• La légende du crocus des prairies


    (Légendes manitobaines)

    Wappee était le fils du chef de la tribu des Pieds Noirs. Estimé de tous, il vivait paisiblement entouré des siens. N’ayant peur de rien, à l’abri des intempéries et des bêtes féroces dans le grand tipi, il grandissait en sagesse tout en suivant attentivement les enseignements de son père.
    Quand Wappee eut douze ans, son père le fit venir.
    "Mon fils, le temps est venu pour toi de devenir un homme. Un jour, si les Esprits le veulent, tu seras le chef. Pour cela, tu dois te montrer à la hauteur de ton peuple. Tu dois partir dans les collines. Tu reviendras dans cinq nuits. Alors, peut-être seras-tu devenu un homme libre, capable de conduire les tiens".

    Wappee quitta la tribu le soir même et se dirigea vers les montagnes. Il s’installa sur le sommet de la plus haute colline. Seul avec les étoiles, il se sentit libre, prêt à affronter tous les obstacles.
    Au matin, Wappee se leva, le cœur léger. C’était une belle journée de printemps. La neige fondait lentement sous le chaud soleil.
    Wappee s’assit et médita sur son avenir. Il devait attendre qu’un Esprit bienveillant lui montre, par le biais du rêve, le chemin qui le mènerait de l’enfance vers l’âge adulte. Mais le jour progressait et Wappee ne voyait toujours rien.
    Aucune vision, ni âme qui vive, ne venait troubler le silence qui l’entourait. Très vite, la solitude et la peur s’emparèrent de lui.
    Le soir venu, il s’allongea à nouveau dans l’espoir d’avoir une vision. Mais rien ne vint.
    Le lendemain se passa en tous points comme la veille. La journée chaude étala les couleurs de l’aube jusqu’au crépuscule pour se fondre ensuite dans la pénombre de la nuit. Wappee ne bougea pas.
    Il ne lui restait maintenant que trois nuits avant de retourner chez son père pour lui annoncer qu’il n’était pas devenu un homme, mais qu’il était un lâche.
    Le Grand Esprit ne lui avait pas permis de faire le rêve. Plus le temps passait, plus Wappee ressentait la douleur de l’échec.

    Le matin suivant, alors qu’il observait les couleurs du soleil levant, il aperçut une petite fleur aussi blanche que la neige, qui reposait à ses côtés.
    La fleur ouvrait grand ses pétales pour y laisser entrer le soleil. Elle se balança lentement dans sa direction jusqu’à ce que son esprit troublé fut calmé par la vue des montagnes bleues et de l’herbe verte des prés.
    Assis non loin de la fleur, Wappee observa les corbeaux et écouta le bruit du vent. Le jour baissait. La montagne devint rose, puis magenta. Bientôt le soleil disparut, laissant place à l’obscurité.

    Mais cette fois, Wappee ne se sentait plus seul. Il avait maintenant une amie :
    "Petite sœur, dit-il, toi si fragile, que fais-tu dans cet endroit froid et venteux? Je vais me coucher près de toi pour te réchauffer. Mais je ne veux pas t’écraser".
    Et pendant qu’une partie de son esprit se reposait l’autre partie veillait sur la petite fleur blanche.
    Lorsque la nuit se prépara à rencontrer le jour, la fleur parla :
    "Écoute, Wappee. Hier, tu étais triste car tu ne connaissais pas la peur. Celui qui ne connaît pas la peur est fragile. L’homme sage apprend à vivre avec elle".
    Le jeune indien, surpris, s’approcha de la fleur pour mieux l’entendre. Mais la fleur se tût, en se balançant au gré du vent.
    Toute la journée, Wappee ne cessait de penser à ce que la fleur lui avait dit.
    La nuit suivante, il protégea encore la petite fleur avec son manteau de fourrure. Puis, à l’aube, la fleur parla :
    "Tu as bon cœur, Wappee. Tu iras loin".
    Puis, elle se tût jusqu’à la nuit suivante. Au lever du jour, elle dit encore:
    "La sagesse et un coeur bon sont les qualités d’un grand chef. Si tu as des difficultés, reviens vers les collines, elles t’apporteront la paix et la chaleur".
    Puis Wappee s’endormit paisiblement. Son sommeil fut peuplé de visions :devenu chef de sa tribu, il la vit heureuse et prospère.

    Il était maintenant temps pour Wappee de retourner vers les siens. Cependant, avant de partir, il dit à la fleur:
    "Petite sœur, pendant trois nuits, tu m’as consolé de ma solitude, tu m’as aidé à avoir des visions. Demande-moi ce que tu veux et j’irai voir le Grand Esprit pour qu’il exauce tes vœux".
    La petite fleur répondit :
    "Wappee, demande au Grand Esprit de m’habiller de bleu et de violet, comme les montagnes, afin que les hommes puissent me voir, de me donner un petit soleil doré que je garderai tout au fond de mon cœur pour me consoler les jours de pluie, et un manteau chaud pour que je puisse faire face au vent froid qui souffle et à la neige qui fond. Ainsi, j’apporterai confort et espérance à tous les hommes".
    Le Grand Esprit, qui avait entendu cette conversation fut sincèrement touché par la bonté de Wappee envers la fleur aussi, répondit-il aux souhaits de ce dernier.
    La petite fleur blanche devint alors bleue et violette avec au centre un cœur chaud et doré, enveloppé d’un manteau de verdure. Cette petite fleur s’appelle le crocus des prairies.
    Les hommes admirent sa force et sa fragilité, ses couleurs et sa chaleur...

    Elle est aujourd’hui l’emblème floral du Manitoba ( province de l'Ouest du Canada )

     

     

     

     

    Sources: http://grissom.os.free.fr/crocus.html
    http://www.ipernity.com/group/229312/discuss/131191

     

     

     

     


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  • Shah Jahan & Mumtaz Mahal

     

     

    Cadeau pour la Saint Valentin, pour les amoureux mais aussi les solitaires romantiques, une vidéo magnifique:

    (A mettre en plein écran). 

      

     

    Inspiré par la fabuleuse histoire d'amour de Shah Jahan & Mumtaz Mahal, Jacques Guerlain crée en 1925 le 1er parfum Oriental de l'histoire: Shalimar.
    On y trouve la sublime égérie de Shalimar, Natalia Vodianova, en princesse indienne.

     

     

    Je vous laisse lire ci-dessous l’histoire sans fards du Taj Mahal

    mêlée à la légende:

     

     

    http://www.leregional.ch/N24785/la-terrible-legende-du-taj-mahal.html

     

     

    Shah Jahan & Mumtaz Mahal

     

     

    Heureuse Saint Valentin à tous.

     

     

     


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  • Scàthach,
    la Magicienne et Guerrière du Pays des Ombres.


    Dans la mythologie celtique irlandaise, Scáthach est une magicienne puissante et redoutable, peut-être Druidesse, sans aucun doute la maîtresse absolue dans l’Art de la guerre.

    Elle est fille de Buanuinne, roi de Scotie et mère de Lasair, Inghean Bhuidhe, Latiaran et Uathach. Selon le récit Le meurtre du fils unique d'Aífe, Scáthach est aussi la sœur d'Aífé (fille d'Ardgeimm).

    Elle demeure en Écosse, certains textes évoquent l’île de Skye.
    Scáthach habite dans un château imprenable gardé par sa propre fille. On accède à sa résidence par le Pont-des-Sauts qui rétrécit et devient glissant ou s’étire et se redresse pour broyer le visiteur téméraire.

    Elle-même initiatrice des plus valeureux guerriers, experte en magie, dans l’art de la guerre et du sexe, elle commande une bande de femmes qui éduquent les héros.

    Bien qu’elle ne fasse qu’un passage furtif dans la littérature irlandaise, et qu’on ne puisse pas dire si elle est Déesse, demi-Déesse ou simple héroïne, Scáthach a un rôle crucial dans le Cycle d’Ulster, appelé également le cycle de la branche rouge.
    Elle est la Grande Initiatrice.


    Scáthach est l’initiatrice de Cúchulainn, à la fois en tant que guerrier (il devient son champion et elle lui enseigne le maniement du gae bolga, le javelot-foudre qu’elle lui offre) mais aussi pour son passage de l’état de jeune homme à l’état d’homme (il couche avec elle avant de s’unir pour un an à sa fille, Uathach).

    Ses élèves les plus prestigieux furent Cuchulainn et son ami Ferdiad, Elle les forma tous les deux à l’art de la guerre. Elle fut également chargée de leur éducation sexuelle. Elle forma aussi Conchobar, fils de Cathbad, le premier druide du royaume d’Ulster, redoutable pour ses prophéties, un druide guerrier dont le nom veut dire « Tueur au combat »…
    Comme les chevaliers de la Table Ronde, les guerriers ne doivent pas devenir ennemis les uns des autres. Ce serment ne sera pas respecté puisque Cúchulainn va tuer Ferdiad dans un combat singulier, lors de la Razzia des vaches de Cooley.

    C’est Scathach qui donna à Cuchulainn sa lance appelée Gáe Bolga, une lance redoutable et invincible faite d’os ou d’arrête de monstre marin, également appelée le « javelot-foudre ». Il est le seul à avoir le privilège de la posséder et de savoir la manier.
    L’objet a été fabriqué avec les os d’un monstre marin nommé Coinchenn, qui avait été tué par un de ses congénères, Curruid. Cette arme est magique, elle ne peut être utilisée que de manière rituelle, selon l’enseignement de la magicienne. À son invocation, elle vient elle-même comme l’éclair dans la main du guerrier, puis fonce sur l’ennemi. Quand elle pénètre le corps de la victime, elle s’ouvre en de nombreuses pointes qui sont autant de blessures mortelles ; elle est foudroyante et implacable. Elle peut être utilisée comme une lance traditionnelle ou lancée comme un javelot avec la main ou le pied en la tenant avec les orteils.


    Ferdiad, apparenté aux Fir Bolg en a finalement subi le coup fatal …
    Dans le récit épique de la Táin Bó Cúailnge (la « Razzia des vaches de Cooley »), la reine Medb contraint Ferdiad à affronter Cúchulainn en combat singulier, l’enivrant et lui promettant la main de sa fille Findabair. Les deux guerriers se battent pendant trois jours, l’issue du combat est incertaine. En dernière extrémité, Cúchulainn se sert du gae bolga pour vaincre, car Ferdiad avait la peau en corne.
    Il a donc trahi son serment en tuant son ami.

    Scathach par Howard David Johnson

     

     

    Sources: https://grand-cercle-celtique.com/2012/12/08/scathach-la-princesse-guerriere-du-pays-des-ombres/
    https://scathcraft.wordpress.com/2013/11/26/scathach/

     


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