• La mandragore

    Entre mythes et réalité.

    La mandragore est une plante mystérieuse rendue magique par de nombreuses légendes médiévales.

    Homoncule, herbe de Circé, plante des sorcières, la mandragore est depuis de nombreux siècles associée à la magie. En raison de la forme vaguement humaine de sa racine et de ses composés alcaloïdes psychotropes, la mandragore a été associée depuis l'antiquité à des croyances et des rituels magiques.

    La plante:

    Cousine de la belladone, la mandragore est une plante de la famille des solanacées (comme la pomme de terre), poussant sur les bordures méditerranéennes, dans un sol fertile. Sa racine fourchue est de couleur brune à l'extérieur et blanche à l'intérieur. Elle est pourvue de grosses feuilles vertes et donne naissance à des fruits rouges ou jaunes. Sa fleur est blanche, verdâtre ou violacée, selon la variété et dégage une forte odeur.

    Sa racine peut atteindre, après plusieurs années, des dimensions impressionnantes : jusqu'à 60 à 80 centimètres et peser plusieurs kilogrammes ! Elle s'enfonce profondément dans la terre, ce qui la rend difficile à arracher.
    Cette plante est riche en alcaloïdes aux propriétés hallucinogènes, narcotiques voire aphrodisiaques. Cela expliquerait les nombreuses légendes qui l’entourent et les vertus magiques qu’on lui a longtemps prêtées.

    Abondante au Moyen Age, elle s'est raréfiée de nos jours et il est difficile de s'en procurer ou d'en cultiver.

    Malgré ses bienfaits elle n'en reste pas moins une plante toxique qu'il faut utiliser avec modération et connaissance.

    Légendes à propos de la mandragore

    La mandragore a une forme particulière. Ses longues racines ont souvent fait penser, avec un peu d'imagination, à un embryon humain, d'où l'un de ses nombreux noms: homoncule qui signifie "petit homme planté". Avec cet aspect vaguement humain, plusieurs légendes ont pris naissance à l'époque médiévale autour de cette plante dite magique.

    D'après les écrits de l'époque, la mandragore se dote alors d'une réputation assez sombre voire macabre. En effet, il est dit qu'elle nait par la semence des pendus au pied des gibets au moment de leur mort. Mais aussi près des tombes de jeunes pucelles mortes d'un chagrin d'amour.

    La mandragore officinale est sans doute la plante qui a été le plus entourée de superstitions. On lui prêtait le pouvoir de faire naître l'amour, de guérir la stérilité ou de multiplier l'argent.
    En raison des effets hallucinogènes de cette plante, les chamanes et sorcières s'en enduisaient le corps pour entrer en transe.
    Cette plante était également utilisée par les guérisseuses pour faciliter les accouchements et soigner les morsures de vipère.

    Selon une croyance moyenâgeuse, le cri de la mandragore pouvait rendre fou ou tuer les personnes qui se risquaient à l'arracher de terre. La cueillette de cette plante était donc entourée de précautions et de rituels magiques que nous verrons plus loin.



    Vaguement anthropomorphe, donc, la Mandragore est supposée abriter un génie et est réputée posséder des vertus aphrodisiaques et divinatoires très importantes pour les sorcières qui en usent, dit-on, pour voler. D’anciennes gravures représentent la Mandragore sous forme humaine et il fut un temps où on la retrouvait autant dans les herbiers que dans les bestiaires. Bien qu’elle soit dans sa forme, mâle et femelle, dans les opérations dites «magiques», la Mandragore symbolise toujours l’élément mâle.

    Elle est très convoitée durant tout le Moyen Age et se vend à prix d'or, car on dit qu’elle apporte richesse et chance à son propriétaire. Elle était vendue très cher en raison du risque à la cueillette, et ce d'autant plus que la forme était humaine, de préférence sexuée par la présence de touffes judicieusement disposées.

    Jusqu'à la fin du siècle dernier, on a assuré en France que la Mandragore rendait le double de ce qu'elle avait reçu : deux louis pour un, deux écuelles de grain pour une.

    Elle peut aussi protéger la maison où elle vit; car la mandragore vit comme tout être peuplant cette terre, mais surtout grâce aux bons soins prodigués. Afin que cette plante magique offre tous ses bienfaits elle doit être choyée. Pour rendre une mandragore magique, on la plaçait pendant un mois dans la fosse d'un cimetière. Après quoi, on la faisait sécher au four et on l'enfermait dans un morceau de linceul : "Tant que l'on est en sa possession, affirmait le Grand Albert, on voit tous les jours augmenter sa chance".

     

    La mandragore dans l’histoire de la médecine:

    Une plante représentée sur le trône de Toutânkhamon pourrait être une mandragore (Hepper 1990) mais cette plante n'étant pas indigène en Égypte, il aurait fallu qu'elle y soit cultivée.

    Les médecins grecs prescrivaient la mandragore contre la mélancolie et la dépression. Hippocrate au Ve siècle av. J.-C. conseillait « Aux gens tristes, malades et qui veulent s'étrangler, faites prendre le matin en boisson la racine de mandragore à dose moindre qu'il n'en faudrait pour causer le délire ».

    Au rapport de son élève Xénophon, Socrate parle déjà des effets sédatifs de la plante ; Théophraste, élève d’Aristote, rapporte que la racine traite les maladies de peau et la goutte et que les feuilles sont efficaces pour soigner les blessures. Ses propriétés sédatives étaient connues puisqu’il dit qu’elle est bonne pour le sommeil. Théophraste signale aussi des propriétés aphrodisiaques. En recueillant la sève qui s'écoule de la fleur délicatement arrachée et en rajoutant quelques ingrédients secrets cela donne un puissant philtre d'amour très utilisé au Moyen Age.

    Les sorciers et alchimistes de l'époque ont d'ailleurs toujours dans leur repère un bocal rempli de racines de mandragore.

     

    Mandragores mâle et femelle. Manuscrit Dioscurides neapolitanus, Biblioteca Nazionale di Napoli, début du VIIe siècle.

    Au Ier siècle de notre ère, le médecin grec Dioscoride, en donne une description assez précise.

    « Il y a une espèce femelle, noire qui est appelée tridakias, qui a des feuilles plus étroites et plus petites que la laitue, d'une odeur puante et forte, étendues sur le sol, ainsi que des « pommes » semblables à celles du sorbier, jaune pâle, d'une bonne odeur, dans lesquelles il y a une graine semblable à celle de la poire. Les feuilles de l'espèce mâle et blanche, que certains appellent morion, sont claires, grandes, larges et lisses comme celles de la bette. Ses pommes sont deux fois plus grosses, de couleur safran, dégagent une odeur agréable relativement forte. Les bergers en mangent et s'endorment pour un certain temps. Sa racine est semblable à la précédente, mais plus grande et plus blanche. Elle n'a pas de tige non plus… ».

    Pline l'Ancien, naturaliste romain, en donne une description très proche à la même époque.

    Pline nous signale aussi des indications proches de celles de Dioscoride. L'usage comme narcotique et analgésique revient toujours :

    « On conserve les feuilles dans la saumure, et elles ont plus d'effet sinon le suc des plantes fraîches est un dangereux poison ; et encore, ainsi conservées, leurs propriétés nocives portent à la tête, même par la simple odeur… L'effet soporifique varie avec les forces du sujet ; la dose moyenne est d'un cyathe. On la fait boire aussi contre les morsures de serpents et avant les incisions et les piqûres pour insensibiliser ».

    Dioscoride énumère de nombreuses maladies où la mandragore est d'un grand secours. La racine préparée avec du vinaigre guérit les inflammations de la peau, avec du miel ou de l'huile, elle est bonne contre les piqures de serpent, avec de l'eau, elle traite les écrouelles et les abcès. Le jus fait venir les menstrues et précipite l'accouchement. Prudemment, Dioscoride met en garde contre la toxicité de la plante « Toutefois, il faut se garder d'en boire trop, car il [le jus] ferait mourir la personne ».

    Elle agit aussi sur la fécondité. Nicolas Machiavel a d'ailleurs écrit en 1520 une pièce de théâtre (une farce burlesque) portant le nom de mandragore. Elle met en scène le pouvoir immense de cette plante contre la stérilité.

    Cependant, bien heureux est celui qui arrive à s'emparer d'une mandragore car la cueillir demande d'user de nombreuses ruses. En effet, cette plante mystérieuse pousse un cri épouvantable lorsqu'elle est arrachée tant ses souffrances sont insoutenables. Ce hurlement désespéré tue sur place l'inconscient qui a alors essayé de se l'approprier.

    Arrachage d'une mandragore. Manuscrit Tacuinum Sanitatis, Bibliothèque nationale de Vienne, v. 1390.

    Pour parer à ce problème plusieurs stratégies sont conseillées:

    «Pour la trouver, il faut attendre une nuit de pleine lune, car la mandragore illumine la noirceur de la nuit. Il faut se rendre au pied d'un gibet les pieds nus. Trois cercles sont à tracer dans la terre à l'aide d'une épée, le tout accompagné de paroles sacramentelles. A ce moment là il faut faire appel à un chien, affamé ou bien docile, et l'attacher au pied de la plante. Il est conseillé de se boucher les oreilles avec de la cire et de se reculer de quelques pas. Il suffit de siffler le chien ou de l'appâter avec un morceau de viande afin que celui en courant arrache la racine. Il est bien évident que le pauvre animal meurt alors sous le cri affreux de la mandragore. Le tour est joué et la plante est prête à être ramassée sans risque.» (Herbarius Apulei, 1481).

    Le Quellec fait remonter l'ancienneté de cette tradition au début du VIe siècle. En l'an 520, le manuscrit de Dioscoride de Vienne est illustré par deux miniatures sur lesquelles on voit une racine de mandragore attachée au cou d'un chien mort, gueule béante.

    Les précautions lors de la cueillette sont aussi énoncées dans les écrits de Paracelse (1493-1541). D'après lui, la mandragore qui était une racine à-demi humaine, restait soumise à celui qui lui donnait de l'âme en la déterrant.

    A son sujet, Pline le jeune écrivait que "ceux qui cueillent la Mandragore prennent garde à ne pas avoir le vent en face ; il faut qu' ils décrivent trois cercles autour d'elle avec une épée, puis qu' ils l'enlèvent de terre en se tournant du côté du couchant. La racine de cette plante broyée avec de l'huile rosat et du vin, guérit les inflammations et les douleurs des yeux".

    Théophraste nous indique que lors de la cueillette il faut:

    « tracer autour de la mandragore trois cercles avec une épée, couper en regardant vers le levant, danser autour de l'autre et dire le plus grand nombre possible de paroles grivoises » (H.P. IX, 8, 8).

    Les magiciens pensaient qu'il existait des relations intimes entre les différents objets et les différent êtres vivants. Pour eux, les plantes sont des êtres animés doués d'une âme car étroitement soumises à l'action de divinités ou de forces astrales. Comme les médecins, ils désiraient soigner les malades mais ils avaient une toute autre conception de la maladie. Comme le dit Guy Ducourthial « Ils considèrent qu'elle n'a pas de cause naturelle, mais qu'elle est envoyée aux humains par des divinités pour les punir de leurs fautes. Pour guérir les individus malades, ils prétendent pouvoir contraindre ces divinités à détourner l'influence néfaste qu'elles exercent sur eux, mais aussi « maîtriser » un certain nombre de plantes qu'ils ont sélectionnées, c'est-à-dire les soumettre à leurs injonctions et les obliger à abandonner leurs propriétés pour qu'ils puissent en disposer à leur gré. Pour atteindre leur but, ils doivent accomplir un certain nombre de gestes précis et souvent mystérieux, prononcer incantations et formules secrètes et réciter des prières particulières, notamment lors de la récolte des plantes qu'il faut effectuer à des moments particuliers ».

    Ainsi le cercle tracé autour de la plante crée un espace magiquement clos, enfermant la plante et permettant au magicien de s'en rendre maître.

    Selon les divers écrits décrivant les rituels, on sait qu'ils se déroulaient les nuits de pleine lune.

    On trouve aussi parfois la mandragore et la jusquiame dans la composition d'onguents utilisés par les sorcières. Une croyance très répandue aux XVIe et XVIIe siècles, voulait que les sorcières s'enduisent le corps d'un onguent avant de s'envoler dans les airs pour aller au sabbat. Elles s'y rendaient à cheval sur un balai ou une fourche, enduits eux aussi d'onguent.

    La mandragore est aussi utilisée dans certains rituels du culte vaudou.

    Bien que ces croyances populaires nous fassent rire aujourd'hui, la mandragore n'en reste pas moins une plante mystérieuse qui est encore utilisée dans certaines contrées.

    Au Moyen Age elle est la plante la plus dangereuse mais aussi la plus convoitée.

    On donne aussi parfois à la Mandragore le nom de « main du Diable » ou de «main de Gloire», mais ceci est une autre histoire.

     

     

    Sources: Wikipédia - https://scribium.com/leslie-bello/a/la-mandragore-une-legende-du-moyen-age/

    http://www.gralon.net/articles/maison-et-jardin/jardin/article-la-mandragore---une-plante-entouree-de-magie-5505.htm

     

     

     

     


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  • Le sirop d’érable

    Bien des idées qu’ont eu les hommes leur ont été soufflées par l’observation des animaux.
    Celle-ci par exemple:

    Les tribus amérindiennes savaient comment recueillir la sève des érables et la transformer en sirop. Par la suite, ils ont appris à nos ancêtres à fabriquer le sirop d'érable.
    Mais les Amérindiens, eux, comment ont-ils appris ?

    Le sirop d’érable

    Une des nombreuses légendes raconte qu'un petit écureuil grimpa le long d'un tronc d'arbre, mordit sa branche et se mit à boire. Un Amérindien se trouvant au pied de cet arbre le regardait et se demandait pourquoi, puisqu'une source d'eau fraîche coulait tout près. Il imita l'écureuil en faisant une fente avec son couteau ...surprise, l'eau qui s'en écoulait était sucrée ! Jusqu'alors, sa tribu ne trouvait du sucre que dans les fruits sauvages. Et voilà qu'il existait un arbre qui pleure du sucre en larmes de cristal.
    En plus, il venait de découvrir un remède contre le scorbut dont les siens souffraient souvent au printemps. Tout ça parce qu'il avait regardé et imité un écureuil en train de se désaltérer avec la sève d'érable.

    Le sirop d’érable

    Cette petite légende de la découverte du sirop d`érable a été confirmée par le frère Marie-Victorin, grand naturaliste et savant québécois il y a bien des années, auteur illustre de la Flore laurentienne. Les Amérindiens auraient donc appris en observant l'écureuil roux.
    Marie-Victorin affirme que les Amérindiens ont appris aussi de l’écureuil à transformer la sève d’érable en sirop. En effet, de la blessure causée par la branche qui se casse coule la sève, parfois jusqu’au pied de l’arbre. Le soleil chauffe cette sève jour après jour pour faire évaporer l’eau jusqu’à ce qu’il ne reste que du sirop. Les écureuils lèchent ce sirop chaque printemps.

    Il y a finalement autant de légendes amérindiennes sur l’origine du sirop d’érable qu’il y a de tribus. Une seule certitude : les Amérindiens ont très vite su exploiter les vertus de la sève de l’érable à sucre en mettant au point une technique de récolte toute simple. A l’approche du printemps, ils entaillaient les arbres de biais avec leur tomahawk et recueillaient le précieux liquide dans un mokuk, récipient d’écorce de bouleau qu’ils déposaient sur la neige au pied de l’arbre à l’aide d’un éclat de bois encastré dans l’entaille. Pour obtenir un sirop épais, les Amérindiens faisaient bouillir la sève dans des chaudrons d’argile en la chauffant avec des pierres rougies au feu. Le procédé était très long.

    Le sirop d’érable

     

    Pour infos:
    Croyances populaires:
    -Les premiers cris des corneilles annoncent l'arrivée du temps des sucres.
    -Les premiers cris des outardes (oies sauvages) annoncent la fin de la saison.
    -Si on entaille les érables lors du croissant de lune, la coulée est abondante.
    -Si l'érable coule trop vite au moment de l'entaille, la coulée ne durera pas longtemps.
    -L'apparition de l'oiseau des sucres (Passereau) signifie qu'il est temps d'entailler. Cet oiseau est fréquent lorsque le temps d'entailler les érables est arrivé.
    -Les papillons des sucres annoncent la fin de la coulée.
    C'est un papillon gris et blanc qui fait son apparition à la fin de la saison des sucres et qui se noie dans les chaudières d'eau d'érable.

     

     


    Source: mon ami Gino et http://www.chezmaya.com/cartesvirtuelles/erable/sucres.html
    http://mag.kanata.fr/gastronomie/lhistoire-du-sirop-derable.html

     

     

     

     

     


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  • Dagda

    Dagda


    Dagda (Eochaid Ollathair) connu en tant que "dieu bon" ou " seigneur des cieux," était l'un des grands rois des Tuatha Dé Danann et le dieu irlandais de la fertilité, de la terre et de l'abondance mais aussi des traités.
    On le voyait également comme le dieu des arts, de la connaissance, de la magie et de la musique. Il est le Maître du temps et des éléments, il règne autant sur la vie que sur la mort. Il est aussi le Maître de l’Autre Monde, le Sidh.

    Avec Lug, il est considéré comme le Dieu le plus puissant des Tuatha Dé Dannan, des êtres surnaturels au service de la Déesse Mère Dana.
    Il est le père du peuple, le premier dieu, l'Être Absolu (père des vivants, maître des morts). De conception plus primitive que Lug, son aura s'éteindra à l'avènement de ce dernier, mais il représentera encore la mémoire des temps "anciens".

    Le Dagda est avant tout le dieu-druide qui contrôle le sacré et la science. Omniprésent et omnipotent, il est considéré comme le patron des druides car il connaît un grand nombre de sorts qui lui permettent de ressusciter les morts; il est le druide parfait. 

    Dagda est montré comme ventripotent et peu séduisant, et pourtant ses conquêtes sont nombreuses. Il se contente cependant de s'unir à son épouse, la Mórrigan «Grande Reine» ou la Bodb «Corneille», déesse de la Guerre.
    A noter que comme on dit souvent la Morrigan on dit aussi le Dagda.

    Dagda

    On ne sait pourquoi il était souvent décrit de façon irrévérencieuse et même ridicule.
    Son aspect est hideux, ventru comme un bouddha, un oeil démesuré, les cuisses énormes, les épaules larges, d'une taille prodigieuse. Vêtu d'une simple tunique à capuchon trop courte, tenue des gens du peuple, ses bottes sont en cuir de cheval, poils à l'extérieur.
    C'était un guerrier effrayant doté d'une force surhumaine.
    Plus tard les récits médiévaux le décrivent comme le grand roi d’Irlande et un dieu aux multiples pouvoirs.

    Il forme un binôme avec son frère Ogme (Oghma), le dieu de la Magie guerrière, dont il est le complément..
    Père d'Oengus et du roi Bodb, de Cermat et de la triple déesse Brigid, ses frères sont Elcmar, Nechtar et Midir.

    Il était aussi réputé pour son appétit féroce :
    Il prenait plaisir à manger et juste avant la seconde bataille de Magh Tuireadh, il se rendit dans le camp des Fomorii, ses ennemis acharnés, pendant la trêve du nouvel an. Ils préparèrent alors à son attention du porridge fait de lait, de farine, de graisse, de cochons et de chèvres, en quantité suffisante pour rassasier cinquante hommes.
    Ils lui ordonnèrent, sous peine de mort, de tout manger, ce qu'il fit de bon cœur en se servant d'une louche en bois « si énorme qu'un homme et une femme pouvaient coucher dedans ». Cette épreuve transforma temporairement Dagda en vieil homme obèse, mais cela ne l'empêcha pas de séduire l'une des filles des Fomorii, qui lui promit d'aider les Tuatha Dé Danann par sa magie.
    Ce récit évoque peut-être, dans une version altérée, le mariage sacré d'un chef et d'une jeune fille qui avait lieu au début de chaque année durant la fête de Beltane. L'union avait pour but d'assurer la prospérité, la force et la paix.

    Dans le récit du Cath Maighe Tuireadh, le Dagda a trois ou quatre mésaventures, mais c'est lui qui, avec Lug et Ogme, organise la guerre victorieuse des Túatha Dé Dánann contre les Fomorii. Dans de nombreuses illustrations et récits, Dadga est représenté avec 4 talismans qui témoignent de sa puissance.

    La Massue magique
    Son arme préférée est la massue. Montée sur 2 roues, elle est si lourde que la marque laissée sur son passage peut servir de frontière entre deux mondes. Avec la plus grosse extrémité de sa massue, il pouvait tuer jusqu’à 9 ennemis en un seul coup. L’autre extrémité pouvait quant à elle ressusciter les morts. Elle lui donnait ainsi le droit de vie et de mort. 
    La Harpe des 4 saisons
    Le Dagda possède une harpe magique appelée l’Uaithne. Celle-ci a plusieurs pouvoirs en elle. Le premier est de jouer n’importe quelle mélodie du monde toute seule, sur simple commande de son propriétaire. Son second pouvoir est de changer l’ordre respectifs des saisons. Enfin, certaines légendes racontent que Dagda utilisait sa harpe pour commander ses hommes sur les champs de batailles.
    Le Chaudron d’abondance
    Le dieu druiDagdade possède un chaudron magique sans fond, appelé le chaudron d’abondance. Le chaudron est un élément important dans la mythologie celtique. Celui du Dagda provient de l’île de Murias du druide Semias, avant que les Tuatha Dé Danann ne s'installent en Irlande. Le nom de ce chaudron est Undry. Il symbolise la souveraineté, l’abondance et la résurrection. Assimilé au Saint Graal, c’est une source d’approvisionnement infini. Tous ceux qui l’approchent sont immédiatement rassasiés. Il s’en sert aussi pour ramener les morts à la vie en les jetant dedans. C’est peut-être lui qui est représenté sur le chaudron de Gundestrup.
    La Roue cosmique
    Dagda dispose également d’une roue à 8 rayons comme d’autres dieux. Cet objet à caractère solaire symbolise sa puissance cosmique. On raconte que celui qui l’entend devient sourd, celui qui la voit devient aveugle et celui sur lequel elle tombe meurt sur le coup.

    Dagda possédait quatre grands palais sous les collines creuses. Plus tard, Dagda répartit ses terres entre ses fils mais oublia Oengus. Ce dernier eut alors une idée pour récupérer son dû. Il demanda un jour à son père s’il pouvait loger dans sa plus belle demeure, le Brug na Boinne, pour « un jour et une nuit ». Or, dans la culture celtique, le terme de « un jour et une nuit » est très ambigu car l’expression « jour et nuit » est une interprétation pour l’éternité. Ainsi Oengus prit possession du Brug na Boinne pour toujours. Considéré comme un Sidh, ce lieu mythique est aujourd’hui assimilé au site mégalithique de Newgrange, ouvert de nos jours au public.

    Dagda


    Les Trois Airs de Musique du Dagda
    La harpe magique contient toutes les mélodies et tous les instruments possibles.
    Cette harpe aux propriétés exceptionnelles était un des plus grands trésors du Dagda. Elle venait à lui quand il l’appelait, et jouait à sa demande trois airs magiques, connus sous le noms des « trois nobles airs »:

    - L'air du rire qui correspond à la jeunesse,
    - L'air des pleurs qui correspond à la vieillesse,
    - L'air du sommeil qui correspond à la mort.

    Dans le récit intitulé Seconde Bataille de Mag Tured (Cath Maighe Tuireadh), la harpe est volée par les Fomoires; le Dagda se met à sa recherche, accompagné de Lug et Ogme. Ils la retrouvent accrochée au mur d'une résidence des ennemis; à l'appel du dieu, la harpe s'envole et tue neuf Fomorii. Alors elle joue l'air des lamentations et les femmes se mettent à pleurer, puis elle joue l'air du sourire et les garçons se mettent à rire; enfin elle joue l'air du sommeil et l'armée ennemie s'endort.
    Ses deux amis dieux et lui en profitèrent alors pour s’en aller sans difficulté, emmenant la harpe avec eux.

     

     

    Sources: http://www.mythes-celtes.fr/mythes/D/dagda.htm
    http://www.les-mondes-de-gwenn.fr/2010/12/06/les-trois-airs-de-musique-du-dagda/
    http://www.vivre-en-irlande.fr/culture-irlandaise/dagda-dieu-celtique

     

     

     


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  • Le manque de lumière et la fraîcheur de ce petit matin ont rappelé à ma mémoire cette jolie poésie que je partage :

     

    Ce que disent les hirondelles

    Chanson d'automne

    Déjà plus d'une feuille sèche
    Parsème les gazons jaunis ;
    Soir et matin, la brise est fraîche,
    Hélas ! les beaux jours sont finis !

    On voit s'ouvrir les fleurs que garde
    Le jardin, pour dernier trésor :
    Le dahlia met sa cocarde
    Et le souci sa toque d'or.

    La pluie au bassin fait des bulles ;
    Les hirondelles sur le toit
    Tiennent des conciliabules :
    Voici l'hiver, voici le froid !

    Elles s'assemblent par centaines,
    Se concertant pour le départ.
    L'une dit : " Oh ! que dans Athènes
    Il fait bon sur le vieux rempart !

    " Tous les ans j'y vais et je niche
    Aux métopes du Parthénon.
    Mon nid bouche dans la corniche
    Le trou d'un boulet de canon. "

    L'autre : " J'ai ma petite chambre
    A Smyrne, au plafond d'un café.
    Les Hadjis comptent leurs grains d'ambre
    Sur le seuil d'un rayon chauffé.

    " J'entre et je sors, accoutumée
    Aux blondes vapeurs des chibouchs,
    Et parmi les flots de fumée,
    Je rase turbans et tarbouchs. "

    Celle-ci : " J'habite un triglyphe
    Au fronton d'un temple, à Balbeck.
    Je m'y suspends avec ma griffe
    Sur mes petits au large bec. "

    Celle-là : " Voici mon adresse :
    Rhodes, palais des chevaliers ;
    Chaque hiver, ma tente s'y dresse
    Au chapiteau des noirs piliers. "

    La cinquième : " Je ferai halte,
    Car l'âge m'alourdit un peu,
    Aux blanches terrasses de Malte,
    Entre l'eau bleue et le ciel bleu. "

    La sixième : " Qu'on est à l'aise
    Au Caire, en haut des minarets !
    J'empâte un ornement de glaise,
    Et mes quartiers d'hiver sont prêts. "

    " A la seconde cataracte,
    Fait la dernière, j'ai mon nid ;
    J'en ai noté la place exacte,
    Dans le pschent d'un roi de granit. "

    Toutes : " Demain combien de lieues
    Auront filé sous notre essaim,
    Plaines brunes, pics blancs, mers bleues
    Brodant d'écume leur bassin ! "

    Avec cris et battements d'ailes,
    Sur la moulure aux bords étroits,
    Ainsi jasent les hirondelles,
    Voyant venir la rouille aux bois.

    Je comprends tout ce qu'elles disent,
    Car le poète est un oiseau ;
    Mais, captif ses élans se brisent
    Contre un invisible réseau !

    Des ailes ! des ailes ! des ailes !
    Comme dans le chant de Ruckert,
    Pour voler, là-bas avec elles
    Au soleil d'or, au printemps vert !

     

    (Théophile Gautier - Tableau d'Elisabeth Sonrel)

     


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