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    John William Waterhouse, Lady of Shalott - huile sur toile Tate Gallery -Londres

     

    La Dame de Shalott

    Cette légende, adjacente à celle des Chevaliers de la Table ronde, est peu connue, et ne l’a été que par un poème de Tennyson et les tableaux que celui-ci a inspiré.

    Dans le cycle arthurien, Élaine d'Astolat ou d'Ascolat, surnommée Élaine la Blanche, est la fille de Bernard d'Astolat. Elle est décrite comme ayant une "chevelure d’or qui envahit ses épaules en lourdes vagues". Selon les auteurs, Elaine d'Astolat, peut aussi s’appeler la Dame de Shalott, ou la Demoiselle d'Escalot.

    Elaine d'Astolat, connue comme la Dame de Shalott, aime Lancelot d'un amour sans retour … Elle meurt de chagrin et son corps est envoyé vers Camelot dans un bateau, avec une fleur de lys blanc et une lettre qu'elle a écrite avant sa mort.

    D'après la légende, il était interdit à la Dame de Shalott de regarder directement la réalité du monde extérieur. Une fée lui aurait jeté un sort selon certains. Elle ne peut regarder le monde (ni Camelot qui est en face de l'ile de Shalott où elle vit) que par ses reflets dans un miroir qu'elle a installé dans sa chambre, et jour après jour elle tisse ce qu'elle y voit sur une tapisserie, qui va plus tard lui servir de linceul.

    Les paysans dans les champs fleuris environnants l'entendent chanter, connaissent son sort, mais ne la voient jamais.
    Dans son miroir, elle voit des gens ordinaires, des chevaliers, des couples d'amoureux, elle qui est toujours seule. Son désespoir allait grandissant lorsqu'elle observait des couples amoureux enlacés au loin. Nuit et jour, elle se languissait d'un retour à la normalité.
    Une nuit, un jeune couple de mariés vient s'ébattre sous sa fenêtre. Le vers est célèbre:
    " I am half sick of shadows" said
    Je suis à moitié malade des ombres...

    C'est le titre du tableau de Waterhouse, peint peu d'années avant sa mort, et qui est à l'Art gallery of Ontario, à Toronto.

    John Williams Waterhouse "I am half-sick of shadows" said the Lady of Shalott
    ("Comme je suis lasse des ombres" dit la Dame de Shalott)

    Un jour elle voit dans son miroir, le beau Lancelot, seul sur son cheval, étincelant... C'est plus fort qu'elle, il faut qu'elle le regarde, il est si beau, si lumineux elle doit le voir pour de bon. Elle se lève, quitte sa tapisserie, et regarde à travers la fenêtre, le monde, et Lancelot.
    Son cœur éclate, comme le miroir se brise.
    La tapisserie se déchire. Elle est perdue et sait que la malédiction est tombée sur elle.

    Après les quelques semaines pendant lesquelles elle dépérit d'amour, la Dame embarqua dans un bateau sur la proue duquel elle inscrivit « La Dame de Shalott ». Elle chantait sa complainte en naviguant vers Camelot et une mort certaine. Son corps gelé fut retrouvé peu après par les dames et chevaliers de Camelot dont Lancelot, qui prièrent ensuite pour le repos de son âme. La tapisserie qu'elle avait tissée durant toute sa captivité recouvrait un des bords de son embarcation. 

     ****************

    The Lady of Shalott (La Dame de Shalott) est un poème romantique du poète anglais Alfred Tennyson (1809–1892). Comme d'autres poèmes anciens, le poème retrace une légende arthurienne librement inspirée de sources médiévales et reprend certains thèmes qui se réaliseront de manière plus complète dans Idylls of the King où le conte d'Élaine est raconté.

    Plusieurs versions de son histoire apparaissent, dans Le Morte d'Arthur de Thomas Malory et Idylls of the King d'Alfred Tennyson. Une autre version du XIIIe siècle est écrite dans la nouvelle italienne La Donna di Scallota qui a servi d'inspiration pour The Lady of Shalott de Tennyson. 

    Dans Le Morte d'Arthur que Malory rédige au XVe siècle, l'histoire d'Élaine commence lorsque son père, Bernard d'Astolat, organise un tournoi auquel participent le Roi Arthur et ses chevaliers. À l'origine, Lancelot n'avait pas prévu d'y participer. Mais il visite Bernard et ses deux fils avant le tournoi. Élaine, fille de Bernard, s'éprend de lui et le supplie de participer au tournoi en portant ses couleurs. Elle le manipule si bien qu’il finit par accepter, mais sachant que Guenièvre sera présente, il y consent à la condition de se déguiser pour ne pas être reconnu. Il demande à Bernard s'il peut laisser son bouclier, reconnaissable, chez lui et en emprunter un autre. Bernard accepte et lui prête le bouclier entièrement blanc de Torre, le frère d'Élaine.

    Lancelot est en passe de gagner le tournoi. Il y défait quarante des chevaliers du Roi Arthur. Néanmoins, il reçoit une blessure sur le côté et Elaine insiste si bien que ses frères l’emportent jusqu'à sa chambre, où elle le soigne. Quand Lancelot est rétabli, il s'apprête à partir et propose à Élaine de la payer pour ses services. Insultée, elle lui apporte son bouclier qu'elle avait gardé et Lancelot quitte le château pour n'y jamais revenir, mais connaissant désormais les sentiments qu'elle avait pour lui.

    Dix jours plus tard, Élaine meurt le cœur brisé. Conformément à ses instructions, son corps est placé dans un petit bateau, serrant une fleur de lys d'une main et une lettre d'adieu de l'autre. Elle flotte alors jusqu'à Camelot, où elle est découverte par la cour du Roi Arthur. Lancelot est appelé, entend le contenu de la lettre, puis explique ce qui s'était passé. Il paiera alors de riches funérailles à Élaine d'Astolat. 

    Lady of Shalott- E. Blair-Leighton , lorsque Arthur la découvre et lit sa lettre.

     

    Dans sa lettre d'adieu, elle demande seulement à Lancelot de prier pour elle, ce qui montre la reconnaissance d'un pair plutôt que la supplique d'une victime. Voici la fin de la lettre qu’Alfred Tennyson (1809–1892), poète anglais fait lire devant la cour du roi Arthur:

    « Très-noble seigneur, Sire Lancelot du Lac,
    Moi qu'on appelait quelquefois la vierge d'Astolat,
    Je viens ici, car vous m'avez quittée sans prendre congé de moi;
    Je viens ici afin de prendre pour la dernière fois congé de vous.
    Je vous aimais, et mon amour n'a point eu de retour.
    C'est pourquoi mon fidèle amour a été ma mort.
    C'est pourquoi, devant notre dame Guenièvre
    Et devant toutes les autres dames, je fais ma plainte.
    Priez pour mon âme et accordez-moi la sépulture.
    Prie pour mon âme, toi aussi, sire Lancelot,
    Car Tu es un chevalier sans égal. »

     
    John William Waterhouse réalisa trois œuvres sur cette légende, en 1888, 1894 et 1916.

      

     

     

     

    Sources: http://mythologica.fr/medieval/elaine.htm#sthash.UzYQS9vi.dpuf
    http://www.jcbourdais.net/journal/02oct07.php
    http://www.quetedugraal.com/elaine-ou-la-dame-de-shalott/

     

     

     

     


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  • Les Dieux Gaulois

    César ainsi que le poète latin Lucain nous parlent d’une triade dans la mythologie gauloise, et faute d’autres écrits, nous devons bien nous y fier.

    Les dieux les plus importants du panthéon gaulois sont d’après eux:

    Taranis, Toutatis (ou Teutatès) et Esus.

     

    Taranis

    Taranis est un dieu du Ciel de la foudre et du tonnerre de la mythologie celtique gauloise.

    D'essence royale, souvent assimilé au Jupiter romain, au Lugh celte, il est le père de Belenos, il est souvent accompagné d'un cheval, ou d'un cheval à tête humaine

    Dans la mesure où il porte très souvent une roue, si celle-ci est interprétée comme roue solaire, il pourrait être un dieu du Soleil comme Lugh. Mais cette roue peut aussi être interprétée comme roue cosmique, le ciel des étoiles tournant autour de l'axe polaire.

    Son culte est attesté en Grande-Bretagne, en Rhénanie, en Dalmatie, en Provence, en Auvergne, en Bretagne et en Hongrie. Ses premières représentations prennent forme peu avant la conquête romaine. Sous l'influence de ses voisins, la Gaule commence à représenter ses dieux sous formes de statues et leur élève des autels et des lieux de cultes plus importants que jadis.

    Il est présent à Tonnerre, Bourg-Saint-Andéol et Tournon sous le nom de Turnos.
    On le représente portant une roue enflammée.

    On a retrouvé sept autels consacrés à Taranis, tous portants des inscriptions en grec ou en latin, à travers l'Europe continentale.

    Il est également représenté sur le chaudron de Gundestrup (200 ou 100 avant Jésus-Christ) retrouvé au Danemark. Ce chaudron est une des plus belles pièces illustrant, entre autres, le grand Taranis.

    Ce dieu serait le plus souvent représenté comme un homme d'âge mûr, barbu et viril.

    On lui attribue de nombreux symboles:
    le tonnerre: des esses, des éclairs
    la roue: symbole de l’éternité en mouvement, elle est l’attribut de Taranis qui a mis en marche notre monde
    la massue: « qui tue lorsqu’il frappe par un bout et ressuscite quand il frappe par l’autre »
    tout comme: le Dagda, qui a également la roue pour attribut.
    la corne : trigaranos le taureau aux trois cornes
    un cheval à tête humaine qui l’accompagne
    le triskel, la spirale
    l’aigle
    le serpent

     

    Teutatès (Toutatis)

    Dieu protecteur d’une communauté et de son territoire avec une connotation guerrière.

    Dans la mythologie celtique, Teutatès est un théonyme gaulois que l’on ne connaît que par l’épopée La Pharsale de Lucain, un récit de la guerre civile qui opposa Jules César et Pompée; il est mentionné avec Ésus et Taranis.

    C’est une forme archaïque ou une variante de Toutatis, il provient de teutã qui a évolué en touta et totã. Le sens est «père de la tribu, de la nation.»
    Déformé, le mot teuta a donné leur nom aux Teutons, la tribu, ensemble de peuples germaniques habitant le nord de l'Allemagne actuelle. Le mot Teuton a lui-même donné le nom allemand de l'Allemagne, Deutschland, ainsi que le nom que les Anglo-Saxons donnent aux Néerlandais, Dutch et le mot ancien tudesque qui désigne les Allemands en langue d'oïl, ainsi que le nom de la partie germanophone de la Lorraine du Nord, la Lorraine Thioise.

    C’est la même notion que l’on retrouve dans la mythologie celtique irlandaise de tuath (la tribu), avec les Tuatha Dé Danann. Teutatès pourrait être également rapproché du Dagda.

    Souvent assimilé après la conquête romaine au Mercure ou au Mars romains, il est le dieu central de la mythologie gauloise, le dieu totémique de chaque tribu. Il représente la tribu au sens actuel de nation, l'union des hommes dans la paix (Mercure) comme dans la guerre (Mars).

    Cette dernière assimilation fut pratiquée sous le Haut-Empire romain, notamment dans l’île de Bretagne où l'on connaît des inscriptions dédiées à Mars Toutatis.

     Teutates est symbolisé par une tête de bélier et un corbeau, deux esses horizontales symétriques représentant le bélier, ou une accolade ou un V aux extrémités spiralées.

    Ce dieu est aussi connu par des inscriptions sous la forme « Totatus » retrouvées au sanctuaire de Beauclair, à Voingt (Puy-de-Dôme), en territoire arverne.

    Il est également représenté sur le chaudron de Gundestrup.

     

    Ésus

    Dieu gaulois, Esus est nommé le «Bûcheron» ou encore, l’«Ebrancheur». "Esus" signifie "le maître" ou "le seigneur". Il est l'un des trois dieux souverains des Gaulois avec ses frères Taranis et Teutatès, cités par l'auteur romain Lucain.

     Dieu défricheur de la forêt primordiale avec sa hache, il est aussi appelé Moccos, le dieu au sanglier, Erriapus ou encore Silvanus dans sa version gallo-romaine.

    Il est le dieu de la Terre et de la Végétation et est donc lié à l’élément végétal. Il préside aussi aux travaux des champs et des bois.

    Il apparaît comme l’une des principales divinités gauloises et n’est, par ailleurs, connu qu’en Gaule.

     Esus est associé à l'If, arbre primordial, sous les surnoms d'Ivérix, "le Roi If" ou d' Ivocatus, "le combattant de l'if", divinité tutélaire de la tribu des Eburons ("le peuple de l'if").

     Dieu charpentier, il peut avoir comme équivalent Luchtan , dieu irlandais qui fabrique des lances pour les dieux en seulement trois coups de hache. Il ressemble aussi au dieu gallois Math, maître des forêts capable d'animer les arbres et magicien dont le nom évoque l'ours, esprit de la forêt.

    On peut citer deux représentations connues du dieu Esus.

    Premièrement, celle de Trèves : sur un bas-relief, le dieu frappe un arbre sur lequel sont perchés trois oiseaux. On aperçoit, cachée dans les feuilles, une tête de taureau, ce qui semble renvoyer au Tarvos Trigaranos, soit le « Taureau aux Trois Grues » du Pilier des Nautes de Lutèce (Kruta).

    Esus serait en train d’abattre l’Arbre de Vie afin d’en libérer une Grande Déesse qui en serait prisonnière, mais rien ne semble recouper cette fable imaginée. Au registre des fables, il faut sans doute également ranger l’opposition entre Esus et Cernunnos, se partageant les faveurs de la Déesse-Mère au rythme des saisons (Picard).

    Autre représentation, celle du Pilier des Nautes des Parisii, conservé au musée de Cluny. Sur ce monument divisé en « dés » superposés, Esus, vêtu d’une courte tunique et tenant une serpe de la main droite, empoigne de la main gauche un arbre qu’il est en train d’ébrancher. Son nom figure clairement dans la bande au-dessus de la sculpture. Pour certains, il s’agit là de l’activité d’un charpentier, le Pilier des Nautes étant lié à la navigation, pour d’autres, l’activité du dieu le présente sous l’aspect d’une divinité de la troisième fonction productrice ou comme une divinité trifonctionnelle (sacerdotale, guerrière et productrice). La représentation d’Esus voisine directement avec celle du Tarvos Trigaranos ou « Taureau aux Trois Grues ». Ce thème semble renvoyer à la tête de taureau et aux trois oiseaux perchés qui apparaissent sur le bas-relief de Trèves (Kruta).

     


    Esus sur le Pilier des Nautes.

     Datant du Ier siècle, le Pilier des Nautes découvert au XVIIIe siècle sous la cathédrale Notre-Dame de Paris, est un offrande des bateliers de la Seine (les nautes) à l’empereur romain Tibère qui régnait alors sur la Gaule (province romaine).
    Cependant leur allégeance reste prudente, car le pilier, également nommé pierre de la dédicace, figure à la fois le panthéon celtique et celui des nouveaux gouvernants romains, rare exemple de syncrétisme.
    Consacré au maître du panthéon romain, le dieu Jupiter, le Pilier des Nautes évoque les colonnes de Jupiter, élevées plus tardivement en Gaule et en Germanie. Douze de ses faces illustrent les divinités majeures des panthéons celtique:Cernunnos, Smertrios, Esus et Tarvos Trigaranus, et romain: les Dioscures, Jupiter, Vulcain, Fortuna, Vénus, Mercure, Mars, selon un programme politique et religieux qui nous reste hélas hermétique.

    C'est le plus vieux monument de Paris et le plus ancien ensemble sculpté découvert en France et daté par une inscription impériale.

    Le pilier des Nautes est exposé dans la salle du frigidarium des thermes de Cluny.

     

     

     http://lagrangeducherchant.over-blog.com/article-esus-le-bon-maitre-61242746.html
    http://ganthor8.blogspot.fr/p/esus-le-dieu-bucheron.html
    http://www.histoiredumonde.net/Teutates-Toutatis.html
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Pilier_des_Nautes


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  • Le Muguet

    Emblème du printemps, le muguet symbolise la renaissance après le morne hiver, ainsi que la chance.

    Le muguet fleurit quand vient le printemps, il a donc été depuis longtemps une plante idéale pour célébrer la nouvelle saison, les beaux jours qui reviennent et pour s’attirer de futures bonnes récoltes.

    Le nom latin de la plante (Convallaria majalis) indique qu'elle pousse en mai dans les vallées. On l'appelle d'ailleurs parfois lys des vallées, formulation que l'on retrouve dans son nom anglais « lily of the valley ». Quant à son nom français, connu dans les textes depuis 1200 sous la forme mugue ou musguet, c'est un dérivé de musc, sans doute une altération de muscade, en raison du parfum de la fleur.

    De nombreuses légendes entourent la naissance du muguet.
    La légende grecque veut que le muguet fut créé par Apollon, dieu du mont Parnasse, pour en tapisser le sol, afin d’offrir à ses neuf muses aux pieds nus un tapis doux et parfumé sur lequel marcher.

    La déesse nordique Ostara, célébrée à l'équinoxe de printemps, était associée au muguet.
    Les Celtes attribuaient déjà des vertus porte-bonheur à cette plante: sa floraison signifiait le retour du printemps et de l’abondance de la nature.

    La légende chrétienne narre l’histoire de Saint Léonard, ermite réfugié en forêt qui dût se battre contre un dragon. Sorti vainqueur de la bataille, on dit que les gouttes de sang qu’il versa au cours de la bataille donnèrent naissance à des pieds de muguet. Cette légende expliquerait en partie la croyance que le muguet porterait chance.
    A cette époque, symboliquement, la blancheur immaculée du muguet, son parfum le rapprochait de la douceur, de l’humilité, de la chasteté de la Vierge Marie. Une autre légende raconte que les larmes que la Vierge versa au pied de la croix de Jésus Christ, se transformèrent en grelots semblables aux clochettes du muguet.

    La tradition du muguet porte-bonheur viendrait de cette légende disant qu'en 1560, Charles IX alors âgé de 10 ans et sa mère Catherine de Médicis visitent la Drôme où le chevalier Louis de Girard de Maisonforte offre au jeune roi un brin de muguet cueilli dans son jardin à Saint-Paul-Trois-Châteaux. Le roi, charmé, reprend cette pratique d'offrir chaque printemps un brin de muguet à chacune des dames de la cour en disant « Qu'il en soit fait ainsi chaque année », la coutume s’étendant rapidement à travers tout le pays.

    Une autre version veut qu'en 1560, Catherine de Médicis charge le chevalier de Saint-Paul-Trois-Châteaux d’une mission secrète auprès des Borghèse, ce dernier revient de chez cette riche famille italienne et, en guise de réussite de sa mission, offre au roi à la cour de Fontainebleau un bouquet de muguet trouvé dans les bois.

    La fleur des fiançailles
    Au Moyen Age, selon la coutume, les jeunes hommes accrochaient un brin de muguet à la porte des demoiselles pour signifier leur affection et leurs intentions conjugales. Aussi, cette tradition était particulièrement répandue au mois de mai. En effet, ce mois était considéré comme la période des fiançailles.

    En France, dès 1793, le calendrier républicain de Fabre d’Églantine propose une fête du Travail (« jour du travail ») au 3e jour des sansculottide (le « tridi »), tandis qu'il associe le muguet au « jour républicain », le 26 avril et non le 1er mai, rompant ainsi avec cette tradition royale.

    Cette tradition se perd jusqu'au 1er mai 1895 qui voit le chansonnier Félix Mayol débarquer à Paris, gare Saint-Lazare, et se faire offrir un bouquet de muguet par son amie parisienne Jenny Cook. Une anecdote publiée dans ses mémoires rapporte que faute de trouver un camélia, que les hommes élégants portaient à l'époque au revers de leur redingote, il prend un brin de muguet le soir de sa première sur la scène du Concert parisien. La première étant un triomphe, il conserve ce muguet qui devient son emblème et relance peut-être cette coutume.

    Au XIXe siècle autour de Paris, les cueillettes de muguet donnaient lieu à des fêtes populaires.
    Au début du 20°siècle les couturiers organisèrent une fête du 1er mai en bois de Chaville situé en région Ile de France. Ils offraient à cette occasion des bouquets de muguets à leurs clientes et leurs ouvrières. Christian Dior en fait l’emblème de sa Maison de couture. Dès lors, cette coutume du 1er mai devient une fête dans la région parisienne et la fête du muguet fut reprise par le tout Paris. A partir de 1956, pendant plus de 10 ans la fête du muguet durait en ce lieu 15 jours !

    Le muguet porte-bonheur et la fête du travail
    Ce n'est qu'au début du XXe siècle qu'il sera associé à la Fête du travail, qui date elle-même de 1889.

    A son origine, les travailleurs offraient des églantines rouges pour la fête du travail.
    En fait, sous Pétain, en 1942, des affiches de la campagne du 1er mai du Maréchal Pétain représentaient une main de travailleur cueillant un brin de muguet dans la terre, avec une annotation: 1er mai Fête du travail. C’est ainsi qu’une plante porte-bonheur, virginale vint remplacer une fleur rouge, à la symbolique révolutionnaire.
    Cette mesure du 1er mai comme jour férié fut reprise en 1947 après la guerre par le gouvernement issu de la Libération.

    Il se vend en France chaque année 50 millions brins de muguet (vendus à l'unité ou en pots), 80% de la production étant réalisée dans la région nantaise par une trentaine de producteurs répartis sur une demi-douzaine de communes.

    Aujourd’hui, le muguet est plus que jamais la fleur du 1er mai, autant pour sa portée politique que pour ses vertus porte-bonheur.

    C'est en parfumerie  que le muguet est surtout connu, même s'il y est rarement utilisé sous sa forme naturelle. Dès le XVIe siècle, le muguet était un parfum apprécié, notamment des hommes, puisque le terme muguet a servi à désigner jusqu'au XIXe siècle un jeune homme affecté, élégant, galant auprès des dames. On disait également «il fait le muguet».
    Aujourd'hui on l'utilise dans les parfums féminins comme note de cœur, mais sous forme synthétique, le terpinéol (ou terpinol) étant un excellent succédané.

    Le muguet est souvent utilisé comme parfum de savon.
    Plusieurs parfums l’ont mis en valeur : Diorissimo de Dior, Anaïs Anaïs d’Anaïs, Parfum d’été de Kenzo, Pleasures d’Estée Lauder.

    D'après le langage des fleurs, le muguet signifie « retour du bonheur », et il couronne 13 ans de mariage.

    Au Québec, les croyances liées au muguet, faisaient qu’un brin de muguet cueilli en mai servait de porte-bonheur. C’est pourquoi ce brin était conservé dans son portefeuille ou son missel. En Normandie et en Haute Bretagne, le muguet du 1er mai était cueilli ce jour là et porté sur soi toute la journée.

    Le muguet, une plante délicieusement parfumée mais toxique
    Il faut savoir que le muguet est une plante toxique. Tant en suçant une tige, qu’en mangeant ses fruits, ou en buvant de l’eau où la plante a été mise. Cette plante était utilisée quelque fois en remplacement de la digitale.

    Le muguet est bien entendu la fleur emblématique du 1er mai: offrir du muguet à quelqu’un ce jour-là, c’est lui souhaiter beaucoup de bonheur.
    Si vous offrez un brin comportant 13 clochettes, vous adresserez au destinataire des vœux de félicité éternelle…

    Le muguet est une de ces fleurs qui peuvent s’offrir sans aucune connotation amoureuse : n’hésitez pas à en faire cadeau autour de vous !

     

    Et avec ce brin je vous souhaite à tous beaucoup de bonheur pour toute l’année.

     

    Le Muguet

     

     

     

     

    Sources: http://blog.interflora.fr/encyclopedie-des-fleurs/fiches-fleurs/muguet/ 
    https://scribium.com/chantal-dumont/a/la-fete-du-muguet-de-mai-son-origine-son-symbole-porte-bonheur/

     

     

     

     

     


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    Les Tuatha dé Danann

    Les Tuatha dé Danann

      

    Tuatha dé Danann est la tribu de la déesse Dana, dans la mythologie irlandaise. C'est la dernière génération de dieux qui régnèrent sur l'Irlande avant l'invasion des fils de Milesius, les ancêtres des irlandais contemporains.

    Quand les Tuatha dé Dânann arrivent en Irlande, le jour de la fête de Beltaine, (1° mai de notre calendrier), l’île est occupée par les Fomoré, qui vont être vaincus lors de la Bataille de Mag Tured). A la seconde bataille de Mag Tured, les Tuatha dé Danann écrasèrent les Fomoré, dieux marins violents , en grande partie grâce à leurs pouvoirs magiques. Ils auraient appris la magie dans quatre merveilleuses villes du nord, Falias, Gorias, Finias et Murias, peut-être l’Hyperborée mythique, avant de décider de venir en Irlande.

    De ces villes, les Tuatha dé Danann apportèrent en Irlande quatre talismans, quatre objets merveilleux grâce auxquels ils pensaient s’assurer la suprématie sur les autres peuples de la terre:

    - de la ville de Falias fut apportée la pierre de Fal, qui fut ensuite placée sur la colline de Tara et que certains appelaient pierre du destin: Elle criait sous chaque roi qui devait gouverner l‘Irlande.

    - de Gorias fut apportée la lance qui fut plus tard celle de Lug, et qu’on appelait également la lance d’Assal: on ne pouvait gagner de bataille contre celui ou celle qui la brandissait.

    - de Findias fut apportée l'épée magique de Nuada, qu’on appelait également Caladbolg, c’est-à-dire Violente Foudre: personne ne lui échappait tant sa fureur était grande quand elle était tirée de son fourreau.

    - de Murias fut apporté le chaudron de Dagda, il contenait une nourriture inépuisable et aucune compagnie ne le quittait qu’il n’eut rassasié.

    Le peuple mythique connus en Irlande comme Tuatha dé Danann était connu dans tout le monde celtique, parfois sous d‘autres noms. Ce sont des dieux, des déesses, des héros, des magiciennes. Ils maîtrisent le druidisme, la magie, le savoir et les arts. On trouve leur nom dans des mythes gallois et sur des inscriptions en Europe continentale. Mais face aux Milésiens, ils doivent se replier dans le Sidh. Les dieux s'effacent devant les humains, puisque les fils de Mile sont les Gaèls. Ils prirent place dans le monde souterrain avec les fées. Certains disent que, comme les prêtresses de la Lune, ils avaient le pouvoir de se rendre invisibles, ainsi que leur monde, aux yeux des humains.

    En Irlande, l'arrivée du christianisme ne réussit pas à les faire oublier. Leurs exploits furent racontés par des moines qui écrivirent les sagas irlandaises et survécurent dans les mémoires. De nos jours on les chante toujours.

    On raconte que lors de l'ancienne fête celtique de Samhain, célébrée le dernier jour d'octobre pour marquer la nouvelle année, les Dé Danann autorisaient les mortels à entrer dans leur royaume.

     

     

     Source: Jean Markale , la grande épopée des Celtes.

     

     


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  • La Pivoine

    La Pivoine

    Pour Béa


    Fleur de légendes vénérée par les Chinois, la pivoine a beaucoup à nous conter…Du grec paeonia (littéralement «plante à guérir»), la pivoine a très tôt connu le succès grâce à ses vertus curatives. Au regard de son incomparable beauté, elle n’a pourtant rien à envier à la rose!

    En Chine, les pivoines herbacées ont été cultivées avant tout comme plante médicinale. Il y a environ 2000 ans, la Chine commença à cultiver la pivoine pour traiter diverses affections, comme la paresse hépatique ou les faiblesses du sang.

    Cette fleur est aujourd’hui adulée autant pour son opulente beauté que pour ses vertus médicinales. Elle est encore très cultivée pour la production de médicaments, fabriqués à partir de l’écorce de ses racines.

    La pharmacopée japonaise l'utilise comme antispasmodique. Dans la médecine traditionnelle chinoise, c'est sa racine pelée, découpée en tranches qui est utilisée. Connue sous le joli nom de 白芍药 (báisháoyào), elle a pour fonction traditionnelle d'enrichir le sang, de consolider le yin, de réguler le foie et calmer la douleur.

    Des textes antiques nous prouvent que les Grecs étaient déjà conscients des nombreuses vertus qu’offre la pivoine. Vers 400 ans av J.-C., le fameux médecin grec Hippocrate se servait de la plante dans le traitement de l’épilepsie, pour favoriser les menstruations et l’expulsion du placenta après les accouchements.

    Il faudra attendre 500 ans avec l’arrivée de la dynastie Song (960-1279) pour que la pivoine soit appréciée pour ses qualités esthétiques et son incroyable parfum. Elle orne alors les palais impériaux et inspire les artistes qui la déclinent en peinture, porcelaine, poteries…

    La PivoineLa PivoineLa PivoineLa Pivoine

    Symbolique:
    Pour les Chinois, la pivoine est riche de symboles: on l’associe à la beauté féminine mais elle est aussi l’emblème de l’abondance et de la réussite sociale.

    Considérée comme la reine des fleurs, la pivoine incarne aussi l’amour. Représentées par trois, elles sont également le symbole du printemps. Sous la dynastie Song (960-1279), elle a été appelée "fleur de richesse et de prestige" et était représentée sur de nombreux objets.

    Aujourd’hui encore, des tableaux représentant des pivoines sont accrochés dans les maisons, pour favoriser la chance, ou dans les bureaux, pour favoriser les bonnes affaires.

    Symbole floral traditionnel de la Chine, fleur de l'état de l'Indiana et fleur du 12e anniversaire de mariage, la pivoine est connue comme la fleur de la richesse et de l'honneur. Avec leur apparence luxuriante, pleine et ronde, les pivoines incarnent le romantisme et la prospérité et sont considérées comme un présage de bonne fortune et de mariage heureux.

    Mythes et légendes
    Entre la pivoine et les dieux, c’est une histoire sans fin et pleine d’ambivalence.

    Dans son Iliade, Homère est le premier à donner ses lettres de noblesse à la fleur au travers de l’histoire de Péon. Ce médecin des dieux de l’Olympe aurait guéri Hadès, blessé mortellement par Hercule, grâce à la racine de pivoine.

    Dans une autre légende grecque on raconte que la nymphe Péone, fille d’Asclépios dieu de la médecine et de la nymphe Epione, était si courtisée par les dieux qu’une déesse, folle de jalousie, l’aurait transformée en une fleur aux mille pétales: la pivoine.

    Nous connaissons tous l’expression populaire «rougir comme une pivoine» ? Le sentiment de honte ressenti par la nymphe Péone, qui fut transformée en cette fleur, pourrait en être à l’origine, mais toutes les pivoines ne sont pas rouges.
    Ou aussi que son père, jaloux, la trouvant trop impudique, menaça de la tuer, alors Zeus la sauva en la transformant en pivoine. 

    Théophraste considérait la pivoine comme une plante magique, liée au cosmos tout entier. Il préconisait des règles très spécifiques pour sa cueillette, car mal exécutée, celle-ci pouvait conduire à d’atroces souffrances…: «Cette plante doit être arrachée la nuit; si on l’arrache de jour, et que l’on est vu par un pivert en train de cueillir le fruit, on risque de perdre les yeux et si on coupe la racine, on risque la procidence de l’anus.»

    Il est dit que l'Empereur Yang-Ti (605-618) plaça la pivoine sous protection impériale et qu'elle fut dès lors vénérée comme fleur nationale. Certaines variétés étaient vendues 100 onces d'or (environ 3 kg) la plante.
    La culture de la pivoine était très importante, surtout sous la dynastie des Tang. On liait même le destin de la fleur à celle du pays, l'épanouissement de la fleur de pivoine reflétant la prospérité de la Chine.

    En Chine, on raconte que Wu Zetian, unique impératrice de l’histoire de la Chine, se promenait dans ses jardins un soir d’hiver de l’an 691. Etonnée de n’y trouver aucune fleur, elle ordonna à celles-ci de fleurir pendant la nuit. Toutes les fleurs s’exécutèrent excepté la pivoine qui refusa de fleurir hors saison. Ses longues tiges restèrent nues sans la moindre petite feuille verte. L’impératrice, humiliée, bannit alors toutes les pivoines de sa ville, Xi’an, et les renvoya à Luoyang, qui devint plus tard la capitale de la fleur.

    La pivoine trouve aussi sa place dans l’histoire de France: au Moyen Age, les bracelets de graines de pivoine permettaient d’après les croyances de se protéger des mauvais esprits, des maladies et des tempêtes.

    La Pivoine

    La pivoine fut une immense source d’inspiration pour le peintre Edouard Manet (1832-1883). On la retrouve en fleurs coupées, notamment dans Le vase aux pivoines et Branches de pivoines blanches et sécateur. La forme et le rythme de ses pétales évoquaient la complexité des sentiments passionnels. Dans son poème «Pétales de pivoine», Apollinaire associe la fleur à la beauté féminine.

    Guerlain l’a décliné dans son parfum Aqua Allegoria, où les essences de la fleur sont sublimées par la bergamote et le pamplemousse rose. Thierry Mugler propose aussi une variation de son parfum mythique Angel avec Pivoine Angel, qui marie la force du patchouli à la douceur de la pivoine.

    Dans nos sociétés occidentales et le langage des fleurs, la pivoine est plutôt symbole de sincérité et de timidité, on dit aussi d’elle qu’elle apporte la protection. Associée à d’autres fleurs dans un bouquet, elle renforce leur message.

    · Pivoine multicolore : Ta beauté nourrit mon désir pour toi.
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    Pivoine blanche : Je suis heureux de t'aimer.
    · Pivoine mauve : Mon amitié pour toi est forte.
    · Pivoine rouge : J'ai pour toi un désir charnel ardent.
    · Pivoine rose : Je t'aime mais suis trop timide pour l'exprimer.

     

     

     

     http://blog.interflora.fr/encyclopedie-des-fleurs/fiches-fleurs/pivoine/
    # http://taijiqigong.over-blog.com/article-la-chine-des-symboles-la-pivoine-52220164.html

     

     

     

     


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