• Pygmalion et Galatée


    Pygmalion priant Vénus d'animer sa statue, Jean-Baptiste Regnault.


    Pygmalion et Galatée

     

    Dans la mythologie grecque, la légende de Pygmalion et Galatée est associée à l'île de Chypre. Elle est principalement racontée par Ovide dans ses Métamorphoses
    Seul Ovide raconte cette légende et c’est pourquoi la déesse de l’Amour y est appelée Vénus et non pas Aphrodite.

    Pygmalion est un sculpteur de Chypre. Rébarbatif au mariage (certains le disent misogyne) à cause de la conduite répréhensible des Propétides dont il est chaque jour témoin dans sa ville d’Amathonte, il se voue à un célibat absolu, ce qui lui permet en même temps de se consacrer entièrement à la sculpture.

    Les Propétides sont des femmes vivant sur l'île de Chypre, associées tantôt à des prostituées, tantôt à des sorcières, et qui se livrent à des sacrifices humains en dévorant leurs hôtes et à la prostitution (notion sacrée à l’époque).
     Ayant nié la divinité d'Aphrodite, les Propétides sont punies par la déesse qui allume dans leur cœur le feu de l'impudicité. Ayant fini par perdre toute honte, elles finiront changées en statues de pierre par la Déesse.

    La statue à laquelle Pygmalion consacrait tout son génie représentait une femme, la femme de ses rêves, son phantasme. Il en fit une statue d'ivoire qui joignait la chasteté de l'expression à la pureté des formes. Jour après jour, il travaillait à cette statue d'ivoire et sous ses doigts habiles elle devenait de plus en plus belle.

    Avec un soin infini, il passa et repassa longtemps son ciseau sur la statue d’ivoire qui devint enfin une oeuvre d’art exquise. Mais il n’était pas satisfait. Jour après jour, il y travaillait et sous ses doigts habiles elle devenait de plus en plus belle, à tel point qu’elle ne ressemblait pas à une statue mais semblait vivante. Quand le jour vint où il n’y eut plus rien à ajouter à ses perfections, son créateur connut un sort étrange: l'image qu'il avait fabriquée était tellement à son goût, qu'il en devint follement amoureux.

    Mais dès ce moment, le sexe qu’il avait tant méprisé prit sa revanche. Nul amoureux transi d’une vierge vivante ne connut jamais une peine aussi désespérée que Pygmalion. Il posait ses lèvres sur ces lèvres attirantes - elles ne pouvaient lui rendre son baiser; il caressait les mains, le visage - ils restaient insensibles; il la prenait dans ses bras, - et elle n’était toujours qu’une forme passive et froide.
    Pendant quelque temps, il tenta de feindre, comme font les enfants avec leurs jouets.
    Il lui offrait des cadeaux, des robes, des fleurs multicolores, des bagues bref tout ce qui peut plaire à une belle jeune femme aimée. Il en était même arrivé à l'embrasser et il pensait qu'elle lui rendait ses baisers, mais ils demeuraient glacés. Le malheureux sculpteur passait ses journées et ses nuits à contempler sa statue, au désespoir.

    La fête de Vénus, comme il se doit, était tout particulièrement célébrée à Chypre, l’île qui avait accueilli la déesse après qu’elle fut née de l’écume. On lui offrait en grand nombre des génisses blanches comme neige et aux cornes dorées; l’odeur divine de l’encens s’élevait de ses nombreux autels pour se répandre dans toute l’île; des foules se pressaient dans ses temples; nul amoureux éconduit qui ne fût là, suppliant que l’objet de son amour se laissât enfin attendrir. Et là aussi, naturellement, se trouvait Pygmalion.
    Pygmalion se rendit au temple de la déesse : « Grande déesse, s'écria-t-il, en embrassant l'autel, fais que je devienne l'époux d'une femme aussi accomplie que ma statue !

    Mais Vénus savait ce qu’il souhaitait en réalité, et pour lui montrer qu’elle accueillait favorablement sa prière, elle permit  que par trois fois s’élevât dans l’air, lumineuse et brûlante,  la flamme de l’autel devant lequel il se trouvait.
    Rendu pensif par ce signe de bon augure, Pygmalion revint à sa maison et à son amour, cette forme qu’il avait façonnée et qui avait pris tout son cœur.

    Elle était là, sur son socle, plus belle que jamais. Il la caressa - puis recula. Était-ce une illusion, ou avait-il vraiment senti une tiédeur sous ses mains ? Il posa un long baiser sur ses lèvres, et elles s’adoucirent sous les siennes. Il toucha les bras, les épaules; comme une cire qui fond au soleil, leur dureté disparut. Il lui prit le poignet; le pouls y battait. Vénus, se dit-il. C’était l’œuvre de la déesse. Avec une gratitude et une joie débordantes, il prit son amour dans ses bras. Rougissante, elle sourit.

    Ainsi, Pygmalion put épouser sa statue et Aphrodite/Vénus honora leur mariage de sa présence.
    Mais de ce qu’il advint ensuite nous ne savons rien, sauf que Pygmalion donna à la jeune femme le nom de Galatée et que leur fils, Paphos, donna le sien à la cité favorite de Vénus.


    Sculpture de E.M.Falconnet


    L'histoire de ce sculpteur a bien entendu tenté des sculpteurs mais aussi des peintres et en particulier Edward Burne-Jones qui en a fait une série complète. (Ci-dessous.)

     

    Aujourd’hui, le terme « pygmalion » est rentré dans le langage courant et prend le synonyme de mécène: un amoureux des Arts et des Lettres finançant les travaux d’un artiste qu’il prend sous son aile.

     


    http://mythologica.fr/grec/pygmalion.htm#sthash.MFuB8MTz.dpuf
    http://leslegendesduhobbit.free.fr/pygmalionetgalatee.html
    http://www.yrub.com/mytho/mythpygmaliongalatee.htm

     

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  • Commentaires

    1
    Lundi 4 Août 2014 à 21:06

    Bonsoir Triskèle,

    Voilà d'amples précisions sur cette légende. On parle de Pygmalion et nous méconnaissons la légende... maintenant nous voilà éclairés :) Merci pour ce bel article chère Triskèle.

    Je te souhaite une excellente soirée,

    Amitiés

    Joëlle

    2
    Mardi 5 Août 2014 à 07:54

    tout homme est Pygmalion, toute femme est Galatée, mais ni elle ni lui ne le sait ....

    3
    Mardi 5 Août 2014 à 07:57

    Bonjour Joëlle, en effet nous ignorons souvent le fond des choses, il est bon de se rafraîchir la mémoire.
    Merci de ta visite, je te souhaite une belle journée et continue de nous surprendre avec tes belles photos, amitiés.

    4
    Mardi 5 Août 2014 à 08:05

    Bonjour Peache, c'est très beau ce que tu dis, mais peut-être vaut-il mieux ne pas le savoir? Parce que chaque Galatée doit trouver son propre Pygmalion et vice et versa, ce n'est pas gagné!
    Merci de ta visite, amitiés.

    5
    Mardi 5 Août 2014 à 08:34

     Pygmalion fait partie de  Galatée , comme Eve d'Adam. L'un sans l'autre n'existe ....

    6
    Mardi 5 Août 2014 à 21:05

    Bonsoir Triskèle,

    Mais comment fais-tu pour trouver des sujets aussi intéressants ? Tous ces mythes, ces légendes avec lesquelles nous flirtons sans les connaître prennent de la consistance sous ta plume. Ils redeviennent denses, ils renaissent à nous, à nous qui les avions amputés bien souvent du récit des origines pour n'en retenir qu'un nom; les réduire à une anecdote, )à une locution ..Une fois encore : merci à toi.

    Douce soirée, Triskèle,

    Amicalement

    7
    Mardi 5 Août 2014 à 21:38

    Bonsoir Triskèle,

    Merci pour cette passionnante histoire que je ne connaissais pas. Il est vrai que nous utilisons souvent ce terme de Pygmalion, sans finalement en connaître véritablement le sens. Me voici donc éclairée :).

    De plus, c'est une très belle histoire, romantique à souhait.

    Bonne soirée, Triskèle.

    Amitiés,

    Sérénita

     

     

     

    8
    Mardi 5 Août 2014 à 23:46

    Ma chère Triskèle,

    Pygmalion et Galatée, deux personnages légendaires mais dont la véritable histoire est méconnue et pourtant si romantique!Maintenant je comprends mieux le sens de Pygmalion en tant que mécène, ou amoureux des arts! J'ai été charmé par cette belle légende, merci ma douce Triskèle, tu sais toujours captiver mon attention, et j'ai lu ce récit avec délectation! Tes illustrations sont superbes!

    Je te souhaite une excellente semaine, demain ou après-demain, je mets "le petit Trianon" dernier volet de cette série et après ce post, je prendrais une pause pour être avec ma famille, mais je compte bien venir te voir tout de même durant cette "petite trêve" que je m'octroie... hihi

    De gros bisous tendresse ma chère Triskèle, et merci de tout cœur  pour ton MP, je suis contente pour toi! happy

    9
    Mercredi 6 Août 2014 à 10:16

    Kattelm , je te remercie de ton gentil commentaire, comme je le disais il est bon de se rafraîchir la mémoire car nous oublions ce que nous savions autrefois, il y a tant de choses à classer dans les tiroirs de notre cerveau que quelquefois ça tombe à côté!
    *****************

    Sérénita, si j'ai pu te faire découvrir une belle histoire j'en suis heureuse; la mythologie est très fournie à cet égard.
    *****************

    Ma Petite Neige, je suis contente que ça te plaise, et tes visites et ta gentillesse coutumière sont toujours un grand plaisir pour moi.
    Je te souhaite de beaux moments avec ta famille que tu dois être impatiente de retrouver, profites-en bien et amuse toi, je t'embrasse avec toute mon amitié.

    Merci à toutes les trois, vous êtes adorables.

    10
    Mercredi 20 Août 2014 à 12:00

    Je ne connaissais pas la "véritable" histoire de Pygmalion, une très jolie légende. Merci Triskèle, te lire est toujours aussi agréable. Bises de Béa

    11
    Mercredi 20 Août 2014 à 12:39

    Je suis contente de te revoir ma fidèle Béa, tu m'as manqué, j'espère que tu as passé de belles vacances, bisous.

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