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Brigid
Brigid
Dans la mythologie de l'Irlande celtique, Brigid (ou Brigit) est une déesse multiple et protectrice. Son nom signifie "élevée" et "souveraine". On la célèbre le 1er février par la fête d'Imbolc.
Elle est la déesse-mère, elle règne sur les arts, la guerre, la magie et la médecine. Elle est la patronne des druides, des bardes (poètes), des vates (divination et médecine) et des forgerons.
En Irlande, Brigid est la fille du Dagda et donc une des Tuatha dé Dannan.
Elle est associée à la fête d’Imbolc, la purification du 1er février, censée protéger les troupeaux et favoriser la fécondité. L’importance de son culte chez les Celtes a conduit les évangélisateurs chrétiens à lui substituer une sainte homonyme, sainte Brigitte.Sous le nom de Boand, elle est l'éponyme de la Boyne et la mère du dieu de la Jeunesse, Mac Oc ou Oengus, fruit de son adultère avec le Dagda.
La légende raconte qu'après sa faute elle alla à la source magique de la Segais pour se purifier. Mais l'eau de cette source était si pure qu'elle brûlait comme le feu et nul ne pouvait en approcher sans l'accord de son propriétaire, Nechtan. Alors, Boand, par défi, fait le tour de la source dans le sens contraire de la marche du soleil. L'eau jaillit et la mutile, lui enlevant un œil, un bras et une jambe. Elle s'enfuit et, poursuivie par l'eau, provoque par sa course jusqu'à la mer le jaillissement de la Boyne.Elle est connue dans tout le monde celte, sa dénomination Brigid étant une des variantes irlandaises. On l’appelle aussi Brighid, Brigit, Bríd, Bride, Bridey, Briggidda, Brigantia dans le nord de l’Angleterre, Brigindo en Gaule… Brigantia se retrouve notamment dans le nom des peuples des Brigantes (actuels territoires du Yorkshire et du Northumberland) et des Brigantii (près du lac de Constance), dont la capitale Brigantion (Bregenz) est de même origine; idem pour Briançon. En Gaule, son avatar Épona lui confère un rôle psychopompe évident.
Elle se marie avec Bres, un roi du peuple ennemi des dieux : les Fomoires. Grâce à ce mariage, elle est vue comme une incarnation de la paix et de la diplomatie, un des traits de caractère très souvent associé à cette déesse et que l’on retrouve chez la sainte irlandaise. De son mariage elle eut un fils, Ruadan, qui fut tué au combat par le dieu forgeron Goighniu.
On peut se demander comment le porte-étendard de la paix et de la diplomatie peut être aussi une déesse de la forge. Il faut savoir que Brigid la déesse n’est jamais associée aux armes, contrairement au dieu Goighniu, qui est lui le forgeron des armes des dieux. La forge est pour elle l’endroit où l’on fabrique les fers à cheval, destinés à soulager les équidés, mais aussi à permettre aux hommes de voyager plus loin, et donc elle est aussi en quelque sorte une déesse des voyageurs.
Elle est liée à l’élément feu et c’est sous cet aspect que l’on voit le plus le lien entre le feu et Brigid. En tant que déesse de la poésie, elle règne sur ce que les irlandais appellent en gaélique l’imbas, le « feu de l’esprit », c’est-à-dire l’inspiration. En tant que déesse de la guérison, elle domine les foyers et la sécurité qu’ils apportent. On constate que le feu est donc réel (la forge et ses flammes) ou spirituel (les étincelles de l’inspiration poétique).
En tant que déesse de la poésie, elle était la protectrice des bardes et des devins. En effet, la poésie était considérée par les celtes comme une forme d’expression inspirée par l’autre monde, et les poètes étaient aussi considérés comme des devins. Les bardes et les poètes étaient les transmetteurs de la culture d’une génération à l’autre, tandis que les druides transmettaient le savoir. Brigid est donc parfois assimilée à une déesse de l’éducation et de la transmission.La déesse est particulièrement associée à la fête d’Imbolc, se déroulant le 1er février. Cette fête agricole célébrait la lactation des génisses, signe du retour prochain du printemps et de l’abondance. On raconte que Brigid, accompagnée de sa génisse, allait dans les rues lors de la nuit du 1er février, et bénissait tout vêtement laissé dehors à cette occasion. Les gens laissaient principalement des manteaux, afin qu’ils puissent gagner un peu du pouvoir guérisseur de la déesse. Si on laissait le même vêtement dehors sept années de suite, alors il acquérait toute la puissance de guérison possible.
En Irlande, des croix faites en jonc ou en paille sont fabriquées le 1er février, ces croix sont supposées protéger les maisons des incendies et des maléfices.Mais Brigid n'est guère citée dans les textes mythologiques et épiques, parce qu'elle a été supplantée par sainte Brigitte, devenue patronne de l'Irlande à côté de saint Patrick.
Cette fête a été christianisée sous le nom de Sainte Brigitte (le 1er février) en l'honneur de Sainte-Brigitte de Kildare (451/525). Elle avait fondé un monastère après avoir vécu dans une cellule sous un chêne à l'emplacement de la future ville de Kildare à une cinquantaine de kilomètres de Dublin.Brigid était honorée avec une flamme sacrée, maintenue par un groupe de vingt prêtresses et son sanctuaire situé à Kildare, en Irlande, est devenu plus tard la maison de la variante chrétienne de Brigid, Sainte Brigitte de Kildare. Kildare est aussi le lieu de plusieurs puits sacrés dans les régions celtiques, dont beaucoup sont consacrés à Brigid.
On raconte que Brigitte, la Sainte, servit dans ce temple. Comme ses consœurs, bien que chrétienne, elle entretint la flamme avec la même révérence que ses aînées. Lorsqu’elle disparut, les nonnes continuèrent à surveiller le feu, sauf le vingtième jour, jour de garde de Brigid, qui veillait à son tour sur la flamme. On dit que jamais la flamme ne s’éteignit sous la garde de Brigid. De temps en temps, un évêque ou un archevêque ordonnait que la flamme soit éteinte, puisqu’elle était un lien évident aux anciennes croyances bien peu chrétiennes, mais les sœurs revenaient toujours l’allumer et reprenaient leur garde. Ce fut avec la Réforme de Henri VIII et la destruction du petit temple que la flamme s’éteignit pour de bon.Cependant, les gens n’ont cessé de rendre hommage à la déesse aux différents puits sacrés qui entourent la ville. Même aujourd'hui, il est assez ordinaire de voir des rubans et d'autres offrandes attachées aux arbres comme une demande à cette déesse protectrice. Plusieurs paroisses en Bretagne lui sont dédiées et plusieurs chapelles portent son nom dans cette région.
Pour les Irlandais et les celtes en général, les puits sont des portes entre l’Autre Monde et le nôtre, et sont souvent associés à une divinité particulière, qu’elle soit connue seulement au niveau local ou, comme Brigid, par delà toutes les cultures celtiques.
On remarquera que Brigitte de Kildare était contemporaine de Saint Patrick et donc de l'apparition du christianisme en Irlande. Elevée dans le druidisme et ensuite fondatrice d'une abbaye, Brigitte est un parfait symbole de la symbiose entre le paganisme et le christianisme en Irlande et plus généralement en Europe.
Et c'est elle qui est désignée pour nous faire passer du vieil hiver au printemps neuf...
Un exemple réussi d'une continuation du paganisme au sein du christianisme...
Une représentation moderne de la déesse Brigid.
Puits sacré à Kildare - Brigid avec la flamme. Statue de Annette Mc Cormack
Sources: http://wiccane.wordpress.com/2012/03/30/brigid/
http://www.les-mondes-de-gwenn.fr/2010/10/08/brigid-de-la-deesse-a-la-sainte/
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Commentaires
bonjour
j aime beaucoup c'est trés intéressant et j aime aussi ce prénom
les Celtes quelle culture , dommage pas mise au gout du jour
bonne journée pour toi
kénavo tryskéle
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Vendredi 2 Février 2018 à 13:42
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Je ne connaissais pas cette déesse et pourtant c'est sans doute elle qui me souffle les textes que j'écris
Amicalement
Claude
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Samedi 3 Février 2018 à 08:37
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Bonjour Triskèle.
J'ai appris plusieurs choses intéressantes dans ton article : l'origine du nom Briançon, ce qu'est la croix en jonc que j'avais déjà vue, l'importance des puits, etc...
Bon début de week-end !
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Samedi 3 Février 2018 à 11:16
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Une déesse très sympathique puisqu'elle nous fait passer de l'hiver au printemps ! ... Merci pour la découverte, et bonne soirée Triskèle
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Dimanche 11 Février 2018 à 18:54
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Bonjour
découverte de la légende de Brigid et celle de Brigitte,
en effet si on ne connait pas bien les deux mythes, on peut confondes ces deux femmes légendaires
Brigid est ma déesse,
moi le modeste poète , je penserai a elle en ecrivant mes oeuvres maintenant
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Jeudi 1er Mars 2018 à 10:44
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8BirgittDimanche 4 Avril 2021 à 12:34Merci pour ce cours mythologique je me reconnais et mon prénom est Brigitte je suis épatée que mes parents ont su me cerner lors de ma conception ...
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Coucou Annie,
Comme toujours, tellement intéressant !
Il y a une phrase qui me parle beaucoup dans ton texte "La poésie était considérée par les celtes comme une forme d’expression inspirée par l’autre monde". C'est exactement ce que je pense.
Merci pour ce beau partage ♥
Bonjour Stéphanie, en effet la poésie est une inspiration, et qu'est donc une inspiration si elle ne vient pas de l'autre monde? Les Grecs avaient une muse pour cela, les Celtes ont Brigid.
Merci à toi et joyeux Imbolc, bises. ♥♥♥