• Nuada au bras d'argent 

    (dessin Didier Guiserix)

    Nuada au bras d’argent

     

    Dans la mythologie celtique irlandaise, Nuada est le roi des Tuatha Dé Dánann, ou peuple de la déesse Dana, surnommé « Airgetlam », c’est-à-dire «au Bras d’Argent».
    Nuada est un roi mythique et relève de la deuxième classe guerrière, sa fonction est d’assumer la royauté et d’assurer la redistribution des richesses.

    On le décrit assis sur son trône, « entouré d'une lumière blanche comme une toison d'argent, et autour de sa tête, une roue lumineuse palpitante et de couleurs changeantes ».
    Il avait épousé Nemain ou Ethniu.

    Le Haut-Roi des Tuatha est une figure d’un grand renom sous bien des noms différents, un chef courageux en temps de guerre et un dirigeant juste et équitable pour son peuple en temps de paix. Il est celui qui a mené les Tuatha vers la terre promise de l'Irlande, et malgré les nombreuses épreuves qu’ils ont traversées, il est celui qui a établi leur royaume là et en fit les dirigeants légitimes. Il est un dieu de l'équité et de l'égalité, de l'honneur sur le champ de bataille et de l'impartialité, et son peuple le suit avec une adoration rarement vue même parmi les dieux.

    Les Tuatha Dé Danann vivaient dans quatre îles au nord du monde : Falias d’où vient le talisman de la pierre de Fal et qui est dirigée par le druide Morfessa, Gorias, d’où vient la lance de Lug et qui est dirigée par le druide Esras, Murias d’où vient le chaudron du Dagda et qui est dirigée par le druide Semias, et enfin l’île de Findias où se trouve l’épée de Nuadaet dirigée par le druide Uiscias ; c’est en ces lieux qu’ils s’exerçaient à l’Art, qu'ils apprenaient la Poésie, la sagesse et la magie druidique. Ils débarquent en Irlande venus sur de nombreux bateaux qu’ils brûlent, certains de ne pas repartir. Une bataille les oppose aux Fir Bolg au cours de laquelle 100 000 d’entre eux perdent la vie, avec leur roi Eochaid Mac Erc.

    Au cours de la première bataille de Mag Tuireadh, livrée contre les Fir Bolg pour la possession de l'Irlande, Nuada a le bras droit coupé et doit renoncer à régner, l’infirmité étant discriminatoire pour l’exercice de la royauté.

    Nuada ayant été provisoirement privé du commandement, on nomma un remplaçant pour assumer l’interrègne. Le choix se porta sur Bres, décision pour le moins curieuse car il était à demi Fomoiré. Ce ne fut pas un bon règne: Bres se révèla tout de suite un mauvais roi: il exigea le paiement de lourds tributs et il fit preuve d'avarice. Sa ladrerie causa le déclin de l’Irlande jusque-là prospère. Un druide, Coirpre, compose une satire contre lui et il est contraint de « restituer la souveraineté ».

    Nuada, à qui le dieu-médecin Diancecht, avec l’aide du forgeron Goibniu,  a fait la prothèse d'un bras d'argent (ce qui lui vaut le surnom de Airgetlám, « au bras d'argent »), peut régner à nouveau.

    Nuada au bras d'argent

    Nuada par Irio

    Bres est retourné chez son père pour lui demander une armée afin de reconquérir le pays par la force, il l’envoie chez Balor et Indech mac De Domnann, le roi des Fomoires ; une puissante armée est mobilisée et se met en marche.

    Pendant ce temps, Nuada qui a recouvré son trône donne un somptueux festin à Tara. L’un des deux portiers de la ville, Camall Mac Riagail, voit une étrange foule s’avancer. Un jeune guerrier portant une couronne royale lui demande de l’annoncer à la cour, il se nomme Lug Lormansclech, fils de Cian, surnommé Samildanach (le Polytechnicien). Le portier lui demande quelle est sa spécialité car nul ne peut entrer dans Tara, s’il n’est expert en quelque matière. Mais à chaque qualité avancée par le nouveau venu, druide, médecin, échanson, champion, artiste, etc. le portier répond qu’on n’a pas besoin de lui. Finalement le guerrier dit qu’il est expert en toute chose, alors le roi Nuada ordonne qu’on le laisse pénétrer dans la forteresse où il est accueilli. Il est soumis à différentes épreuves qu’il réussit toutes, il acquiert la plénitude de son rôle en gagnant une partie du jeu d'échec contre Nuada.

    Mais Nuada céde au découragement en voyant qu’il ne pouvait mettre un terme au conflit avec les Fomoires, et le jeune Lug prit le commandement. Nuada lui cède le « trône de sagesse » pour qu’il conduise la guerre et, en hommage, se tient debout devant lui pendant treize jours.

    Le jour de la grande bataille arrive, un combat sans merci s’engage, une véritable tuerie qui donne naissance à un fleuve de sang ; les Fomoires sont vaincus. Nuada trouve la mort lors de la « Deuxième bataille de Mag Tuireadh » dans laquelle il affronte le terrible Balor, haut roi des Fomoires, qui le foudroie de son œil maléfique et le décapite...
    Balor est tué par Lug, Bres a la vie sauve car il livre des secrets relatifs à l’agriculture.

    Après leur victoire sur les Fomoires, Bres accepta de conseiller les Tuatha Dé Danann dans leurs pratiques agricoles afin d’avoir la vie sauve. Il est inté­ressant de noter que les Tuatha se montraient d’ex­cellents guerriers et techniciens, mais ignoraient les pratiques agricoles: ils devaient s’en remettre, dans ce domaine, aux Fomoires indigènes.

    Nuada est le symbole du roi « distributeur » et équilibreur de la société. Il a pour attribut le glaive de lumière (et de justice) et il revêt la couleur blanche de la classe sacerdotale, tout en étant issu de la classe guerrière.

    L'épée de Nuada fait partie des cinq talismans apportés par les Thuatha Dé Dannan en Irlande. Elle provient de l’île hyperboréenne de Findias et fut forgée par le druide Uiscias. D'après la légende, elle pouvait trancher le fer et l'acier, elle était infaillible et ses blessures étaient mortelles. Elle luisait en permanence d'une lueur blanche, ce qui lui valut le nom de Claíomh Solais (Épée de Lumière en irlandais). Cette épée est invincible et infaillible et elle peut parler pour raconter ses exploits passés.

     

     

     

     


    Sources: Nordic-Celtic-World - Wikipédia

    +Christian-Joseph GUYONVARC'H, « NUADA », Encyclopædia Universalis  http://www.universalis.fr/encyclopedie/nuada/

    http://www.histoiredumonde.net/Nuada.html - http://encyclopedie_universelle.fracademic.com/14983/NUADA

     

     

                 

     


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  • Le voyage de Bran

    Le voyage de Bran


    Bran, fils de Fébal Mac Febail, (son nom signifie « corbeau »), est le héros le plus célèbre des mythes de navigation irlandais. Les voyages sur les mers fascinaient les conteurs irlandais, qui relataient d'étranges aventures dans des îles lointaines, celles notamment de l'autre monde où vivaient les dieux et les déesses et où les âmes venaient se reposer quelque temps avant de renaître à la vie.

    Alors qu’il se repose à l’extérieur de son château, il entend un chant étrange, dont la voix lui vante les délices d'Emain Ablach, la Terre des Pommiers, une île au milieu de l’océan. Bien qu’il soit entouré d’une nombreuse compagnie, il est le seul à entendre les vers de la messagère de l’Autre Monde.
    Cette musique si douce l'endormit. Quand il se réveilla, il remarqua près de lui une branche d'argent sur laquelle scintillaient des fleurs blanches. Il l'emporta au palais où était donnée une réception.

    Bran montra le rameau magique à ses frères et fut surpris de voir apparaître une femme dont les vêtements révélaient une origine étrangère. Elle se mit à chanter un long poème qui leur parlait de merveilles à découvrir en des contrées situées par-delà les mers, les îles de l'autre monde. Chacune d'entre elles était plus grande que l'Irlande et peuplée de belles femmes qui ignoraient tout de la tristesse, de la maladie et de la mort. Le bonheur, leur chanta-t-elle encore, était le lot de tous les êtres vivant dans ces contrées merveilleuses.
    Puis elle disparut en emportant la branche d'argent qui avait sauté toute seule des mains de Bran dans les siennes. Et nul ne sut où elle était partie.

    Bran avait été conquis et il répondit à l'appel de la femme mystérieuse. Dès le lendemain, il partit sur la mer avec un équipage de 3 bordées de 9 hommes. Ils rencontrèrent d'abord le dieu marin Manannan Mac Lir qui conduisait son char à travers les flots. Les héros irlandais entendirent le dieu de la mer leur faire à nouveau le récit des merveilles qui les attendaient. Les flots ressemblaient déjà à une plaine couverte de fleurs, parsemée d'arbustes fleuris et d'arbres couverts de fruits.

    Ce même jour, le bateau de Bran parvint à l'île de Gaieté ou les hommes de l'équipage eurent du mal à rester debout tant ils riaient. La première île qu’ils abordèrent était occupée par des gens qui ne faisaient que rire, et ne leur prêtèrent aucune attention ; un des marins débarqua, il fut aussitôt prit d’un rire frénétique, et refusa de remonter à bord.
    Ils étaient 28 au départ, (3X9) + Bran, ils ne sont plus que 27. Neuf est le chiffre magique des femmes des îles de l’autre monde.

    Le voyage de Bran

    Ils arrivèrent enfin sur l'Île des Femmes, Tir na m-Bân. La Reine les accueillit en disant : "Viens dans mon pays, Bran fils de Febal ; ton arrivée est la bienvenue." Bran hésita à descendre à terre et c'est alors que la Reine lui lança une pelote de fil droit. La pelote s'attacha à la paume de Bran. La Reine tira sur le fil magique et hâla le bateau jusqu'au quai. Tous débarquèrent et les navigateurs furent reçus au palais où ils trouvèrent des lits moelleux et des plats délicieux préparés à leur intention. Puis Bran fut convié à partager la couche de la Reine et les navigateurs les couches des plus belles filles du pays...
    Les mets étaient les plus raffinés. Le temps qui s'écoulait dans les plaisirs était court.
    Leur séjour dans cette île dura un an, c'est du moins ce qu'ils pensèrent car en réalité bien des années s'écoulèrent.

     

    Mais la nostalgie de l’Irlande commença à se répandre chez les hommes. Quand l'un d‘entre eux, Nechtân fils de Collbran, éprouvant le mal du pays, persuada Bran de rentrer chez eux , la reine les avertit de ne pas mettre pied à terre lorsqu'ils arriveraient en Irlande.

    En s'embarquant les membres de l'équipage avaient le sentiment de n'avoir passé dans l'Île des Femmes qu'une petite année à peine. Quand ils touchèrent terre, les gens d'Irlande leur demandèrent qui ils étaient !
    - Je suis Bran, fils de Febal
    - Bran ? Nous ne connaissons pas de Bran lui fut-il répondu. C'est dans nos très anciennes annales qu'il est question de la navigation d'un certain Bran...
    Bran vit que personne ne le reconnaissait et que l'on se souvenait vaguement de lui comme d'un personnage légendaire qui avait entrepris jadis un voyage pour l'autre monde. Il allait repartir quand, ne pouvant contenir son impatience et oubliant les recommandations de la Reine, Nechtân sauta du bateau. Mais à peine eut-il touché le sol qu'il tomba en cendres, comme s‘il était mort depuis plusieurs siècles.

    Ensuite Bran raconta à l'assemblée ses aventures depuis le commencement jusqu'à ce moment-là et il écrivit ces quatrains en ogham.
    Il leur dit adieu, reprit la direction du large et nul ne sait ce qu’il est devenu.

    Le temps du Sidh n'est pas le temps des vivants.

     

     

    Le voyage de Bran


    Sources: Wiccapédia - La navigation de Bran sur:
    http://encyclopedie.arbre-celtique.com/navigation-de-bran-fils-de-febal-450.htm

     

     

     

     


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  • Le Val sans Retour

    Le Val sans Retour


    Morgane, fée du Val sans Retour

    (Version classique selon Wikipédia)

    Les roches pourprées et abruptes du Val sans Retour ressemblent au caractère de Morgane, la princesse fée, demi-sœur du roi Arthur.
    Le Val sans retour, Val périlleux ou encore Val des faux amants, est un lieu légendaire du cycle arthurien en forêt de Brocéliande, ainsi qu'un site renommé de centre-Bretagne, dans la forêt nommée administrativement forêt de Paimpont. La légende qui y est attachée, racontée dans le Lancelot-Graal (début du XIIIe siècle), circulait oralement avant la fin du XIIe siècle.

    Pour se venger du beau Guyomarc’h, qui l’avait trahie, et de son amoureuse, elle condamna leur corps à subir la douleur du feu et de la glace. Puis elle les enferma dans la roche pourpre du Val. Le rocher des Faux Amants, les jeunes gens pétrifiés par la fureur de la fée, se dresse encore au-dessus du Miroir aux fées.

    Le Val sans Retour

    Pour que sa vengeance soit complète, Morgane décida de punir tous les amants infidèles. Elle jeta un sort sur l’entrelacs de vallées resserrées qui forme le Val sans Retour. Tous les amants infidèles qui avaient le malheur de passer par là restaient prisonniers de murs d’air invisibles dressés par la fée. Les jeunes chevaliers ainsi capturés perdaient le sens de la réalité et du temps passé. Leur longue captivité leur semblait un bref moment plein de plaisirs...

    Après dix-sept ans, Morgane est déjouée par Lancelot du Lac, resté fidèle à Guenièvre, qui libère 253 chevaliers. Ce récit constitue la plus éclatante action de Morgane contre la chevalerie arthurienne, et une inversion des rôles masculins et féminins tels qu'ils sont conçus dans la littérature médiévale.


    La version de Barjavel dans « l’Enchanteur: » (très simplifiée.)

    Morgane avait passé un accord avec le diable: il lui construirait un château magique dans le Val sans Retour et en échange elle lui apporterait des âmes dont il manquait cruellement.
    Lancelot s’en retournant à Camelot voulut se désaltérer à une source. Hélas celle-ci était une création du démon à la demande de Morgane qui se mourrait de désir pour le chevalier. Cette eau ensorcelée fit perdre l’esprit à Lancelot qui oublia tout ce qu’il était et tout ce qui le concernait.

    Arriva alors Morgane, qui emporta Lancelot dans son château.
    Elle le lava et le vêtit, l’installa dans un appartement de rêve. Chacune des chambres de ce château doté de multiples et vastes étages était occupé par un homme qu’elle avait déjà capturé de par ses sortilèges.
    Il n’en sortait jamais, il n’en éprouvait même pas le désir, et de toutes façon il n’y avait nulle part de sortie.

    Depuis des années Morgane attirait des hommes de cette façon pour son propre plaisir et tous avaient perdu la mémoire, mais celui qu’elle désirait par-dessus tout était Lancelot, sans doute à cause de la jalousie qu’elle avait toujours éprouvé à l’égard de Guenièvre. Elle souhaitait ardemment la faire oublier à Lancelot pour qui n’existait aucune autre femme.
    Elle procurait à chacun de ses prisonniers des distractions selon leurs goût, il leur suffisait de les souhaiter pour les obtenir. Ils ne se posaient pas de questions et se trouvaient heureux.

    La nuit venue, Morgane dévêtue se glissa dans le lit de Lancelot, mais lui comme un innocent ne savait pas ce qu’elle lui voulait et acceptait ses caresses en souriant béatement. Morgane enrageait et trouvait que l’oubli provoqué par la source ensorcelée était vraiment excessif.
    Malgré des nombreuses tentatives Morgane n’arriva jamais à ses fins.

    Viviane et Merlin ne parvenaient plus à joindre Lancelot depuis qu’il avait perdu la mémoire et ignoraient où il se trouvait. Alors un jour, en désespoir de cause, Viviane se réunit avec Guenièvre et la mère de Lancelot pour prier toute une nuit afin de le délivrer. Et ça fonctionna!
    Au matin, Lancelot put enfin sortir de sa prison en fracassant une fenêtre, et après bien d’autres aventures il finit pas retrouver sa mémoire et se précipita pour sauver Guenièvre promise au bûcher pendant que son fils Galaad découvrait le Graal.
    Mais tout ceci est une autre histoire.

    C’est la découverte du Graal qui a rendu le diable furieux au point qu’il détruisit le château de Morgane, libérant ses hôtes ébahis; Morgane dont il voulut capturer l’âme, mais il se brûla les mains sur la coquille dans laquelle elle s’était enfermée, façonnée avec du ciment et de l’eau bénite.

    Morgane y est toujours, le ciment est devenu un rocher du haut duquel on a une vue plongeante sur le val sauvage.

     

    Le Val sans Retour

    Morgane par Sandrine Gestin

     


    Sources: Wikipédia et René Barjavel.

     

     

     

     


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  • Scàthach,
    la Magicienne et Guerrière du Pays des Ombres.


    Dans la mythologie celtique irlandaise, Scáthach est une magicienne puissante et redoutable, peut-être Druidesse, sans aucun doute la maîtresse absolue dans l’Art de la guerre.

    Elle est fille de Buanuinne, roi de Scotie et mère de Lasair, Inghean Bhuidhe, Latiaran et Uathach. Selon le récit Le meurtre du fils unique d'Aífe, Scáthach est aussi la sœur d'Aífé (fille d'Ardgeimm).

    Elle demeure en Écosse, certains textes évoquent l’île de Skye.
    Scáthach habite dans un château imprenable gardé par sa propre fille. On accède à sa résidence par le Pont-des-Sauts qui rétrécit et devient glissant ou s’étire et se redresse pour broyer le visiteur téméraire.

    Elle-même initiatrice des plus valeureux guerriers, experte en magie, dans l’art de la guerre et du sexe, elle commande une bande de femmes qui éduquent les héros.

    Bien qu’elle ne fasse qu’un passage furtif dans la littérature irlandaise, et qu’on ne puisse pas dire si elle est Déesse, demi-Déesse ou simple héroïne, Scáthach a un rôle crucial dans le Cycle d’Ulster, appelé également le cycle de la branche rouge.
    Elle est la Grande Initiatrice.


    Scáthach est l’initiatrice de Cúchulainn, à la fois en tant que guerrier (il devient son champion et elle lui enseigne le maniement du gae bolga, le javelot-foudre qu’elle lui offre) mais aussi pour son passage de l’état de jeune homme à l’état d’homme (il couche avec elle avant de s’unir pour un an à sa fille, Uathach).

    Ses élèves les plus prestigieux furent Cuchulainn et son ami Ferdiad, Elle les forma tous les deux à l’art de la guerre. Elle fut également chargée de leur éducation sexuelle. Elle forma aussi Conchobar, fils de Cathbad, le premier druide du royaume d’Ulster, redoutable pour ses prophéties, un druide guerrier dont le nom veut dire « Tueur au combat »…
    Comme les chevaliers de la Table Ronde, les guerriers ne doivent pas devenir ennemis les uns des autres. Ce serment ne sera pas respecté puisque Cúchulainn va tuer Ferdiad dans un combat singulier, lors de la Razzia des vaches de Cooley.

    C’est Scathach qui donna à Cuchulainn sa lance appelée Gáe Bolga, une lance redoutable et invincible faite d’os ou d’arrête de monstre marin, également appelée le « javelot-foudre ». Il est le seul à avoir le privilège de la posséder et de savoir la manier.
    L’objet a été fabriqué avec les os d’un monstre marin nommé Coinchenn, qui avait été tué par un de ses congénères, Curruid. Cette arme est magique, elle ne peut être utilisée que de manière rituelle, selon l’enseignement de la magicienne. À son invocation, elle vient elle-même comme l’éclair dans la main du guerrier, puis fonce sur l’ennemi. Quand elle pénètre le corps de la victime, elle s’ouvre en de nombreuses pointes qui sont autant de blessures mortelles ; elle est foudroyante et implacable. Elle peut être utilisée comme une lance traditionnelle ou lancée comme un javelot avec la main ou le pied en la tenant avec les orteils.


    Ferdiad, apparenté aux Fir Bolg en a finalement subi le coup fatal …
    Dans le récit épique de la Táin Bó Cúailnge (la « Razzia des vaches de Cooley »), la reine Medb contraint Ferdiad à affronter Cúchulainn en combat singulier, l’enivrant et lui promettant la main de sa fille Findabair. Les deux guerriers se battent pendant trois jours, l’issue du combat est incertaine. En dernière extrémité, Cúchulainn se sert du gae bolga pour vaincre, car Ferdiad avait la peau en corne.
    Il a donc trahi son serment en tuant son ami.

    Scathach par Howard David Johnson

     

     

    Sources: https://grand-cercle-celtique.com/2012/12/08/scathach-la-princesse-guerriere-du-pays-des-ombres/
    https://scathcraft.wordpress.com/2013/11/26/scathach/

     


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    Les îles de prêtresses

     

    L'isolement de femmes dans une île est typiquement celtique.

    Il est fait souvent mention dans l’histoire d'îles où ne vivaient que des groupes de prêtresses, souvent au nombre de neuf, îles interdites donc aux hommes.

    La plus ancienne relation doit être celle de Pomponius Mela, géographe romain, pour l'île de Sein:

    Les vierges de l’île de Sein
    La légende veut que neuf prêtresses exerçaient leur magie sur cette île, à l’abri des regards profanes.
    « L’île de Sena, située dans la mer Britannique, en face des Osismiciens,, est renommée par un oracle gaulois, dont les prêtresses, vouées à une virginité perpétuelle [perpetua virginate sancta], sont au nombre de neuf. Elles sont appelées Gallicènes, et on leur attribue le pouvoir singulier de déchaîner les vents et de soulever les mers, de se métamorphoser en tels animaux que bon leur semble, de guérir des maux partout ailleurs regardés comme incurables, de connaître et de prédire l’avenir, faveurs qu’elles n’accordent néanmoins qu’à ceux qui viennent tout exprès dans leur île pour les consulter ».
    Les Gaulois croyaient qu’elles pouvaient, par leurs enchantements, exciter des tempêtes, se métamorphoser en toutes sortes d’animaux, guérir les maladies les plus graves, et prédire l’avenir, surtout aux navigateurs. Elles expliquaient les songes, rendaient invulnérables ceux auxquels il leur plaisait d’accorder ce privilège, évoquaient les morts, les ressuscitaient même, et détournaient la grêle et les inondations au moyen d’opérations magiques qui ne pouvaient être faites que la nuit, à la lumière des torches ou au clair de la lune.

    Les ïles de Prêtresses

    Photo du film "les Brumes d'Avalon"

    Les fées d’Avalon
    La plus célèbre de ces îles dont la légende est restée dans les mémoires: des textes médiévaux parlent de la fée Morgane, qui vit isolément, dans l'île d'Avalon, avec huit autres fées: elles sont donc neuf, comme des Gallicènes de l'île de Sein.

    L’île des Pommes de Geoffroy de Monmouth
    « L’Ile des Pommes, qui est appelée fortunée, tire son nom de ce qu’elle produit tout par elle-même [...] Neuf sœurs, par une loi agréable, accordent des droits à ceux qui viennent vers elles de nos régions. Celle d’entre elles qui est la première est devenue la plus savante dans l’art de guérir et elle dépasse ses sœurs par sa remarquable beauté. Son nom est Morgane et elle enseigne quelle est l’utilité de toutes les plantes pour guérir les corps malades. Un art qui lui est bien connu est de savoir changer de visage et, comme Dédale, de voler par les airs avec des plumes neuves. Quand elle le veut, elle est de Bristus (Brest), de Carnotus (Chartres) ou de Papia (Pavie) ; quand elle le veut, elle glisse des airs sur nos rivages. On dit qu’elle a enseigné l’astrologie à ses sœurs : Moronoe, Mazoe, Gliten, Glitonea, Gliton, Tyronoe, Thiten, Thiton très habile à la cithare ».
    - Vita Merlini (la vie de Merlin) de Geoffroy de Monmouth
    Cette île des Pommes n’est autre que l’île d’Avalon, qui est habitée par la légendaire Morgane.

    En Irlande, les héros des récits de Navigations rencontrent souvent une "île des Femmes":
    - c’est sur l’île de Skye qu’est initié Cuchulainn, île où demeure la magicienne Scathach Uanaind.

    Les ïles de PrêtressesLes sorcières de Kaer Loyw
    Le thème de l'île des femmes rencontrée par des voyageurs, se retrouve aussi dans les navigations de Bran, fils de Febal, qui l’amènent sur l’île des femmes, île des neufs sorcières de Kaer Loyw.
    Gloucester n’est pas une île, mais est perçue comme telle dans la tradition Galloise.
    Ce héros, équivalent gallois de Perceval, séjourne pendant trois semaines chez les neuf sorcières de Kaer Loyw (Gloucester), mais, comme elles ont commis bien des forfaits, le roi Arthur les combat plus tard avec son armée, et les vainc.
    Ces femmes sont donc au nombre de neuf, comme les Gallicènes et les fées d'Avalon, et leur puissance les rapproche des premières. (...) Ainsi Gloucester est perçue comme à moitié insulaire.

    Korid-gwen
    Selon Tacite « les anciens bardes cambriens déclarent révérer un être mythologique, du sexe féminin, nommé Korid-gwen, à laquelle ils donnent neuf vierges pour suivantes.
    Comme ces vierges sacrées, les korrigan bretonnes prédisent l’avenir ; elles savent l’art de guérir les maladies incurables au moyen de certains charmes … elles prennent la forme de tel animal qu’il leur plaît ; elles se transportent, en un clin d’œil, d’un bout du monde à l’autre … C’est en effet près des fontaines que l’on rencontre le plus fréquemment les korrigan, surtout des fontaines qui avoisinent des dolmens … Les paysans bretons assurent que ce sont de grandes princesses qui, n’ayant pas voulu embrasser le christianisme quand les apôtres vinrent en Armorique, furent frappées de la malédiction de Dieu. Les Gallois voient en elles les âmes des druidesses condamnées à faire pénitence ».

    Le mont Saint-Michel
    « Avant le christianisme, le Mont-Saint-Michel s’appelait le Mont-Bélen, parce qu’il était consacré à Bélénus, un des quatre grands Dieux qu’adoraient les Gaulois. Il y avait sur ce mont un Collège de neufs Druidesses ; la plus ancienne rendait des oracles ; elles vendaient aussi aux marins des flèches qui avaient la prétendue vertu de calmer les orages, en les faisant lancer dans la mer par un jeune homme de 21 ans qui n’avait pas encore perdu sa virginité. Quand le vaisseau était arrivé, on députait le jeune homme pour porter à ces Druidesses des présents plus ou moins considérables ».

    Les femmes Samnites
    Poseidonios affirme « qu'il y a dans l'océan une petite île, qu'il situe devant l'embouchure de la Loire et pas tout à fait en haute mer, habitée par les femmes des Samnites possédées de Dionysos et vouées à apaiser ce dieu par des rites mystiques et par toutes sortes de cérémonies sacrées.
    Aucun homme ne met le pied sur cette île; en revanche, les femmes elles-mêmes traversent l'eau pour s'unir à leurs maris et s'en retournent ensuite. .. »

    Le texte rapporté par Strabon remonte à Poseidonios, qui parcourut une partie de la Gaule à la fin du IIème siècle avant notre ère. Or, il est parfaitement exclu que des Celtes de la région de l'embouchure de la Loire aient pu, à cette époque, avoir subi une influence grecque telle qu'ils avaient adoptés et le dieu Dionysos, et ses rites.
    En réalité elles devaient célébrer le rite de Nerthus, déesse de la fertilité, autrement dit la Terre Mère.
    L'emprunt est inconcevable, et il semblerait que si les rites de ces femmes ont pu faire penser aux rites dionysiaques il faut parler d'une interprétation grecque d'un dieu gaulois par un érudit grec.

     

    Les ïles de Prêtresses


    Mais aussi ailleurs, en face de Cancun:

    Isla Mujeres, l’île des Femmes
    Considérée à l’époque des Mayas comme un lieu sacré, Isla Mujeres (l’île des Femmes) était un centre religieux dédié à la Déesse Ixchel, la mère des dieux, déesse de la lune et de la fertilité.

    Au début du XVIème siècle, Francisco Hernandez de Cordoba voyagea pour chercher des esclaves. Son but était aussi de découvrir des mines de métaux précieux. Au sud de l'île, il découvrit un temple qui ressemblait aux constructions mayas, bâti en pierres. Il découvrit sous le sable de l'île des femmes plusieurs splendides figurines qui représentaient une déesse et ses filles, ou ses compagnes.
    Leurs bustes ne sont pas vêtus comme l‘étaient autrefois les femmes indiennes. D’où tenaient-elles ces influences?
    C'est Cordoba qui donna le nom île des femmes à cette bande de terre.

     

     

     

    Sources: http://occidere.wordpress.com/2010/03/31/les-vierges-de-lile-de-sein/
    - Barzaz-Breiz, Chants populaires de la Bretagne,
    Mémoires de la société archéologique de Montpellier,

     

     

     


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