• Le pays magique du Ver à Soie
     

    Il y a bien longtemps, dans un village du nom de Lifuqiao, près de Hangzhou vivait Aqiao, une petite fille intelligente et travailleuse.

    Elle perdit sa mère à l'âge de neuf ans alors que son petit frère n’avait que quatre ans. Leur père se remaria avec une femme sans cœur qui traitait durement Aqiao et son frère, ils étaient grondés ou frappés tous les jours.

    Un jour du dernier mois lunaire, en plein hiver, la belle-mère envoya Aqiao, une hotte sur le dos, couper de l'herbe. De l’herbe, en hiver!

    La pauvre enfant ne savait que faire. Aqiao erra du matin au crépuscule, des rives du ruisseau jusqu'au flanc de la montagne sans voir un brin d'herbe. Transie de froid et de peur, elle se mit à pleurer.

    Tout à coup, elle entendit une voix:
    - Pour couper de l'herbe, allez dans la vallée de la montagne! Pour couper de l'herbe, allez dans la vallée!

    En levant la tête, Aqiao vit un oiseau au cou blanc qui volait vers la vallée. Elle essuya ses larmes et le suivit. L'oiseau disparut après avoir tournoyé dans le ciel.

    Dans la vallée poussait un grand pin vert qui masquait le fond de la gorge comme un gigantesque écran. En écartant ses branches, elle vit un ruisseau qui serpentait et dont les deux rives étaient couvertes d'herbe et de fleurs rouges. Le paysage était beau comme un jardin au printemps.

    En voyant l'herbe, toute heureuse, Aqiao s'empressa de s'accroupir pour la couper. Elle en coupa tout en marchant et arriva enfin, sans s'en apercevoir, à la source du ruisseau.

    Comme elle se redressait, elle aperçut une très belle dame en robe blanche, un panier à la main; une vision féérique! Celle-ci lui fit un signe de la main et dit d'une voix harmonieuse:
    - Petite fille, tu as l'air fatiguée, viens te reposer un moment à la maison.

    Aqiao jeta un coup d'œil sur le paysage, devant elle, c'était un autre monde: sur le flanc de la montagne s'étageaient des maisons bien alignées, aux toits de tuiles blanches, aux murs blancs. Devant les maisons poussaient des arbres nains aux feuilles plus larges que la main; elle apprit par la suite que c'étaient des mûriers. Un grand nombre de belles jeunes filles en robe blanche, toutes des paniers au bras, cueillaient les jeunes feuilles en riant et en chantant.

    La belle jeune femme lui fit visiter son domaine, Agiao vit là des groupes qui nourrissaient des chenilles avec des feuilles de mûrier blanc, plus loin un autre groupe installait les chenilles afin qu’elle s’enferment dans les cocons qu’elles tissaient, plus loin encore d’autres jeunes filles dévidaient ces cocons en un fil extrêmement fin qu’elles appelaient « soie ».

    Agiao n’en revenait pas de se spectacle incongru. Son guide lui expliqua:

    "C'est avec ces fils de soie brillants et multicolores qu'on brode la robe de Dragon pour le Souverain du ciel et qu'on tisse le brocart pour l'étoile la Tisserande. Les dieux nous ont confié cette mission."

    Agiao comprit alors qu’elle avait rencontré les Fées du Ver à Soie dont les légendes parlaient, mais que personne encore n’avait vues.

    Sur la gentille proposition de son guide, Aqiao accepta étourdiment d'habiter là pour un certain temps, elle ignorait qu‘au pays des fées le temps ne passe pas de la même façon.

    Dès lors, avec les fées, Aqiao, cueillait les jeunes feuilles dans la journée et nourrissait des quantités de vers blancs comme neige le soir. Les vers grandirent et commencèrent à filer leurs cocons. Les Fées lui apprirent à tirer les fils de soie et à les teindre avec des graines d'arbre de toutes les couleurs.

    Vivant dans la vallée avec les Fées en robe blanche, Aqiao, tout en cueillant les feuilles du mûrier, en nourrissant les vers à soie célestes et en filant, menait une vie douce et heureuse. En un clin d'œil, trois mois de son temps s'écoulèrent.

    Un jour, Aqiao se souvint de son petit frère et pensa tout à coup qu’elle était égoïste, qu'il serait bien de le faire venir avec elle pour partager son bonheur. Le lendemain, au petit matin, sans prendre le temps d’avertir personne tant elle était pressée d‘aller le chercher, elle prit le chemin du retour.

    Aqiao avait emporté avec elle une feuille de papier blanc remplie d'œufs de ver à soie pour les montrer à son père et deux sacs de graines de mûrier. En route, elle jeta les graines tout en marchant, pensant ainsi mieux retrouver son chemin quand elle reviendrait avec son frère.

    Quand Aqiao arriva chez elle, elle trouva son père vieilli et son frère était devenu grand. Son père, moitié riant, moitié pleurant, lui demanda:
    - Cela fait quinze ans que tu as disparu, où étais-tu pendant ce temps?

    Tout étonnée, Aqiao raconta à son père l'histoire de la vallée cachée. Celui-ci lui demanda de retourner là-bas où la vie était si belle, avec son petit frère.

    Le lendemain matin, Aqiao voulut retourner dans la vallée. Mais un miracle s'était produit: elle vit des mûriers nains tout au long du chemin. Les graines qu'elle avait jetées avaient déjà donné des arbres. Elle suivit la rangée de mûriers jusqu'à la vallée de montagne. Le grand pin était encore là, mais derrière lui le chemin avait disparu.

    Aqiao resta stupéfaite, et soudain elle vit l'oiseau au cou blanc s'envoler de derrière les branchages et l'entendit crier:
    - Aqiao a volé le trésor! Aqiao a volé le trésor!

    Aqiao comprenait tout maintenant. Sans rien dire aux Fées, elle avait pris des œufs, des vers blancs célestes et des graines de mûrier. Les Fées étaient sûrement fâchées et ne voulaient plus qu'elle retourne dans la vallée. Elle l’avaient prise pour une voleuse, mais impossible maintenant de leur dire la vérité!

    Contrite, il ne lui restait plus qu'à rentrer chez elle mais elle craignait la colère des dieux, sans doute allaient-ils la punir!

    Mais les dieux, étant capables de lire dans le cœur de la petite fille, se montrèrent cléments. Il la laissèrent élever les vers à soie. Dès que le mince ver filiforme sortit de chaque œuf, elle cueillit beaucoup de jeunes feuilles de mûriers pour les nourrir et mit à profit ce qu’elle avait appris des Fées.

    Désormais, le Ver Blanc Céleste avait fait son apparition dans le Monde.

    L'élevage du ver à soie est en effet originaire de Lifuqiao près de Hangzhou, mais bientôt on s'y adonna également dans les districts du voisinage. A la campagne, chaque famille élève le ver à soie et plante des mûriers.

    C'est pourquoi Hangzhou, Jiaxing et Huzhou, dans la province du Zhejiang, sont depuis longtemps célèbres pour leur production de soie.

     

    Le pays magique du vers à soie

     

     

     http://www.chinastral.com/chinastral/conte/fable100.htm

     

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  • Thétis suppliant Zeus

    Thétis et Pélée

    Dans la mythologie grecque, Thétis est une Néréide (nymphe marine), fille de Nérée et de Doris (une Océanide). Elle ne doit pas être confondue avec sa grand-mère Téthys, une divinité marine primordiale.

    Comme toutes les divinités de la mer elle avait la possibilité de changer de forme à volonté.

    La Nymphe marine à la belle chevelure fut élevée par Héra elle-même et rendit de nombreux services aux dieux. • C'est ainsi qu'elle s'occupa d'Héphaïstos lorsque sa mère le jeta de l'Olympe . • C'est elle aussi qui alla chercher Briarée au Tartare pour délivrer Zeus attaché par les autres Olympiens. • Dionysos lui offrit un vase d'or pour l'avoir recueilli quand il était pourchassé par Lycurgue. • Thétis et les Néréides accompagneront Pélée, Jason et les Argonautes qui avaient embarqué sur l'Argo.

    En plus de sa gentillesse, Thétis aux pieds d'argent était aussi fort jolie et on comprend pourquoi Zeus et Poséidon voulurent l'épouser; mais Thémis prédit que le fils qui naîtrait de Thétis serait plus grand et plus fort que son père.

    Pour d'éviter d'être détrônés, les dieux décidèrent alors de marier Thétis au mortel Pélée, roi de Phtie en Thessalie, afin que leur enfant soit supérieur à son père mais inférieur aux immortels.

    Thétis se refusa à cette union, sans doute peu heureuse d'épouser un simple mortel vieillissant alors qu'elle avait comme soupirants les plus grands et les plus beaux dieux de l'Olympe. 

    Pélée se mit à sa poursuite et il réussit à la rejoindre dans une grotte de la côte de Magnésie. Et comme elle changeait continuellement de forme (lion, serpent, feu, seiche, arbre, eau ...) grâce aux conseils du centaure Chiron, il l'enserra dans ses bras, jusqu'à ce que, épuisée, elle reprenne sa forme originelle, et accepte de l’épouser.

    Mariée ensuite contre son gré à Pélée, elle déclare dans l’Iliade:

    « Seule entre les déesses de la mer, Zeus m'a soumise
    À un mortel, l'Éacide Pélée, et fait entrer
    Malgré moi, au lit d'un mortel, qui traîne en son palais
    Une vieillesse amère. »


    Mariage de Thétis et Pélée 1873 par Burne Jones

    © Birmingham Museums & Art Gallery

    La cérémonie des noces eut lieu sur le mont Pélion, les dieux assistèrent au mariage et apportèrent de nombreux présents, en particulier une armure invincible et deux chevaux immortels, Balios et Xanthos, qui servirent par la suite à Achille.

    Eris (la Discorde), qu'on avait négligé d'inviter, y apparut tout à coup et jeta la fameuse pomme d'or, avec l'inscription: "A la plus belle! " qui devait indirectement provoquer la guerre de Troie.

    De cette union naquit Achille.

    On dit que le couple eu sept enfants et Thétis voulut les débarrasser de leur essence mortelle en les plongeant dans le feu. Mais l'opération échoua pour six premiers d'entre eux qui ne résistèrent pas à ce traitement.

    Apollodore raconte comment elle enduisait le corps de ses enfants d'ambroisie et puis le présentait à la flamme pour brûler son essence mortelle.

    Mais quand le tour d’Achille fut venu, elle fut interrompue par Pélée horrifié qui retira prestement l‘enfant du feu. Toutefois il eut les lèvres et l'os du petit doigt de pied brûlés. C'est pour cette raison qu'il porte parfois le surnom de Pyrisous (sauvé du feu).

    Dans la légende la plus connue, elle rendit Achille presque invulnérable en le plongeant dans le Styx, exception faite du talon par lequel elle tenait le bébé.


    Thétis plonge Achille dans les eaux du Styx. par Thomas BANKS (1790)

    Plus tard, elle le cacha à la cour de Lycomède, roi de Skyros pour éviter qu'il participe à la guerre de Troie qui lui serait fatale. Quand sa participation à la guerre fut inévitable, elle lui interdit de débarquer le premier sur les rivages troyens. Pour lui éviter des coups mortels elle lui offrit une armure forgée spécialement par Héphaïstos. Mais tous ces moyens demeurèrent vains et le destin de son fils s’accomplit.

    Thétis avait quelques temples dans lesquels elle était vénérée comme à Sparte ou à Messine ainsi qu'en Thessalie.

    Devenu vieux, Pélée, qui fut un des rares mortels à avoir entendu le chant des Muses, fut transporté par Thétis chez les Néréides et devint une divinité, d'après Euripide dans son Andromaque.

     

     

    Sources: Wikipédia et http://mythologica.fr/grec/pelee.htm

     


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  • Pour cette fois, juste un poème

    Supplique du vieux jardinier


     Combien me reste-t-il de printemps à semer
    Quand le soleil levant dissipe la grisaille?
    Perce-neige et crocus, plantés dans la rocaille,
    Seront les tout premiers pour venir nous charmer
    L'odorant seringa, le muguet, la jonquille,
    Les arbres du verger, tout habillés de blanc,
    Écoutent, stupéfaits, la grive qui babille
    Et les éclats de voix d'un merle conquérant.



    Combien me reste-t-il d'étés à contempler
    Quand la lune est propice au lever des semailles?
    Les prés sont tout remplis de champêtres sonnailles.
    Les taillis, les buissons de nids vont se peupler.
    Le moineau pillera la fraise et la framboise.
    Le discret chèvrefeuille embaume les matins,
    La frêle campanule a des airs de bourgeoise,
    Le rosier souverain exhale ses parfums.


     
    Combien me reste-t-il d'automnes à subir
    Quand septembre apparaît nous tenant ses promesses?
    Les jardins, les vergers dispensent leurs richesses
    Et l'ouest orageux nous frappe sans faiblir.
    L'aronde se rassemble et la maison frissonne,
    Notre parterre accueille un dernier papillon;
    Quand tout devient muet, la nature s'étonne
    Et le merle craintif se cache en son buisson.



    Combien me reste-t-il d'hivers à redouter
    Quand l'aquilon fougueux nous couvre de nuages?
    Les oiseaux migrateurs quittent leurs pâturages,
    Les bois tout effeuillés semblent se lamenter;
    Les champs sont dépeuplés, la nature déserte,
    Tout n'est plus que silence engourdi de frimas,
    Plus un cri, plus un chant, toute chose est inerte,
    Seul, le vent mugissant sévit avec fracas.

     

     


     
    Puissent d'autres saisons m'accorder un répit,
    J'aime où je vis heureux, j'admire la nature,
    J'écoute les oiseaux, j'aime ce qui fleurit,
    Mais, quand le temps viendra de l'ultime écorchure,
    Fasse que le soleil qui toujours me sourit
    Se penchera vers moi pour panser ma blessure.



    Jacques Maurice Sutherland


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  • Sean et la Selkie

    Sean et la Selkie

    Les Selkies sont des créatures magiques, proches cousines des sirènes ou des ondines. On en trouverait en Bretagne, en Irlande ou même dans les Pays scandinaves, mais elles se laissent apercevoir le plus souvent au nord de l'Ecosse, dans les Iles Orcades et Shetlands. Il en existerait de sexe masculin, mais encore plus difficiles à rencontrer.

    Elles vivent dans la mer sous forme de phoques, mais elles viennent quelquefois sur terre, de préférence au solstice d’été; elles enlèvent alors leurs peaux animales et deviennent de très belles jeunes femmes pour danser sous la lune. La légende dit que si un humain veut en garder une avec lui il doit cacher sa peau de phoque hors de sa portée. La Selkie devra alors lui obéir et devenir sa femme. Mais si un jour elle découvre sa peau de phoque, elle ne pourra résister à l’appel de la mer et abandonnera mari et enfants derrière elle.

    Histoire de Sean:

    A la nuit tombante, trois pêcheurs fatigués cheminaient le long de la route étroite afin de rejoindre leurs foyers. Sean qui marchait devant s’arrêta si brusquement que les autres butèrent contre lui.

    -Chut! Regardez; dit-il à voix basse.
    Les trois hommes s’approchèrent sans bruit, et  virent la femme la plus belle qu’ils aient jamais vue. Elle était assise sur les rochers, nue et occupée à peigner ses très longs cheveux roux.
    -Qui est-elle? demanda l’un d’eux. Je ne l’ai jamais vue auparavant
    Sean répondit:
    - Ce doit être une Selkie. Regarde, il y a sa peau sur le rocher à côté d’elle.
    -Tu as raison. Depuis que je suis enfant, j’entends les gens raconter des histoires sur les Selkies, le peuple des phoques. Mais c’est la première fois j’en vois une.
    Sean fit un bond en avant et se saisit de ce qui ressemblait à la peau d’un phoque. Il la serra fermement des deux mains contre lui.
     La jeune femme poussa un cri et le pria, les larmes aux yeux, de lui rendre sa peau.
    -Non, dit Sean. Je suis le seul homme du village qui n’a pas de femme. Je sais que les Selkies font les meilleures épouses. Vous serez ma femme.
    -Je vais m’ennuyer de la mer et je serai malheureuse si je viens avec vous, dit-elle tristement. Mais tant que vous garderez ma peau, je n’aurais pas d’autre choix.
    -Vous pourrez venir à la mer chaque fois que vous le souhaiterez, dit Sean. Mais oui, je vais garder votre peau.

    Sean se maria trois jours plus tard, ses deux amis étaient à la noce. Personne d’autre ne savait que la femme de Sean était une Selkie. Quant à Sean, il avait enfermé la peau de sa femme Selkie dans un coffre dont il gardait la clé suspendue à une chaîne qu’il portait autour de son cou.
    Le mariage de Sean fut réussi. Sa fortune s’améliora sitôt qu’il fut marié. Il ne tarda pas à devenir propriétaire de sa propre flotte de pêche et ses deux amis pêcheurs travaillèrent pour lui. Sa femme lui donna trois fils forts comme des rocs et deux filles fort belles. Sean était très heureux.

    Dès qu’elle avait un moment de liberté, la femme de Sean allait près de la mer. Elle aimait surtout s’asseoir sur le rivage, les nuits de pleine lune. C’est à ces moments-là qu’elle retrouvait son propre peuple, le peuple des phoques. Ils venaient la consoler et lui témoigner leur affection et leur compassion. Souvent, après leur départ, elle pleurait. Ils lui manquaient tellement !
    La plupart du temps, la famille était très heureuse, mais chaque fois que les enfants trouvaient leur mère sur la plage, regardant avec nostalgie la mer, ils demandaient: «Maman, pourquoi es-tu si triste?"
    Elle secouait la tête et embrassait leurs fronts.

    Après bien des années, Sean devenu riche décida que sa famille devait déménager pour vivre dans un endroit plus grand, dans une maison plus belle. Alors qu’ils étaient prêts à prendre place dans une élégante voiture afin d’aller rejoindre leur nouvelle demeure, la femme de Sean s’en retourna dans la maison pour inspecter une dernière fois les lieux.
    Dans un coin, elle remarqua quelque chose qui ressemblait à un petit tas de gravats. Curieuse, elle se mit à genoux pour voir ce que c’était. Il d’agissait d’un vieux coffre qui avait pourri avec le temps et était presque tombé en poussière! Son cœur se mit à battre plus vite. Se pouvait-il que…? Elle fouilla prestement dans le tas. Elle était là ! Sa peau ! Depuis le temps, son mari avait totalement oublié le coffre!
    Elle se précipita à la porte et continua de courir jusqu’à la mer. Tandis qu’elle l‘atteignait, elle entendit Sean courir à sa poursuite tout en lui criant son amour. Mais, avant qu’il ne puisse la rattraper, elle se revêtit de sa peau.

    Devant les yeux de Sean, elle reprit sa forme de phoque, plongea puis nagea loin dans la mer. Nul ne la revit….
    Ses enfants n'avaient plus alors comme héritage que des doigts et des orteils palmés et la certitude que leur mère veillerait à ce qu'ils aient suffisamment de poissons à manger pour le reste de leur vie.

    Sean et la Selkie

    Selon une autre version de la fin:

    Un jour, le pêcheur et ses enfants sont partis  à la pêche et la mère et son plus jeune fils sont restés seuls à la maison. La mère regardait par la fenêtre les vagues qui se brisaient sur la grève. Au loin, elle aperçut, sur les roches noires, une bande de phoques qui jouaient. Elle soupira profondément, et ses yeux se remplirent de larmes.
    Son plus jeune fils s‘en inquiétât: "Mère, pourquoi pleurez-vous? Chaque fois que vous regardez la mer, vous êtes tellement triste."
    Sans réfléchir, elle se retourna et dit: «Je suis triste parce que je suis née dans la mer. Elle est la maison à laquelle je ne peux revenir parce que votre père a caché ma peau de phoque. "
    Le garçon, comme tous les enfants en Ecosse, avait entendu des histoires de Selkie, donc tout de suite, il comprit qui était sa mère. Il courut à la cheminée, là où il avait vu son père cacher la peau, et la tira de sa cachette. Il la tendit à sa mère.

    La femme stupéfaite saisit la peau de phoque, puis elle étreignit son enfant et l'embrassa. «Mon chéri," murmura-t-elle, "je vous aimerai toujours», puis en  pressant la peau de phoque sur son cœur, elle courut dehors vers la mer. Elle se glissa dans sa peau et  plongea dans l'eau.

    Quand le pêcheur rentra chez lui, il apprit ce qui était arrivé, et il sentit son cœur se briser. Mais il comprit que son fils était un garçon affectueux, courageux et plus généreux que lui ne l’avait jamais été.

    Enfin, son épouse avait gagné le droit de retrouver sa vraie famille et d’être heureuse.

     

     

    Sources: http://www.weingartdesign.com/TMaS/Stories/tmas1-SelkieBride.html
    https://irishmentvotre.wordpress.com/category/legendes-irlandaises-contes-celtiques/

     

     


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    A la demande de Kattelm,

    je ne fais que vous communiquer ici mes réflexions personnelles et par conséquent je réclame votre indulgence, et que les dieux (et les déesses) me pardonnent.

    J’ai également copié quelques textes sur divers sites qui sont cités dans mes sources, leurs connaissances étant bien supérieures aux miennes.

    Désolée pour la longueur du texte, je sais qu’il ne sera lu que par ceux qui sont intéressés.

    La Déesse Mère, l’origine des déesses.

    Aux origines de l’histoire de l’humanité, un culte était rendu dans toutes les civilisations préhistoriques à une Grande Déesse ou Déesse Mère, « mère universelle ».

    Ce culte, dans lequel la figure de la femme tenait la première place et revêtait une dimension sacrée, consistait essentiellement en une vénération de la Terre, de la fertilité et de la fécondité. La Déesse Mère était la divinité suprême d’une religion naturaliste, commune à toute l’humanité. Elle était la mère de toute créature vivante, elle nourrissait, protégeait et guérissait tous les maux.

    Les fouilles archéologiques ont révélé que dès le paléolithique, on voit apparaître des représentations stylisées, sous la forme de statuettes d’argile ou d’ivoire, de gravures dans la pierre ou les bois de cerfs, de figures féminines aux caractères sexuels hypertrophiés appelées Vénus paléolithiques, et ce dans un large nombre de cultures, (Vénus de Willendorf, de Laussel et autres).

     


    Les premiers hommes regardaient comme magique le pouvoir de procréation de la femme auquel ils se sentaient étrangers, elle était ainsi la manifestation de la Déesse, l’instrument de son pouvoir créateur dans le monde, symbole de l’abondance de la nourriture, du rythme des saisons allié au cycle de la lune qui rythmait leurs vies.

    La femme, et elle seule, pouvait créer la vie, et c’est sans doute ainsi que dans la conscience des enfants de la Terre la forme féminine fut parée du sens du sacré, car Nature et Femme appartenaient au même monde magique des forces de Vie, un monde qui échappait à la compréhension de l’homme mâle.

    Elle seule pouvait communiquer avec l’invisible, le sacré. Aussi la femme antique était elle chamane, guérisseuse et prêtresse.

     Le Féminin guérisseur, la femme chamane
    La Femme est Sorcière et Fée à la fois. Depuis la nuit des temps, elle contient, porte, berce, caresse, enveloppe, touche et guérit, utilisant la connaissance de la magie, celle de l’âme et de l’esprit.
    Elle est sensible aux flux énergétiques des corps qui la côtoient. Elle vibre à certaines fréquences, est perturbée par d’autres. Elle ressent, énergétiquement, émotionnellement. Dès les origines elle sait reconnaitre les plantes qui guérissent et les utilise pour soigner les membres de son clan, mais elle connait aussi celles qui tuent, ce qui ajoute encore à son aura magique.
    Cette conscience que la femme avait de l’invisible était un mystère pour les hommes.
    Source: le cercle des cercles wordpress.com

    La première religion du monde était donc un culte à la Déesse Mère, et les premières sociétés ont vécu paisiblement sous le régime du matriarcat, comme l’ont prouvé les recherches archéologiques de Marija Gimbutas, menées pendant 15 ans dans le sud-est de l’Europe méditerranéenne.
    Cette civilisation pré-indo-européenne qu'elle appelle « culture préhistorique de la déesse », et qui aurait existé de l'aurignacien (début du paléolithique supérieur) jusque vers 3000 av. J.-C., quand le patriarcat se serait peu à peu institué, Marija Gimbutas l’appelle « matrilocale », mot qu‘elle préfère à matriarcale, car un tel système ne se basait pas sur une discrimination sexuelle, mais sur l'importance accordée au féminin, la femme incarnant la reproduction de l’espèce et donc la transmission et la sauvegarde de la vie.

    En Grèce, comme en Asie mineure, aux Indes comme en Égypte, la femme fut divinisée avant l'homme, et les premières inventions des arts et des métiers, à l'exception du travail des métaux, sont attribuées à des déesses et non à des dieux.

    Ces sociétés, de nature pacifique, furent les premières à développer l'agriculture et à se sédentariser pour former les premiers bourgs, les premières cités il y a au moins - 10 000 ans, et dont l'archéologie à retrouvé les traces -dont çatal Huyuk est l'exemple le plus connu- dans toute l'Europe méridionale, de la péninsule ibérique aux Balkans et en Afrique du nord.

     

    Déesse Mère de Catal Huyuk

    Puis le patriarcat s'est ensuite répandu à travers le monde (invasions indo-aryennes) en écrasant, métissant et assimilant progressivement les civilisations matriarcales.

    Toutes furent détruites par le saccage et la violence vers -3 500 comme le prouvent les traces d'incendies et de violences diverses qui ont pu être mises en évidence par les fouilles. Des isolats ont ensuite perduré jusqu'à nous dans plusieurs régions du monde.

    Il est passionnant d’analyser les récits légendaires tout en tenant compte de la parenté. Dès lors, le renversement historique qui s’opère, à savoir le passage du droit du sang maternel au droit du sang paternel, conditionne ces récits et constitue même leur sujet principal. Ces derniers exposent notamment l’histoire des haines, des convoitises, des rivalités et des luttes qui éclatèrent entre parents et enfants et entre frères et sœurs, dès que les biens et le rang, au lieu d’être transmis par la mère, commencèrent à l’être par le père.
    Source: Matricien.org.

    L’avènement du panthéon patriarcal montre à travers les récits de Cécrops, Prométhée, Pandore, Arachné et Méduse la victoire du panthéon patriarcal des olympiens sur l’ordre ancien des déesses-mères.

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    Puis au fil du temps nous voyons la Déesse changer de forme et prendre de nouveaux noms selon les régions. Les hommes n’y sont sans doute pas étrangers.

    La Grande Déesse se démultiplie, devient plurielle et partage ses attributions entre ses différents avatars. Malgré tout elle demeurera sous la forme de Gaïa en Grèce, ainsi que sous celle de PachaMama et MachaMama chez les Amérindiens, et ce encore de nos jours.

    Au fil du mélange des peuples, les déesses s’exportent tout en changeant de nom et en se voyant attribuer d’autres fonctions, d’autres pouvoirs au gré de leurs adorateurs.

    Les formes de la grande déesse dans divers cultes anciens

    Égypte: Une divinité féminine est représentée entre deux lionnes dans les peintures les plus anciennes de la culture de Naqada dans la période prédynastique égyptienne. Puis, Isis, nourrissant son fils au sein, devient la représentation de la Déesse Mère.
    Peuples germaniques et cultes nordiques: Au Ie siècle av. J.-C., Tacite rapporte l'existence chez les peuples germaniques de rituels centrés sur une divinité féminine, Nerthus, qu'il appelle Terra Mater. 
    Hindouisme: la vénération des grandes déesses remonte à la période védique. Le Rig Veda nomme la puissance féminine Mahimata, un terme qui se traduit par « Terre Mère ».
    Le bassin méditerranéen: Durant l'antiquité diverses déesses ont été vénérées de manière plus prononcée que les autres, notamment via les cultes à mystères voués à Isis, Cybèle (ou Magna Mater), Déméter, Perséphone, Diane, ou encore la Gaïa grecque. Vénus était appelée Venus Gemetrix, « la mère Vénus », sous le règne de Jules César. Magna Dea, « la grande déesse », était l'expression latine désignant les déesses de l'empire romain.
    Peuple basque: Mari est la déesse principale de la mythologie basque qui représente la « nature ». Parmi les primitives déesse-mères européennes, Mari est la seule qui soit arrivée jusqu'à nous.
    Les Amérindiens: La Pachamama (Terre-Mère), étroitement liée à la fertilité dans la cosmogonie andine, est la déesse-terre dans certaines cultures correspondant à l'ancien empire inca. Elle constitue une déesse majeure de la culture pré-inca Tiwanaku en Bolivie.
    Les Amérindiens du Nord l’appellent MachaMama et vénèrent toujours autant la Terre Mère. La légende des Algonquins enseigne qu'« en dessous des nuages habite la Terre-Mère de qui est dérivée l'Eau de Vie, qui à son sein nourrit les plantes, les animaux et les hommes. 
    Grèce : Dans la mythologie grecque, Gaïa est une déesse primordiale identifiée à la Déesse mère. Elle est l'ancêtre maternelle des races divines, mais enfante aussi de nombreuses créatures.

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    La plupart des Déesses sont les mêmes dans les diverses cultures, sous d’autres noms et auxquelles on a pu ajouter quelques caractéristiques spécifiques aux modes de vie des peuples qui les ont adoptées. 

    Par exemple:

    Aphrodite/ Vénus- Astarté

    C’est Inanna à Summer, Ishtar à Babylone, devenue Astarté en Phénicie.
    Elle est Tanit, chez les Carthaginois, Turan en Etrurie.
    La déesse Sauska a, notamment, été assimilée à Ishtar à Ninive.

    Isthar/Astarté fut également assimilée en Assyrie à la déesse Mullissu.

    On retrouve la plupart des rites du culte d'Astarté dans celui de l'Aphrodite Ourania des Grecs dont le pendant romain est Vénus Caelestis.

    Astarté peut aussi être comparée à la déesse Anat en Egypte, divinité à l‘origine asiatique, mais celle-ci est également guerrière.

    On retrouve dans le culte d'Aphrodite les principaux traits de celui d'Astarté. Il est même probable que le nom d'Aphrodite (« Astoret », « Aphtoret », « Aphrodite ») ne soit qu’une altération du nom d'Astarté.

    Ainsi on peut assimiler:
    Dans les mythologies grecques, romaines, égyptiennes et nordiques:
    Aphrodite = Vénus = Hathor = Freyja
    Artémis = Diane = Bastet = Skadi
    Athéna = Minerve = Neith = Brigid
    Démeter = Céres = Isis = Nerthus, etc.

    Isis, la déesse magicienne dont le culte va se répandre dans toutes les civilisations antiques se déifie en Déméter, en Grèce; elle est déesse de la fécondité et de la maternité.

    Neith, la déesse de la guerre et de la chasse, la protectrice du sommeil et des morts est comparée à Athéna, elle est la déesse de la ville de Sais comme Athéna l’est d’Athènes, elle est aussi une déesse guerrière.

    Maat, la déesse de la Justice, de la Vérité, celle qui permet l'équilibre du Monde est assimilée à Thémis en Grèce.

    Chez les Nordiques:
    Skadi, est déesse de l’hiver et de la chasse: pour ce dernier attribut elle peut prendre les traits d’Artémis.
    Jord était la déesse de la Terre comme Gaia.
    Frija, déesse de l’amour conjugal est l’homonyme de notre Héra.

    La civilisation minoenne avait une déesse que les grecs appelaient Potnia Theron, « la maîtresse des animaux », dont la plupart des attributs furent plus tard transférés à Artémis.

    Les Amérindiens ont aussi une déesse assimilée à Vénus qu’ils nomment l’Etoile du matin.

    La mythologie celtique est différente, il semble qu’elle ait ses déesses bien à elle, plus empreintes de magie et de légendes féériques. Épona en Gaule a pour équivalent Rhiannon chez les Celtes du Pays de Galles et Macha chez ceux d'Irlande.
    Quoique les déesses gauloises sous influence romaine puissent avoir été comparées, comme Arduinna qui dans la mythologie celtique est une divinité de la faune. Elle est devenue une déesse gallo-romaine, de la chasse et des bois, protectrice de la forêt d'Ardenne parfois assimilée à Artémis/Diane sous le nom de Diana Arduinna.

    Ce n’est pas simple!

    Certaines sont des amantes, d’autres des mères, d’autres des guerrières, d’autres des protectrices...
    Plusieurs sont des magiciennes, Isis et Freyja se distinguant particulièrement en ce domaine.

    Mais la plupart sont ambivalentes, aimantes et protectrices mais se transformant en terribles guerrières quand le besoin se fait sentir.

    Les plus aimables peuvent devenir cruelles, mais n’est-ce pas une caractéristique de chaque femme de se transformer en tigresse quand il s’agit de défendre ses petits, son partenaire, son clan? Ces déesses ne sont-elles pas de belles allégories représentant toutes les facettes du féminin? Mais je concède que leurs façons d’agir peuvent nous sembler plutôt barbares, autres temps autres mœurs!

    Les déesses séductrices de l’amour charnel peuvent être aussi associées à la guerre ou à la mort.

    Bastet, une divinité au double visage, tantôt maléfique (la lionne Sekhmet), tantôt douce et amoureuse (la chatte). Bastet serait la correspondance égyptienne d’Artémis, elle est la déesse de l’Amour et de la fertilité. 

    Hathor, la vache céleste, déesse de l'amour charnel, de la joie est assimilée à Aphrodite, en tant que déesse du ciel et déesse nourricière associée à l’amour, à la naissance et à la fertilité; mais Hathor est aussi associée au royaume des morts. Elle est alors appelée « Déesse de la nécropole thébaine », ou « Déesse du sycomore » (arbre représentant le monde des défunts)

    Freyja est considérée comme une déesse de l'amour, de la beauté, de la terre et de la fertilité. Assimilée à Aphrodite, elle est aussi une déesse guerrière, elle est la première parmi les Valkyries. Elle est donc associée à la guerre, la bataille et la mort.

    Diane est très tôt devenue la déesse de la chasse dans la mythologie romaine, après son assimilation à la déesse Artémis du panthéon grec. Pourtant, son nom semble indiquer qu'elle n'était originellement que l'incarnation féminine de la lumière nocturne, et donc de Séléné, la Lune.

    Athéna est déesse de la guerre, de la pensée, des armes et de la sagesse.

    Il peut sembler étrange que la déesse de la sagesse naisse en armes et soit également la déesse du combat. Pourtant elle est Athéna / Prómakhos, celle qui combat au premier rang, ou encore Athéna / Níkê, déesse de la Victoire. 

    Hécate fait partie de la Triade Lunaire, avec Séléné et Artémis. Hécate présente deux aspects opposés: déesse protectrice liée aux cultes de la fertilité, accordant richesse matérielle et spirituelle, honneurs et sagesse, et conductrice des âmes emportées par la tempête; mais aussi déesse de l'ombre et des morts.

    On s’aperçoit aussi que la mythologie chinoise est en grande partie d’origine indo-européenne. Elle possède donc des ressemblances tout à fait frappantes avec la mythologie germanique, grecque ou celle des peuples slaves et scandinaves.

    Ainsi Xiwangmu, la Reine-Mère d’Occident, a toujours été associée aux territoires occidentaux, où vivaient les Tokhariens. C’était une déesse de la fécondité, à l’activité sexuelle intense. Elle régnait également sur les destinées humaines et sur l’ouest, qui était la terre des morts, et elle pouvait déclencher des épidémies.

    On peut la comparer à la déesse allemande Frija ou à la déesse scandinave Freyja.

     

    Toutes ne sont finalement que les «filles» de la Terre Mère, la Grande Déesse universelle.

     

      

     

    Sources: Wikipédia et http://fr.wikipedia.org/wiki/Marija_Gimbutas
    http://lecercledescercles.wordpress.com/2012/11/11/une-breve-histoire-du-temps-larbre-le-serpent-et-le-feminin/ - http://matricien.org/ - http://www.cosmovisions.com/$Mere.htm
     https://sites.google.com/site/communautesdumonde/culte-de-la-deesse-mere-ou-le-feminin-sacre -

     

     

     

     

     

     

     


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