•  

    Je ne pourrais pas vous présenter de meilleurs vœux que ceux-ci:

    La version intégrale des vœux de Jacques BREL, entendus pour la première fois sur Europe 1,

    le 1er janvier 1968 :

     

    « Je vous souhaite des rêves à n’en plus finir

    Et l’envie furieuse d’en réaliser quelques-uns.

    Je vous souhaite d’aimer ce qu’il faut aimer,

    et d’oublier ce qu’il faut oublier.

    Je vous souhaite des passions.

    Je vous souhaite des silences.

    Je vous souhaite des chants d’oiseaux au réveil,
    et des rires d’enfants.

    Je vous souhaite de respecter les différences des autres

    parce que le mérite et la valeur de chacun sont souvent à découvrir.

    Je vous souhaite de résister à l’enlisement,
    à l’indifférence et aux vertus négatives de notre époque.

    Je vous souhaite enfin de ne jamais renoncer à la recherche,

    à l’aventure, à la vie, à l’amour,

    car la vie est une magnifique aventure et nul de raisonnable ne doit y renoncer

    sans livrer une rude bataille.

    Je vous souhaite surtout d’être vous, fier de l’être et heureux,

    car le bonheur est notre destin véritable. »

     

     

    Et actualité « difficile » oblige en ce début d’année…, quelques mots d’Alexis Michalik:

    « Je nous souhaite de survivre à l’horreur qu’engendre la bêtise, de combattre l’intolérance par la curiosité et l’humour, de pouvoir continuer à débattre, publier, jouer, écrire, dessiner et tourner en dérision le joyeux bordel politique, religieux, sexuel, sportif, artistique et culturel qu’est notre beau pays de mécontents de tous bords, de toutes préférences, de toutes orientations et de toutes origines.

    J’espère qu’on continuera toujours de faire ce qu’on sait faire le mieux ici, même si c’est souvent pour dire des conneries: ouvrir sa gueule. »

     

    Mes meilleurs vœux pour une belle et heureuse année,
    je vous souhaite tout le bonheur du monde,

    Et embrassez-vous sous le gui.

     

    http://triskele.eklablog.com/le-gui-a105470542

     

     


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  • Limelight

    Deux petits chaussons

    Un petit entracte, juste pour le plaisir.

     

    Ecoutez cet air
    C'est l'histoire banale
    De ce ver de terre
    Amoureux d'une étoile
    Histoire d'enfant
    Qui souvent fait pleurer
    Les grands.

     Deux petits chaussons de satin blanc
    Sur le cœur d'un clown dansaient gaiement
    Ils tournaient, tournaient, tournaient, tournaient
    Tournaient toujours;
    Plus ils tournaient, plus il souffrait du mal d'amour.
    Deux petits chaussons et par dessus
    Les plus jolis yeux que l'on ait vus
    Sous de longs cheveux légers, légers
    Et qu'il était bien obligé d'aimer.

     Le nez vermillon
    Le chapeau sur la tempe
    Comme un papillon
    Sous les feux de la rampe
    Le soir, il jouait
    Mais tandis que les gens
    Riaient ...

     Deux petits chaussons de satin blanc
    Sur le cœur d'un clown dansaient gaiement
    Ils ont tant tourné, tourné, tourné qu'un soir d'été
    Le cœur du clown trop essoufflé s'est arrêté.
    Deux petits chaussons de satin blanc
    Sur le cœur d'un clown dansaient gaiement
    A vingt ans, l'on ne sait pas toujours
    Que même un clown, ça peut mourir d'amour !

     

     

    Titre original: "Limelight"

     

     

     


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  • Statue de Vélléda au jardin du Luxembourg, par Hippolyte Maindron.

     

    Velléda

    Velléda ou Véléda était une prêtresse et prophétesse germanique de la nation des Bructères, au premier siècle après JC.

    Son nom serait un titre générique pour les prophétesses, signifiant « celle qui voit ».

    A l’époque, les tribus germaniques croient en une divinité prophétisante chez les femmes et les prophétesses sont considérées comme des déesses vivantes.

    Velléda, fille de Segenax, vit dans une tour près de la rivière Lippe, un affluent du Rhin. Pendant la deuxième moitié du premier siècle après JC, Velléda est ainsi vénérée comme une déesse et son influence est grande parmi les tribus germaniques.

    Velléda, de l’Histoire…
    Dès le Ier siècle, le nom de Velléda apparaît dans les textes anciens attestant ainsi de l’historicité de ce personnage. Par exemple, l’auteur latin Tacite (vers 55 – vers 120) dans son ouvrage Histoire (IV, 61.2) nous livre cette description :

    «Cette vierge de la nation des Bructères*, exerçait un pouvoir détenu en raison d’une antique coutume des Germains, qui attribue à beaucoup de femmes des pouvoirs prophétiques et qui, avec le progrès de la superstition, en fait des déesses. A cette époque, l’autorité de Velléda grandit, car elle avait prédit le succès des Germains et l’extermination des légions.»
    Il poursuit : «Elle vivait dans une haute tour, un de ses proches, choisi à cette fin, transmettait ses avis et ses réponses, comme s’il était le messager d’une divinité».

    Tacite rapporte également que les habitants de Colonia Claudia Ara Agrippinensium (maintenant Cologne) confièrent à Velléda l’arbitrage de leur conflit avec une tribu germanique lointaine.

    Considérée comme une déesse vivante, en communication constante avec les dieux Sucellus et Nantosuelte, les envoyés des deux parties ne furent pas admis en sa présence, et la prophétesse rendit son jugement via un intermédiaire.

    En 69, Civilis, le chef des Bataves, un peuple gaulois, se révolte contre l’empire romain et son empereur Vespasien.

    Tacite lui fait jouer un rôle aussi important que celui de Civilis, mais on ne sait si elle prophétisa simplement la rébellion ou eut un rôle plus actif.

    Au cours des combats, une trirème (galère de combat) prétorienne est capturée et envoyée en présent à Velléda.

    Une démonstration de force opérée par neuf légions sous le commandement de Gaius Licinius Mucianus mit fin à la rébellion. Le général Petilius Cerialis captura Civilis, mais il traita les rebelles avec clémence, et Velléda ne fut pas inquiétée.

    Un bref extrait de Stace permet d'établir que Velléda, prisonnière en 77 ou 78 du général romain Caius Rutilius Gallicus, fut amenée à Rome, où elle vécut, semble-t-il, quelques années, on ignore dans quelles conditions.

    Un épigramme grec retrouvé à Ardea, au sud de Rome, se moque de ses pouvoirs magiques.

    La destinée de Velléda a inspiré de nombreux auteurs romantiques, écrivains tels que Chateaubriand, ou peintres: Voillemot, François Lepère, Étienne-Hippolyte Maindron, Jean-Baptiste Camille Corot.

    Le personnage est en effet un motif intéressant pour les Romantiques, par son destin héroïque et sa fin tragique, et aussi parce qu'il contribue à enrichir une mythologie de substitution, qui n'est pas gréco-romaine.

     

    Histoire: Velléda

    André Charles Voillemot , Velléda (vers 1869)

     

     

    Sources: Wikipéia et https://histoireparlesfemmes.wordpress.com/2012/11/30/velleda-celle-qui-voit/

     

     

     


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  • Lunelette 

    Un joli conte

    Il était une fois un beau Pays de Lune, tout y était très blanc, les robes étaient d'argent tissées de fils de lune, les maisons étaient faites avec des pierres de lune. 

    Les gens n'y marchaient pas, ils passaient en volant sur un rayon de lune, on s'éclairait le soir avec des vers luisants et dans le ciel sans voile seule régnait la lune, car il n'existait pas la plus petite étoile. 

    Lunili y était Roi, son palais de cristal vibrait au moindre vent en notes très légères, en chansons cristallines. Lunala son épouse veillait près du berceau fait d'un croissant de lune leur fille nouvelle-née : Lunelette chérie.

    Pour bien la protéger, la parer, la vêtir d'habiles araignées tissaient de vraies soieries; afin de la nourrir cinquante jeunes filles chantaient dans le vallon de la forêt,  des arbres enchantés aux feuilles en pleine lune sur chaque mélodie s'agitaient sans arrêt, afin que bientôt tombent des feuilles légères des gouttes argentées et doucement sucrées que les jeunes Lunniennes recueillaient aussitôt dans de larges bassins nacrés et scintillants. 

    Vint le jour du baptême. La Reine fit venir chacune de ses soeurs et le Roi ses amis: Lori, Roi des Etangs, vint sur un nénuphar; Lilo, Roi des Cascades, vint sur la nuée grise portée par des mésanges; Lana, Reine des Sources, vint sur un miroir d'eau suivie de libellules; Léta, la Souveraine des Gouttes de Rosée, vint en perle dorée sur l'aile d'un zéphir. On goûta quelques feuilles de ce La-Do sucré qui pousse au son des harpes. On but de ce La-Mi, jus doré qu'on extrait de hautes tiges qui croissent lorsque chantent les flûtes. Lunelette dormait dans son croissant de lune et chacun accrocha aux cornes du berceau le voeu que chaque jour la Princesse put voir s'accomplir ses beaux rêves. 

    Alors, du fond du ciel donnant son bel éclat a ses plus chauds rayons, parcourant les espaces, traversant le cristal, soulevant les rideaux, le Soleil lui aussi voulut toucher du doigt le petit lit d'enfant et porter son souhait. Et Lunelette ouvrit ses yeux bleus et le vit; et ses Mains se tendirent vers l'astre insaisissable et tous avaient compris que l'enfant désirait posséder le soleil...

    Depuis ce jour grandit dans le Pays de Lune une princesse triste qui rêvait de soleil... En vain dans le Palais, le bon Roi Lunili l'entourait de jouets, de présents faits de Lune; en vain ses moindres rêves étaient réalisés. Seul restait le premier se ses tendres souhaits qui ne fut accompli et l'unique impossible à satisfaire un jour au beau Pays de Lune où tout demeurait blanc des doux rayons d'argent que leur tissait la Lune. 

    La Reine Lunala lentement se mourait car jamais Lunelette n'avait voulu sourire. Alors en toute hâte, on pria les hérauts, chouettes silencieuses et hiboux valeureux, d'aller chercher partout les meilleurs ouvriers du royaume de Lune, ceux qui forgeaient le fer, ceux qui coulaient le bronze, ceux qui filaient le verre, ceux soufflant du cristal la merveilleuse bulle qu'irisait la lumière de son bel arc-en-ciel. Ils devaient travailler sans jamais s'arrêter afin de façonner l'image du soleil pour que vive la Reine et sourit Lunelette.

    Chacun se mit à l'œuvre, se servit d'argent, de topazes, de rubis; l'autre prit du phosphore, en recouvrit du cuivre; le troisième inventa un feu qui rougeoyait sans s'éteindre jamais; en vain !

     Le plus habile enfin fit un miroir immense afin de conserver du matin jusqu'au soir l'image du soleil. Déjà le Roi croyait le drame terminé: on touchait le Soleil, même il vous aveuglait. Hélas!la nuit tomba. Plus rien ne subsista. La Lune brillait seule de son reflet d'argent ayant chassé l'image du Soleil disparu de la vasque trompeuse.

    Alors brisant de rage le miroir inutile il en jeta dans l'air les fragments innombrables qui se plantèrent au ciel comme autant de clous d'or. Lunelette à l'instant voyant la féerie de ces mille et un feux fixés dans l'infini se sentit libérée et sourit à la nuit.

    Dans le Pays de Lune depuis la joie demeure. La Reine vit heureuse et Lunelette aussi car le soir et la nuit brillent dans le ciel noir, comme autant de soleils, les milliers de feux d'or des brillantes étoiles.

     

    Lunelette

    Edith Causse

     

    Trouvé sur: http://www.livreenligne.cafewiki.org/index.php?La%20L%E9gende%20Des%20Etoiles

     

      

     


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  • Ophélie est un des personnages de Hamlet, « revenge tragedy » de Shakespeare publiée vers 1601.
    Fille de Polonius et soeur de Laërte, elle va sombrer dans la folie lorsque Hamlet (son amant qui l’a délaissée) assassine son père. Sa mort est relatée par la reine dans la scène 7 de l’acte IV.
    Accident ou suicide, le mystère reste entier.
    Peinture de John Everett Millais. 

    Ophélie

     I

    Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles
    La blanche Ophélia flotte comme un grand lys,
    Flotte très lentement, couchée en ses longs voiles...
    - On entend dans les bois lointains des hallalis.

    Voici plus de mille ans que la triste Ophélie
    Passe, fantôme blanc, sur le long fleuve noir
    Voici plus de mille ans que sa douce folie
    Murmure sa romance à la brise du soir

    Le vent baise ses seins et déploie en corolle
    Ses grands voiles bercés mollement par les eaux ;
    Les saules frissonnants pleurent sur son épaule,
    Sur son grand front rêveur s'inclinent les roseaux.

    Les nénuphars froissés soupirent autour d'elle ;
    Elle éveille parfois, dans un aune qui dort,
    Quelque nid, d'où s'échappe un petit frisson d'aile :
    - Un chant mystérieux tombe des astres d'or

    II

    O pâle Ophélia ! belle comme la neige !
    Oui tu mourus, enfant, par un fleuve emporté !
    C'est que les vents tombant des grand monts de Norvège
    T'avaient parlé tout bas de l'âpre liberté ;

    C'est qu'un souffle, tordant ta grande chevelure,
    À ton esprit rêveur portait d'étranges bruits,
    Que ton cœur écoutait le chant de la Nature
    Dans les plaintes de l'arbre et les soupirs des nuits ;

    C'est que la voix des mers folles, immense râle,
    Brisait ton sein d'enfant, trop humain et trop doux ;
    C'est qu'un matin d'avril, un beau cavalier pâle,
    Un pauvre fou, s'assit muet à tes genoux !

    Ciel ! Amour ! Liberté ! Quel rêve, ô pauvre Folle !
    Tu te fondais à lui comme une neige au feu :
    Tes grandes visions étranglaient ta parole
    - Et l'Infini terrible effara ton œil bleu !

    III

    - Et le Poète dit qu'aux rayons des étoiles
    Tu viens chercher, la nuit, les fleurs que tu cueillis ;
    Et qu'il a vu sur l'eau, couchée en ses longs voiles,
    La blanche Ophélia flotter, comme un grand lys.

     

    Arthur Rimbaud


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