• Kokopelli

    Légende de Kokopelli
    le flûtiste bossu du Panthéon des Indiens Pueblo (Période précolombienne)
     
     Représenté comme un joueur de flûte bossu, Kokopelli est une image de la mythologie des Indiens Anasazi datant de plus de 3000 ans, symbole de fertilité, de joie, de fête, de longue vie. Il est plus particulièrement présent dans le pays du « Four corners », haut plateau à cheval sur quatre états (Nouveau-Mexique, Colorado, Utah et Arizona) dont l’intersection se trouve sur la réserve des indiens Navajos. Néanmoins des peintures rupestres le représentant ont été trouvées du Pérou au Canada.

    C’est aussi un ménestrel, un esprit de la musique, un conteur, un voyageur de commerce, un faiseur de pluie, un guérisseur, un professeur, un magicien farceur, un séducteur, un fertilisateur (il a d’ailleurs aussi comme autres noms "le Casanova Anasazi" ou "Cassanova of the Cliff Dwellers" car il est parfois représenté avec un attribut mâle d’une taille exagérée).

    Selon les mythes, la bosse de Kokopelli contient des graines, des plantes, des bébés, des mocassins, des couvertures, des sacs de chansons, des objets sacrés...
    Sur son chemin, il sème les graines et les objets cachés au creux de sa bosse, tout en chantant et jouant de la flûte, pour leur donner vie. Il insuffle, ainsi, dans les semences, le souffle de la vie et c'est pourquoi on le surnomme le « semeur de vie ».
    On l'invoque au moment des moissons et il est recherché par les femmes qui veulent avoir des enfants. Lorsqu'il arrive dans un village, sa flûte annonce sa venue.
    A son départ, la récolte est abondante et toutes les femmes sont enceintes...
    C’était un grand honneur pour une femme de l’avoir comme « compagnon d’un temps de rêve » lors de sa venue dans un village.
    Kokopelli est donc une divinité positive, adorée des indiens Navajos, Hopi, Zuñi, Anasazi, Hohokam, Mogollon, Fremont, Hope, Mimbres, Tewa Nepokwa'i…
     
    Les histoires légendaires:

    Kokopelli et les animaux de la forêt
    "Le jeune Kokopelli était bossu, il ne pouvait pas parcourir de longues distances rapidement, il ne pouvait pas participer aux chasses et passait donc l'essentiel de sa vie seul, à ramasser des fruits et des graines, et comptait sur la générosité de la communauté pour l’aider à nourrir sa mère.

    Un jour qu'il s'était éloigné plus que d'habitude du campement, il tomba sur un très grand loup gris qui avait la patte prise dans un piège. Un loup qui comme lui, n'irait plus jamais loin, qui ne participerait plus jamais à la chasse.
    En voyant Kokopelli s’approcher, le loup gris gronda et montra des grandes dents blanches et pointues. « Je ne vous veux pas de mal » dit Kokopelli en s’approchant prudemment du loup et avec toute sa force, il essaya d’ouvrir le piège. Hélas, ses petites mains n'étaient pas assez fortes, mais le petit garçon ne renonça pas et il essaya de nouveau et de nouveau. Jusqu'à ce que finalement, avec l'aide d'un bâton et toute sa force, Kokopelli ouvrit le piège en hurlant. Une fois libéré, le loup gris disparut en boitant dans les profondeurs de la forêt.

    Très heureux de lui, Kokopelli reprit la route de la maison, oubliant qu'il n’avait rien rapporté à manger. Cependant, sa joie fut de courte durée. En s'approchant du village, il vit que les villageois avaient été frappés d’une maladie soudaine. En sa courte absence, un fléau épouvantable avait frappé rapidement les uns et les autres, y compris la mère de Kokopelli qui n’avait pas été épargnée.
    Il passa cette nuit-là au chevet de sa mère, ne sachant que faire, mais elle n'alla pas mieux.
    Impuissant et désespéré, Kokopelli courut hors de la caverne vers les bois, des larmes ruisselant sur ses joues. Il courut et courut, jusqu'à ce qu'il ne puisse plus avancer et s’assit, les épaules secouées de sanglots. Entendant des bruits dans les buissons, il se retrouva entouré par quatre loups dirigés par le blessé qu'il avait aidé la veille. Il comprit qu’il devait les suivre, et les loups le conduisirent dans une clairière où des représentants de tous les animaux de la forêt semblaient l'attendre.

     L'aigle prit la parole:
    "Les tiens ne respectent pas l'Équilibre. Ils ont tué trop des animaux de la forêt. C'est pour cela qu'ils sont punis par les maladies. Il faut que cela cesse. Nous vous aurions laissés mourir, mais le loup nous a dit que toi tu étais bon et généreux et que les tiens t'écouteraient si tu leur apportes l'espoir.
    L'ours blanc prit la parole pour dire : " non je ne crois pas que les humains peuvent comprendre, ils détruiront tout, il faudrait mettre fin à ce désastre, mais je me plie à la décision de l'assemblée." Là-dessus il partit et on le revit plus dans la forêt.
    L'aigle reprit la parole pour dire : Voilà ce que nous avons décidé, nous vous donnons trois graines pour vous nourrir et à toi petit messager une flûte et une danse pour dire la joie de l'Équilibre.

    Au grand étonnement de Kokopelli, le loup gris qu’il avait sauvé parla et dit : "Chacun d'entre nous t’accordera un don. Tu devras alors voyager pour apporter la santé à tout ton peuple."
    Sur ces paroles, Kokopelli sentit ses yeux se fermer et il tomba dans un profond sommeil. Dans sa somnolence, chaque animal – l’ours blanc (la guérison), le loup blanc (l'intelligence), la grenouille (le chanteur de chansons) et le coyote (l'humour), lui donna un don et finalement le plus grand de tous les gardiens, l'Aigle, plaça une flûte en bois colorée des quatre couleurs des quatre extrémités de la terre - le Bleu (le Nord), l'Orange (L’Ouest), le Pourpre (Le Sud) et le Jaune (L'Est)- aux côtés de Kokopelli.
    De retour au village, Kokopelli planta les trois graines, et les haricots, les courges et le maïs se mirent à pousser.

    Après cela, non seulement Kokopelli guérit les villageois repentants, mais il commença aussi son long périple. Ses aventures ne faisaient que commencer…
    Le boiteux depuis continue de jouer et danser parce qu'il y a de l'espoir, mince, très mince, mais toujours de l'espoir que l'Ours blanc ait tort et que les humains comprennent la loi de l'Équilibre.

    Kokopelli et les femmes du Maïs
    Il y a très longtemps, les hommes du village partirent en chasse. C'était à la fin de l'hiver et il y avait très peu à manger dans le village. Les femmes et les enfants restèrent en raison des lourdes chutes de neige. Les hommes étaient supposés partir au loin pour seulement trois couchers du soleil, mais en raison de la neige ils se sont perdus. Ils sont restés absents plus de 20 couchers du soleil et quand ils revinrent au village, tous les enfants sont sortis en courant pour les saluer. Les hommes étaient heureux de voir les enfants, mais furent perplexes car aucune femme ne vint les saluer. Quand ils pénétrèrent dans le village ils découvrirent toutes les femmes mortes! Les femmes comme les jeunes filles s'étaient sacrifiées pour que les enfants puissent vivre. Elles avaient donné toute la nourriture aux enfants.

    C’est alors que Kokopelli arriva au village. Devant la douleur des hommes et des enfants, il leur demanda quelque chose d’étrange:
    il leur dit d'enterrer toutes les femmes ensemble, dans une tombe unique et peu profonde. Le matin suivant toutes les femmes ont été enterrées ensemble. Cette nuit-là, les hommes et les enfants ont dansé la Danse d'Action de grâces avec des cœurs lourds. La Nature recouvrit le village d’un profond sommeil et  pendant ce temps, Kokopelli pleura beaucoup tout en jouant de la flûte sur les tombes.
    Tout en jouant, il pleura, des larmes abondantes coulant de ses yeux. Ces larmes devinrent des graines de maïs et il joua, joua et il pleura, pleura.
    Le maïs poussa très rapidement et le village put manger à sa faim.

    À la fin de 20 couchers du soleil notre Créateur lui a dit, "Kokopelli, vous resterez bossu éternellement comme un hommage aux jeunes filles que l'on connaîtra pour toujours comme les Jeunes filles du Maïs. Vos larmes qui sont venues de votre cœur, sont devenues les graines de vie, le maïs. Le peuple ne souffrira jamais plus de la faim car vous leur avez donné la vie. »

    L'image de Kokopelli est très importante puisqu'elle représente la position des étoiles majeures au printemps, quand il est temps de planter dans l'hémisphère Nord. Il est bossu et joue de sa longue flute en dansant. Quand on voit l'image de Kokopelli dans le ciel, c'est la fin de l'hiver, le retour de l'abondance, le temps des joies de l'amour.
    Mais Kokopelli est un messager, pas un dieu, un messager heureux celui qui annonce la fin des disettes, la joie de la sexualité la fécondité.

    Kokopelli possède la sagesse de l’âge. Ce voyageur joyeux a une leçon pour chacun. Sa plus grande leçon semble être de nous montrer que nous ne devrions pas prendre la vie trop au sérieux.

     

     

    Sources: Wikipédia et http://pohenegamouk.free.fr/index.php?post/2009/08/30/Le-messager-du-printemps - http://tatankaewan.skyrock.com/2458331993-Legende-du-KOKOPELLI.html


    13 commentaires
  • Amarok

     

    Pour Loupzen

    Légende Inuite

    Dans les régions polaires arctiques, les Inuits signifiant "Les Hommes" sont un peuple autochtone établi de la mer de Béring jusqu'au Groenland.

    La mythologie inuit connaît plusieurs similitudes avec certaines religions d'autres régions polaires. Les pratiques religieuses traditionnelles chez les Inuits constituent une sorte de chamanisme dont la base est l’animisme.
    La cosmologie inuite n’est pas une religion au sens théologique du terme. Rachel Atituq Qitsualik, écrivaine inuite raconte:

    « Le cosmos inuit n’est régi par personne. Il n’y a pas de figures divines maternelles ou paternelles. Il n’y a pas de dieux du vent ou des créatures du Soleil. Il n’y a pas de punitions éternelles dans l’au-delà, tout comme il n’y a pas de punition pour les enfants ou les adultes ici, aujourd’hui ». Il n’existe ni chaos ou vide initial d’où émerge le monde.
    Les histoires traditionnelles, les rituels et les tabous des Inuits sont imbriqués dans une culture de précaution et de protection, due à un environnement hostile.

    Les Inuits croyaient en l'existence d'autres mondes sous la mer, à l'intérieur de la Terre et dans le ciel, endroits que les meilleurs angakoks (chamans) ont le pouvoir d'aller visiter en rêve et en transe. Ils visitent ainsi des endroits que le commun des mortels ne verra qu'après la mort.
    Ils portent les animaux au plus haut de leurs estimes et en font de très bons et beaux emblèmes, ils ont une place très importante dans leurs quotidiens et cultures.

    Chez les Inuits, Amarok signifie « loup » ou « l'esprit du loup » dans la langue inuite. Il semble que le mot désigne à la fois l'esprit du loup dans le cadre de l'animisme inuit, et le loup en tant qu'animal.
    Amarok est vu comme un grand chasseur, un loup géant qui, contrairement aux loups qui traquent en meute, chasse seul ses proies, et dévorerait les chasseurs  imprudents qui sortent chasser seuls la nuit.

    Les amérindiens et les Inuits ont toujours accordé au loup une grande place dans leur culture mais contrairement aux européens, ils voient cet animal de manière également positive, en tant qu'associé dans leur recherche de nourriture.

    Légende: Le loup et le caribou
    La légende du loup et du caribou a été consignée par Farley Mowat en 1974 et Amarok joue un rôle important dans la cosmogonie inuit:

    Kaïla était le dieu du ciel, au dessus des forets immenses et des plaines glacées du Nord.

    «.Au début du monde, seuls l'Homme et la Femme marchaient sur la Terre. Il n'y avait aucune autre présence vivante sur terre, aucun poisson dans l'eau, aucun oiseau dans le ciel.
    La Femme demande à Kaïla, dieu du ciel, de peupler la Terre.
    Il l'envoya creuser un trou dans la banquise pour y pêcher et la femme sortit tous les animaux qui peuplent le monde du trou un à un, le caribou en dernier. Alors, Kaïla, le dieu du Ciel, lui expliqua que le caribou était un animal qui avait une grande importance pour la race de l'Homme, et que c'était le plus grand cadeau qu'elle pouvait recevoir car il ferait vivre l'Homme. La Femme relâcha le caribou et lui dit de se répandre sur la Terre et de se multiplier.

    Rapidement, les caribous devinrent nombreux et formèrent des troupeaux et les fils de la femme purent les chasser pour manger leur chair et confectionner tentes et vêtements avec leur peau.
    Cependant, les descendants de la première femme choisissaient toujours les plus beaux animaux, les gros et gras, laissant les petits, les maigres et les malades, moins bons à manger.
    Si bien qu’un jour, il ne resta plus que ceux-ci dont les Fils ne voulaient pas de peur, en les mangeant, de devenir faibles et malades comme eux.

    Les Fils allèrent se plaindre à la Femme qui alla à son tour se plaindre à Kaïla. Le dieu du Ciel écouta les demandes de la Femme, puis il alla rendre visite à Amarok, l'esprit du Loup. Il lui demanda que ses enfants, les loups, mangent les caribous petits, maigres et malades pour que les troupeaux redeviennent nombreux, les animaux gros et gras, et que les Fils de la Femme puissent de nouveau les chasser.
    Amarok, l'esprit du Loup, accepta et désormais les loups mangèrent les caribous les plus faibles pour que les troupeaux restent sains.
    C'est depuis cela que, selon la mythologie inuit, " pour les Fils, le loup et le caribou ne sont devenus plus qu'un. Car, si le caribou nourrit le loup, le loup conserve le caribou en bonne santé." »

    Le loup est considéré comme un animal indispensable à l'entretien des populations de gros gibier grâce au type de chasse qu'il pratique. Il est ainsi complémentaire de la chasse pratiquée par les hommes.

     

     

    Sources: Wikipédia et http://www.paranormal-encyclopedie.com/wiki/Articles/Amarok
    http://unefenetresurlemonde.over-blog.com/article-animisme-chamanisme-le-monde-des-inuits-108408575.html

     


    12 commentaires
  • Légende de la Grande Ourse

    Légende de la Grande Ourse

    - Nimishomis, grand-père, d’où viennent la Lune et les étoiles? Qui les a mises là? Grand-père, s’il te plaît, raconte-moi leur histoire.

    - Noshins, mon petit-fils, je ne sais pas tout, mais je connais les choses qui m’ont été enseignées par mes ancêtres. Je peux te raconter certaines légendes maintenant, car c’est l’hiver.
    En été, alors que toutes les plantes sont éveillées et que les animaux vagabondent, nous ne pouvons pas parler de ces choses car les esprits pourraient nous entendre dire quelque chose qui les offense.
    Nous pouvons raconter ces légendes seulement en hiver, pendant que les esprits se reposent.

    - Nimishomis, parle-moi des étoiles. Comment sont-elles allées là-haut?

    - Dans les temps anciens, il n'y avait aucune étoile. Il n'y avait que deux lunes et le Soleil. Un jeune garçon, appelé Petit-Ours, vivait avec son grand-père, nommé Grand-Ours, dans le monde céleste. Les Anishinabes racontent cette légende à propos de Petit-Ours.

    Une nuit, assis près du feu avec son grand-père, Petit-Ours lui posa des questions à propos des deux lunes: « Y a-t-il des gens qui vivent sur ces lunes? Et pourquoi avons-nous deux lunes alors qu'une seule suffit? »
    Le grand-père mit dans le feu une offrande de tabac que lui avait remise son petit-fils, pour honorer les esprits et leur manifester du respect. Il commença ensuite à instruire Petit-Ours à propos des deux mondes qui possèdent chacun une lune:
    « Il y a longtemps, nous partagions le Soleil avec d'autres mondes, car tout était équitable et les gens vivaient en harmonie. Avec le temps, les choses commencèrent à changer et le diable conquit rapidement le monde. Les personnes bonnes fuirent et vinrent dans notre monde mais le diable les suivit. Il tentait de contrôler notre vie et notre monde, et notre peuple pria pour appeler le Créateur à l'aide. Le Créateur eut pitié de nous et renvoya le peuple du diable dans son monde, loin du Soleil. Il prit leur lune et les laissa dans l'obscurité. Le Créateur annonça ensuite à notre peuple qu'un jour viendrait un enfant qui aurait le pouvoir de faire de la place dans le ciel pour chacun de nous. Une fois accomplie sa tâche sur la Terre, l'enfant aurait une place particulière dans les cieux auprès de son père, Grand-Ours. »

    Petit-Ours était fasciné et ne pouvait pas oublier cette histoire. Une nuit, il fit un rêve à propos de son arc et de sa flèche, et ce rêve le perturba beaucoup. Le lendemain matin, Petit-Ours demanda à son grand-père quelle était la signification de ce rêve.
    Après un long silence, le grand-père dit enfin : « Noshins, tu dois te préparer à ce qui va t'arriver. Ni toi ni personne ne peut modifier ta destinée. »

    Un jour, Petit-Ours se sentit obligé d'aller sur la grosse colline située à l'extérieur du village. Prenant son arc et sa flèche, il embrassa son grand-père pour lui faire ses adieux et grimpa jusqu'au sommet de la colline. Se tenant bien droit, Petit-Ours visa soigneusement la plus brillante des deux lunes. De toutes ses forces, il étira la corde de son arc le plus loin qu'il pouvait. Lorsqu'il relâcha, la flèche s'envola dans le ciel et atteignit la Lune. Il y eut une énorme explosion, et la Lune éclata comme du verre en millions de morceaux. Petit-Ours fut frappé d'émerveillement lorsqu'il vit le ciel rempli de nouvelles étoiles. C'est à ce moment-là qu'il se rendit compte de la signification de son rêve. Pour une dernière fois, il regarda la cabane de son grand-père et murmura : « Adieu, Grand-père. »

    L'excitation qu'il ressentait accélérait les battements de son coeur à mesure que son esprit montait dans le ciel vers les étoiles et son père.

    La Martre et Petit-Ours forment la Grande Ourse dans le ciel.

     


    Sources: Le Réseau canadien d'information sur le patrimoine, 2003
    http://indianland.centerblog.net/rub-legendes-indiennes.html

     

     


    16 commentaires
  • L'Oiseau Tonnerre

    L’Oiseau Tonnerre

    L'oiseau-tonnerre est une créature surnaturelle importante dans la mythologie des Indiens de la côte du Nord-Ouest. La légende de l’oiseau-tonnerre appelé Wakin'yan représentait pour les Indiens à la fois le danger mais aussi la beauté de la nature. Il traversait le ciel, apportant la foudre et la grêle et ne laissant derrière lui que mort et destruction. Cependant, il amenait aussi la pluie indispensable à la terre et aux hommes.
    Les totems sculptés par les Indiens représentent souvent un oiseau-tonnerre.
    Les individus frappés par la foudre et ayant survécu deviennent souvent des shamans, car ils ont ainsi reçu le pouvoir de l'oiseau monstre.
    Dans le grand cercle de la vie, il a la responsabilité de brûler et d'anéantir toutes les manifestations des forces surnaturelles négatives qui pourraient être déployées contre les humains. Le bruit du tonnerre est causé par le battement de ses ailes démesurées, alors que les éclairs déchirant le ciel sont provoquées par le clignement de la paupière de ses yeux perçants.
    Il porte dans son bec des serpents scintillants d'éclairs.
    Les masques représentent cet oiseau comme multicolore, doté de deux cornes et d'un bec muni de dents.
    Les oiseaux-tonnerre sont parfois tenus pour être des créatures solitaires vivant sur la cime des montagnes ou voyageant en groupe.
    Les oiseaux-tonnerre des cimes montagneuses sont les servants du Grand Esprit et ne volent que pour porter des messages. Les tribus Kwakiult et Cowichan pensaient que les oiseaux-tonnerre qui vivaient en groupe prenaient forme humaine en tombant le bec en arrière (comme un masque)  et en rejetant leurs plumes comme une couverture. Certaines légendes racontent des histoires de ces oiseaux-tonnerre "humains" épousant des femmes.

    Légende:
    Il était une fois un grand faucon, le plus grand des faucons qui n’aient jamais vécu sur Terre.
    Il était si grand que ses ailes faisaient de l'ombre à deux wigwams quand il volait au-dessus d'un village. Heureusement pour les hommes, il était bon et aimable envers ceux qui l'approchaient.
    Outre qu'il était gros, ce faucon était également très puissant. Il pouvait chanter un chant spécial et tous les faucons qui étaient sur le territoire venaient tenir conseil avec lui. Un autre attrapait tous les nuages de pluie qui se trouvaient dans le voisinage et les amenait jusqu'à lui. On disait même qu'il avait un chant qui faisait sauter les souris et les lapins dans ses serres quand il tournoyait près de la terre. C'était un faucon qui avait un grand pouvoir.

    Ce faucon était si puissant que les Créatures du Tonnerre décidèrent un jour de lui donner un chant spécial qui, lorsqu'il le chanterait, lui permettrait de les amener jusqu'à lui. Elles lui dirent que pour chanter ce chant correctement, il devrait d'abord construire une hutte circulaire assez grande pour lui-même et tous les autres animaux qu'il voudrait inviter à l'écouter. Elles lui dirent qu'il devrait faire un autel circulaire d'une espèce particulière et y déposer des représentants des règnes minéral, végétal et animal. Elles lui dirent qu'il devrait remercier le Grand Esprit avant de chanter et se montrer reconnaissant envers les Créatures du Tonnerre qui partageaient leur pouvoir avec lui. Un été, il décida de chanter ce chant, aussi fit-il ce que lui avaient ordonné les Créatures du Tonnerre. Il invita quelques faucons, un aigle, deux corbeaux, un vautour, une orfraie à se joindre à lui dans le wigwam. Ils acceptèrent et quand le chant fut chanté et que les Créatures du Tonnerre furent venues, ils quittèrent tous le wigwam, sachant que le chant qu'ils avaient entendu leur avait conféré un pouvoir spécial.

    Le Grand Faucon avait accumulé des pouvoirs remarquables et un attouchement de ses ailes pouvait désormais guérir ses amis des plus graves blessures. Tout le pouvoir qu'il avait devint trop grand pour lui, si bien qu'au lieu de se souvenir de remercier chaque matin le Grand Esprit, il commença à s'enorgueillir et à chanter partout où il allait : "Je suis le plus puissant de tous les faucons. Je suis le grand Kaïk-Kaïk-Kaïk."
    Le Grand Esprit regardait le faucon et gardait patience, espérant qu'il se souviendrait. Mais il ne se souvint pas et devint de plus en plus orgueilleux.

    Un matin, il décida qu'il allait une fois encore chanter le chant des Créatures du Tonnerre de façon à obtenir encore plus de pouvoir. Il décida qu'il était si puissant qu'il n'avait pas besoin de prendre la peine de construire le wigwam et de faire les préparatifs qu'on lui avait recommandé de faire. Il ne se donna même pas la peine de remercier le Grand Esprit ou les Créatures du Tonnerre. Cette fois, il invita tous les oiseaux et tous les animaux afin qu'ils fussent les témoins de son pouvoir.
    Dans son nid, au sommet du plus grand arbre des environs, il se mit à chanter son chant. Il prenait un air avantageux et se vantait tant et plus tandis qu'approchaient les Créatures du Tonnerre. Soudain un éclair jaillit de l'un des nuages et se transforma en une boule de feu au moment où il touchait le bout de l'aile du Grand Faucon. Tout aussi soudainement, la boule de feu et le faucon disparurent avant qu'aucun des autres animaux ne fût touché. Tous ceux qui étaient là regardaient autour d'eux, n'en croyant pas leurs yeux.

    Le Grand Faucon se retrouva dans le ciel, devant le Grand Esprit.
    L'Oiseau Tonnerre"Grand Faucon, dit le Grand Esprit, tu es devenu trop arrogant. Tu oublies de dire merci. Tu oublies les rituels que l'on t'a transmis. Puisque tu as offensé les Créatures du Tonnerre en abusant du présent qu'elles t'avaient fait, tu seras désormais leur serviteur. Tu resteras un grand et bel oiseau, mais tu ne pourras plus appeler le tonnerre. C'est lui qui t'appellera. Chaque fois que les Créatures du Tonnerre sortiront pour accomplir leur tâche, tu iras avec elles. Ainsi, ne tireras-tu pas vanité du regard des humains, tu seras toujours en partie caché derrière les nuages. Tu apparaîtras à certains comme une étrange formation nuageuse, et à d'autres comme une forme de flammes créée par l'éclair. Seuls ceux qui ont une très bonne vue te verront tel que tu es, l'oiseau de feu, l'Oiseau-Tonnerre. Va maintenant et sers ceux que tu as offensés jusqu'à ce que tu aies appris le plaisir qu'il y a à servir et à se souvenir de sa place dans l'univers."

    Et c'est ainsi que l'Oiseau-Tonnerre vient à exister.

     


    Sources: http://cheyenne49.e-monsite.com/pages/legendes/l-oiseau-tonnerre.html
    http://coeva.over-blog.com/article-l-oiseau-tonnerre-101270986.html

     


    6 commentaires
  • La prophétie des Guerriers de l'Arc-en-ciel
    ou Rainbow Warrior

    D'une côte à l'autre de l'Amérique du Nord, on retrouve cette légende dans la plupart des nations amérindiennes.

    Le livre "Warriors of the Rainbow", écrit en 1962 par William Willoya et Vinson Brown, est une compilation de prophéties amérindiennes et autres, desquelles les auteurs tirent la conclusion qu'une nation mondiale de Paix unissant toutes les races et religions, apparaitra pour amener un monde nouveau et meilleur. Ces "Nouveaux Indiens" porteront le nom de "Guerriers de l'Arc-en-ciel".

    En voici la version des Amérindiens Crees : "Nous auront à subir l'invasion des hommes blancs, beaucoup de nos frères et de nos soeurs y laisseront la vie. Les âmes de ces premiers hommes reviendront dans des corps de couleurs différentes : rouge, blanc, jaune, brun et noir. Quand vous verrez venir des hommes aux cheveux longs, des plumes et des fleurs dans les cheveux, le visage peint, qui parleront d’amour et de nature et qui porteront un nom ressemblant au nôtre (Hopi, Hippies) alors ce sera le début. Ensemble et unis, comme les couleurs de l'arc-en-ciel, ces hommes enseigneront à tous les peuples du monde comment aimer et vénérer la Terre Mère, dont la matière même est celle qui nous compose aussi, nous autres humains.

    Prophéties des Hopis:  "Quand la Terre sera ravagée, que l'eau des rivières ne sera plus bonne à boire, quand les arbres se feront rares et que les animaux auront presque disparu, c'est alors qu'apparaitront les guerriers de l'Arc-en-ciel. Ils se lèveront pour protéger la Terre. Ils reformeront le cercle sacré de l'harmonie et enseigneront l'unité entre toutes les races et les religions véritables de l'humanité. Ils feront entendre leurs voix pour demander la fin des guerres et la Paix entre les peuples. Ils retourneront à la Nature qu'ils respecteront, pour y vivre de la Terre nourricière et s'y assembleront en tribus. Ils porteront des plumes et des colliers et laisseront leurs cheveux pousser librement, comme les anciens d'autrefois. On leur donnera un nom semblable à celui des Hopis (hippie). Le nom Hopi veut dire pacifique, mais il implique bien plus encore. Hopi signifie de vivre en harmonie avec le plan de la Création, d'une manière simple, humble et spirituelle."

    Un jour, dans le futur, les animaux commenceront à disparaître. Les gens ne verront plus de loups, plus d’ours ni d’aigles. Les arbres géants disparaîtront eux aussi. Les gens se battront les uns contre les autres et ne s’aimeront plus. Le magnifique arc-en-ciel s’effacera peu à peu, et les gens n’en verront plus jamais d’autres.

    Et puis, les enfants viendront. Et ces enfants aimeront les animaux, et ils feront revenir les animaux. Ils aimeront les arbres, et feront revenir les arbres géants. Et ces enfants aimeront et aideront les autres gens à vivre dans la paix les uns avec les autres. Ces enfants aimeront l’arc-en-ciel, et le feront réapparaître dans le ciel. C’est pour cette raison que les Indiens ont appelé ces enfants « les guerriers de l’arc-en-ciel ».

    Selon une ancienne légende des Indiens Cherokee: le jour viendra où les peuples du monde se reconnaîtront comme les membres d'une même famille. Alors ces Guerriers de l'Arc-en-Ciel se rassembleront afin de conduire pacifiquement à de grands changements qui concerneront autant les relations harmonieuses entre les peuples que les relations avec tout ce qui existe sur la Terre-Mère. Sous le symbole de l'arc-en-ciel , toutes les races et toutes les religions du monde s'uniront pour répandre la grande sagesse de la vie en harmonie les uns avec les autres et avec toutes les créatures. Ceux qui porteront cet enseignement seront appelés les guerriers de l'arc-en-ciel. Ils auront la lumière de la Connaissance dans leurs têtes et l'Amour dans leurs cœurs, et ils ne feront de mal à nul autre être vivant. Après un grand combat mené avec la seule force de la paix, ces guerriers de l'Arc-en-Ciel finiront par mettre un terme à la destruction et à la profanation de la Terre Mère. La paix et l'abondance régneront ensuite pour un âge d'or long, joyeux et paisible, ici, sur la Terre Mère.

    Ainsi juste avant qu’il ne soit trop tard, l’Indien regagnera son esprit et enseignera à l’homme blanc le respect de la Terre. C’est avec lui qu’il créera alors l’alliance des Guerriers de l’Arc-en-ciel. Les tâches de ces « Guerriers de l’Arc-en-ciel » seront nombreuses mais aussi colossales. Il leur faudra conquérir des montagnes d’ignorance terrifiantes, lorsqu’ils rencontreront le mépris et la haine. Ils devront donc se montrer dévoués, constants dans leurs efforts et garder un coeur fort. Ils trouveront des coeurs et des esprits disposés à les suivre sur cette route du retour à la « Terre mère ». C’est par leurs efforts que celle-ci retrouvera ses beautés, à nouveau déployées dans leur abondance.

    Ces guerriers communiqueront aux peuples des principes ou des règles à suivre pour accorder leurs pas avec ceux du monde. Ces principes seront ceux qu’appliquaient les tribus anciennes. Les Guerriers de l’Arc-en-ciel transmettront ces pratiques traditionnelles qui insuffleront l’unité, l’amour et la compréhension. Ils rétabliront une harmonie qui touchera les hommes situés jusqu’aux quatre coins du monde. Les hommes pourront alors retrouver la joie de vivre aussi bien dans la solitude que dans la compagnie. Ils seront libérés des petites et grandes jalousies. Tous les hommes s’aimeront comme des frères, sans distinction de race, de couleur de peau ou de religion. Un immense bonheur entrera dans leur coeur lorsqu’ils éprouveront la sensation de se confondre à la race humaine toute entière. Les fleuves redeviendront limpides, les forêts belles et abondantes, les animaux et les oiseaux, nombreux. Le pouvoir des plantes et des animaux sera à nouveau respecté, et la sauvegarde de la beauté reconnue dans tous ses aspects s’intégrera au mode de vie.

    L'Arc-en-ciel représente plusieurs concepts: La Paix après la tempête des guerres et des souffrances, ou la porte vers l'harmonie; L'Alliance de Dieu avec l'humanité à travers ses prophètes, ou le pont entre le ciel et la terre; L'Union de toutes les couleurs des races de l'humanité en un cercle de Lumière, ou l'unité dans la diversité.

    La légende des Guerriers de l'Arc-en-Ciel serait-elle en voie de réalisation ? Nous pouvons constater l’engouement croissant dans le monde pour les nations Amérindiennes, leur culture et leurs croyances, et même l’admiration qu’ils suscitent. Croire ou penser ? C'est toute la différence entre la croyance et la science. Mais qu'importe la démarche, l'important est le résultat. Croire avec ferveur qu'une légende ou une prédiction puisse devenir une réalité ou bien penser qu'il arrive qu'une légende soit auto-réalisatrice par la puissance d'un mouvement humain conscient et volontaire atteint le même but.

    Tribute of Native Americans - Honneur aux Amerindiens

     

    Source: http://dimensionfuture.free.fr/indiens.arcenciel.htm
    http://baron-eraser.over-blog.com/article-la-prophetie-de-des-guerriers-de-l-arc-en-ciel-96219189.html

     

     


    15 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique