la ceinture par-devers lui, il brise cette promesse, mais il honore la dame. Lorsqu'il découvre que le Chevalier vert n'est autre que son hôte, il comprend son échec à être vertueux, bien que sa quête soit achevée. Cette épreuve illustre le conflit entre l'honneur et les devoirs du chevalier : en brisant sa promesse, Gauvain estime avoir perdu tout honneur et échoué.

    Gauvain

    Gauvain vient de décapiter le chevalier vert. Enluminure du manuscrit Cotton Nero A.x.

    Il rentre à Camelot avec la ceinture verte comme souvenir de cette cuisante rencontre. Loin de lui faire des reproches, la cour d'Arthur rit de bon cœur de ses mésaventures, et les chevaliers de la Table ronde décident de porter dès lors une écharpe verte en souvenir de Gauvain.


    Le seul faux pas de Gauvain est d'accepter la ceinture de dame Bertilak, mais c'est une erreur qui rappelle l'humanité du personnage. Ce faux pas rend Gauvain plus réel et lui attire la sympathie du lecteur, sans pour autant altérer le reste de ses qualités chevaleresques. Gauvain est un exemple de conduite morale, inégalable mais admirable.

    Lorsque Lancelot sauve la Reine Guenièvre du bûcher, il tue les deux frères cadets de Gauvain : Gareth et Gaeris. Il jure alors de se venger et tue Lionel, le cousin de Lancelot. Quand il affronte ce dernier en combat singulier, il ne le tue pas, mais Gauvain en ressort le crâne brisé. Devenu fou, il tue Hector des Mares, autre cousin de Lancelot du Lac puis meurt de sa blessure, après avoir demandé à Arthur de lui transmettre finalement son pardon.
    On raconte aussi qu’il est apparu peu après sa mort à Arthur, pour le prévenir qu’il fallait se rallier à Lancelot s’il voulait vaincre Mordred.

    Gauvain est un héros solaire, dont la force croît et décroît avec la course de l’astre du jour. C’est donc à midi qu’il est le plus puissant. Il présente ainsi des affinités avec le dieu Oengus dont il partage le nom, mais la christianisation des romans rend difficile une analyse plus poussée de ce personnage.
    Il est notamment dit, que le roi Lot avait désiré que son fils aîné soit l’un des plus forts chevaliers de son temps. C’est pourquoi il alla voir une sorcière, alors que Gauvain n’était encore qu’un bébé, pour qu’elle lui octroie une particularité ou un don. Elle fit en sorte que sa force suivit la course du soleil : le matin Gauvain avait la force d’un homme, et plus le soleil montait dans le ciel, et plus il devenait fort, jusqu’à ce que le soleil ait atteint son zénith, puis sa force diminuait jusqu’au soir où il redevenait normal. Ce don faisait de Gauvain le plus fort chevalier de la cour d’Arthur et le plaçait comme l’un des plus redouté de toute la Table Ronde.

    De plus, Arthur fit lui aussi un don à Gauvain : le roi remporta suite à un combat (contre le duc Frolle d’Allemagne) une épée particulièrement solide et tranchante du nom de « Marmiadoise » qu’il donna à son neveu. Elle était considérée comme l’une des plus précieuses de ce temps, car il est dit que c’était celle qu’avait portée Hercule pour conquérir la toison d’or, et qu’elle brillait d’un éclat incroyable.

    Gauvain est un des moins connu des Chevaliers de la Table Ronde, vivant dans l’ombre de Lancelot et de Perceval. Toutefois, il a participé à de nombreuses expéditions dangereuses. Dans la Quête du Graal, il est le représentant le plus éloquent de cette couche guerrière sans Dieu et sans transcendance, alors qu’à l’opposé se retrouve Galaad, le chevalier élu, le chevalier parfait.
    Cependant, il passe dans le monde des morts en entrant dans le château des reines où il trouve sa mère décédée et est le premier à revenir de là. Accueilli en héros, il est, quand il arrive, le seul homme du château et parvient à faire sortir de ce lieu de mort les reines dont les terres ont été pillées. Il y rencontre également l’amour.
    Il tombe amoureux de la suivante de la Fée Laudine, Luned, qui montre un étrange savoir et une indépendance troublante. Luned séduit Gauvain par sa valeur et sa beauté, et le « Soleil de la chevalerie » s’unit à celle dont le nom célèbre l’astre de la nuit.

    Plus que tout autre chevalier de la Table Ronde, Gauvain représente l’autrefois mythique, païen, charnel de la légende. Son ascension et son déclin symbolisent ceux du monde Arthurien.

    Il est souvent représenté avec un bouclier orné d'un pentagramme. Le pentagramme dessiné sur l'écu de Gauvain que le poète nomme pentangle est couramment interprété comme le symbole de sa perfection et de sa victoire sur le mal. En ce qui concerne le chevalier chrétien, le Pentangle symbolise les cinq vertus chevaleresques : la générosité, la courtoisie, la chasteté, la chevalerie et la piété.

     

    Gauvain

     

     

     


    Sources : Wikipédia et https://heros.histourismo.fr/moyen-age/legende-arthurienne/gauvain-chevalier-du-soleil/ - https://mythologica.fr/medieval/gauvain.htm -  http://www.histoiredumonde.net/Gawain-Gauvain.html - http://le-roi-arthur.over-blog.fr/article-12849024.html

     

     

     

     


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