• Statue de Vélléda au jardin du Luxembourg, par Hippolyte Maindron.

     

    Velléda

    Velléda ou Véléda était une prêtresse et prophétesse germanique de la nation des Bructères, au premier siècle après JC.

    Son nom serait un titre générique pour les prophétesses, signifiant « celle qui voit ».

    A l’époque, les tribus germaniques croient en une divinité prophétisante chez les femmes et les prophétesses sont considérées comme des déesses vivantes.

    Velléda, fille de Segenax, vit dans une tour près de la rivière Lippe, un affluent du Rhin. Pendant la deuxième moitié du premier siècle après JC, Velléda est ainsi vénérée comme une déesse et son influence est grande parmi les tribus germaniques.

    Velléda, de l’Histoire…
    Dès le Ier siècle, le nom de Velléda apparaît dans les textes anciens attestant ainsi de l’historicité de ce personnage. Par exemple, l’auteur latin Tacite (vers 55 – vers 120) dans son ouvrage Histoire (IV, 61.2) nous livre cette description :

    «Cette vierge de la nation des Bructères*, exerçait un pouvoir détenu en raison d’une antique coutume des Germains, qui attribue à beaucoup de femmes des pouvoirs prophétiques et qui, avec le progrès de la superstition, en fait des déesses. A cette époque, l’autorité de Velléda grandit, car elle avait prédit le succès des Germains et l’extermination des légions.»
    Il poursuit : «Elle vivait dans une haute tour, un de ses proches, choisi à cette fin, transmettait ses avis et ses réponses, comme s’il était le messager d’une divinité».

    Tacite rapporte également que les habitants de Colonia Claudia Ara Agrippinensium (maintenant Cologne) confièrent à Velléda l’arbitrage de leur conflit avec une tribu germanique lointaine.

    Considérée comme une déesse vivante, en communication constante avec les dieux Sucellus et Nantosuelte, les envoyés des deux parties ne furent pas admis en sa présence, et la prophétesse rendit son jugement via un intermédiaire.

    En 69, Civilis, le chef des Bataves, un peuple gaulois, se révolte contre l’empire romain et son empereur Vespasien.

    Tacite lui fait jouer un rôle aussi important que celui de Civilis, mais on ne sait si elle prophétisa simplement la rébellion ou eut un rôle plus actif.

    Au cours des combats, une trirème (galère de combat) prétorienne est capturée et envoyée en présent à Velléda.

    Une démonstration de force opérée par neuf légions sous le commandement de Gaius Licinius Mucianus mit fin à la rébellion. Le général Petilius Cerialis captura Civilis, mais il traita les rebelles avec clémence, et Velléda ne fut pas inquiétée.

    Un bref extrait de Stace permet d'établir que Velléda, prisonnière en 77 ou 78 du général romain Caius Rutilius Gallicus, fut amenée à Rome, où elle vécut, semble-t-il, quelques années, on ignore dans quelles conditions.

    Un épigramme grec retrouvé à Ardea, au sud de Rome, se moque de ses pouvoirs magiques.

    La destinée de Velléda a inspiré de nombreux auteurs romantiques, écrivains tels que Chateaubriand, ou peintres: Voillemot, François Lepère, Étienne-Hippolyte Maindron, Jean-Baptiste Camille Corot.

    Le personnage est en effet un motif intéressant pour les Romantiques, par son destin héroïque et sa fin tragique, et aussi parce qu'il contribue à enrichir une mythologie de substitution, qui n'est pas gréco-romaine.

     

    Histoire: Velléda

    André Charles Voillemot , Velléda (vers 1869)

     

     

    Sources: Wikipéia et https://histoireparlesfemmes.wordpress.com/2012/11/30/velleda-celle-qui-voit/

     

     

     


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  • Manco Capac

      

    La légende de Manco Capac et Mama Ocllo

    Cette légende a été racontée par un des chroniqueur les plus importantes du XVe siècle, Garcilaso de la Vega, qui était fils d'un capitaine espagnol et d'une princesse Inca appelé Chimpu Ocllo. Grâce à cela, Garcilaso était en mesure de rapporter de nombreuses histoires et légendes d'une source très fidèle sur les débuts et origines incas.

    Sur les terres qui se trouvent au nord du lac Titicaca, des hommes vivaient comme des bêtes. Ils n'avaient pas de religion, ni de justice, ni de villages. Ces êtres ne savaient pas cultiver la terre ni tisser de vêtement et vivaient nus. Ils se réfugiaient dans des cavernes et se nourrissaient de plantes, de baies sauvages et de viande crue.

    Inti, le dieu Soleil, était préoccupé par ces gens, et décida qu'il fallait les civiliser. Aussi il demanda à son fils Ayar Manco et à sa fille Mama Ocllo, qui étaient aussi mari et femme, de descendre sur la terre pour bâtir un grand empire. Ils enseigneraient aux hommes comment vivre en société, et Mama Ocllo enseignerait aux femmes des tâches comme le tissage et les travaux domestiques, de plus ils leur apprendraient à vénérer leur dieu créateur, le Soleil.

    Mais avant, Ayar Manco et Mama Ocllo devraient fonder une capitale. Inti leur confia une baguette d'or en leur disant ceci :
    - « Depuis le grand lac, où vous arriverez, marchez vers le nord. Chaque fois que vous vous arrêterez pour manger ou dormir, planter cette baguette d'or dans le sol. Là où elle s'enfoncera sans le moindre effort sera une terre fertile, alors vous bâtirez une grande ville et dirigerez l'Empire du Soleil. »

    Le lendemain matin, Ayar Manco et Mama Ocllo apparurent entre les eaux du lac Titicaca. La richesse de leurs vêtements et l’éclat de leurs bijoux firent vite comprendre aux hommes qu'ils étaient des dieux. Craintifs, les hommes les suivirent.


    Ayar Manco et Mama Ocllo se mirent en marche vers le nord, suivis par tous les indigènes. Les jours passèrent sans que la baguette d'or ne s'enfonce dans le sol.

    Un matin, ils arrivèrent dans une belle vallée entourée de montagnes majestueuses; la baguette d'or s'enfonça tout doucement dans le sol. C'était là qu'il fallait construire la capitale de l'Empire du Soleil. (Selon certains: Cuzco, le "nombril" du monde, selon d’autres: Tiahuanaco, la plus ancienne ville du monde).

    Ayar Manco s'adressa aux hommes qui les entouraient et commença à leur apprendre à cultiver la terre, à chasser, à construire des maisons, etc...
    Mama Ocllo s'adressa aux femmes et leur apprit à tisser la laine des lamas pour fabriquer des vêtements, à cuisiner et s'occuper de la maison...

    C'est ainsi que Ayar Manco, devenu Manco Capac, en compagnie de sa soeur Mama Ocllo, s'assit sur le trône du nouvel Empire du Soleil.

    Depuis ce jour, tous les empereurs Incas, descendants de Manco Capac, gouvernent leur empire avec leur sœur devenue épouse.

     

     

    Statue de Manco Capac à Lima.

     

     

     http://www.americas-fr.com/civilisations/legendes/mancocapac.html
    http://www.machupicchu.org/the_legend_of_manco_capac_and_mama_ocllo.htm

     

     


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  •  

    Mordred par Didier Graffet

    Mordred

    Mordred est un personnage de la légende arthurienne, fils du Roi Arthur et de sa demi-sœur, la fée Morgane elle-même, engendré au cours d’un rituel de fertilité alors que l’un et l’autre ignoraient l’identité de leur partenaire.

    Le Roi Arthur aurait voulu se débarrasser de cet enfant incestueux, sans en avoir le courage parce qu'il s'agissait de son fils. D'après certains récits, il aurait envoyé tous les enfants nés le même jour que Mordred dans un bateau sur la mer. Le bateau coula, mais Mordred fut le seul survivant.

    Elevé à la cour des Orcades par la reine Morgause, sa tante, Mordred développe une soif de pouvoir, une ambition dévorante qu’il hérite de sa mère adoptive. Personnage constamment négatif, Mordred est souvent l’instrument des basses oeuvres de sa tante Morgause.
    Il est le demi-frère également de Gauvain, Agravain, Gareth et Gaheris.

    Présenté à la cour d’Arthur par Morgause qui lui révèle alors ses origines, il devient pendant un temps chevalier d'Arthur à l’encontre duquel il développe une forte rancœur et participe à quelques joutes et tournois, qu'il perd la plupart du temps.

    Il se forge une réputation de chevalier fourbe et perfide, ne respectant pas les règles de courtoisie qui régissent les tournois, se faisant détester par les autres chevaliers.

    De plus, son succès auprès de toutes les femmes de la cour et du royaume, lui valent d'être jalousé par les autres chevaliers. Il est fort libertin, et ne se prive pas de courtiser toutes les dames, même celles déjà mariées.

    En fait, d'après la légende, il semble que Mordred fut l'un des plus beaux chevaliers à la cour. Son air ténébreux fit beaucoup d'envieux et fut aussi à l'origine de nombreuses tromperies conjugales.

    Il n'en reste pas moins que Mordred est le traître de la légende du Roi Arthur.

    Il tua Sir Lamorak traîtreusement, alors que celui-ci se préparait à partir pour la Quête du Graal. Il tuera plusieurs chevaliers de la table ronde, dont Agravain son demi-frère.

    Son combat suprême avec Arthur, sur la plaine de Salisbury, entraîne leur mort à tous deux et la fin de la Table ronde.

    Arthur confie le royaume à Mordred pendant qu'il part en Gaule guerroyer contre l'empereur romain Lucius.

    Mais en son absence, Mordred saisit l’occasion d’assouvir sa vengeance, usurpe la couronne, s’empare du pouvoir et emprisonne Guenièvre dans la Tour de Londres, dans l’espoir de l’épouser. 

    Averti de cette félonie, de retour sur l'île, le roi Arthur et ses chevaliers affrontent les troupes de Mordred dans la plaine de Salisbury.

    Mordred est tué tandis que le corps d'Arthur, mortellement blessé, est emmené sur l'île d'Avalon par Morgane.

     

     

    Le dernier affrontement d'Arthur et Mordred vu par Arthur Rackham (1917).

     

     

     

     

    Sources: http://expositions.bnf.fr/arthur/pedago/06.htm
    http://www.etudier.com/fiches-de-lecture/les-chevaliers-de-la-table-ronde/mordred/

     

     


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  • Les Tziganes-oiseaux

    Les Tziganes-oiseaux

     

    Autrefois nous étions des oiseaux

    Une légende raconte que les Tziganes avaient longtemps été des oiseaux.

    Un jour, en plein vol au-dessus des terres, ils virent un palais doré, rayonnant au soleil et descendirent le voir. Tout le monde sait que les tziganes sont attirés par ce qui brille!

    Les hôtes du palais, les dindes, les poules et les canards, alors éblouis par la beauté des tziganes-oiseaux se mirent à leur offrir des bijoux précieux et des friandises de toute sorte, les suppliant de rester dans leur pays.

    Les tziganes étaient à la fête! Riant, chantant, ils plongèrent dans des tas de bijoux en or et pierreries, il y en avait partout!

    Et bientôt tous les tziganes-oiseaux se trouvèrent couverts de chaînes en or, des pieds à la tête. Sauf un, un seul, qui avait alors résisté à la tentation en poussant tous les autres à continuer à voler, leur recommandant sagesse, méfiance et prudence. Lui seul n’avait pas touché à l’or. Hélas, nul ne l’entendit.

    Alors, désespéré il s’éleva dans les airs et se jeta du haut des cieux sur les pierres. C’est seulement à cet instant que les tziganes-oiseaux s’éveillèrent de leur léthargie hypnotique et battirent les ailes. Mais l’or les tirait vers le bas et ils ne pouvaient quitter le sol, trop lourds et dans l’incapacité de se libérer.

    Les dindes, les poules et les canards chantaient leur victoire. Désormais ces beaux oiseaux allaient à jamais rester dans leurs cages dorées, ils ne partiraient plus!

    Soudain, une petite plume rouge fit son entrée au palais en planant et glissant et se posa au pied des tziganes-oiseaux. C’était une plume magique envoyée par la déesse des tziganes qui n’acceptait pas qu’ils demeurent prisonniers bien qu’ils aient mérité une bonne leçon.

    Tout l’or tomba alors de leurs corps mais les ailes n’obéissaient plus. Ils n’arrivèrent plus à s’envoler.

    La petite plume rouge, tendrement ramassée par le vent, quitta le palais et s’en alla errer sur les routes poussiéreuses. Les Tziganes la suivirent et perdant leurs plumes petit à petit, se transformèrent ainsi en humains.

    Homme de corps, oiseaux dans l’âme, ayant désappris à voler à jamais.

     

    La route est faite pour aller puisqu'elle est plate.

    La roue est faite pour rouler puisqu'elle est ronde.

    Cours, marche ! Le nuage ne s'arrête que pour pleuvoir

    et le Rom ne se fixe que pour pleurer.

     

    Jean Richepin

     


     

     

    Source: http://tsiganes.roms.free.fr/poemes.html

     

     

     

     


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