• La Dame de Shalott

     

    John William Waterhouse, Lady of Shalott - huile sur toile Tate Gallery -Londres

     

    La Dame de Shalott

    Cette légende, adjacente à celle des Chevaliers de la Table ronde, est peu connue, et ne l’a été que par un poème de Tennyson et les tableaux que celui-ci a inspiré.

    Dans le cycle arthurien, Élaine d'Astolat ou d'Ascolat, surnommée Élaine la Blanche, est la fille de Bernard d'Astolat. Elle est décrite comme ayant une "chevelure d’or qui envahit ses épaules en lourdes vagues". Selon les auteurs, Elaine d'Astolat, peut aussi s’appeler la Dame de Shalott, ou la Demoiselle d'Escalot.

    Elaine d'Astolat, connue comme la Dame de Shalott, aime Lancelot d'un amour sans retour … Elle meurt de chagrin et son corps est envoyé vers Camelot dans un bateau, avec une fleur de lys blanc et une lettre qu'elle a écrite avant sa mort.

    D'après la légende, il était interdit à la Dame de Shalott de regarder directement la réalité du monde extérieur. Une fée lui aurait jeté un sort selon certains. Elle ne peut regarder le monde (ni Camelot qui est en face de l'ile de Shalott où elle vit) que par ses reflets dans un miroir qu'elle a installé dans sa chambre, et jour après jour elle tisse ce qu'elle y voit sur une tapisserie, qui va plus tard lui servir de linceul.

    Les paysans dans les champs fleuris environnants l'entendent chanter, connaissent son sort, mais ne la voient jamais.
    Dans son miroir, elle voit des gens ordinaires, des chevaliers, des couples d'amoureux, elle qui est toujours seule. Son désespoir allait grandissant lorsqu'elle observait des couples amoureux enlacés au loin. Nuit et jour, elle se languissait d'un retour à la normalité.
    Une nuit, un jeune couple de mariés vient s'ébattre sous sa fenêtre. Le vers est célèbre:
    " I am half sick of shadows" said
    Je suis à moitié malade des ombres...

    C'est le titre du tableau de Waterhouse, peint peu d'années avant sa mort, et qui est à l'Art gallery of Ontario, à Toronto.

    John Williams Waterhouse "I am half-sick of shadows" said the Lady of Shalott
    ("Comme je suis lasse des ombres" dit la Dame de Shalott)

    Un jour elle voit dans son miroir, le beau Lancelot, seul sur son cheval, étincelant... C'est plus fort qu'elle, il faut qu'elle le regarde, il est si beau, si lumineux elle doit le voir pour de bon. Elle se lève, quitte sa tapisserie, et regarde à travers la fenêtre, le monde, et Lancelot.
    Son cœur éclate, comme le miroir se brise.
    La tapisserie se déchire. Elle est perdue et sait que la malédiction est tombée sur elle.

    Après les quelques semaines pendant lesquelles elle dépérit d'amour, la Dame embarqua dans un bateau sur la proue duquel elle inscrivit « La Dame de Shalott ». Elle chantait sa complainte en naviguant vers Camelot et une mort certaine. Son corps gelé fut retrouvé peu après par les dames et chevaliers de Camelot dont Lancelot, qui prièrent ensuite pour le repos de son âme. La tapisserie qu'elle avait tissée durant toute sa captivité recouvrait un des bords de son embarcation. 

     ****************

    The Lady of Shalott (La Dame de Shalott) est un poème romantique du poète anglais Alfred Tennyson (1809–1892). Comme d'autres poèmes anciens, le poème retrace une légende arthurienne librement inspirée de sources médiévales et reprend certains thèmes qui se réaliseront de manière plus complète dans Idylls of the King où le conte d'Élaine est raconté.

    Plusieurs versions de son histoire apparaissent, dans Le Morte d'Arthur de Thomas Malory et Idylls of the King d'Alfred Tennyson. Une autre version du XIIIe siècle est écrite dans la nouvelle italienne La Donna di Scallota qui a servi d'inspiration pour The Lady of Shalott de Tennyson. 

    Dans Le Morte d'Arthur que Malory rédige au XVe siècle, l'histoire d'Élaine commence lorsque son père, Bernard d'Astolat, organise un tournoi auquel participent le Roi Arthur et ses chevaliers. À l'origine, Lancelot n'avait pas prévu d'y participer. Mais il visite Bernard et ses deux fils avant le tournoi. Élaine, fille de Bernard, s'éprend de lui et le supplie de participer au tournoi en portant ses couleurs. Elle le manipule si bien qu’il finit par accepter, mais sachant que Guenièvre sera présente, il y consent à la condition de se déguiser pour ne pas être reconnu. Il demande à Bernard s'il peut laisser son bouclier, reconnaissable, chez lui et en emprunter un autre. Bernard accepte et lui prête le bouclier entièrement blanc de Torre, le frère d'Élaine.

    Lancelot est en passe de gagner le tournoi. Il y défait quarante des chevaliers du Roi Arthur. Néanmoins, il reçoit une blessure sur le côté et Elaine insiste si bien que ses frères l’emportent jusqu'à sa chambre, où elle le soigne. Quand Lancelot est rétabli, il s'apprête à partir et propose à Élaine de la payer pour ses services. Insultée, elle lui apporte son bouclier qu'elle avait gardé et Lancelot quitte le château pour n'y jamais revenir, mais connaissant désormais les sentiments qu'elle avait pour lui.

    Dix jours plus tard, Élaine meurt le cœur brisé. Conformément à ses instructions, son corps est placé dans un petit bateau, serrant une fleur de lys d'une main et une lettre d'adieu de l'autre. Elle flotte alors jusqu'à Camelot, où elle est découverte par la cour du Roi Arthur. Lancelot est appelé, entend le contenu de la lettre, puis explique ce qui s'était passé. Il paiera alors de riches funérailles à Élaine d'Astolat. 

    Lady of Shalott- E. Blair-Leighton , lorsque Arthur la découvre et lit sa lettre.

     

    Dans sa lettre d'adieu, elle demande seulement à Lancelot de prier pour elle, ce qui montre la reconnaissance d'un pair plutôt que la supplique d'une victime. Voici la fin de la lettre qu’Alfred Tennyson (1809–1892), poète anglais fait lire devant la cour du roi Arthur:

    « Très-noble seigneur, Sire Lancelot du Lac,
    Moi qu'on appelait quelquefois la vierge d'Astolat,
    Je viens ici, car vous m'avez quittée sans prendre congé de moi;
    Je viens ici afin de prendre pour la dernière fois congé de vous.
    Je vous aimais, et mon amour n'a point eu de retour.
    C'est pourquoi mon fidèle amour a été ma mort.
    C'est pourquoi, devant notre dame Guenièvre
    Et devant toutes les autres dames, je fais ma plainte.
    Priez pour mon âme et accordez-moi la sépulture.
    Prie pour mon âme, toi aussi, sire Lancelot,
    Car Tu es un chevalier sans égal. »

     
    John William Waterhouse réalisa trois œuvres sur cette légende, en 1888, 1894 et 1916.

      

     

     

     

    Sources: http://mythologica.fr/medieval/elaine.htm#sthash.UzYQS9vi.dpuf
    http://www.jcbourdais.net/journal/02oct07.php
    http://www.quetedugraal.com/elaine-ou-la-dame-de-shalott/

     

     

     

     

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  • Commentaires

    1
    Samedi 16 Mai 2015 à 04:54

    les sublimes histoires qui entourent le Roi Cerf et ses compagnons ont enluminés mes 10 ans et réjouissent la fin de ma dixième semaine d'années .. . Merci pour ça  !!!!

    2
    Samedi 16 Mai 2015 à 07:51

    Bonjour Peache, c'est avec un grand plaisir que je partage avec toi, et avec tous ceux qui  aiment.

    Je te souhaite un très beau week-end sous le soleil de ton île, merci de ta visite, amitiés.

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    3
    volodia
    Samedi 16 Mai 2015 à 18:32

    Quand une mauvaise fée se penche sur votre berceau........... Lancelot valeureux chevalier s'il en est est passé à côté de cet amour. Un gros macho un peu lâche? Les histoires que tu nous contes sont toujours passionantes.

    4
    Samedi 16 Mai 2015 à 18:52

    Lancelot macho un peu lâche? Je ne pense pas Volodia, n'oublie pas qu'il était amoureux fou de Guenièvre et qu'il ne voyait qu'elle! Il a voulu faire plaisir  à Elaine (dans la deuxième version en tout cas) en participant au tournoi et portant ses couleurs à sa demande, mais de façon anonyme car Guenièvre était là.
    Un peu bêta surement, car il ne s'était pas rendu compte qu'Elaine l'aimait, les amoureux sont égoïstes et ne voient que l'objet de leur amour!

    Merci de ta visite Volodia, j'espère que tu vas mieux, grosses bises et bon week-end.

    5
    Dimanche 17 Mai 2015 à 20:04

    Bonsoir Fée Triskèle,

    Qu'est-il préférable : contempler la réalité ou son reflet ? Elaine ne semblait pas armée pour faire face à une réalité  ne répondant pas à ses plus profonds désirs; elle en périt. Triste récit remarquablement illustré par ces artistes anglais.

    Merci de présenter cette légende, Triskèle.

    Douce fin de journée à toi !

    Bises

     

     

    6
    Dimanche 17 Mai 2015 à 21:03

    Bonsoir Kattelm, en effet tu as bien analysé cette pauvre Elaine trop romanesque, il est parfois possible de mourir d'amour.

    Belle soirée à toi ma chère Kattelm et merci pour ce commentaire, bises.

    7
    Lundi 18 Mai 2015 à 13:09

    Une très belle mais aussi très triste légende ! ... Merci de nous la faire partager, Triskèle. Bises et à bientôt.

    8
    Lundi 18 Mai 2015 à 13:43

    Merci de ta visite et de tes commentaires Béa, je te souhaite une belle semaine, bises.

    9
    Jeudi 21 Mai 2015 à 18:18

    Toujours d'aussi merveilleuses histoires, tu nous enchantes..

    Merci pour ta visite, j'ai en effet repris les pinceaux et les pages de mon blog !

    bises,très bonne soirée

     

    10
    Jeudi 21 Mai 2015 à 18:30

    Bonsoir Artys, ça me fait plaisir que tu aies repris, j'ai découvert tes dernières œuvres avec grand plaisir, ça me manquait. smile

    Merci de ton passage, passe une belle fin de semaine, bises.

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