• Le voyage de Bran

    Le voyage de Bran


    Bran, fils de Fébal Mac Febail, (son nom signifie « corbeau »), est le héros le plus célèbre des mythes de navigation irlandais. Les voyages sur les mers fascinaient les conteurs irlandais, qui relataient d'étranges aventures dans des îles lointaines, celles notamment de l'autre monde où vivaient les dieux et les déesses et où les âmes venaient se reposer quelque temps avant de renaître à la vie.

    Alors qu’il se repose à l’extérieur de son château, il entend un chant étrange, dont la voix lui vante les délices d'Emain Ablach, la Terre des Pommiers, une île au milieu de l’océan. Bien qu’il soit entouré d’une nombreuse compagnie, il est le seul à entendre les vers de la messagère de l’Autre Monde.
    Cette musique si douce l'endormit. Quand il se réveilla, il remarqua près de lui une branche d'argent sur laquelle scintillaient des fleurs blanches. Il l'emporta au palais où était donnée une réception.

    Bran montra le rameau magique à ses frères et fut surpris de voir apparaître une femme dont les vêtements révélaient une origine étrangère. Elle se mit à chanter un long poème qui leur parlait de merveilles à découvrir en des contrées situées par-delà les mers, les îles de l'autre monde. Chacune d'entre elles était plus grande que l'Irlande et peuplée de belles femmes qui ignoraient tout de la tristesse, de la maladie et de la mort. Le bonheur, leur chanta-t-elle encore, était le lot de tous les êtres vivant dans ces contrées merveilleuses.
    Puis elle disparut en emportant la branche d'argent qui avait sauté toute seule des mains de Bran dans les siennes. Et nul ne sut où elle était partie.

    Bran avait été conquis et il répondit à l'appel de la femme mystérieuse. Dès le lendemain, il partit sur la mer avec un équipage de 3 bordées de 9 hommes. Ils rencontrèrent d'abord le dieu marin Manannan Mac Lir qui conduisait son char à travers les flots. Les héros irlandais entendirent le dieu de la mer leur faire à nouveau le récit des merveilles qui les attendaient. Les flots ressemblaient déjà à une plaine couverte de fleurs, parsemée d'arbustes fleuris et d'arbres couverts de fruits.

    Ce même jour, le bateau de Bran parvint à l'île de Gaieté ou les hommes de l'équipage eurent du mal à rester debout tant ils riaient. La première île qu’ils abordèrent était occupée par des gens qui ne faisaient que rire, et ne leur prêtèrent aucune attention ; un des marins débarqua, il fut aussitôt prit d’un rire frénétique, et refusa de remonter à bord.
    Ils étaient 28 au départ, (3X9) + Bran, ils ne sont plus que 27. Neuf est le chiffre magique des femmes des îles de l’autre monde.

    Le voyage de Bran

    Ils arrivèrent enfin sur l'Île des Femmes, Tir na m-Bân. La Reine les accueillit en disant : "Viens dans mon pays, Bran fils de Febal ; ton arrivée est la bienvenue." Bran hésita à descendre à terre et c'est alors que la Reine lui lança une pelote de fil droit. La pelote s'attacha à la paume de Bran. La Reine tira sur le fil magique et hâla le bateau jusqu'au quai. Tous débarquèrent et les navigateurs furent reçus au palais où ils trouvèrent des lits moelleux et des plats délicieux préparés à leur intention. Puis Bran fut convié à partager la couche de la Reine et les navigateurs les couches des plus belles filles du pays...
    Les mets étaient les plus raffinés. Le temps qui s'écoulait dans les plaisirs était court.
    Leur séjour dans cette île dura un an, c'est du moins ce qu'ils pensèrent car en réalité bien des années s'écoulèrent.

     

    Mais la nostalgie de l’Irlande commença à se répandre chez les hommes. Quand l'un d‘entre eux, Nechtân fils de Collbran, éprouvant le mal du pays, persuada Bran de rentrer chez eux , la reine les avertit de ne pas mettre pied à terre lorsqu'ils arriveraient en Irlande.

    En s'embarquant les membres de l'équipage avaient le sentiment de n'avoir passé dans l'Île des Femmes qu'une petite année à peine. Quand ils touchèrent terre, les gens d'Irlande leur demandèrent qui ils étaient !
    - Je suis Bran, fils de Febal
    - Bran ? Nous ne connaissons pas de Bran lui fut-il répondu. C'est dans nos très anciennes annales qu'il est question de la navigation d'un certain Bran...
    Bran vit que personne ne le reconnaissait et que l'on se souvenait vaguement de lui comme d'un personnage légendaire qui avait entrepris jadis un voyage pour l'autre monde. Il allait repartir quand, ne pouvant contenir son impatience et oubliant les recommandations de la Reine, Nechtân sauta du bateau. Mais à peine eut-il touché le sol qu'il tomba en cendres, comme s‘il était mort depuis plusieurs siècles.

    Ensuite Bran raconta à l'assemblée ses aventures depuis le commencement jusqu'à ce moment-là et il écrivit ces quatrains en ogham.
    Il leur dit adieu, reprit la direction du large et nul ne sait ce qu’il est devenu.

    Le temps du Sidh n'est pas le temps des vivants.

     

     

    Le voyage de Bran


    Sources: Wiccapédia - La navigation de Bran sur:
    http://encyclopedie.arbre-celtique.com/navigation-de-bran-fils-de-febal-450.htm

     

     

     

     


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  • Lithographie de Janick Léderlé

     

    La fileuse aveugle


    Légende transmise par Loup Zen que je remercie.
    Je la lui renvoie avec une amulette, un fer à cheval et un trèfle à 4 feuilles, il sait pourquoi.


    Kesaj est une fée d’un conte tzigane, qui dit que pour recevoir de l’amour il faut d’abord savoir en donner.

                              Il y avait une fois, il y a de cela bien longtemps, une famille tsigane, le père, la mère et la fille. La fille s´appelait Daria. Daria était une joyeuse jeune fille, curieuse de tout et qui ne se souciait de rien. Le père et la mère lui disaient de temps en temps de prendre soin de ceci, de cela, parce qu´ils avaient peur pour elle.

                            Un jour, Daria a demandé ce qu´il lui arriverait si elle regardait la foudre. Le père l´a tout de suite prévenue. Il ne faut jamais regarder une foudre, car la lumière de la foudre est si forte que son éclat peut rendre aveugle. Ce qui ne devait pas arriver arriva! Daria n´a pas obéi et elle n´a pas suivi les recommandations de son père. Elle a  fixé de ses yeux l´éclair de la foudre... et... à  l´instant-même, elle est devenue aveugle.

    Qu´il y en a eu des pleurs et des regrets! Mais il n´y avait rien à  faire, rien ne pouvait l´aider. Daria désespérait et désespérait ses parents. Elle est devenue une fille enfermée dans son malheur, méchante, pleine de rancoeur, au coeur meurtri. Toute sa joie de vivre avait disparu.
    Le père, désespéré, ne sachant quoi faire, alla demander de l´aide à la fée.

    « Kesaj, toi, la bonne fée tsigane, notre chère fée, dis-moi, que devons-nous faire, comment pouvons-nous l´aider? »
    « Construis-lui un métier à tisser et apprends lui à faire des lacets, tisser des fils et des rubans pour les cheveux. Il faut que votre fille apprenne à être utile. Il faut qu´elle apprenne à travailler. Le travail anoblit le coeur de l´homme, parce qu´il devient ainsi créatif et il en reçoit une contre-partie sous la forme d´une rémunération. Et surtout la plus belle récompense est de rendre heureux les autres grâce à son travail.

    Alors le père a suivi le sage conseil, il a construit un métier à tisser et il a  bien appris à  Daria comment l‘utiliser. D´une fille aveugle, triste, toujours maussade, elle est devenue de nouveau une joyeuse jeune fille, qui savait si bien tisser que tous ceux du camp et aussi des autres campements venaient la voir, car sa réputation s´était répandue au loin.
    Elle tissait des écharpes, des vêtements, des bonnets, des bandeaux, des tapis… elle n’arrêtait pas.

    « Aveugle disaient-ils, et elle arrive quand-même à tisser de si beaux fils avec des couleurs magnifiquement bien assorties. Mais comment fait-elle?»
    Certaines filles étaient jalouses d´elle lorsqu´elle leur disait qu´elle n´avait pas besoin de se soucier de voir des couleurs, car elle les reconnaissait du bout des doigts sur son métier. Et elle était heureuse, de bonne humeur et joyeuse, comme avant lorsqu´elle dansait sans souci dans les près avec ses amies. Mais maintenant elle travaillait, et elle chantait pour exprimer la joie de pouvoir travailler. Elle recevait pour cela une récompense et elle pouvait ainsi aider ses parents.

    Un jour une femme est arrivée dans leur maison avec une énorme pelote de laine, et elle a dit:
    « J´ai entendu parler de toi, chère Daria. Et j´ai vu les rubans que tu as fait pour les cheveux des jeunes filles, mais aussi les bandeaux que tu as tissés pour les hommes qui travaillent aux champs. Beau, très beau travail. C'est pourquoi je suis venue, pour que tu me tisses, à moi-aussi, un ruban. »
    « Bien, je tisserai, je le ferai pour vous avec plaisir, a répondu Daria. Mais vous avez trop de laine pour un seul ruban. »
    « Je sais! Ce ruban doit être long. Très long. File toute la laine, tant qu´il y en aura. Dans sept jours je viendrai chercher le ruban. »
     
    Après sept jours est venu un jeune homme chez Daria lui disant que c´est sa Maîtresse qui l´envoyait. Il a pris le ruban et a dit à Daria qu´elle devait venir elle-même chercher sa récompense.
    « Mais comment veux-tu que je vienne? Je ne vois rien. Je suis aveugle » a répondu Daria.
    « Celui qui fait de si belles choses, n´est pas aveugle.  A répondu le jeune homme. Mais, si tu ne l´as pas encore compris, voici le bout du ruban. Lorsque l´horloge sonnera les douze coups, commence à enrouler le ruban et il te conduira sans crainte jusqu´ à ma Maîtresse! »
    Et Daria fit ce qu‘il lui dit. Elle a  enroulé le fil qu´elle a elle-même tissé, et le fil la conduite sans crainte jusqu´ à un magnifique palais, et là, sur le trône était assise la Bonne Fée rom Kesaj.

    « Soit la bienvenue, Daria. Je t´attendais. Je suis la fée Kesaj. J´ai beaucoup de trésors. Tu peux choisir ce que tu veux. De l´or, des bijoux, des chevaux magnifiques, des carrosses dorés. Tout ce que tu veux. »
    « Je n´ai besoin ni de l´or, ni des bijoux, ni des chevaux pas plus que des carrosses. Je suis heureuse lorsque je rends les autres heureux, et ça me fait le plus grand plaisir. Ni l´or, ni les diamants, ni les chevaux et les carrosses ne peuvent donner ce bonheur à mon coeur. Si tu le peux, aide-moi à retrouver la vue, pour que je puisse encore mieux aider tous ceux qui en ont besoin. »

      « Tu as rempli parfaitement ton devoir, Daria. D´une fille sans soucis, qui ne s´intéressait à rien, tu es devenue une sage et belle jeune femme pleine de noblesse, qui ressent et voit avec son coeur. Parce que tu as appris à travailler, tu es devenue une femme responsable et courageuse, qui mérite de retrouver sa vue. Que ton désir soit exaucé. A partir de maintenant tu vas de nouveau voir aussi avec tes yeux, et non seulement avec ton coeur. Alors va, va ma chère Daria, et fais du bien encore plus, partout où les gens ont besoin qu´on les aide. »

                        Daria, ayant retrouvé la vue, s´en est allée du palais. Et vraiment, elle a fait beaucoup de bien et elle a aidé partout où il y en avait le besoin, parce que son coeur était plein d´amour et du désir de donner.


     
    Que ce beau conte, par le quel vous parle la Fée Kesaj,  devienne le moteur de votre vie.
    Créez, travaillez consciencieusement  et filez le fil de votre vie,  qui vous conduira de l´ignorance jusqu´à la lumière de la connaissance et à la découverte du sens de l´existence de l´homme  sur cette Terre.

     

    Libre adaptation de l’œuvre originale de Milan Huzevka, le conte de la Fée Kesaj, Par Anna Koptová.

     

    http://www.whatsup-prod.com/project/slovaquie-fr/ 

    https://www.editionsdejuillet.com/products/kesaj-tchav-le-miracle-des-enfants-de-la-f-e

     


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  • Durandal

    Durandal

    Presque aussi célèbre qu’Excalibur, Durandal est le nom de l’épée mythique qui a appartenu au chevalier Roland (736-778), neveu de Charlemagne, personnage de la littérature médiévale et de la Renaissance.
    La légende veut que Durandal ait été donnée à Charlemagne, alors qu'il était aux vallons de Maurienne, par un ange de Dieu, afin qu'il la remette à un comte capitaine. Charlemagne l’offrit alors à Roland.

    Légende
    La mort de Roland à Roncevaux dans une embuscade tendue par des Vascons est racontée dans la Chanson de Roland (où les Vascons sont remplacés par les Sarrasins grâce a la guerre).
    La chanson de Roland est un exemple classique de chanson de geste (du latin gesta «action aventureuse») par le glissement de l'Histoire à la légende, et par la célébration épique des vertus de la chevalerie, de l'honneur féodal et de la foi.
    C'est dans la geste du roi, composée au Xe siècle, que l'on retrouve la Chanson de Roland. Ami d'Olivier, frère de sa fiancée la belle Aude, Roland est comte de la Marche de Bretagne, et surtout neveu de Charlemagne. Quand ce dernier passe les Pyrénées pour aller lutter contre les Sarrasins en Navarre, Roland commande l'arrière-garde qu'attaquent les Sarrasins au col de Roncevaux, à la suite de la trahison de Ganelon. Roland et ses hommes résistent jusqu'au dernier. Blessé à mort, il sonne enfin dans son olifant, appelant Charlemagne à son secours.

    Durandal


    La légende veut que Roland ait tenté de casser sur un rocher son épée Durandal pour qu'elle ne tombe pas aux mains des Sarrasins, mais c'est le rocher qui se brisa, ouvrant ce qu’on appelle « la brèche de Roland. »
    La Brèche de Roland est une trouée naturelle de quarante mètres de largeur et de cent mètres de hauteur s'ouvrant dans les falaises situées au-dessus du cirque de Gavarnie, dans les Pyrénées, et constituant un col de montagne. Située à une altitude de 2 807 mètres, elle marque la frontière entre l'Espagne et la France.

    Voyant que Durandal ne cassait pas, Roland aurait alors appelé l'archange Michel à l'aide, puis lancé son épée vers la vallée. Celle-ci traversa alors miraculeusement plusieurs centaines de kilomètres avant de se ficher dans le rocher de Notre-Dame de Rocamadour dans le Lot où on peut encore l’admirer aujourd’hui.

    Durandal

    C’est le but d’un des pèlerinages les plus anciens et les plus importants de France. Les fidèles accourent de tous les points du pays, pour y faire leurs dévotions. Ce pèlerinage porte le nom de pèlerinage de Notre-Dame de Rocamadour. Il est devenu une étape sur la route de St Jacques de Compostelle.

    Ce qui lui donne une faveur particulière, c’est qu’il a la vertu de rendre fécondes les femmes frappées de stérilité.
    Si ces déshéritées veulent laisser une postérité, elles doivent se rendre à Rocamadour, monter pieds nus et à genoux les centaines de marches, taillées dans le roc, qui conduisent à l’Eglise, y entendre les saints offices dans le plus grand recueillement, puis s‘agenouiller sous l‘épée en récitant des patenôtres.
    Si les dévotions sont faites dans les règles, il est bien rare que, quelques mois après, les douleurs de l’enfantement ne se fassent pas sentir.

    Cette croyance est très vivace dans les populations d’une partie du Centre et du Midi de la France.

    Durandal

     

     

     

    Sources: Wikipédia et http://www.france-pittoresque.com/spip.php?article6012

     

     

     

     

     


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  • Les Dragons

    Depuis des millénaires, le mythe du dragon hante l’imagination des peuples.

    Le dragon est probablement le plus notoirement connu de tous les monstres de légende. Mais, est-on bien sûr qu’il s’agit d’un mythe ?
    On constate que pendant des siècles, le dragon a joué un rôle dans les arts, les légendes et la religion. L’homme n’a jamais eu suffisamment d’imagination pour inventer ou créer sans se servir d’un modèle.
    Mais, quel est ce modèle ? Un animal ? Plusieurs animaux dont on a mélangé les attributs ? La question se pose donc de savoir si le dragon a réellement existé.

    Dans de nombreuses mythologies à travers le monde, on retrouve des créatures reptiliennes possédant des caractéristiques plus ou moins similaires, désignées comme dragons.
    Il s'agit là d'une figure imaginaire, tout comme le sont le sphinx, les sirènes ou toute autre créature fabuleuse. Celles-ci s'appuient davantage sur des espèces animales existantes, que l'homme hybride à sa fantaisie, que sur la découverte d'un squelette .
    Ses représentations varient cependant énormément en fonction des civilisations. Symbole de vie et de puissance en Chine, protecteur en Indonésie, protecteur de trésors en Grèce antique ou encore maléfique et ravisseur de princesses en Europe médiévale.

    Le proto-dragon, tel qu'il a pu être statistiquement reconstruit, était en partie serpent ; il est représenté comme une sorte de gigantesque reptile écailleux, avec une longue queue mobile, capable de cracher du feu et de voler grâce à des ailes semblables à celles des chauves-souris. Il gardait les sources et autres points d’eau. Il pouvait provoquer des inondations et des tornades. Il est intéressant de noter que cet ensemble de traits se retrouve encore dans les mythologies - et dans les arts rupestres, pour certains très vieux - du monde entier, ce qui laisse supposer que cette reconstruction serait au moins partiellement vraie.

    Les dragons apprécient particulièrement les grottes et les montagnes, lieux de prédilection où ils aiment vivre.
    Ce sont des solitaires qui aspirent à la tranquillité, sauf au moment de la reproduction lorsqu’ils recherchent un ou une partenaire pour fonder une famille. En dehors de cette période, ils dorment beaucoup et hibernent durant plusieurs mois chaque année.
    Ils sont très friands de lait et adorent déguster quelques vaches, voire des humains lorsqu’ils sont affamés.
    Ils sont tout à fait capables de parler.

    Pour pouvoir cracher des flammes, ils broient des pierres phosphoriques qui produisent un gaz inflammable au contact de l’acide gastrique. Ce gaz est ensuite expulsé et s’enflamme au contact de l’oxygène de l’air.
    Les dragons pouvaient également devenir invisibles ou luire dans l’obscurité.

    Il est difficile de déterminer une origine géographique ou historique aux dragons. Leur apparition semble dater des premières civilisations.

    De la manière la plus probable, les dragons apparaissent, sous une forme ou une autre, en même temps que les autres monstres de l'imaginaire. Les plus anciennes traces connues remontent à 6000 ans environ, dans une tombe néolithique de Xishuipo, site archéologique de la province du Henan, en Chine.

     

    Dragon de la Cité interdite. © dinosoria.com

    Symbole du Mal ou du Bien ?
    Une distinction principale est à faire entre les dragons occidentaux et les dragons orientaux.

    La tradition chrétienne a fait du dragon le serviteur du Diable et l’incarnation du Mal. Mais, il n’en a pas toujours été ainsi. Les dragons des mythes ancestraux étaient des créatures beaucoup moins malfaisantes.
    Certes, ils inspiraient de la terreur mais ils causaient peu de ravages. Les dragons pouvaient vivre en paix avec les hommes, qui se conciliaient leurs bonnes grâces en échange d’un tribut annuel d’or ou de vies humaines.

    Par opposition à l’Occident, le dragon personnifie en Chine la douceur et la bonté. Les dragons étaient les dieux de la pluie. Ils formaient des nuages avec leur souffle et arrosaient les champs de riz.
    Ils étaient aussi des symboles de régénération. Le sang des dragons morts pouvait fertiliser la terre. Un peu partout dans le monde, en Occident comme en Orient, les traditions populaires ont perpétré ce rôle symbolique des dragons, au cours de rites de fertilité immémoriaux.

    Le dragon est omniprésent dans la mythologie chinoise. Nugua (ou Nuwa), déesse à l’origine du monde selon la cosmogonie chinoise, est un être mi-humain, mi-dragon.
    Le dragon est presque toujours bénéfique et aide dieux et hommes à vaincre les forces du mal ou les catastrophes naturelles.
    L’emblème de l’empire d’Orient était un dragon pourpre.

    Et ce n'est pas un hasard si le Dragon est tant vénéré en Chine, pays du Tao ou voie du milieu. Céleste et chtonien, gardien des eaux, crachant le feu, à la fois Yin et Yang, le Dragon chinois réunit les principes opposés de l'univers : le feu et l'eau, le ciel et la terre.
    Une légende raconte qu’un dragon, sorti du fleuve jaune, apporta à Yu le Grand les plans du monde.
    Le prince Yu est le fondateur mythique de la première dynastie des Xia. Il est un héros civilisateur à qui l’on attribue le fait d’avoir dompté les inondations du fleuve jaune grâce à l’aide d‘un dragon. Il est souvent représenté dans la couleur qui sera plus tard réservée exclusivement aux empereurs de Chine : le jaune
    Les empereurs de Chine s’asseyaient sur un trône sculpté de dragons. Ces animaux étaient associés aux pratiques de géomancie, ou feng-shui.
    Aujourd’hui encore, en Chine, on célèbre la nouvelle année en promenant dans les rues d’immenses dragons de papier et de bambou.

     

    En Corée, chaque fleuve, chaque rivière accueillait son propre dragon.
    En Asie, les os de dragons faisaient partie de la pharmacopée traditionnelle. Il est presque certain qu’il s’agissait de fossiles d’animaux préhistoriques.

    Dans les légendes de l'Inde et de tout le Sud-Est asiatique, des dragons à tête humaine surmontée d'un capuchon à tête de cobra, les nagas, sont les habitants du domaine souterrain où ils gardent jalousement les trésors de la Terre. Ils ont pour ennemis naturels des vautours mythiques appelée Garudas, dragons aériens opposés aux Nagas, dragons des eaux et de la terre.

    En Occident, l’histoire du dragon terrassé connaît beaucoup de variantes. Pour la plupart des héros anciens, Siegfried, Sigurd, Beowulf, saint Georges, saint Michel, Arthur, Tristan ou Lancelot, c’était le couronnement d’une carrière que de tuer un cruel dragon. Sur ce thème, les légendes ont foisonné.

    Parmi les dragons cosmiques il y a le Midgardorm, scandinave dont le corps fait le tour de la Terre et Quetzalcoatl, le célèbre serpent à plumes des Toltèques et des Aztèques.

    Les Dragons

    Pour les Celtes comme pour les Romains, le dragon était un symbole guerrier.
    Dans la littérature celtique, le mot dragon désigne aussi un chef. Un pendragon est un chef suprême.
    Uther Pendragon, le père du roi Arthur, avait adopté pour emblème le dragon. Uther avait vu en songe un dragon traverser le ciel en jetant des flammes. Ses devins avaient vu là un présage selon lequel il devait hériter du royaume de son frère.
    Le présage se réalisa et Uther fit confectionner deux étendards représentant des dragons, dont l’un l’accompagnait dans toutes ses batailles.
    Merlin lui-même avait déjà, dès son enfance, annoncé le règne d’Uther Pendragon selon la légende du dragon rouge et du dragon blanc.

    Nous retrouvons ces dragons habitant la terre et l’eau dans les légendes concernant Mélusine, et, plus généralement, la Vouivre. La terre, elle-même, a longtemps été comparée à un dragon, et les anciens nommaient Veines du Dragon ces courants telluriques qu'ils essayaient de concentrer en y élevant pierres levées et monuments.

    Dans le seul folklore britannique, on compte plus d’une cinquantaine de dragons différents. Dans le monde entier, on en recense des milliers.

    En Europe, la légende la plus connue est celle de saint Georges tuant le dragon. Cette légende a trouvé de nombreuses variantes avec des ingrédients identiques : un dragon qui ravage un royaume et exige un tribut annuel. Le tribut est en général une belle jeune fille. Un chevalier s’empresse de tuer le dragon pour sauver le royaume et épouser la belle.

    Statue d'un dragon en Slovénie. By wili hybrid


    Il y a beaucoup de dragons dans les légendes et les mythes. Mais d’où viennent donc ces animaux aux pouvoirs surnaturels ?

    En l’absence de toute preuve fossile, il est difficile d’accorder beaucoup d’importance aux légendes qui décrivent les dragons.
    On peut cependant s’interroger sur l’origine de ces légendes. Sur quelles bases s’appuient-elles ?
    Il est tout de même assez étrange que ces légendes parlant de dragons soient si persistantes et surtout si universelles.

    Mais, nos aïeux avaient la fâcheuse habitude de voir des dragons partout. Pour les anciens cartographes, le dragon est presque un animal familier. Ils en parsemaient les cartes des régions inexplorées.
    Pour eux, ils représentaient l’inconnu et les plaçaient au milieu des girafes et des éléphants. On peut constater la présence de dragons sur de nombreuses cartes anciennes mêlées à des animaux bien réels.

     

     

    Sources: Wikipédia et http://www.dinosoria.com/dragon_legende.html

     

     

     


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  • Ixchel

    Ixchel, ou Ix Chel, est une déesse maya associée à l'eau. Son nom signifie « Dame (ix) - Arc-en-ciel (chel) ». Dans les textes glyphiques, elle est appelée « Chak Chel ». C'est la femme d'Itzamna et la mère de Bacabs.

    Ixchell est une magnifique et ancienne déesse lunaire vénérée par les Mayas. Elle est la mère de plusieurs dieux et régule le cycle de la vie et de la mort. Elle est la gardienne des âmes, et vit son existence tant dans la peau d’une magnifique jeune femme lumineuse et séduisante, que dans la peau d’une sage matriarche sombre et puissante.

    Elle est également la déesse de la Lune et de la Maternité. Elle préside aux naissances, et protège les futures-mères. Elle est la patronne des médecins et des shamans (hechiceros).

    Elle peut se présenter sous un aspect bienveillant ou malveillant. Contrairement aux Européens, pour qui l'arc-en-ciel véhicule des connotations positives, les Mayas le craignaient et croyaient qu'il avait son origine dans les puits à sec, qu'ils appelaient l'anus de l'Inframonde. Dans le codex maya dit Codex de Dresde, elle est associée au déluge et à la destruction du monde, considérée comme la cause des tempêtes tropicales et des inondations.
    Elle est souvent représentée avec un vase à la main, duquel s’écoulent les eaux primordiales.

    Déesse de la Lune, elle en est la lumière, le mystère et l’expression de toutes ses phases. Elle a aussi cependant, un lien privilégié avec la terre. Ixchel veillait à ce que la pluie tombe sur terre pour nourrir les récoltes. Les légendes disent que la pluie tombait lorsqu’elle versait sa jarre.

    Triple déesse, Ixchel revêt parfois les traits d’une jeune fille aux oreilles et aux griffes d’un jaguar, souvent portant un bouclier et une lance. À d’autres moments elle est représentée sous l’apparence d’une vieille femme à la tête enserrée par un serpent, des os ornant sa jupe, et des oreilles et des griffes de jaguar composant sa physionomie.
    Sous sa forme de jaguar (forme sous laquelle elle voyage entre les mondes et échappe au Soleil) elle représente à la fois une shamane et une guerrière lunaire venant errer sur terre.
    Elle est à l’image de la Lune une et multiple.

    Bien qu’elle fût parfois représentée comme une déesse des catastrophes, la plupart de ses mythes la décrivent comme une déesse bienfaitrice qui refusa d’être la victime de l’oppression, symbole de la liberté des femmes.

     Sa légende:

    Sous son aspect jeune, Ixchel était si belle, presque trop. Son teint était opalescent, ses longs cheveux noirs, qu’elle brossait des heures durant, brillaient au soleil. Tous les dieux étaient captivés par sa beauté, tous sauf un.
    Le dieu-soleil, semblait immunisé contre les charmes d’Ixchel. Ironiquement, c’est sur lui que la déesse jeta son dévolu, elle ne voyait et ne voulait que lui. Durant de très longues années, elle l’observa se promener dans le ciel, dans sa splendeur dorée, espérant qu’il la remarque un jour.
    Mais plus elle le suivait, plus le climat empirait sur terre. Quand elle le chassait, les marées montaient, créant des inondations qui envahirent les champs et détruisirent les récoltes. Elle était si amourachée qu’elle ne réalisait pas les catastrophes qu’elle créait.

    Comme bien des déesses lunaires, Ixchel était une tisseuse accomplie et c’est sa magnifique robe, tissée par ses propres mains, qui attira enfin l’attention du dieu-soleil. Finalement il devint son amant.
    Ixchel donna au dieu-soleil quatre fils. Ils étaient les dieux-jaguars et se faufilaient la nuit lorsque le soleil n’était plus là. Ils furent nommés en l’honneur des quatre points cardinaux et chacun était responsable de tenir un coin du ciel qui était carré.

    Mais le grand-père de la déesse désapprouvait cette union. Fou furieux, il frappa Ixchel d’un éclair, la tuant sur le coup.
    Durant treize jours ensuite, les libellules en deuil chantèrent pour elle. La magie de leurs chants provoqua sa résurrection. Elle reprit alors possession de sa vie, et retourna auprès du Soleil, mais leur liaison fut brève, car le Soleil l’accusa d’infidélité. Le dieu-soleil était jaloux et suspicieux de nature. Il avait également un très mauvais caractère, ce qui empirait les choses. Un jour, il soupçonna son propre frère, Étoile du matin, d’entretenir une liaison avec son épouse. Aveuglé par la colère et la jalousie, il projeta Ixchel hors des cieux.

    Ixchel

    Ixchel jaguar par Susan Seddon Boulet

    Ixchel trouva refuge chez le dieu-vautour. Quand la nouvelle parvint aux oreilles de son époux, il s’empressa d’aller la retrouver et implora son pardon. Il lui promit de ne plus jamais la traiter comme il l’avait fait et la supplia de revenir avec lui.
    Elle revint, mais peu de temps après son retour, le Soleil redevint jaloux à nouveau.
    Une légende raconte qu’il s’est emparé de son éclat, après une violente querelle, la laissant en possession d’une brillance argentée, lui ayant volé sa lumière solaire dorée.

    Elle se sentait trahie et, triste, elle le quitta. Cette fois, elle le quitta pour de bon,
    sachant qu’il ne changerait jamais. Elle attendit qu’il se soit endormi et se faufila dans la nuit, prenant la forme d’un jaguar et devenant ainsi invisible chaque fois qu’il la cherchait.
    Depuis lors, elle demeura invisible au soleil sous le couvert de la nuit et prenant la forme du jaguar. Elle devint véritablement libre, allant et venant selon ses propres désirs, ne laissant plus jamais personne être maître de sa vie et de sa destinée.

    Ixchel est une déesse forte, qui refuse de devenir une victime et qui prend à pleine main possession de sa vie et de ses moyens. Elle refuse toute oppression. Elle fait face à l’adversité. Elle s’alloue le pouvoir de choisir.

    Ayant échappé à son mari possessif, elle passa plusieurs nuits sur l’île de Cozumel, son lieu sacré. Là, elle s’occupa des femmes enceintes et des femmes en couche et fit de son sanctuaire un refuge pour les femmes.

    Statue d'Ixchel sur Cozumel


    Cuzamil – île de Ix Chel.
    L’île de Cozumel, appelée Cuzamil par les anciens Mayas, se trouve sur la côte orientale de la péninsule du Yucatan au Mexique. C’est une destination de sanctuaire et de pèlerinage pour les femmes, consacrée à la déesse Ix Chel.

    Les légendes disent qu’entre 600-800 avant notre ère femmes et enfants seulement pouvaient vivre sur l’île. C’était un lieu de refuge pour les femmes marginales et les orphelins, les veuves, les femmes stériles ou maltraitées.

    D’après les récits Espagnols il existait sur l’île un oracle représenté par une grande statue d’Ixchel dans laquelle se tenait la prophétesse.

    Les femmes mayas au moins une fois dans leur vie, devaient accomplir un pèlerinage sur l’île sacrée d’Ixchel
    ( « île des femmes » Isla de las Mujeres), pour lui offrir des présents et recevoir sa bénédiction. Durant des centaines d’années, des femmes firent ce pèlerinage par bateau, et plusieurs des autels dédiés à Ixchel existent encore sur l’île.
    Aujourd'hui dans le Yucatan, le passage rituel à Cozumel est organisé chaque année, lors du festival d’Ixchel se tenant le 8 décembre, appelée « La Travesia. » C’est une re-création du pèlerinage Cuzamil antique qui a été perdu pendant plus de 500 ans.
    Ce festival est animés de processions, de bénédictions des bateaux et des champs.

    Temple d'Ixchel sur l'île

     

     

     


    Sources : http://www.goddessgift.com/goddess-myths/mayan-goddess-ix-chel.htm
    http://www.celebrerladeesse.net/ixchel--deacuteesse-arc-en-ciel-de-la-lune.html
    http://portraitsdelunes.blogspot.fr/2010/06/ixchel-deesse-de-la-lune-maya.html

     

     

     

     

     


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