• Le Gui

    La plante sacrée des druides


    Le gui, que les Grecs associaient à Hermès, dieu messager de l'Olympe et dieu de la santé, était aussi considéré comme une plante sacrée du temps des Gaulois.
    Les Germains et les peuples du Nord considèrent cette plante comme « magique » et sa consommation permettrait de communiquer avec les esprits des morts.

    C'était le gui cueilli sur le chêne — chose rare — qui était recherché. Le chêne était l'arbre du soleil qui symbolisait la force et la puissance. Le gui était l'arbuste de la lune.
    Pour les anciens, cette plante qui se développait en dehors des énergies terrestres et de l’intervention humaine n’était pas d ‘origine terrestre mais cosmique. Plante extra terrestre, plante de la lune ancienne, du temps où le monde était différent, un monde d’eau. Selon Rudolf Steiner, cette plante serait à mi-chemin entre le règne végétal et le règne animal.

    Si, de tout temps, le gui a bénéficié d'une "aura" mythique, c'est en raison de sa croissance et de son mode de vie particulier. En effet le gui n'est pas vraiment une plante adaptée à la vie sur terre, il ne peut s'implanter sur le sol. A la différence des autres végétaux, il ne suit ni le phototropisme, ni le géotropisme. Au contraire il forme des touffes arrondies et se crée presque un espace intérieur, qu'il pénètre de vie, ce qui est le propre de l'animal. Par ailleurs, les branches, même âgées de 20 ans, sont toujours vertes, ce qui les différencie des autres plantes. Sa graine est, aussi, particulière à tel point qu'on la nomme embryon, comme pour le règne animal. L'embryon reste toujours vivant dans son enveloppe de mucosité, il traverse l'intestin de l'oiseau, au lieu, comme les autres graines de végétaux, de reposer un certain temps dans la terre. A aucun moment de son cycle végétatif, le gui n'a de contact avec la terre.

    Le gui n’est pas un parasite comme on le croit, au contraire il effectue un échange avec l’arbre qui lui permet de se maintenir en bonne santé, nombre d’expériences l’ont prouvé.

    Un des plus célèbres mythes de la mythologie nordique implique le gui. D'après l'Edda de Snorri, le dieu Baldr, fils d'Odin, est rendu invincible par sa mère Frigg qui a fait jurer à toutes choses, plantes, pierres et êtres vivants, de ne pas faire du mal à son fils après qu‘elle ait fait un mauvais rêve. Cependant le dieu malin Loki lui fait avouer qu'elle n'a pas fait jurer à une pousse de gui, tellement elle lui paraissait inoffensive. Alors Loki, jaloux de la popularité de Baldr, taille le gui et incite traîtreusement le dieu Höd, frère aveugle de Baldr, de le lancer vers celui-ci, ce qui le tue tragiquement.
    Freyja, déesse de l’amour, implora les dieux de redonner vie à Baldr, promettant alors d’embrasser quiconque passerait sous le gui. Evidemment, Baldr ressuscita. De cette légende naquit la coutume du baiser sous le gui, dès lors symbole de l’amour et du pardon.
    Frigg enjoignit au gui de monter sur un arbre et de ne jamais en redescendre. 
    Voilà comment, selon la mythologie germanique, débute la carrière du gui, la seule plante sur terre qui n’a pas juré obéissance et fidélité aux dieux tout-puissants.

    Mais l’image la plus familière concernant le gui est celle qui provient de son utilisation rituelle dans le Le Guimonde celtique. Tout le monde a vu les différentes représentations du druide barbu en robe blanche sur un chêne en train de couper avec une faucille d’or une touffe de gui pour assurer  la fécondité des champs. Le gui retombait sur un drap immaculé afin que jamais il ne puisse toucher la terre, sous peine de perdre ses pouvoirs.
    Les gaulois qui, comme chacun sait, ne craignaient qu’une seule chose, c’est que le ciel leur tombe sur la tête, attribuaient donc à cette plante, outre ses vertus médicinales, des pouvoirs magiques.
    Les Druides croyaient que cette plante était semée sur le chêne par une main divine et voyaient dans l'union entre leur arbre sacré et ces rameaux toujours verts un symbole d'immortalité.
    En fait, la cérémonie de la cueillette du gui dans le monde celtique avait lieu le sixième jour de la lune du Nouvel An qui commençait le 1er Novembre. Or à cette époque où tout meurt, seul le gui reste vert sur les arbres avec des fruits pleins de suc dont se gorgent les grives tout en en dispersant les graines, ce qui assure ainsi sa multiplication.

     Arbre lié aux oracles, le chêne communiquait alors au gui le pouvoir de divination et sa consommation transmettait à l’homme « l’eau du chêne » sève miraculeuse entre toutes. En langue celte, son nom signifie « guérit tout »,  le gui passe pour guérir l’épilepsie, les ulcères, la stérilité féminine et celle des bêtes femelles grâce à la glu, son suc, qui a la consistance du sperme. Symbole de renouveau de la nature, le gui chassait les mauvais esprits, purifiait les âmes, neutralisait les poisons et assurait la fécondité des troupeaux.
    En Gallois, le gui est nommé oll-iach, c'est à dire "panacée".

    En procédant à la cueillette de la plante parasite, le vieux prêtre devait prononcer « O ghel an heu », qui signifiait « Que le blé germe ». C’est de cette formule magique, symbole de renaissance du soleil après le solstice d'hiver, que proviendrait l’expression traditionnelle « Au gui l’an neuf » prononcée le soir de la Saint-Sylvestre comme vœu de Nouvel An sous une boule de gui suspendue au plafond. La formule fut remplacée plus tard par « Bon an, mal an, Dieu soit céans » (soit dans la maison).
    Par ailleurs, lorsque des ennemis se rencontraient sous une branche de gui dans la forêt, ils devaient déposer les armes et observer une trêve jusqu'au lendemain.
    C'est de là que viendrait la coutume de suspendre une boule de gui et d'y échanger un baiser en signe d'amitié et de bienveillance.

    Ainsi, le baiser sous le gui porteur de bons auspices est probablement une tradition d'origine celte. Cette tradition païenne s’est perpétuée, même si l’Eglise tenta de substituer au gui le Houx dont les épines rappellent la couronne du Christ et les boules rouges, son sang.
    Même si sa signification païenne a été oubliée, la coutume d'échanger un baiser sous le gui est encore vivace en Europe et au Canada.
    Un baiser échangé par un couple d'amoureux est interprété comme une promesse de mariage, et comme un présage de bonheur et de longue vie.
    En France, cette coutume est plus particulièrement liée à la Saint sylvestre et au jour de l'An : la branche de gui, symbole de prospérité et de longue vie est un heureux présage pour franchir le seuil d’une nouvelle année.

    Récoltés en période de maturité, octobre-novembre, les fruits et les tiges fraîches du gui des pommiers et des poiriers sont encore utilisés comme remède contre l’hypertension. Les anthroposophes suisses utilisent le gui comme base d’un traitement contre le cancer connu sous le nom de «viscum-thérapie», d’après le nom latin de la plante, Viscum album.

    Et avec ce bouquet de gui, je vous souhaite de bien terminer 2015 pour une belle et heureuse année 2016.


    http://www.agrobiosciences.org/article.php3?id_article=1251#.UrRNEa_LTIU
    http://www.sylvie-tribut-astrologue.com/tag/utilisation-rituelle-du-gui-dans-le-monde-celtique/
    http://www.gralon.net/articles/commerce-et-societe/services/article-le-gui---symbole-et-traditions-2315.htm

     

     


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  • Ophélie est un des personnages de Hamlet, « revenge tragedy » de Shakespeare publiée vers 1601.
    Fille de Polonius et soeur de Laërte, elle va sombrer dans la folie lorsque Hamlet (son amant qui l’a délaissée) assassine son père. Sa mort est relatée par la reine dans la scène 7 de l’acte IV.
    Accident ou suicide, le mystère reste entier.
    Peinture de John Everett Millais. 

    Ophélie

     I

    Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles
    La blanche Ophélia flotte comme un grand lys,
    Flotte très lentement, couchée en ses longs voiles...
    - On entend dans les bois lointains des hallalis.

    Voici plus de mille ans que la triste Ophélie
    Passe, fantôme blanc, sur le long fleuve noir
    Voici plus de mille ans que sa douce folie
    Murmure sa romance à la brise du soir

    Le vent baise ses seins et déploie en corolle
    Ses grands voiles bercés mollement par les eaux ;
    Les saules frissonnants pleurent sur son épaule,
    Sur son grand front rêveur s'inclinent les roseaux.

    Les nénuphars froissés soupirent autour d'elle ;
    Elle éveille parfois, dans un aune qui dort,
    Quelque nid, d'où s'échappe un petit frisson d'aile :
    - Un chant mystérieux tombe des astres d'or

    II

    O pâle Ophélia ! belle comme la neige !
    Oui tu mourus, enfant, par un fleuve emporté !
    C'est que les vents tombant des grand monts de Norvège
    T'avaient parlé tout bas de l'âpre liberté ;

    C'est qu'un souffle, tordant ta grande chevelure,
    À ton esprit rêveur portait d'étranges bruits,
    Que ton cœur écoutait le chant de la Nature
    Dans les plaintes de l'arbre et les soupirs des nuits ;

    C'est que la voix des mers folles, immense râle,
    Brisait ton sein d'enfant, trop humain et trop doux ;
    C'est qu'un matin d'avril, un beau cavalier pâle,
    Un pauvre fou, s'assit muet à tes genoux !

    Ciel ! Amour ! Liberté ! Quel rêve, ô pauvre Folle !
    Tu te fondais à lui comme une neige au feu :
    Tes grandes visions étranglaient ta parole
    - Et l'Infini terrible effara ton œil bleu !

    III

    - Et le Poète dit qu'aux rayons des étoiles
    Tu viens chercher, la nuit, les fleurs que tu cueillis ;
    Et qu'il a vu sur l'eau, couchée en ses longs voiles,
    La blanche Ophélia flotter, comme un grand lys.

     

    Arthur Rimbaud


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  • L'Arbre de Noël

    L'Arbre de Noël

     


    Légende de l'arbre de Noël :

     Il était un fois, en Allemagne, il y a très longtemps, un bûcheron. En rentrant chez lui, par une nuit d'hiver claire mais glaciale, l'homme fut ébahi par le merveilleux spectacle des étoiles qui brillaient à travers les branches d'un sapin recouvert de neige et de glace.

     Pour expliquer à sa femme la beauté de ce qu'il venait de voir, le bûcheron coupa un petit sapin, l'apporta chez lui, et le couvrit de petites bougies allumées et de rubans.

     Les petites bougies ressemblaient aux étoiles qu'il avait vues briller, et les rubans, à la neige et aux glaçons qui pendaient des branches.

     Des gens virent l'arbre et s'en émerveillèrent tant, surtout les enfants, que bientôt chaque maison eut son arbre de Noël.


    Légende des guirlandes du sapin de Noël :

     La légende raconte qu'il y a très longtemps en Allemagne, une maman s'affairait à préparer les décorations de Noël; l'arbre était dressé, la maison nettoyée et les araignées chassées. Le soir, le calme et la sérénité revenus, les araignées revinrent et découvrirent le sapin, elles entreprirent aussitôt l'assaut de l'arbre, le recouvrant de leurs toiles grises et poussiéreuses.

     Lors de l'arrivée du Père Noël pour la distribution des cadeaux, il fut ravi de découvrir les araignées heureuses et satisfaites de leur travail de décoration du sapin, mais il ne put s'empêcher de penser à la tristesse de la mère qui allait retrouver son arbre décoré de toiles.

    C'est pourquoi, pour satisfaire tout le monde le Père Noël transforma la décoration de fils grisâtres en fils d'or et d'argent. L'arbre de Noël se mit alors à scintiller et à briller de tous ses feux !

     C'est pour cette raison que depuis, les décorations de nos sapins de Noël sont constituées de belles et brillantes guirlandes.

     C'est aussi pour cette raison, que la légende dit qu'il faudrait toujours glisser, au milieu des branches de nos arbres de noël, de gentilles petites araignées.

    L'Arbre de Noël

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    Histoire et origine de L'Arbre de Noël

    Le 25 décembre est une fête qui regroupe de nombreuses croyances très anciennes
    avant de devenir une des dates les plus importantes du calendrier chrétien.

    Entre 2000 et 1200 avant JC, on parlait déjà d'un arbre (L'épicéa, arbre de l'enfantement), le jour du 24 décembre, puisqu'on considérait ce jour comme la renaissance du soleil.  Les celtes avaient adopté un calendrier basé sur les cycles lunaires. A chaque mois lunaire était associé un arbre, l'épicéa fut celui du 24 décembre. Pour le rite païen du solstice d'hiver, un arbre symbole de vie était décoré avec des fruits, des fleurs et du blé.

    En 354, l'Eglise institue la célébration de la naissance du Christ, le 25 décembre, pour rivaliser avec cette fête païenne. Initialement la célébration de Noël se résumait à la messe de la nativité.
    On raconte qu'un moine évangélisateur Allemand de la fin du VIIe siècle, Saint Boniface (né en 680), voulait convaincre les druides germains, des environs de Geismar, que le chêne n'était pas un arbre sacré. Il en fit donc abattre un. "En tombant, l'arbre écrasa tout ce qui se trouvait sur son passage à l'exception d'un jeune sapin".
     A partir de là, la légende fait son œuvre. Elle raconte que Saint Boniface a qualifié ce pur hasard de miracle, et déclaré dans sa même prédication : "Désormais, nous appellerons cet arbre, l'arbre de l'Enfant Jésus." Depuis, on plante en Allemagne de jeunes sapins pour célébrer la naissance du Christ.

    Au XIème siècle, l'arbre de noël, garni de pommes rouges, symbolisait l'arbre du paradis. C'est au XIIème siècle que la tradition du sapin est apparue en Europe, plus précisément en Alsace.
    Le premier arbre de Noël serait apparu en Alsace en 1521. Il fut ensuite introduit en France par la princesse Hélène de Mecklembourg qui l'apporta à Paris en 1837, après son mariage avec le duc d'Orléans.
    Au XIVème siècle, les décorations étaient composées de pommes, de confiseries et de petits gâteaux. A cette même époque, l'étoile au sommet de l'arbre, symbole de l'étoile de Bethleem commença à se répandre. Ce sont les protestants en 1560 qui développèrent la tradition du sapin de noël pour se démarquer des catholiques.

     Au XVIIème et XVIIIème siècle apparaissent les premiers sapins illuminés. On utilisait des coquilles de noix remplies d'huile à la surface desquelles des mèches flottaient ou des chandelles souples nouées autour des branches.
     C'est en 1738 que Marie Leszczynska, épouse de Louis XV, roi de France, aurait installé un sapin de noël dans le château de Versailles.
    On trouva par la suite de plus en plus d'arbres de Noël particulièrement en Alsace-Lorraine, où existait déjà la tradition du sapin.

     En 1837, la duchesse d'Orléans Hélène de Mecklembourg, d'origine Allemande, fit décorer un sapin aux Tuileries. En 1841, le prince Albert (originaire d'Allemagne), époux de la reine Victoria, fit dresser un arbre de Noël au château de Windsor, en Angleterre. De la cour, la mode du sapin de Noël se répandit rapidement chez la bourgeoisie et se propagea ensuite chez les gens du peuple. À l'époque victorienne, un beau sapin de Noël devait avoir six hauteurs de branches et être posé sur une table recouverte d'une nappe de damas blanc. On le parait de guirlandes, de bonbonnières et de fleurs en papier.

     Cette tradition se généralisa après la guerre de 1870 dans tout le pays grâce aux immigrés d'Alsace-Lorraine qui firent largement connaître la tradition de l' arbre de Noël aux Français.
     C'est à cette période que le pays entier adopta cette tradition.
    Depuis la tradition perdure au grand bonheur des petits et des grands.

    Mais le sapin n'est pas le seul à avoir la chance d'être paré de mille feux : la maison toute entière est aussi à la fête.
    Parmi les nombreuses décorations de Noël qui embellissent nos maisons, certaines trouvent leurs origines au début de la Chrétienté : le cierge ou les chandelles. Depuis le début du Christianisme, on allume la veille de Noël un grand cierge symbolisant le Christ, lumière du monde; ce cierge brûle toute la nuit de la Nativité. Cette tradition perdure dans plusieurs pays d'Europe comme la France, l'Angleterre, l'Irlande ou encore le Danemark.

    Cette habitude de décorer nos maisons remonte à la seconde moitié du XIXème siècle. En 1860 les marchands de Montréal offraient des feuilles de houx et des boules de gui à leurs plus importants clients. On réalisait aussi des guirlandes de fleurs entrelacées que l'on suspendait un peu partout dans la maison et on décorait les tables de corbeilles de fleurs séchées, en cire ou en papiers.
    La maison se décorait également de branches de sapins et les fenêtres s'illuminaient de décorations d'étoiles ou de petits personnages.

    Comme les pommes de pins ou les noix, le houx fait partie des plantes symboliques de la décoration de Noël :
    Une légende raconte que la Sainte Famille fut contrainte de fuir l'Egypte afin d'échapper à la colère d'Hérode qui voulait assassiner Jésus. On raconte que lorsque les soldats d'Hérode furent sur le point de les trouver, le houx a étendu ses branches pour dissimuler les parents et l'enfant Jésus. En guise de reconnaissance, Marie bénit le houx en annonçant qu'il resterait éternellement vert, symbole d'immortalité.

    La bûche de Noël, c'est toute une histoire ! Quelques jours avant Noël, après avoir sélectionné une souche d'arbre fruitier encore verte pour qu'elle dure le plus longtemps possible, le maître de maison, suivi par tous, portait cérémonieusement cette souche dans l'âtre de le cheminé. Elle était ensuite surveillée, arrosée de vin cuit, car plus elle durait plus les bienfaits étaient durables.
    En effet les cendres de la souche étaient conservées dans les maisons car elles protégeaient la maison de la foudre et répandu dans les champs pour améliorer les récoltes.

    Et d’où vient le mot Noël?
    De deux mots gaulois: Noio (nouveau) hel (soleil), le solstice d’hiver, le retour de la lumière.


    http://www.contemania.com/divers/sapin.htm
    http://www.noel-vert.com/legende-de-noel.php

     L'Arbre de Noël

    Cadeau de Neige 


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  • Finegas et le Saumon

    Finegas et le saumon

    Dans la mythologie celtique irlandaise, le Saumon de la sagesse, plus souvent appelé Saumon du savoir ou de la connaissance, est à l'origine un saumon ordinaire, qui mange neuf glands tombés de l'Arbre du Savoir dans le fleuve Boyne. Ce faisant, le saumon devient énorme et acquiert tout le savoir du monde.

    Le saumon de la connaissance était un poisson magique. La première personne à le déguster deviendrait la personne la plus sage en Irlande. Mais il fallait à tout prix éviter de le regarder dans les yeux, sous peine de tomber immédiatement en léthargie. Bien des gens s’étaient essayés à l’attraper, mais sans résultat, il était bien trop malin.

    Le jeune Fionn Mac Cumhaill devait se préparer à diriger la Fianna (la Garde protégeant le Haut-Roi d’Irlande à Tara). Il n’y avait pas d’école en ce temps là, les jeunes guerriers étaient éduqués par des hommes sages qui acceptaient de les instruire, chacun dans la science dont il avait la maîtrise.

    Il apprit ainsi la magie auprès de Bodball et l’escrime auprès de Luacha, deux druidesses du comté de Meath (juste au nord de Dublin, là où se situe Tara) avec lesquelles il vécut quelques années.
    Au bout de ce temps, n’ayant plus rien à lui apprendre, les druidesses consultèrent un de leurs sages voisins nommé Finegas, qui accepta d’enseigner à Fionn les arts et les sciences.

    Finegas était un vieux poète, l’un des hommes les plus sages d’Irlande et vivait près de la rivière Boyne. Finegas aimait lire des livres et écrire des poèmes, mais il songeait tout le temps à attraper le saumon de la connaissance et ne quittait guère la rivière des yeux. Il ne songeait qu’à l’attraper, c’était son seul but, au point de négliger le quotidien, comme changer de vêtements ou même se nourrir, sauf quand quelques glands tombaient de l’arbre magique tout près de lui. Ces fruits lui donnaient une source puissante d’inspiration, mais qui ne donnaient pas satisfaction à Finegas qui voulait obtenir la connaissance ultime que lui procurerait la dégustation du Saumon Magique. Il refusa tout d’abord la requête des deux femmes, mais il finit par admettre que pour un homme vieillissant, l’assistance d’un jeune homme fort serait bien utile, et il se laissa convaincre.

    Alors que Fionn cuisinait, réparait la toiture de la maison et autres choses laissées à l’abandon, cousait vêtements et chaussures, le vieil homme passait de plus en plus de temps à essayer de pêcher le poisson. De nombreuses fois, Finegas tenta la pêche, mais le saumon ne se montrait pas.
    Quand il était fatigué de pêcher en vain, le vieil homme regardait la Boyne couler devant sa maison. Fionn le vit souvent allongé sur la rive, les yeux au ras de l’eau. Le jeune apprenti ne savait pas que son tuteur cherchait sans relâche le Saumon de la Connaissance, Finegas ne lui en avait pas parlé, il ne voulait pas qu’il le pêche à sa place car Fionn était un bon pêcheur et lui cuisinait régulièrement de bon repas de poissons.

    Le temps passa et Finegas enseigna à son élève la peinture, la musique, et quelques autres sciences plus intellectuelles. Fionn intégra toutes ces connaissances, mais jamais Finegas ne lui dit comment il pourrait devenir l’homme le plus savant du monde.
    Quand un jour Finegas vit soudain un énorme poisson dans le courant de la rivière, il reconnut aussitôt le Saumon de la Connaissance. Aucun autre poisson ne pouvait lui être comparé, d’une grosseur phénoménale et dont le dos doré brillait dans la lumière de l’onde.

    Il se précipita pour prendre un filet assez fort qu‘il gardait pour cet usage. Fionn tournait le dos à la rivière, de sorte qu’il ne voyait pas le saumon. Finegas faisait très attention à ne pas le regarder dans les yeux, car il connaissait l’avertissement. Il essaya d’attraper le poisson dans son filet, mais il n’y arrivait pas et brusquement le poisson fit un bon en l’air dans sa direction. Le vieux poète fut pris par surprise et ne put éviter son regard, il s’endormit d’un coup.
    Fionn qui l’avait entendu tomber et le vit inanimé se précipita pour le secourir. Lorsque Finegas se réveilla, il demanda à Fionn d’aller lui chercher un chiffon. Finegas s’en fit un bandeau avec lequel il se couvrit les yeux et jeta à nouveau son filet dans la rivière. Pendant des heures et des heures, il essaya d’attraper le poisson.

    Finegas et le SaumonLa nuit tombait. Au bord du désespoir, le vieux poète fit une dernière tentative. Ce fut la bonne, le saumon se prit dans le filet. L’énorme poisson se débattait en tous sens, mais ne pouvait se délivrer.
    Finegas, fatigué après tant d’efforts, demanda à Fionn de faire cuire le poisson, tout en lui recommandant de ne pas en manger, même pas une bouchée.
    Bien qu’il ne comprît pas, Fionn lui en fit la promesse, il ne mangerait pas de saumon. Il alluma un feu et quand celui-ci fut prêt, il y plaça le poisson dans son chaudron. Peu de temps après, une goutte d’huile brûlante gicla sur son pouce et machinalement Fionn le mit à la bouche pour calmer la douleur.
    Inconscient des conséquences de cet acte, il prépara une grande assiette, y déposa un délicieux steak rose et le servit à Finegas.

    Le poète remarqua qu’il y avait quelque chose de différent chez le jeune guerrier. Ses joues étaient rouges et ses yeux beaucoup plus lumineux.
    Le vieil homme regarda son élève dans les yeux. Personne ne sait ce qu’il y vit, mais il déclara d’une voix douce et triste : 
    « Tes yeux brillent d’interrogations et regardent bien au delà de moi. Tu as goûté le saumon. »
    Fionn lui dit la vérité. « Je n’ai pas mangé un seul morceau de ce poisson. »
    Le vieux poète n’était toujours pas satisfait. « L’as-tu seulement goûté alors? »
    Puis Fionn se souvint qu’il s’était brûlé le pouce et l’avait mis dans sa bouche. Il le dit à Finegas, lequel sut alors qu’il avait reçu la sagesse du saumon de la connaissance et l‘expliqua à Fionn.
    « Je ne me sens pourtant pas différent » continua Fionn.
    « Quel doigt t’es-tu brulé ? » demanda Finegas.
    « Mon pouce » répondit Fionn en le lui montrant.
    « Met le dans ta bouche » lui ordonna t-il.
    Fionn regarda son pouce puis, doucement, il le mit dans sa bouche. A la seconde même il sentit toute la connaissance du monde l’envahir. Il n’avait désormais qu’a penser à une question pour avoir immédiatement la réponse.

    Finalement ils mangèrent le reste du saumon ensemble mais Finegas n’avait plus d’appétit car il savait qu’il n’aurait plus jamais accès à cette connaissance qu’il avait attendu toute sa vie. Non, au lieu de cela elle avait été transférée à un jeune garçon.

    « Tu n’as plus besoin d’être mon élève. Je n’ai plus rien à t’apprendre. Tu es désormais l’homme le plus sage au monde, donc va-t-en. » lui dit-il. 
    Fionn s’en alla le coeur lourd et Finegas retourna à sa routine, triste d’avoir échoué dans sa seule ambition.

    Au début, il fut très triste. Il savait qu’il ne serait jamais l’homme le plus sage d’Irlande. Mais il était heureux que ce soit Fionn qui ait le don. Car ainsi, Finegas savait que Fionn deviendrait le plus grand guerrier que les Fianna n’ait jamais connu…

    Ces connaissances et cette sagesse exceptionnelles ont permis à Fionn de devenir le chef des Fianna, le mythique groupe de guerriers défenseurs du roi d'Irlande. Fionn pouvait en effet accéder au savoir du saumon en suçant son pouce.

     

    Finegas et le Saumon

     

     

     

     

     Sources! https://irishmentvotre.wordpress.com/category/legendes-irlandaises-contes-celtiques/ 
    http://uklegacies.blogspot.fr/2011/05/conte-le-saumon-de-la-connaissance.html

     

     


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  • YULE  dans le calendrier Celtique
    Le 21 décembre :  Solstice d'hiver

    Yule (prononcé 'youle') célébre la renaissance du soleil, le retour de la lumière.

     

    La fête de Yule, autour du 21 décembre correspond au Solstice d'Hiver. La nuit est alors la plus longue de l'année. Yule constitue un vestige des rituels primitifs célébrés pour hâter la fin de l'hiver et la fécondité du printemps.
    De nos jours, cette célébration nous rappelle que la mort apporte finalement une renaissance.

    De toutes les fêtes des Anciens, Yule est de loin celle qui a le mieux traversé les siècles. La société moderne a apprivoisé les symboles, mais la force de ce sabbat reste entière. En cette nuit du Solstice d’Hiver, la nuit la plus longue, la Déesse donne à nouveau naissance au soleil, en recommençant le cycle annuel, et en apportant une nouvelle lumière et un nouvel espoir au monde. Lors de la nuit la plus longue de l’hiver, jaillit l’étincelle de l’espoir, le Feu Sacré, la Lumière du Monde.
    Dès lors les jours seront plus longs.

    Yule marque le jour le plus court et, comme les jours les plus difficiles de l'hiver ne viennent qu'ensuite, il est plus justement désigné par le terme "milieu de l'année".
    John Donne, poète du XVI' siècle, avait appelée ce moment "le minuit de l'année", quand "la sève du monde entier sombre".

    Dans les rituels marquant Yule, on cherche le Soleil invisible, l'étincelle vitale intérieure qui, rechargée en énergie, entretiendra l'esprit et l'énergie physique durant l'hiver. Les bougies allumées pour ranimer le feu du Soleil symbolisent aussi le désir de rallumer l'astre intérieur.

    Yule véhicule un paradoxe - de même que le solstice d'hiver commémore la disparition annuelle des pouvoirs du Soleil, il témoigne aussi de sa renaissance, raison pour laquelle cette fête est appelée par ailleurs "retour du Soleil".
    Les ténèbres sont toujours suivies par la lumière, la mort est toujours suivie d’une renaissance. Le Solstice d’Hiver est le moment où s’opère le changement. C’est le moment où nous recommençons à regarder en avant, plutôt qu’en arrière. La leçon est dans l’attente, dans la confiance en ce grand Mystère qui nous ramène au cycle de la renaissance tandis que la Roue tourne.

    Dans les temps les plus reculés, les adorateurs du soleil allumaient de gigantesques brasiers pour aider et assurer la renaissance du soleil. Un monde d'obscurité où rien ne pousserait était leur plus grande peur.
    Plus tard, on a adjoint à cette tradition la naissance de différents dieux et, avec le temps, les brasiers extérieurs ont fait place à la coutume d'allumer une bûche de chêne dans l'âtre, puis des bougies.

    Le solstice d'hiver est considéré depuis longtemps comme une période de naissances divines. On parle souvent de vierge pure dans le christianisme qui aurait donné naissance au Christ. Rien de bien nouveau, Krishna, Bouddha, Zoroastre seraient aussi nés d'une femme vierge.
    La Déesse qui donne naissance au soleil, aux dieux etc... montre par là sa pureté sans faille, n'importe quelle femme ne pourrait pas enfanter un Dieu. Il s'agit plus d'une virginité de l'âme (la Déesse incarnant le grand Tout), on célèbre donc la pureté originelle de la Déesse à Yule.
    Ce jour deviendra (à compter du IVe siècle après JC) le Noël chrétien fixé au 25 décembre par le pape Télesophe (date de la naissance du dieu Mithra). C'est une fête joyeuse riche en décoration.
    D'ailleurs, la plupart des symboles associés à Noël sont païens plutôt que chrétiens : la bûche, le houx et le gui, le sapin, la décoration lumineuse des rues, les rennes dans le ciel... rappel du dieu cornu.

    Les Druides, les sorcières et les prêtresses célèbrent souvent Yule juste avant l'aube et ce jusqu'au lever du soleil. Par conséquent, il est d'usage, d'allumer des chandelles ou de faire des feux pour accueillir le retour de la lumière solaire.

    Dans presque toutes les cultures et religions, le solstice d'hiver marque l'ouverture d'une période de festivités plus ou moins longue. C'est compréhensible lorsqu'on considère que nos ancêtres vivaient selon le rythme des saisons et la durée du cycle du jour. Pour eux, c'était là l'élément essentiel qui guidait leur vie. De prime abord, donc, l'arrivée du solstice indiquait la naissance d'un nouveau cycle solaire, des jours plus longs et l'arrivée des beaux jours. C'était là une occasion de réjouissances. Il faut aussi souligner que c'est une période de l'année où personne ne travaillait aux champs et où les travaux de la ferme étaient réduits à leur minimum.

    À une époque sombre, quand la terre semble aride et délaissée, on apporte dans la maison des plantes toujours vertes - houx pour la protection, lierre pour la promesse fidèle que porte la vie, gui pour la fertilité. Aux premiers jours de l'hiver, ces plantes rappellent que la Terre redeviendra verte.

    La fête allège le cœur et fait partager l'amitié pour que l'individu se réchauffe de l'intérieur. L'importance de la compagnie humaine à Yule est mise en évidence par le nombre de personnes allant visiter les sites sacrés pour assister au lever ou au coucher du Soleil. Bien que la surface de la Terre soit dénudée de la majeure partie de sa verdure lors de la saison obscure, les graines dorment dans le sol, prêtes à germer.

    Yule


    Le vieux roi Houx, symbole de l’hiver qui doit mourir, passait le pouvoir au jeune roi Chêne, symbole de la nouvelle année annonçant une nouvelle vie et le retour du printemps.
    C'est de ce conflit qu'est issue la tradition de faire brûler dans la cheminée une bûche que l'on conservait toute l'année. Elle représentait le vieux roi qui était brûlé et dont le sacrifice donnait lumière et chaleur.
    C'est la bonne période pour méditer et se remettre en question. Tandis que la bûche flambe, on visualise le soleil brillant à travers le feu et on pense à des jours plus chauds. Souvent, on garde une partie de cette bûche qui servira à allumer la bûche de l'année suivante, on garde ce morceau toute l'année pour protéger la maisonnée.

    Une des façons de célébrer Yule consiste à décorer un arbre selon vos goûts et fantaisies, mais toujours en gardant une place importante aux reproductions de lunes et d'étoiles, telle que le faisaient les prêtresses d'autrefois.
    Jadis, on préférait les décorations "naturelles": pommes, oranges, citrons, noix et petits biscuits suspendus au sapin, guirlandes de boutons de roses séchés ou bâtons de cannelle.
    La décoration du sapin, les couronnes de houx, et l'échange de cadeaux sont aussi des traditions païennes. On a le choix entre un sapin en pot que l'on peut replanter ensuite, ou un sapin artificiel. Evitons le massacre des sapins coupés!
    Une des plantes associées à Yule est la plante sacrée des druides, le Gui.

     

    http://www.blogg.org/blog-51512-date-2008-06-03-billet-celebrations_et_¨propositions_d_activites_pour_yule-817512.html
    http://lesanctuairedemeikia.e-monsite.com/pages/celebration-de-sabbat/la-fete-du-yule-le-solstice-d-hiver.html

     

     


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