• Lughnasad

    Lughnasadh

     Je fais remonter ce sujet qui est d'actualité.
    Même si les jours qui raccourcissent me rendent un peu triste, je vous souhaite une très belle fête de Lughnasadh, une très heureuse fête des moissons.

     

     (31 juillet - 1 août)

    Dans la mythologie celtique, Lughnasadh est une fête religieuse dont le nom signifie « assemblée de Lug », le dieu-roi qui représente la Souveraineté et l’Homme primordial. Elle a lieu au début du mois d’Elembivios du calendrier de Coligny (approximativement vers le 1er août du calendrier grégorien dans l'hémisphère Nord et le 1er février dans l'hémisphère Sud), symboliquement pendant la période des récoltes.
    Certains Wiccans, néo-druides et néo-païens utilisent le terme Lammas, nom de la fête anglo-saxonne qui lui est équivalente.

    Dans les sagas irlandaises, Lug, le dieu du soleil à qui était dédiée cette fête, était un chef des Tuatha de Dannan, « le Peuple de la déesse Dana », qui, en qualité de héros bâtisseur, dévoila aux hommes les techniques permettant de labourer, de semer et de récolter le blé.

    Cette fête de Lughnasadh représente le début de la période des moissons: les premiers grains mûrs ainsi que tous les fruits et légumes prêts à être récoltés.

    La fête se déroulait probablement à la pleine lune la plus proche de cette date, et c'était le moment de remercier les esprits et les dieux pour le début des récoltes, mais aussi pour les honorer avec des offrandes et des prières afin qu'ils protègent les cultures. L'esprit du blé était attiré et capturé dans les poupées en paille, les "cages de l'esprit" qui jouent un rôle important lors de cette fête. Elle est donc fréquemment associée au pain car le blé est une des premières récoltes de la saison.

    Les jours commencent à raccourcir.
    C’est la période où la Déesse voit le Dieu s’affaiblir et mourir, alors qu’il renaît en elle. Dans la tradition celtique, on honore et on remercie la Déesse Mère pour l’abondance des récoltes, ainsi que le Dieu, symbole de prospérité.
    Pendant cette période on consomme du pain, les premiers fruits ou un produit des premières récoltes. On partage la nourriture avec tous. Symboliquement, certains jettent des morceaux de pain dans le feu.

    Il s’agit de la fête du roi dans sa fonction de redistributeur des richesses, sous l’autorité des druides. C'est une trêve militaire qui célèbre la paix, l’amitié, l’abondance et la prospérité du royaume. Elle est obligatoire (sous peine de vieillissement prématuré) et réunit les trois classes (sacerdotale, guerrière et artisanale) de la société celtique.

    Pour célébrer cette fête, les jeux étaient à l'honneur. Les druides assistaient aux fêtes, et faisaient des concours d'éloquence et de science. Les guerriers faisaient également des concours, sans toutefois être d'une réelle méchanceté, la joie et la bonne humeur étaient davantage de mise.

    Elle est décrite comme une foire de commerce, mais aussi une occasion de régler les contentieux, de s’amuser, d’entendre des poètes et des musiciens.

    La notion d'union lors de Lughnasadh est très forte : union du soleil et de la lune, des hommes et des femmes, fusion de la mère et de l'enfant. C'est donc un très bon jour pour célébrer un mariage.

    Lughnasadh

    Handfasting

    La cérémonie du mariage celtique se déroule en plein air pour être plus proche des éléments de la nature, à qui on demande des bénédictions. C’est le druide ou la prêtresse qui dirige la cérémonie en présence des deux clans. Les futurs mariés prennent place dans un cercle tracé par le druide avec leurs témoins. Il est important toutefois de savoir que le mariage celtique était un contrat d'union pour une durée de un an et un jour ( à cette époque on concevait que l'amour ne pouvait pas forcement durer toute une vie.) On procède ensuite aux échanges de voeux, des anneaux ainsi qu’aux offrandes.

    On continue avec le rituel des « mains liées », le druide attache les mains des nouveaux mariés avec une tige de lierre ou un ruban, symbolisant leur union pour le meilleur et pour le pire.
    Pour finir en beauté, on demande aux époux de sauter au-dessus d’un balai, qui représente le premier obstacle à surmonter dans leur vie commune.

    Mais c'est aussi le moment où la roue de l'année repart vers la saison sombre et où l'on sent l'approche de l'ombre, ce jour marque le départ prochain de l’été.

    Lughnasadh est l'automne celtique: le moment d'abondance et de célébration est aussi le moment du fauchage et du sacrifice. La nature est sèche souvent, la chaleur du soleil a déjà fait jaunir quelques feuilles voire quelques arbres.
    C'est un moment crucial dans la roue des saisons, car Lughnasadh montre l'importance de l'équilibre non seulement dans la nature, mais aussi dans la vie personnelle.
    En effet, tout ce qui est vivant naît, décline et s'achemine vers la mort pour renaître ensuite, formant ainsi la boucle du grand cycle universel qui perpétue la vie. La mort n'est qu'un passage, un moment de cette transformation permanente qu'est l'existence ; le blé moissonné se transforme en pain qui est mangé et assimilé par notre sang, qui nourrit et donne de la force.

    En Europe, beaucoup de gens continuent à célébrer cette fête par des feux de joie et des danses. Certains néo-païens préparent un pain de forme humaine, symbolisant le Dieu qu'ils sacrifient et mangent. Des foires de Lammas se tiennent encore dans certaines régions de l'Angleterre, vestiges d'un temps où la récolte était accueillie avec grande joie.

    L'une des activités de saison est la séparation du grain de la balle - le vannage. Cette action véhicule la "moisson" symbolique de la vie. À cette époque on réfléchit à toutes les bonnes choses qui ont porté fruits, on les attire à soi pour les louer et on décide quoi abandonner. Lughnasadh est donc le bon moment pour se débarrasser des mauvaises habitudes.

    Se défaire de ce qui est devenu inutile est autant une partie de la moisson que la célébration de l'abondance.

     

     

    Lughnasadh

     

     

     

     

    http://www.blogg.org/blog-51512-billet-en_savoir_plus_sur_lughnasadh-746622.html 
    http://esoteria.canalblog.com/archives/2013/06/27/27521260.html

     

     

     

     


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  • La Reine des poissons

     

    Retour après de gros problèmes « ordinatesques » , alors:

    Une histoire de Gérard de Nerval que je vous livre telle quelle:

    La Reine des poissons

    Sylphe par Séverine Pineaux.

     

    La Reine des poissons

    Conte de la province du Valois.

    Il y avait dans la province du Valois, au milieu des bois de Villers-Cotterêts, un petit garçon et une petite fille qui se rencontraient de temps en temps sur les bords des petites rivières du pays, l’un obligé par un bûcheron nommé Tord-Chêne, qui était son oncle, à aller ramasser du bois mort, l’autre envoyée par ses parents pour saisir de petites anguilles que la baisse des eaux permet d’entrevoir dans la vase en certaines saisons. Elle devait encore, faute de mieux, atteindre entre les pierres les écrevisses, très nombreuses dans quelques endroits.

    Mais la pauvre petite fille, toujours courbée et les pieds dans l’eau, était si compatissante pour les souffrances des animaux, que, le plus souvent, voyant les contorsions des poissons qu’elle tirait de la rivière, elle les y remettait et ne rapportait guère que les écrevisses, qui souvent lui pinçaient les doigts jusqu’au sang, et pour lesquelles elle devenait alors moins indulgente.

    Le petit garçon, de son côté, faisant des fagots de bois mort et des bottes de bruyère, se voyait souvent exposé aux reproches de Tord-Chêne, soit parce qu’il n’en avait pas assez rapporté, soit parce qu’il était trop occupé à causer avec la petite pêcheuse.

    Il y avait un certain jour dans la semaine où les deux enfants ne se rencontraient jamais… Quel était ce jour ? Le même sans doute où la fée Mélusine se changeait en poisson, et où les princesses de l’Edda se transformaient en cygnes.
    Le lendemain d’un de ces jours-là, le petit bûcheron dit à la pêcheuse : " Te souviens-tu qu’hier je t’ai vu passer là-bas dans les eaux de Challepont avec tous les poissons qui te faisaient cortège… jusqu’aux carpes et aux brochets ; et tu étais toi-même un beau poisson rouge avec les côtés tous ruisselants d’écailles d’or.
    – Je m’en souviens bien, dit la petite fille, puisque je t’ai vu, toi qui étais sur le bord de l’eau, et que tu ressemblais à un beau chêne vert, dont les branches d’en haut étaient d’or…, et que tous les arbres du bois se courbaient jusqu’à terre en te saluant.
    – C’est vrai, dit le petit garçon, j’ai rêvé cela.
    – Et moi aussi j’ai rêvé ce que tu m’as dit : mais comment nous sommes nous rencontrés deux dans le rêve ?… "

    En ce moment, l’entretien fut interrompu par l’apparition de Tord-Chêne, qui frappa le petit avec un gros gourdin, en lui reprochant de n’avoir pas seulement lié encore un fagot.
    " Et puis, ajouta-t-il, est-ce que je ne t’ai pas recommandé de tordre les branches qui cèdent facilement, et de les ajouter à tes fagots ?
    – C’est que, dit le petit, le garde me mettrait en prison, s’il trouvait dans mes fagots du bois vivant… Et puis, quand j’ai voulu le faire, comme vous me l’aviez dit, j’entendais l’arbre qui se plaignait.
    – C’est comme moi, dit la petite fille, quand j’emporte des poissons dans mon panier, je les entends qui chantent si tristement, que je les rejette dans l’eau… Alors on me bat chez nous !
    – Tais-toi, petite masque ! dit Tord-Chêne, qui paraissait animé de boisson, tu déranges mon neveu de son travail. Je te connais bien, avec tes dents pointues couleur de perle… Tu es la Reine des poissons… Mais je saurai bien te prendre à un certain jour de la semaine, et tu périras dans l’osier… dans l’osier ! "

    Les menaces que Tord-Chêne avaient faites dans son ivresse ne tardèrent pas à s’accomplir. La petite fille se trouva prise sous la forme de poisson rouge, que le destin l’obligeait à prendre à de certains jours. Heureusement, lorsque Tord-Chêne voulut, en se faisant aider de son neveu, tirer de l’eau la nasse d’osier, ce dernier reconnut le poisson rouge à écailles d’or qu’il avait vu en rêve, comme étant la transformation accidentelle de la petite pêcheuse.
    Il osa la défendre contre Tord-Chêne et le frappa même de sa galoche. Ce dernier, furieux, le prit par les cheveux, cherchant à le renverser ; mais il s’étonna de trouver une grande résistance : c’est que l’enfant tenait ses pieds à la terre avec tant de force, que son oncle ne pouvait venir à bout de le renverser ou de l’emporter, et le faisait en vain virer dans tous les sens.
    Au moment où la résistance de l’enfant allait se trouver vaincue, les arbres de la forêt frémirent d’un bruit sourd, les branches agitées laissèrent siffler les vents, et la tempête fit reculer Tord-Chêne, qui se retira dans sa cabane de bûcheron.
    Il en sortit bientôt menaçant, terrible et transfiguré comme un fils d’Odin ; dans sa main brillait cette hache scandinave qui menace les arbres, pareille au marteau de Thor brisant les rochers.

    Le jeune roi des forêts, victime de Tord-Chêne – son oncle, usurpateur –, savait déjà quel était son rang qu’on voulait lui cacher. Les arbres le protégeaient, mais seulement par leur masse et leur résistance passive…
    En vain les broussailles et les surgeons s’entrelaçaient de tous côtés pour arrêter les pas de Tord-Chêne, celui-ci a appelé ses bûcherons et se trace un chemin à travers ces obstacles. Déjà plusieurs arbres, autrefois sacrés du temps des vieux druides, sont tombés sous les haches et les cognées.

    Heureusement, la Reine des poissons n’avait pas perdu de temps. Elle était allée se jeter aux pieds de la Marne, de l’Oise et de l’Aisne, les trois grandes rivières voisines, leur représentant que si l’on n’arrêtait pas les projets de Tord-Chêne et de ses compagnons, les forêts trop éclaircies n’arrêteraient plus les vapeurs qui produisent les pluies et qui fournissent l’eau aux ruisseaux, aux rivières et aux étangs ; que les sources elles-mêmes seraient taries et ne feraient plus jaillir l’eau nécessaire à alimenter les rivières ; sans compter que tous les poissons se verraient détruits en peu de temps, ainsi que les bêtes sauvages et les oiseaux.
    Les trois grandes rivières prirent là-dessus de tels arrangements que le sol où Tord-Chêne, avec ses terribles bûcherons, travaillait à la destruction des arbres – sans toutefois avoir pu atteindre encore le Prince des forêts –, fût entièrement noyé par une immense inondation, qui ne se retira qu’après la destruction entière des agresseurs.

    Ce fut alors que le Roi des forêts et la Reine des poissons purent de nouveau reprendre leurs innocents entretiens.

    Ce n’étaient plus un petit bûcheron et une petite pêcheuse, mais un Sylphe et une Ondine, lesquels, plus tard, furent unis légitimement.

    La Reine des poissons

    Ondine par Joséphine Wall.

     

     

    http://boiteahistoires.free.fr/0contexte/nerval_reinepoissons.html

     

     

     

     


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  • Sculpture de Léonard Crunelle - Bismarck Dakota du Nord.


    Sacagawea 
    Une héroïne Amérindienne

    Ce n’est pas une légende, mais encore une belle histoire de femme.

    Fille d'un chef indien du peuple Shoshone, Sacagawea, " l'oiseau qui plonge dans l'eau ", n'échappera pas à l'étrange prédiction que sa grand-mère lui avait faite:
    " ...Bientôt tu feras un voyage dans un pays inconnu. Tu es l'élue. Tu auras plusieurs noms. Tu guideras les autres. Tu seras quelque chose comme un chef qui donne au peuple des ventres pleins et des visages réjouis. Tu appartiendras aux légendes dans de nombreuses vies d'hommes et tu seras aimée par d'autres nations. Tu mourras jeune... et pourtant, tu atteindras un âge très avancé... Le début de tout cela est proche... "

    Enlevée tout enfant au cours d'une sanglante bataille, impitoyablement réduite en esclavage, convoitée par tous les hommes, traquée sans cesse pour sa jeunesse et sa fraîcheur, échangée, gagnée au jeu, mariée à treize ans contre son gré, elle saura cependant prendre sur le destin et sa douloureuse condition de femme une éclatante revanche. Grâce à son intelligence et à son intuition exceptionnelles, à sa connaissance aiguë des lois de la nature, au savoir et à la sagesse de ses ancêtres, c'est elle en effet qui mènera vers le succès, en 1805, une poignée d'hommes blancs, permettant à l'expédition historique des deux explorateurs américains Lewis et Clark d'atteindre les rivages jusqu'alors inaccessibles du lointain Océan Pacifique.

    Vers l’année 1800, le territoire des États-Unis était divisé en trois : l’ouest était constitué, en grande partie, de possessions espagnoles ; le centre, de chaque côté des fleuves Missouri et Mississipi, de possessions françaises et l’est, de possessions anglaises.
    Les Shoshones vivaient dans le Wyoming actuel et occupaient également une partie de l’Idaho, du Montana, du Nevada et de l’Utah. C’était un peuple fier qui vivait principalement de la chasse du bison, un animal qui parcourait, par millions, les vastes plaines de ces régions.
    Dans le centre du village des Shoshones, vivait le grand chef Ne-Recule-Jamais. C’est là que naquit sa fille Petite Herbe, aux environs de 1788, qui allait devenir Sacagawea.

    Très tôt, Petite Herbe se révéla une enfant curieuse, espiègle et très bavarde. Ses parents n’arrêtaient pas de lui dire : « Tu parles trop, Petite Herbe ; les femmes doivent apprendre à tenir leur langue, surtout en présence des hommes ». Mais Petite Herbe n’écoutait pas, ne faisant qu’à sa tête. Elle n’arrêtait pas de poser des questions et avait un caractère bien trempé.

    Un jour, les Shoshones entreprirent leur voyage annuel vers leurs quartiers d’hiver dans la région de la Montagne Luisante (aujourd’hui les Rocheuses). Lors de ce voyage ils furent attaqués par les Pieds-Noirs, une tribu rivale qui convoitait leurs chevaux. Possédant des mousquets, les Pieds-Noirs eurent le dessus et plusieurs guerriers Shoshones, de même que des femmes et adolescents, furent tués. Des femmes furent capturées, ainsi que des enfants, dont Petite Herbe qui avait alors 11 ans. Les Pieds-Noirs retournèrent vers leur territoire et Petite Herbe devint l’esclave de Bec de Vautour, le guerrier qui l’avait fait prisonnière. Elle fut traitée durement et subit toutes sortes d’humiliations, mais fière, elle endura le tout sans pleurer ni se plaindre. Elle apprit le langage des Pieds-Noirs qui lui donnèrent le nom de Femme-Oiseau ou Sac-a-jaw-a, dans leur langue. Ce nom devint Sacagawea.

    Sacagawea demeura dans la tribu des Pieds-Noirs jusqu’à ce qu’elle soit gagnée au jeu, à l’âge de 13 ans, par un trappeur dénommé Toussaint Charbonneau. Le jeu était le passe-temps favori des indiens, surtout lors des grandes foires annuelles et il était fréquent qu’un indien perde tout ce qu’il possédait, femmes comprises. Charbonneau avait déjà deux jeunes indiennes dans sa cabane et il entreprit de casser le caractère de Sacagawea, jugée trop fière. Toussaint Charbonneau était né à Montréal d’une femme sioux et d’un père Canadien-français. Brutal, il battit Sacagawea, sans parvenir à briser la petite indienne.

    Plus tard, le Congrès américain vota une loi afin de permettre l’exploration des territoires situés à l’ouest du fleuve Missouri, jusqu’au Pacifique. Meriwether Lewis et William Clark furent chargés de monter une expédition à cet effet.
    L'expédition Lewis et Clark (de 1804 à 1806) est la première expédition américaine à traverser les États-Unis à terre jusqu'à la côte Pacifique. Thomas Jefferson, troisième président des États-Unis de 1801 à 1809, avait convaincu le Congrès d'attribuer 2 500 dollars de l'époque au projet.

    Meriwether Lewis et William Clark sont les chefs de l'expédition et donneront leur nom à celle-ci. Clark et trente membres partent de Camp Dubois, dans l'actuel Illinois, le 14 mai 1804 et rencontrent Lewis et dix autres membres du groupe à Saint Louis dans le Missouri. L'expédition atteint l'océan Pacifique en 1805. Le voyage de retour commence le 23 mars 1806 et s'achève le 23 septembre de la même année.

    Histoire: Sacagawea

    Comme ils ne connaissaient pas ces territoires, ni le langage des diverses tribus, il leur fallait un guide et interprète.
    C'est à Fort Mandan, construit par les deux explorateurs et qui sert de point de départ vers les montagnes Rocheuses, que Sacagawea rencontre l'expédition de Lewis et Clark, car elle habite avec Charbonneau à proximité, dans un village mandan.
    En décembre 1804, peu avant le départ de l'expédition, Lewis écrit :
    « Un Français du nom de Chabonah (Charbonneau), qui sait parler la langue des gros ventres (big belly) est venu nous voir, il voulait être incorporé et nous informait que ses deux squaws étaient des indiennes snakes (Shoshones), nous l'avons engagé pour qu'il vienne avec nous et en prenant une de ses femmes afin qu'elle nous traduise le shoshone. »

    Le succès de l'expédition est dû en grande partie à la présence de Sacagawea. Malgré les dangers encourus durant le voyage (rapides du Missouri, faim, froid, attaques d'ours, hostilité des Amérindiens), il n'y eut qu'un seul mort, le sergent Charles Floyd. Il succomba à une maladie dès le début de l'expédition en août 1804.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Exp%C3%A9dition_Lewis_et_Clark

    Hormis sa valeur en tant qu'interprète, ils espéraient à ce que sa simple présence serait favorable auprès des Indiens qu'ils rencontreraient sur leur route. Clark nota dans son journal: "une femme dans un groupe d'hommes est une marque de paix".

    Bientôt une deuxième marque de paix s'ajouta à l'expédition quand Sacagawea donna naissance à son premier enfant, un fils nommé Jean-Baptiste Charbonneau mais appelé Pomp ou Pompey par Clark. Sacagawea transporta son enfant dans un berceau sur son dos.

    L’expédition de Clark et Lewis comptait quarante cinq hommes. C’est au cours de ce voyage que Sacagawea démontra toutes ses qualités de princesse indienne. Elle était courageuse et toujours à l’avant-garde pour entreprendre des discussions avec les diverses tribus, afin de permettre la traversée des territoires et ce, jusqu’à l’océan Pacifique. Elle fit l’admiration de tous les hommes, y compris Clark et Lewis, qui devinrent des amis intimes. 

    La connaissance de Sacagawea sur les peuples et les milieux traversés assura pour une grande partie le succès de l’expédition.
    Un des faits que Clark a souligné était la connaissance qu’elle avait de la nature inculquée par sa mère et les siens, la science des fleurs, des herbes et des racines qui ont fourni les propriétés nutritives et curatives qui leur manquaient. Cette connaissance est devenue d'une importance cruciale pour l‘expédition; en permanence Sacagawea a rassemblé les éléments naturels qui les nourrissaient, en ajoutant souvent à la nourriture. Sa médecine naturelle a également complété une vaste trousse médicale et les connaissances des capitaines. Ils ont mentionné ces contributions maintes et maintes fois dans leurs journaux, ainsi que ses prouesses concernant l’orientation de l’expédition et la diplomatie nécessaire à chaque rencontre qu‘ils faisaient. Son enlèvement, la cohabitation difficile avec Charbonneau qui la maltraitait, et la vie à son retour au Dakota du Nord ont également été décrits ou conjecturé.

    Elle sauva au moins par deux fois l'expédition d'un échec : lorsqu'elle évita la perte de vivres et de documents, dont le journal de bord, dans des rapides et lorsque l'expédition entra en contact avec les Shoshones, au départ hostiles à leur passage, dont ils espéraient obtenir des chevaux pour traverser les montagnes. Quand Sacagawea arriva pour servir d'interprète, elle trouva la bande qui était conduite par son frère aîné, Cameahwait, devenu chef à la mort de leur père. Profondément émue par cette rencontre, Sacagawea aurait pu tirer avantage de cette étonnante coïncidence pour retourner avec les siens, mais au contraire elle aida les explorateurs à obtenir les chevaux dont ils avaient besoin et continua le voyage avec eux et son mari vers le Pacifique.

    Il faut dire qu’elle était tombée follement amoureuse du capitaine Clark, qui ne répondait pas à son amour.

    L'expédition atteignit la côte Pacifique en décembre 1805 et y fonda Fort Clatsop.


    A l’issue d’un voyage de deux ans, quatre mois, et dix jours, la compagnie retrouva enfin Saint Louis. Sacagawea et Charbonneau se séparèrent de Lewis et Clark dans un village d'Indiens Hidatsa dans le haut Missouri, et à partir de là l'histoire de leurs vies devient conjecturale.

    La suite est sujette à caution, deux versions s’affrontent:

    1)- Au retour de l’expédition qui allait ouvrir la route de l’Ouest américain, les autorités firent une grande fête, en l’honneur de Clark et Lewis, de même qu’ en honneur de la princesse Sacagawea, qui était devenue très célèbre dans tout le pays. Le président Jefferson offrit un splendide médaillon à son effigie à Sacagawea.
    Reconnue finalement comme chef de la tribu des Shoshones, Sacagawea représenta son peuple lors de la signature du Grand traité de paix, du 3 juillet 1868, entre les blancs et les indiens. Sa tribu se voyant accordée un vaste territoire, Sacagawea, très noble et très émue, prononça le discours suivant devant les dignitaires, dont certains pleuraient, et qui resta gravé dans la mémoire de toutes les générations :
    « Je mettrai mes pas dans ceux de mes ancêtres où je tracerai ma propre piste. Je sentirai la mousse et les feuilles sous mes pieds. J’entendrai craquer les pommes de pin et les brindilles. Je m’émerveillerai de l’assaut des lichens sur les roches, comme les vagues sur la mer. Au printemps, j’irai cueillir les églantiers et les violettes là, où loin du bruit et des querelles, tout n’est que silence et paix. Les écureuils et les oiseaux m’accueilleront. Je m’assoirai sur une souche morte et regarderai les pousses neuves me dire que la vie meurt, mais que tout recommence. En été, je sentirai la fraîcheur des ombrages et, à travers les feuilles, je verrai le ciel bleu et pourrai m’émerveiller de l’éternité de notre terre. J’irai marcher sur les collines à l’automne et respirer l’odeur âcre de l’herbe fanée. L’hiver venue, les arbres dépouillés me rappelleront aux dures réalités de la vie. Je sentirai alors sur mon visage, le froid de cristal du vent et le souffle mordant des premières neiges. »

    Après le retour de l'expédition, Charbonneau emmena Sacagawea avec lui lorsqu'il décida d'aller vivre à Saint-Louis dans le Missouri, où leur fils Jean-Baptiste est pris en charge par Clark afin qu'il puisse bénéficier d'une bonne éducation.
    Charbonneau a apparemment voyagé jusqu'à Saint Louis à l'invitation de William Clark, qui s'était pris d'affection pour le jeune Pompey et espérait pouvoir influencer son père à s'installer là. Après un bref essai, cependant, Charbonneau retourna au piégeage, laissant son fils aux soins de Clark.

    2)- On n'est pas certain que Sacagawea ait accompagné Charbonneau à Saint Louis. quelques témoignages indiquent qu'elle fit le voyage, puis retourna dans le haut Missouri avec son mari où elle mourut au cours d'une épidémie de "fièvre putride" en 1812. Des documents historiques montrent qu'elle meurt en 1812 à Fort Manuel Lisa. Ainsi le prêtre du fort écrit que « la femme de Charbonneau, une squaw shoshone, est morte de fièvre » et ajoute qu'elle était âgée de 24 ans.

    D'autres pensent que Sacagawea en fin de compte rejoignit les Shoshones dans la réserve de la Wind River et mourut là en 1884. Si elle a vraiment signé le traité de paix et prononcé le fameux discours, en 1868 il est clair que c’est sans doute une autre des femmes de Charbonneau qui est morte en 1812.

    Histoire: Sacagawea


    Hommages:

    · Elle est inscrite au National Women's Hall of Fame.
    · Elle est l'une des 39 femmes à la table de l'installation de l'artiste féministe Judy Chicago The Dinner Party, aujourd'hui exposée au Brooklyn Museum. Cette installation se présente sous la forme d'une table en triangles, de 13 convives par côté, chaque convive étant une femme, figure historique ou mythique.

    Nommés en son honneur 
    - Le lac Sakakawea, créé en 1956 dans le Dakota du Nord
    - La Sacagawea River, une rivière du Montana
    - USS Sacagawea, nom porté par plusieurs navires de l'United States Navy
    - L'astéroïde (2822) Sacajawea
    - Une pièce d'un dollar, frappée depuis l'an 2000 et où figure son portrait et celui de son fils.

    Dans la culture populaire:
    · Son personnage joue un rôle important dans le film La Nuit au musée (2006) dans lequel les statues de cire du Muséum américain d'histoire naturelle s'animent la nuit venue. Elle apparaît aussi dans La Nuit au musée 2 (2009) et La Nuit au musée 3 (2015).

    Aujourd’hui, de nombreuses statues érigées en l’honneur de Sacagawea sur le sol américain rappellent son épopée glorieuse et perpétuent son souvenir. Son discours y est même gravé en lettres d’or. C'est d'ailleurs une figure légendaire dans l'histoire de l'ouest américain pour le rôle indispensable qu'elle a tenu, pendant l'expédition de Lewis et de Clark.
    Plus tard, Sacagawea est devenue une énigme pour des historiens cherchant à retracer la fin de sa vie.

    Le territoire accordé aux Shoshones fut rapidement réduit de 80% de sa superficie, les Américains ne respectant pas leur traité

    Sacajawea Memorial Area at Lemhi County, Salmon Idaho.

     

     

    Sources: Wikipédia - http://medarus.org/NM/NMPersonnages/NM_10_03_Biog_Natives/nm_10_03_sacagawea.htm -
    http://amerindien.e-monsite.com/pages/les-legendes-amerindiennes.html

     

     

     

     


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