• Légende de Okwaho

     

    Légende de Okwaho


    Une légende des Pléiades.

    Il y a très, très longtemps, dans la période du premier Conseil des Sages de la longue maison qui servait aussi aux cérémonies importantes de la Nation, les cérémonies étaient gardées secrètes et hors d'atteinte des enfants qu'on ne jugeait pas assez matures. Evidemment, les enfants, incluant le fils du chef, n'étaient pas tellement contents d'être mis à part de ces cérémonies.

    Donc un jour, le fils du chef rassembla tous les autres enfants et expliqua son plan: « Comme il ne nous est pas permis de participer avec les adultes aux cérémonies sacrées, nous en auront une qui sera nôtre. Nous irons à un endroit donné à la plage et nous emmèneront de la viande, du maïs et autres bonnes choses pour les offrandes et le repas sacré. L'un d'entre nous battra le tambour pour nos danses et de cette manière, nous rendrons honneur et grâce à nos ancêtres.»

    Tous les enfants, au nombre de sept, applaudirent à cette brillante idée et se préparèrent pour ce jour spécial. Les filles ramassaient des citrouilles, des fèves et du maïs pendant que les garçons trouvaient un moyen de chaparder un peu de viande de chasse prise par leurs parents ou allaient pêcher à la rivière . Quand tout fut prêt, ils se donnèrent rendez-vous pour la prochaine Lune pleine, se promettant de faire de cette fête la plus belle que les ancêtres n'auraient jamais vue. Cependant, ils ignoraient les côtés spirituels des préparatifs comme, les rites de purification et la sudation afin de purifier le corps avant de marcher sur un sol sacré.

    Légende de OkwahoLa Lune pleine ne tarda pas à se montrer et, cette même nuit, le fils du chef alla quérir tous les autres enfants, leur donnant rendez-vous à la sortie du village. Une heure après, une file d'enfants dévalait la colline vers la plage, tous étant revêtus de leurs plus beaux atours et transportant chacun les aliments et instruments de la cérémonie. Ils marchèrent un certain temps le long de la rive et le fils du chef alors décida de s'arrêter à un endroit herbeux entouré de belles pierres, comme si elles étaient là pour la fête. Les filles allumèrent donc le feu et commencèrent à cuisiner les repas.
    Après avoir mangé, oubliant les offrandes, les tambours commencèrent à battre et ils entamèrent une danse désordonnée parce qu'ils n'en avaient apprise aucune. Pour eux, tout se déroulait comme un jeu comme tout enfant pouvait imaginer.

    Ce qu'ils ignoraient, c'est que le sol qu'ils avaient choisi pour la cérémonie se trouvait être la tombe d'un shaman puissant, longtemps oublié mais, qui fut un grand héros durant sa vie. Son esprit s'éveilla en entendant les sons un tant soit peu discordants qui émanaient des tambours et des gosiers des jeunes chanteurs. Son esprit fit donc surface, curieux de savoir d'où venait ce tintamarre et vit ce que faisaient les enfants. Amusé d'abord par la scène mais aussi très concerné de voir les cérémonies prendre une tournure clownesque, il apparut soudainement aux enfants qui, effrayés, lâchèrent tous leurs gréements... Le shaman dit avec un ton sérieux: "Arrêtez ce que vous faites de suite mes enfants, ce n'est pas bien et vous ne vous êtes pas préparés pour cette tâche! Prouvez votre valeur en étant avec vos parents, aidez-les dans leurs tâches pour alléger leurs journées et apprenez d'eux les vrais gestes à poser pour une telle cérémonie et, surtout comment vous purifier avant l'événement."
    Le shaman disparut comme une fumée qui se disperse...
    Les enfants dépités acceptèrent les paroles de ce sage esprit, retournèrent vers leurs parents et devinrent studieux et dociles en toutes choses.

    Légende de Okwaho

    Enfants photographiés en 1900,  photographe inconnu.

    Des années passèrent, les enfants étaient devenus adolescents et avaient bien appris de leurs parents et grands parents. Malgré tout ça, on leur refusait toujours l'accès aux cérémonies secrètes...
    Un beau matin, à l’aube, le fils du chef s'en alla éveiller tous les autres, leur disant qu'ils étaient fin prêts pour les cérémonies. Avec vêtements, provisions et instruments en main, ils retournèrent au site où ils avaient vu le puissant esprit du shaman.
    Ils se préparèrent bien, les garçons pratiquèrent le rite de purification puis, préparèrent la tente de sudation afin de terminer leurs préparatifs, ils offrirent alors de magnifiques sacrifices... Les filles, de leur côté, parfumèrent leurs cheveux d'abord brossés au foin d'odeur avec des herbes essentielles et ornèrent leurs cheveux de belles plumes placées en " queue de lapin ". Alors un des garçons, qui avait appris comment chanter les chants et battre la mesure, entonna le premier chant d'honneur, démarrant ainsi la danse sacrée... Ils dansèrent longtemps, animés par un cœur pur et un esprit clair et illuminés par la pureté de chacun de leurs pas. L'esprit du shaman apparut d'abord, avec un sourire de pleine satisfaction, tout vêtu de beaux atours ainsi que, un à un, d'autres esprits des environs. Beaucoup étaient de grands héros, même Hiawatha, le plus grand de tous, y était. Ils s'assirent donc tous autour des enfants et se mirent à briller d'une intense et étrange lumière bleutée. Les enfants étaient en transe parfaite, leurs esprits étaient parfaitement élevés vers les cieux et, miraculeusement, tout en dansant, ils s'élevaient tout doucement!

    Une vieille femme passant par là vit cette belle vision où les enfants dansaient dans le ciel, continuant toujours de monter. Ils montèrent, montèrent toujours plus haut jusqu'à devenir de brillants petits points dansant dans les cieux: les Pléïades étaient nées, les fameuses étoiles dansantes de la Constellation d'Orion. Ayant aperçu la vieille femme, le shaman vint vers elle en souriant et lui dit: " Ne crains ni ne pleure pour ces enfants, vieille femme, ils ont achevé leur mission d'apprentissage et d'obéissance; ils ont été attentifs envers leurs parents lorsque leur furent expliquées les façons de faire les cérémonies. Ils furent de parfaits enfants! Ne les pleurez pas parce que le Grand Esprit leur a accordé de cette façon l'immortalité. Ils seront désormais un exemple pour tous les autres enfants. "

    Depuis ce temps-là, tous font partie des grandes festivités et des cérémonies, plusieurs furent aussi créées pour les jeunes et moins jeunes. Même le plus petit bébé fait partie du tout, chacun se remémorant ce chant de la pureté de ces enfants des Pléïades chanté par tant de mères iroquoises parce qu'elles se rappellent l'importance d'être tous une seule entité lors des danses spirituelles et traditionnelles. On peut voir, encore aujourd'hui, ces magnifiques étoiles qui continuent à danser sans arrêt. Quelquefois, une nouvelle étoile y brille, sans doute un autre enfant qui a atteint cet état de grâce unique... Qui sait?

    Légende de Okwaho

     

     

    Source: http://www.medecinedemereterre.com/pages/philosophie-amerindienne/legendes-amerindienne/legende-de-okwaho.html

     

     

     

     
     

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  • La légende du crocus des prairies


    (Légendes manitobaines)

    Wappee était le fils du chef de la tribu des Pieds Noirs. Estimé de tous, il vivait paisiblement entouré des siens. N’ayant peur de rien, à l’abri des intempéries et des bêtes féroces dans le grand tipi, il grandissait en sagesse tout en suivant attentivement les enseignements de son père.
    Quand Wappee eut douze ans, son père le fit venir.
    "Mon fils, le temps est venu pour toi de devenir un homme. Un jour, si les Esprits le veulent, tu seras le chef. Pour cela, tu dois te montrer à la hauteur de ton peuple. Tu dois partir dans les collines. Tu reviendras dans cinq nuits. Alors, peut-être seras-tu devenu un homme libre, capable de conduire les tiens".

    Wappee quitta la tribu le soir même et se dirigea vers les montagnes. Il s’installa sur le sommet de la plus haute colline. Seul avec les étoiles, il se sentit libre, prêt à affronter tous les obstacles.
    Au matin, Wappee se leva, le cœur léger. C’était une belle journée de printemps. La neige fondait lentement sous le chaud soleil.
    Wappee s’assit et médita sur son avenir. Il devait attendre qu’un Esprit bienveillant lui montre, par le biais du rêve, le chemin qui le mènerait de l’enfance vers l’âge adulte. Mais le jour progressait et Wappee ne voyait toujours rien.
    Aucune vision, ni âme qui vive, ne venait troubler le silence qui l’entourait. Très vite, la solitude et la peur s’emparèrent de lui.
    Le soir venu, il s’allongea à nouveau dans l’espoir d’avoir une vision. Mais rien ne vint.
    Le lendemain se passa en tous points comme la veille. La journée chaude étala les couleurs de l’aube jusqu’au crépuscule pour se fondre ensuite dans la pénombre de la nuit. Wappee ne bougea pas.
    Il ne lui restait maintenant que trois nuits avant de retourner chez son père pour lui annoncer qu’il n’était pas devenu un homme, mais qu’il était un lâche.
    Le Grand Esprit ne lui avait pas permis de faire le rêve. Plus le temps passait, plus Wappee ressentait la douleur de l’échec.

    Le matin suivant, alors qu’il observait les couleurs du soleil levant, il aperçut une petite fleur aussi blanche que la neige, qui reposait à ses côtés.
    La fleur ouvrait grand ses pétales pour y laisser entrer le soleil. Elle se balança lentement dans sa direction jusqu’à ce que son esprit troublé fut calmé par la vue des montagnes bleues et de l’herbe verte des prés.
    Assis non loin de la fleur, Wappee observa les corbeaux et écouta le bruit du vent. Le jour baissait. La montagne devint rose, puis magenta. Bientôt le soleil disparut, laissant place à l’obscurité.

    Mais cette fois, Wappee ne se sentait plus seul. Il avait maintenant une amie :
    "Petite sœur, dit-il, toi si fragile, que fais-tu dans cet endroit froid et venteux? Je vais me coucher près de toi pour te réchauffer. Mais je ne veux pas t’écraser".
    Et pendant qu’une partie de son esprit se reposait l’autre partie veillait sur la petite fleur blanche.
    Lorsque la nuit se prépara à rencontrer le jour, la fleur parla :
    "Écoute, Wappee. Hier, tu étais triste car tu ne connaissais pas la peur. Celui qui ne connaît pas la peur est fragile. L’homme sage apprend à vivre avec elle".
    Le jeune indien, surpris, s’approcha de la fleur pour mieux l’entendre. Mais la fleur se tût, en se balançant au gré du vent.
    Toute la journée, Wappee ne cessait de penser à ce que la fleur lui avait dit.
    La nuit suivante, il protégea encore la petite fleur avec son manteau de fourrure. Puis, à l’aube, la fleur parla :
    "Tu as bon cœur, Wappee. Tu iras loin".
    Puis, elle se tût jusqu’à la nuit suivante. Au lever du jour, elle dit encore:
    "La sagesse et un coeur bon sont les qualités d’un grand chef. Si tu as des difficultés, reviens vers les collines, elles t’apporteront la paix et la chaleur".
    Puis Wappee s’endormit paisiblement. Son sommeil fut peuplé de visions :devenu chef de sa tribu, il la vit heureuse et prospère.

    Il était maintenant temps pour Wappee de retourner vers les siens. Cependant, avant de partir, il dit à la fleur:
    "Petite sœur, pendant trois nuits, tu m’as consolé de ma solitude, tu m’as aidé à avoir des visions. Demande-moi ce que tu veux et j’irai voir le Grand Esprit pour qu’il exauce tes vœux".
    La petite fleur répondit :
    "Wappee, demande au Grand Esprit de m’habiller de bleu et de violet, comme les montagnes, afin que les hommes puissent me voir, de me donner un petit soleil doré que je garderai tout au fond de mon cœur pour me consoler les jours de pluie, et un manteau chaud pour que je puisse faire face au vent froid qui souffle et à la neige qui fond. Ainsi, j’apporterai confort et espérance à tous les hommes".
    Le Grand Esprit, qui avait entendu cette conversation fut sincèrement touché par la bonté de Wappee envers la fleur aussi, répondit-il aux souhaits de ce dernier.
    La petite fleur blanche devint alors bleue et violette avec au centre un cœur chaud et doré, enveloppé d’un manteau de verdure. Cette petite fleur s’appelle le crocus des prairies.
    Les hommes admirent sa force et sa fragilité, ses couleurs et sa chaleur...

    Elle est aujourd’hui l’emblème floral du Manitoba ( province de l'Ouest du Canada )

     

     

     

     

    Sources: http://grissom.os.free.fr/crocus.html
    http://www.ipernity.com/group/229312/discuss/131191

     

     

     

     


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  • Le sirop d’érable

    Bien des idées qu’ont eu les hommes leur ont été soufflées par l’observation des animaux.
    Celle-ci par exemple:

    Les tribus amérindiennes savaient comment recueillir la sève des érables et la transformer en sirop. Par la suite, ils ont appris à nos ancêtres à fabriquer le sirop d'érable.
    Mais les Amérindiens, eux, comment ont-ils appris ?

    Le sirop d’érable

    Une des nombreuses légendes raconte qu'un petit écureuil grimpa le long d'un tronc d'arbre, mordit sa branche et se mit à boire. Un Amérindien se trouvant au pied de cet arbre le regardait et se demandait pourquoi, puisqu'une source d'eau fraîche coulait tout près. Il imita l'écureuil en faisant une fente avec son couteau ...surprise, l'eau qui s'en écoulait était sucrée ! Jusqu'alors, sa tribu ne trouvait du sucre que dans les fruits sauvages. Et voilà qu'il existait un arbre qui pleure du sucre en larmes de cristal.
    En plus, il venait de découvrir un remède contre le scorbut dont les siens souffraient souvent au printemps. Tout ça parce qu'il avait regardé et imité un écureuil en train de se désaltérer avec la sève d'érable.

    Le sirop d’érable

    Cette petite légende de la découverte du sirop d`érable a été confirmée par le frère Marie-Victorin, grand naturaliste et savant québécois il y a bien des années, auteur illustre de la Flore laurentienne. Les Amérindiens auraient donc appris en observant l'écureuil roux.
    Marie-Victorin affirme que les Amérindiens ont appris aussi de l’écureuil à transformer la sève d’érable en sirop. En effet, de la blessure causée par la branche qui se casse coule la sève, parfois jusqu’au pied de l’arbre. Le soleil chauffe cette sève jour après jour pour faire évaporer l’eau jusqu’à ce qu’il ne reste que du sirop. Les écureuils lèchent ce sirop chaque printemps.

    Il y a finalement autant de légendes amérindiennes sur l’origine du sirop d’érable qu’il y a de tribus. Une seule certitude : les Amérindiens ont très vite su exploiter les vertus de la sève de l’érable à sucre en mettant au point une technique de récolte toute simple. A l’approche du printemps, ils entaillaient les arbres de biais avec leur tomahawk et recueillaient le précieux liquide dans un mokuk, récipient d’écorce de bouleau qu’ils déposaient sur la neige au pied de l’arbre à l’aide d’un éclat de bois encastré dans l’entaille. Pour obtenir un sirop épais, les Amérindiens faisaient bouillir la sève dans des chaudrons d’argile en la chauffant avec des pierres rougies au feu. Le procédé était très long.

    Le sirop d’érable

     

    Pour infos:
    Croyances populaires:
    -Les premiers cris des corneilles annoncent l'arrivée du temps des sucres.
    -Les premiers cris des outardes (oies sauvages) annoncent la fin de la saison.
    -Si on entaille les érables lors du croissant de lune, la coulée est abondante.
    -Si l'érable coule trop vite au moment de l'entaille, la coulée ne durera pas longtemps.
    -L'apparition de l'oiseau des sucres (Passereau) signifie qu'il est temps d'entailler. Cet oiseau est fréquent lorsque le temps d'entailler les érables est arrivé.
    -Les papillons des sucres annoncent la fin de la coulée.
    C'est un papillon gris et blanc qui fait son apparition à la fin de la saison des sucres et qui se noie dans les chaudières d'eau d'érable.

     

     


    Source: mon ami Gino et http://www.chezmaya.com/cartesvirtuelles/erable/sucres.html
    http://mag.kanata.fr/gastronomie/lhistoire-du-sirop-derable.html

     

     

     

     

     


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  • Les Kachinas

    Les Kachinas,
    danseurs mystiques des indiens Hopis

    Les kachinas sont des poupées rituelles crées par les Indiens Zunis et Hopis dont le territoire est enclavé dans la Grande Réserve Navajo dans le sud-ouest des Etats Unis.
    Les Hopis sont, avec les Zunis, les peuples les plus connus descendants de la culture Anasazi, ancienne civilisation remontant au premier millénaire avant J.-C, ils vivent aujourd'hui dans des réserves et tentent de préserver leurs traditions ancestrales.

    Dans la mythologie des Indiens Hopis et Zunis, les Kachinas sont les esprits des forces invisibles. Dans la religion Hopi chaque chose dans le monde revêt deux formes, une forme visible et une forme spirituelle. Par exemple, la vapeur qui s'échappe de la nourriture chaude est sa forme spirituelle qui va rejoindre les nuages, ce qui ne change pas la forme visible de la nourriture. Les poupées Kachinas sont les réincarnations de la forme spirituelle retournée dans les nuages.

    Il s’agit d’êtres surnaturels qui ont un rôle de médiateurs entre les humains et les dieux. En tant que messagers des dieux, ils séjournent parmi les hommes entre le solstice d’hiver et le solstice d’été et effectuent pour ces derniers des sortes de "missions" ayant pour but de les aider dans leurs différentes requêtes et préoccupations. Pendant cette période de l’année, ils se trouvent au centre des cérémonies et des rituels. Ce sont eux qui apportent aux dieux les souhaits des humains en faveur de davantage de pluie, de récoltes plus abondantes, et pour être épargnés par la maladie.

    Les Kachinas

    Six mois par an, à l'occasion de fêtes rituelles, ces esprits s'incarnent dans des danseurs masqués et costumés. Des poupées de bois peintes de vives couleurs, également nommées kachinas et représentant ces danseurs, sont offertes aux enfants, à l'issue des fêtes, pour qu'ils se familiarisent avec le monde des esprits.
    Il ya plus de 250 différents Kachinas.

    Les Kachinas sont des amies et des invitées, elles apportent cadeaux et nourriture. Elles enseignent aussi le bon comportement et les conséquences d'une mauvaise conduite. Les Kachinas apparaissent au peuple Hopi sous une forme physique, dansant et chantant dans les différentes cérémonies.
    Elles arrivent fin décembre au solstice d'hiver d'abord les villages du 3ème Mesa (un Mesa est un haut-plateau géographique) puis en février dans le deuxième puis le premier Mesa.

    Dès qu’un Hopi a mis le masque et le vêtement d’un Kachina, conformément aux croyances de sa tribu, il est considéré comme un messager des dieux dont la nature humaine s’est transformée en l’esprit ancestral d’un Kachina. Les Kachinas sont représentés par les habitants masculins des villages et incarnent les vertus positives les plus dignes d’êtres imitées ainsi que le mal dont il faut se détourner. Comme ils sont craints et respectés par les Hopis, bien qu’ils soient perçus comme des entités bienveillantes, ils jouent un rôle important dans l’éducation des enfants. Parfois ils divertissent le peuple par des jeux assez crus qui n’en contiennent pas moins une dimension des plus sérieuses, et ils ont le pouvoir prophétique d’annoncer les manquements humains. Les Kachinas entrent dans les masques d’animaux, de plantes, d’étoiles, de démons, de guerriers, de clowns ou d’êtres fabuleux.

    Les Kachinas

    Les fêtes de kachinas
    Des hommes Hopi masqués assument les pouvoirs et prestige des kachinas pendant les cérémonies, et des danses sont pratiquées jusqu'au mois de juillet, date de départ de ces esprits.
    Il y a Soyalangwu au solstice d'hiver; Powamuya en février quand on demande aux kachinas d'apparaître; et Niman, la cérémonie du départ après le solstice d'été. Entre Poyamuya et Niman, les danseurs exécutent différentes danses pour aider à faire venir la pluie indispensable à l'agriculture Hopi dans le désert aride du nord-est de l'Arizona, pour encourager la croissance des cultures et augmenter la capture du gibier. Les danses se pratiquent de l'aube au crépuscule. A la fin des cérémonies les kachinas (esprits) retournent dans leur monde.

    Les poupées kachinas figurent le panthéon de leur mythologie avec une multitude de dieux et de personnages. Les kachinas sont utilisées lors de cérémonies au cours desquelles un véritable rôle théâtral leur est dévolu et possèdent les qualités et les défauts des êtres humains.
    Figurines sculptées dans les kivas, ces chambres secrètes de culte, elles représentent un esprit et le costume que le danseur portera lors des cérémonies religieuses.
    Les masques Kachina sont en bois, en cuir ou en coton et sont décorés avec des éléments en relief ou des motifs peints. Chaque forme symbolique et ainsi caractérisée d’une manière précise. La présentation des costumes se conforme à une tradition tout aussi établie que celle qui prévaut pour les masques. On porte en général avec les masques des robes blanches en coton qui arrivent aux genoux et qui sont décorées de bandes de tissu de couleur noire, verte et rouge correspondant aux teintes traditionnelles des Hopis. Ces derniers portent en outre des capes et des peaux de renard sur les épaules.

    L’équipement complémentaire comprend aussi des calebasses fabriquées à partir du fruit séché, des flèches miniatures et des arcs, des bâtons de prière, des carapaces de tortue et une branche de feuilles persistantes symbolisant la terre natale fertile et riche en forêts dont les ancêtres sont jadis venus.
    Les autres ustensiles importants sont des parures en argent incrustées de turquoises portées sous forme de colliers, de tours de bras ou de ceinturons.

    Les Kachinas

    Claude Lévi-Strauss nous renseigne sur le mythe des kachinas:
    "Les kachinas sont les âmes des premiers enfants indigènes, dramatiquement noyés dans une rivière à l'époque des migrations ancestrales. [...] Quand les ancêtres des indiens actuels se furent enfin fixés dans leur village, le mythe rapporte que les kachinas venaient chaque année leur rendre visite et qu'en partant, elles emportaient les enfants. Les indigènes, désespérés de perdre leur progéniture, obtinrent des kachinas qu'elles restassent dans l'au-delà, en échange de la promesse de les représenter chaque année au moyen de masques et de danses."

    Avant 1860, les kachinas produites étaient uniquement des objets de cultes, qui ne sortaient pas des territoires hopis et zunis. Mais les émigrants se sont intéressés à ces statuettes si originales, en les achetant ou en pillant les réserves indiennes. Les Indiens ont donc produit "industriellement" des kachinas, sans relation avec les mythes et les cultes auxquelles elles se rattachent, pour satisfaire clients, collectionneurs et touristes. Il y aurait 800 types de kachinas, alors que les authentiques sont bien moins nombreuses.
    Actuellement les Hopis fabriquent toujours des poupées rituelles, les cultes se pratiquant toujours.
    les Kachinas étaient très prisées par les peintres surréalistes . Une centaine de ces personnages hauts en couleurs sont présentés au Pavillon des Arts à Paris .

    Les Kachinas

    La cosmogonie des Indiens Hopi, la vision des artistes surréalistes et la pensée jungienne se rejoignent en ce sens qu’il y a unité entre rêve et éveil, monde intérieur et monde extérieur, imagination et réalité, car les éléments de chaque paire forment les deux faces d’un même monde unitaire. Les Kachinas animent les principes de la Nature dans laquelle les Hopi se sentent profondément intégrés au quotidien ; elles relient les humains aux mondes des esprits et des dieux sans lesquels les Hopi ne sauraient exister. Les poupées qui incarnent les Kachinas nous conduisent ainsi à la croisée des chemins entre l’anthropologie, l’art et la psychologie analytique.
    (Brigit Soubrouillard - cahiers jungiens de psychanalyse)

     

    Les Kachinas

     

    * Source : Les Symboles des Indiens ; Heike Owusu, édition Trédaniel
    http://www.comptoirdesameriques.com/773044.html
    https://www.artindien.com/danseur1.html
    http://amerindien.e-monsite.com/pages/les-kachinas.html
    http://cocomagnanville.over-blog.com/article-les-kachinas-112725427.html

     

     

     


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  • Les Couleurs d'Automne

     

    Certaines nations parlent d’un chevreuil, d’autres d’un cerf, j'opte pour le chevreuil.

     

    Autrefois la paix régnait entre tous les animaux et tous les hommes de la terre.
    Tous vivaient sur ce qu’on appelait «la Grande Ïle», juste sous le ciel qui était gardé par la Petite Tortue.

    Tout alla bien pendant un nombre incalculable de lunes; jusqu'au jour où Rat - chez qui loge depuis l'esprit de Taouéskaré, le mauvais frère - proposa de jouer à qui volerait le plus haut chez les oiseaux et à qui courrait le plus vite parmi les animaux de la forêt.

    Chevreuil, vexé de n’avoir pas été désigné comme le plus rapide désirait quitter la Grande Île et voulait avoir accès au grand ciel bleu car il avait un différent avec l’Ours qui lui reprochait son orgueil. En effet, Chevreuil digérait très mal le fait que l’Ours, arbitre, ne l’ait pas déclaré vainqueur. Mais la gardienne, Petite Tortue, ne voulait pas lui ouvrir le passage.

    Pour réaliser son ambition, il consulta l'Oiseau-Tonnerre qui lui conseilla de monter au ciel en utilisant un arc-en-ciel. Alors, Chevreuil attendit le printemps et, suite à la première pluie envoyée par Hinon, il emprunta le chemin tracé par l'arc-en-ciel. Ainsi, il se retrouva rapidement au ciel où il fut libre de courir à sa guise. 

    Au bout d’un moment, réunis en conseil, les animaux cherchèrent le Chevreuil. Le Loup fouilla les bois, alors que le Faucon scruta l'azur. C'est alors que tous virent le Chevreuil gambadant dans le monde d’en-haut avec grande agilité. Les animaux décidèrent de se rendre au ciel en empruntant le pont de toutes les couleurs.

    Mais là-haut, la situation se gâta.

    L'Ours reprocha au Chevreuil de penser uniquement à lui et d'oublier tous les autres animaux de la Grande Île. Faisant fi de tout reproche, le Chevreuil provoqua l'Ours en duel. Le combat s'engagea sur-le-champ. Rapide comme l'éclair, le Chevreuil piqua l'Ours de ses bois pointus et le blessa à plusieurs endroits. Loup, arrivé sur ces entrefaites, sauva Ours d'une mort certaine. Chevreuil s'enfuit alors sans demander son reste.

     L'Ours était gravement atteint et le sang s'écoula avec abondance des plaies. Le sang ruissela jusque sur la Grande Île où les feuilles des arbres se teintèrent de la couleur du sang de l'animal.
    Depuis, chaque automne, les feuilles se teintent de la couleur du premier sang versé sur la terre afin que jamais les animaux n'oublient comment leurs ancêtres ont mis fin à la paix, et afin que cette histoire serve aussi de leçon aux hommes. 

    Quant à Chevreuil le Grand Esprit l'a sévèrement puni en lui faisant perdre ses bois tous les ans, deux lunes après que la dernière feuille rouge touche le sol, le laissant ainsi sans défense devant Loup, devenu depuis son plus dangereux ennemi.

    A présent, chaque année, lorsque revient l'automne, la nature commémore le combat du Chevreuil et de l'Ours et le feuillage des arbres devient rouge. C'est pourquoi, chez les Hurons-Wendat, le nom divin du chevreuil est DEHEYANTEH, ce qui signifie " celui pour lequel l'arc-en-ciel a fait un chemin de couleur ".

    Selon la tradition, les beautés de l'automne, lorsque la nature meurt, sont source de nostalgie pour les âmes des disparus qui se remémorent leur ancienne demeure terrestre. Même les dieux reviennent habiter la Grande Île, car l'automne est un temps pour l'esprit.

    En cette saison, les Pléiades, les étoiles les plus belles, quittent leur pays céleste pour venir habiter le ciel de la Grande Île.

     

     

     

     http://www.medecinedemereterre.com/pages/philosophie-amerindienne/legendes-amerindienne/legende-des-nez-perces.html

     


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