• Sean et la Selkie

    Sean et la Selkie

    Sean et la Selkie

    Les Selkies sont des créatures magiques, proches cousines des sirènes ou des ondines. On en trouverait en Bretagne, en Irlande ou même dans les Pays scandinaves, mais elles se laissent apercevoir le plus souvent au nord de l'Ecosse, dans les Iles Orcades et Shetlands. Il en existerait de sexe masculin, mais encore plus difficiles à rencontrer.

    Elles vivent dans la mer sous forme de phoques, mais elles viennent quelquefois sur terre, de préférence au solstice d’été; elles enlèvent alors leurs peaux animales et deviennent de très belles jeunes femmes pour danser sous la lune. La légende dit que si un humain veut en garder une avec lui il doit cacher sa peau de phoque hors de sa portée. La Selkie devra alors lui obéir et devenir sa femme. Mais si un jour elle découvre sa peau de phoque, elle ne pourra résister à l’appel de la mer et abandonnera mari et enfants derrière elle.

    Histoire de Sean:

    A la nuit tombante, trois pêcheurs fatigués cheminaient le long de la route étroite afin de rejoindre leurs foyers. Sean qui marchait devant s’arrêta si brusquement que les autres butèrent contre lui.

    -Chut! Regardez; dit-il à voix basse.
    Les trois hommes s’approchèrent sans bruit, et  virent la femme la plus belle qu’ils aient jamais vue. Elle était assise sur les rochers, nue et occupée à peigner ses très longs cheveux roux.
    -Qui est-elle? demanda l’un d’eux. Je ne l’ai jamais vue auparavant
    Sean répondit:
    - Ce doit être une Selkie. Regarde, il y a sa peau sur le rocher à côté d’elle.
    -Tu as raison. Depuis que je suis enfant, j’entends les gens raconter des histoires sur les Selkies, le peuple des phoques. Mais c’est la première fois j’en vois une.
    Sean fit un bond en avant et se saisit de ce qui ressemblait à la peau d’un phoque. Il la serra fermement des deux mains contre lui.
     La jeune femme poussa un cri et le pria, les larmes aux yeux, de lui rendre sa peau.
    -Non, dit Sean. Je suis le seul homme du village qui n’a pas de femme. Je sais que les Selkies font les meilleures épouses. Vous serez ma femme.
    -Je vais m’ennuyer de la mer et je serai malheureuse si je viens avec vous, dit-elle tristement. Mais tant que vous garderez ma peau, je n’aurais pas d’autre choix.
    -Vous pourrez venir à la mer chaque fois que vous le souhaiterez, dit Sean. Mais oui, je vais garder votre peau.

    Sean se maria trois jours plus tard, ses deux amis étaient à la noce. Personne d’autre ne savait que la femme de Sean était une Selkie. Quant à Sean, il avait enfermé la peau de sa femme Selkie dans un coffre dont il gardait la clé suspendue à une chaîne qu’il portait autour de son cou.
    Le mariage de Sean fut réussi. Sa fortune s’améliora sitôt qu’il fut marié. Il ne tarda pas à devenir propriétaire de sa propre flotte de pêche et ses deux amis pêcheurs travaillèrent pour lui. Sa femme lui donna trois fils forts comme des rocs et deux filles fort belles. Sean était très heureux.

    Dès qu’elle avait un moment de liberté, la femme de Sean allait près de la mer. Elle aimait surtout s’asseoir sur le rivage, les nuits de pleine lune. C’est à ces moments-là qu’elle retrouvait son propre peuple, le peuple des phoques. Ils venaient la consoler et lui témoigner leur affection et leur compassion. Souvent, après leur départ, elle pleurait. Ils lui manquaient tellement !
    La plupart du temps, la famille était très heureuse, mais chaque fois que les enfants trouvaient leur mère sur la plage, regardant avec nostalgie la mer, ils demandaient: «Maman, pourquoi es-tu si triste?"
    Elle secouait la tête et embrassait leurs fronts.

    Après bien des années, Sean devenu riche décida que sa famille devait déménager pour vivre dans un endroit plus grand, dans une maison plus belle. Alors qu’ils étaient prêts à prendre place dans une élégante voiture afin d’aller rejoindre leur nouvelle demeure, la femme de Sean s’en retourna dans la maison pour inspecter une dernière fois les lieux.
    Dans un coin, elle remarqua quelque chose qui ressemblait à un petit tas de gravats. Curieuse, elle se mit à genoux pour voir ce que c’était. Il d’agissait d’un vieux coffre qui avait pourri avec le temps et était presque tombé en poussière! Son cœur se mit à battre plus vite. Se pouvait-il que…? Elle fouilla prestement dans le tas. Elle était là ! Sa peau ! Depuis le temps, son mari avait totalement oublié le coffre!
    Elle se précipita à la porte et continua de courir jusqu’à la mer. Tandis qu’elle l‘atteignait, elle entendit Sean courir à sa poursuite tout en lui criant son amour. Mais, avant qu’il ne puisse la rattraper, elle se revêtit de sa peau.

    Devant les yeux de Sean, elle reprit sa forme de phoque, plongea puis nagea loin dans la mer. Nul ne la revit….
    Ses enfants n'avaient plus alors comme héritage que des doigts et des orteils palmés et la certitude que leur mère veillerait à ce qu'ils aient suffisamment de poissons à manger pour le reste de leur vie.

    Sean et la Selkie

    Selon une autre version de la fin:

    Un jour, le pêcheur et ses enfants sont partis  à la pêche et la mère et son plus jeune fils sont restés seuls à la maison. La mère regardait par la fenêtre les vagues qui se brisaient sur la grève. Au loin, elle aperçut, sur les roches noires, une bande de phoques qui jouaient. Elle soupira profondément, et ses yeux se remplirent de larmes.
    Son plus jeune fils s‘en inquiétât: "Mère, pourquoi pleurez-vous? Chaque fois que vous regardez la mer, vous êtes tellement triste."
    Sans réfléchir, elle se retourna et dit: «Je suis triste parce que je suis née dans la mer. Elle est la maison à laquelle je ne peux revenir parce que votre père a caché ma peau de phoque. "
    Le garçon, comme tous les enfants en Ecosse, avait entendu des histoires de Selkie, donc tout de suite, il comprit qui était sa mère. Il courut à la cheminée, là où il avait vu son père cacher la peau, et la tira de sa cachette. Il la tendit à sa mère.

    La femme stupéfaite saisit la peau de phoque, puis elle étreignit son enfant et l'embrassa. «Mon chéri," murmura-t-elle, "je vous aimerai toujours», puis en  pressant la peau de phoque sur son cœur, elle courut dehors vers la mer. Elle se glissa dans sa peau et  plongea dans l'eau.

    Quand le pêcheur rentra chez lui, il apprit ce qui était arrivé, et il sentit son cœur se briser. Mais il comprit que son fils était un garçon affectueux, courageux et plus généreux que lui ne l’avait jamais été.

    Enfin, son épouse avait gagné le droit de retrouver sa vraie famille et d’être heureuse.

     

     

    Sources: http://www.weingartdesign.com/TMaS/Stories/tmas1-SelkieBride.html
    https://irishmentvotre.wordpress.com/category/legendes-irlandaises-contes-celtiques/

     

     

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  • Commentaires

    1
    Mercredi 12 Novembre 2014 à 11:51

     Ce blog est toujours riche, et intéressant ! bravo ! 

    2
    Mercredi 12 Novembre 2014 à 11:58

    C'est très gentil Pierre, venant de toi je le prend comme un honneur.
    Je te souhaite une belle journée, amitiés.

    3
    Mercredi 12 Novembre 2014 à 15:10

    superbe cette légende, je ne regarderais plus les phoques de la même façon

    bonne soirée

    bises

    4
    Mercredi 12 Novembre 2014 à 15:42

    Merci mon cher Ulysse, souviens-toi que dans chaque mammifère matin se cache une fée! smile

    Très bonne soirée à toi, grosses bises.

    5
    Mercredi 12 Novembre 2014 à 17:48

     j aimerais bien en rencontrer 

     alors je  scrute souvent la mer

     mais  si j en voit  je n e dirai rien à personne

     je pense  qu ils sont libres  et vivent heureux  sous  la mer

     kénavo Triskéle

    6
    Mercredi 12 Novembre 2014 à 18:06

    Tu as raison Monica, si tu en vois il faut garder le secret, il n'est pas bon d'attirer l'attention des foules sur les êtres magiques! smile Mais à moi tu pourras le dire à l'oreille.
    Belle soirée à toi, kénavo ma belle.

    7
    Mercredi 12 Novembre 2014 à 18:22

    Quand j'irai voir les phoques à Berck s/mer, je ferai attention ... on ne sait jamais ! wink2 Une bien jolie légende, un peu triste aussi. Bises Triskèle et à bientôt

    8
    Mercredi 12 Novembre 2014 à 18:44

    J'ai pensé à toi Béa, et à tes si belles photos quand j'ai posté ce sujet, oui c'est un peu triste pour la Selkie, et c'est la raison pour laquelle il faut garder le secret si tu en vois une comme le fera Monica. smile

    Bonne soirée chère Béa, grosses bises.

    9
    Mercredi 12 Novembre 2014 à 20:37

    Bonsoir Triskèle,

    Cette légende semble rappeler que nous ne pouvons emprisonner l'autre. Le séparer de lui-même. C'est un très beau choix une fois de plus. Merci à toi.

    Douce soirée Triskèle !

    Bises 

    10
    Mercredi 12 Novembre 2014 à 21:39

    et voilà pourquoi Baudelaire a écrit : homme, toujours tu chériras la mer..;

    11
    Jeudi 13 Novembre 2014 à 06:25

    Cette part "d'animalité" qui en nous se souvient...

    Belle journée à toi, Triskèle

    12
    Jeudi 13 Novembre 2014 à 06:50

    Bonjour Kattelm, oui c'est une légende qui nous apprend que l'amour ne doit pas être égoïste, l'amour c'est vouloir le bonheur de l'autre avant le sien, merci à toi.

    *****************************

    Peache, je suis presque sûre que souvent tu guettes la féérie qui vient de la mer, ou d'ailleurs, merci pour ton humour.

    *****************************

    Des mots, cette part d'animalité dont tu parles n'est-elle pas la meilleure de nous-mêmes? Le sens de ce mot n'est pas celui qu'on lui donne habituellement.

    *****************************

    Merci à vous trois de vos commentaires, je vous souhaite une très belle et agréable journée, bises.

    13
    Jeudi 13 Novembre 2014 à 06:52

    pas presque, tout le temps , d'autant plus que la mer est est à 10 mètres de ma fenêtre..............

    14
    Jeudi 13 Novembre 2014 à 07:29

    Bonjour Triskèle !

    C'est une légende plus ou moins connue avec des variantes vulgarisées en films et film d'animation...Qui en fait parle du droit et du respect de la différence !

    J'en ferai peut être quelques choses...je verrai ;)

    Bonne journée :) 

    Amitiés ^^

    Bises yes

    Stéphane glasses

    15
    Jeudi 13 Novembre 2014 à 09:16

    Peache smile je savais que tu es un homme qui aime la magie et dans l'environnement qui est le tien, tu as forcément la tête dans les étoiles! Surtout ne change pas!

    – "Ceux qui rêvent éveillés ont conscience de mille choses qui échappent à ceux qui ne rêvent qu’endormis". Edgar Allan Poe

    **************************************

    Merci de ta visite Stéphane, bonne journée à toi, bises.

    16
    Jeudi 13 Novembre 2014 à 11:52

    "Des mots, cette part d'animalité dont tu parles n'est-elle pas la meilleure de nous-mêmes? Le sens de ce mot n'est pas celui qu'on lui donne habituellement."

    Loll, habituellement on dit aussi "faire la guerre pour obtenir la paix"... et puis encore on considère que les animaux nous sont inférieurs... Bien sûr qu'elle est belle cette voix en nous. Elle nous appelle et nous interroge : "Que fais-tu fils de l'homme ?"

    Amitié

     

    17
    Jeudi 13 Novembre 2014 à 12:23

    Absolument d'accord avec toi Des mots, et les photos que j'avais postées ici:

    http://triskele.eklablog.com/pause-tendresse-a109012050

    nous prouvent que les animaux ont tellement à nous apprendre. Soyons plus proches d'eux, laissons vivre notre part animale et sauvage au bon sens du terme, amitiés.

    18
    Samedi 15 Novembre 2014 à 19:40

    Quelle délicieuse légende ma chère Triskèle, un peu triste bien sûr, mais si proche de la réalité humaine qui ne sait pas ce qu'aimer veut dire vraiment !

    Je te souhaite une douce fin de semaine et plein de bonnes choses

    Bisous. Danielle

    19
    Samedi 15 Novembre 2014 à 19:55

    Je suis si contente de te lire ma chère Dani, oui la plupart des humains ignorent ce qu'est aimer réellement, on veut s'approprier une personne et la modeler selon ses désirs!

    J'espère que tout va bien pour toi, un grand merci pour ton passage ici et je te souhaite une très bonne soirée et un bon dimanche, grosses bises.

    20
    Samedi 15 Novembre 2014 à 22:32

    Très jolie légende encore une fois! Ou l'on découvre l'amour et le besoin de retrouver ses sources.....

    Continue à écrire ces belles histoires, et à nous les faire découvrir.

    Amitiés et bon dimanche.

    21
    Dimanche 16 Novembre 2014 à 06:37

    Bonjour Bagan, oui les légendes nous proposent une morale et des pistes de réflexion.
    Merci de ta visite et bon dimanche à toi aussi, bises.

    22
    Dimanche 16 Novembre 2014 à 12:24

    Encore une très belle légende..... :D

    Bon dimanche

     

    23
    Dimanche 16 Novembre 2014 à 12:36

    Merci de ta visite Zéline, bon dimanche à toi aussi, amitiés.

    24
    Mardi 21 Mars 2023 à 07:05
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    25
    Eikthyrnir Odinson
    Lundi 27 Mai à 16:23

    Bonjour à sympas ce sujet sur votre blog. J'aime bien ces histoires de la mer!  J'aimerais trouver une version avec le nom en Breton. Celle qu'on appelle les Morganed, ou la Plac'h Reunig. On trouve peut de chose sur internet à ce propos. 

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