• Les Enfants de Lir

    Les enfants de Lir au jardin du souvenir de Dublin.

     

    Les Enfants de Lir

    C’était en Irlande, du temps où les Thuata Dé Danann se battaient contre les envahisseurs Gaëls.

    En mauvaise posture, ils décidèrent alors d’élire un nouveau chef et c’est un certain Bodb Dearg qui fut choisi. Toute la communauté approuva ce choix sauf Lir qui voulait lui-même prendre la place de chef.

    Le nouveau roi en signe d’amitié offrit à Lir une épouse parmi l’une de ses trois filles adoptives à condition que Lir le reconnaisse enfin comme roi. Lir qui était veuf accepta l’offre et choisit l’ainée qui portait le nom d’Aobh. Cette dernière le rendit très heureux et leur union donna quatre beaux enfants: les deux ainés étaient des jumeaux qui s’appelaient Fionnuala (qui était une fille), et Aodh (qui était un fils). Les deux cadets étaient aussi des jumeaux, deux garçons: Fiachra et Conn. Malheureusement, Aobh mourut en couche ce qui replongea Lir dans la tristesse et dans le deuil.

    A cette nouvelle, Bodb Dearg offrit une seconde fois son aide à Lir et lui donna Aoife, sœur d’Aobh en mariage. Au départ tout allait bien, mais l’amour entre Lir et ses enfants était si fort que cela rendit sa nouvelle femme jalouse. Elle fit tout pour attirer l’attention sur elle mais cela ne fonctionna pas. Elle décida alors de se débarrasser des enfants de Lir et ourdit un plan pour les faire disparaitre.
    Elle demanda qu’un char soit préparé et annonça à Lir qu’elle partait en vacances avec les enfants pour aller visiter leur grand père Bodb Dearg.

    Sur le chemin pour aller voir son père, Aoife ordonna aux serviteurs de stopper le char et de tuer les enfants. Mais, ils refusèrent. Elle dégaina alors son épée mais se rendit compte qu’elle ne pouvait pas non plus les tuer. Ils reprirent donc le chemin et s’arrêtèrent au Loch Derravaragh – le Lac des Chênes – où elle ordonna aux enfants d’aller se laver dans le lac.
    Une fois qu’ils furent dans l‘eau, Aoife utilisa la baguette d’un druide, récita une formule magique et transforma les enfants en cygnes.
    Elle leur lança une malédiction très sévère, pensant ainsi se débarrasser d’eux pour toujours: ils devaient passer les 300 prochaines années sur le Loch Derravaragh, puis les 300 années suivantes sur le Straits of Moyle entre l’Écosse et l’Irlande, et les 300 dernières sur l’Inishglora.
    Mais ces enfants avaient de si jolies voix qu’Aiofe leur laissa la faculté de parler et de chanter la jolie musique du Sidh, ainsi leurs chansons pourraient calmer les cœurs et les esprits les plus torturés.
    Le sortilège devait prendre fin quand ils entendraient un son de cloche en l’honneur du nouveau dieu qui arriverait en Irlande.
    Puis elle abandonna les enfants de Lir sur le lac et se rendit au château de son père.

    Quand elle arriva à destination, Bodb Dearg s’inquiéta de ne pas voir ses petits enfants et demanda à Aoife où ils étaient. Cette dernière, bien embarrassée, mentit pour se couvrir en disant que Lir ne voulait pas que ses enfants voient leur grand-père, mais il ne la crut pas et envoya immédiatement un messager à Lir pour connaitre la vérité. Quand il apprit la nouvelle, Lir quitta immédiatement sa demeure pour le château de Bodb Dearg, effrayé qu’il soit arrivé malheur à ses enfants.
    Sur le chemin, alors qu’il passait à coté du Loch Derravaragh, il entendit des voix qui lui étaient familières et, en s’approchant un peu plus prés du lac, il réalisa avec effroi que ses enfants avaient été transformés en cygnes. Il était très en peine, alors ses enfants décidèrent de chanter pour le consoler. Grace à cela, leur père passa une nuit paisible sur le rebord du lac, bercé par la douce musique.

    Le jour suivant Lir laissa ses enfants sur le lac à contrecœur et se rendit au château de Bodb Dearg. Quand ce dernier apprit ce qu’il s’était passé il fut d’abord terrifié, puis très en colère et fit appeler Aoife. Il lui demanda de quoi elle avait le plus peur. Elle répondit « les violents vents du nord ». Alors le Roi utilisa une baguette de druide et la transforma en «sorcière des airs», créature qui, comme le dit la légende, entend en permanence le bruit des vents du nord .

    Les Enfants de Lir

    Puis Lir et Bodb Dearg retournèrent au lac pour rester avec les cygnes. Les 300 années suivantes, des hommes voyagèrent de toute l’Irlande pour venir écouter la jolie musique des cygnes et leurs histoires. Mais un jour la première partie de la malédiction arriva à son terme et, malheureux de devoir quitter leur famille, les quatre cygnes se mirent en route pour le Straits of Moyle – un endroit des plus sauvage.

    Ce jour là, Bodb Dearg décréta qu’il était interdit de tuer les cygnes dans tout le pays sous peine de se voir infliger la peine de mort.

    La vie devint très dure pour les enfants de Lir. Un violent orage rendit la mer démontée et très dangereuse pour les malheureuses créatures et comme ils avaient peur d’être séparés, les quatre frères et sœurs décidèrent de se donner rendez-vous au Rock of the Seals (le Rocher des Phoques). Ils firent le serment de ne jamais plus se séparer et Fionnuala décida de prendre ses frères sous sa protection en plaçant Aobh sous les plumes de sa poitrine, Conn sous son aile droite et Fiachra sous son aile gauche.

    Les 300 dernières années de la malédiction d’Aoife sur Inishglora furent encore plus difficiles pour les enfants de Lir et ils rencontrèrent d’autres épreuves, notamment lorsque le lac gela ce qui leur causa de grande difficultés.

    Finalement au bout de 900 ans d’errance, ils tentèrent enfin de rentrer chez eux retrouver leur père. Mais quand ils arrivèrent à destination ils découvrirent avec tristesse que leur père était mort ainsi que tous ceux qu’ils connaissaient, il n’y avait plus rien sur place qui leur rappelait le domaine de leur enfance. Ils passèrent tout de même la nuit à l’endroit ou se tenait autrefois la maison familiale et repartirent le lendemain pour Inishglora.

    Entre temps, Saint-Patrick était arrivé en Irlande pour convertir les Irlandais au christianisme. Il avait voyagé dans toute l’Irlande et avait également construit une chapelle à Inishglora, là où les enfants de Lir avaient vécu pendant les dernières années.
    Un jour, St. Patrick entendit une chanson magnifique et alla trouver les gens qui avaient une si belle voix. Il voulait leur demander de chanter dans sa chapelle. Quelle ne fut pas sa surprise de trouver quatre cygnes avec des voix humaines. Les enfants de Lir lui racontèrent leur triste histoire et saint. Patrick leur demanda de venir dans sa chapelle.

    Ainsi, un jour, les enfants de Lir assistèrent à la messe dans la chapelle.
    Mais quand la cloche sonna en l’honneur de Dieu, les cygnes commencèrent à perdre leurs plumes et retrouvèrent leur formes humaines. Mais ce ne furent pas leurs corps d’enfants, mais ceux de très très vieilles personnes, puisqu’ils avaient désormais plus de neuf cent ans.

    Fionnuala exprima un souhait avant qu’ils ne meurent et fut exaucée: le saint les baptisa et ils furent enterrés tous ensemble avec Conn sous le bras droit de Fionnuala, Fiachra sous le gauche et Aodh dans ses bras.


    Ainsi finit la triste histoire des enfants de Lir.

     

     

    Les Enfants de Lir

    Jim Fitzpatrick

     

     

    Sources: http://uklegacies.blogspot.fr/2011/04/les-enfants-de-lir-irlande.html
    https://irishmentvotre.wordpress.com/category/legendes-irlandaises-contes-celtiques/page/2/

     

     

     

     


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  • Sisyphe


    Fils d'Éole, Sisyphe bâtit la ville d’Éphyre qui devint Corinthe et épousa la Pléiade (fille du Titan Atlas et de l’Océanide Pléioné) Méropé, qui en conçut une grande honte, parce qu’elle était la seule parmi les Pléiades à avoir épousé un mortel.

    Sisyphe fonde les Jeux isthmiques en l'honneur de Mélicerte dont il a trouvé le corps gisant sur l'isthme de Corinthe.
    Depuis l'époque des poèmes d'Homère, Sisyphe passe pour le plus astucieux des hommes: il développe la navigation et le commerce, mais se montre avare et trompeur et tue des voyageurs pour les dépouiller.

    Il passe parfois pour le vrai père d'Ulysse.
    Une légende raconte en effet que Sisyphe possédait un beau troupeau dans l'isthme de Corinthe. Non loin de lui vivait Autolycos, fils de Chioné et d'Hermès le dieu des voleurs.
    Autolycos avait reçu de son père l'art de voler sans jamais être pris et Hermès lui avait donné de plus le pouvoir de métamorphoser toutes les bêtes qu'il volait. Ainsi, et bien que Sisyphe eût remarqué que ses propres troupeaux diminuaient tous les jours alors que ceux d'Autolycos augmentaient, il fut tout d'abord dans l'incapacité de l'accuser de vol; un jour donc il grava, sous les sabots de ses animaux son monogramme. La nuit venue, Autolycos se servit, comme à l'ordinaire, et, à l'aube, les empreintes de sabots sur la route fournirent à Sisyphe des preuves suffisamment concluantes pour convoquer les voisins et les prendre à témoin du vol. Il inspecta l'étable d'Autolycos, reconnut les animaux qui lui avaient été volés à leurs sabots gravés et, laissant aux témoins le soin de punir le voleur, il fit le tour de la maison, y pénétra et viola la fille d'Autolycos, Anticlée.
    Anticlée, enceinte suite au viol, épousa Laërte puis fut conduite à Alalcomène, en Béotie, où elle mit Ulysse au monde.

    Sisyphe est surtout connu pour avoir déjoué Thanatos.
    En échange d'une source qui ne tarissait jamais, Sisyphe révéla au dieu-fleuve Asopos où se trouvait sa fille Égine, enlevée par Zeus, qui avait pris la forme d'un aigle. Asopos fit fuir Zeus, cette fois déguisé en rocher, mais ce dernier s’emporta contre Sisyphe; il lui envoya Thanatos pour le punir.
    Cependant, lorsque le dieu de la Mort vint le chercher, Sisyphe lui proposa de lui montrer l'une de ses inventions: des menottes. Il enchaîna Thanatos, si bien que ce dernier ne put l'emporter aux Enfers. S'apercevant que plus personne ne mourait, Zeus envoya Hadès délivrer Thanatos et et Sisyphe dut alors se soumettre.

    Toutefois, il avait pris soin auparavant d'ordonner à sa femme, la Pléiade Mérope, de ne pas célébrer les sacrifices rituels et de laisser son corps sans sépulture; ainsi, lorsqu'il arriva aux Enfers, on lui donna la permission de retourner sur terre pour la châtier de cette impiété.

    Une fois rentré chez lui, il reprit son existence, peu soucieux de retourner chez Hadès, et vécut jusqu'à un âge avancé. Quand il mourut pour la seconde fois, les dieux lui imposèrent un châtiment qui prît tout son temps afin de l'empêcher d'inventer quelque évasion.

    Pour avoir osé défier les dieux et surtout pour avoir trahi Zeus, Sisyphe reçut un châtiment exemplaire. Les Juges des Enfers lui montrèrent un énorme rocher, de la même taille que celui en lequel Zeus s'était changé lorsqu'il fuyait Asopos, et lui donnèrent l'ordre de le rouler en lui faisant remonter la pente jusqu'au sommet d'une colline et de le rejeter de l'autre côté pour qu'il retombe. Il n'a encore jamais réussi. Aussitôt qu'il est près d'atteindre le haut de la colline, il est rejeté en arrière sous le poids de l'énorme rocher, qui retombe tout en bas, et là, Sisyphe le reprend péniblement et doit tout recommencer.

    Sisyphe par Franz Von Stuck

    " Et je vis Sisyphe qui souffrait de grandes douleurs et poussait un énorme rocher avec ses deux mains. Et il s’efforçait, poussant ce rocher des mains et des pieds jusqu’au sommet d’une montagne. Et quand il était près d’en atteindre le faîte, alors la masse l’entraînait, et l’immense rocher roulait jusqu’au bas. Et il recommençait de nouveau, et la sueur coulait de ses membres, et la poussière s’élevait au-dessus de sa tête. "
    Ainsi Homère décrit-il le supplice de Sisyphe, condamné à faire rouler une énorme pierre jusqu’en haut d’une montagne, et encore et toujours, indéfiniment.


    Ce « rocher de Sisyphe » a donné une expression de la langue courante pour caractériser une tâche ardue qu'il faut sans cesse reprendre. Le mythe a ainsi inspiré l'ouvrage d'Albert Camus intitulé: Le Mythe de Sisyphe (1942).
    « Les dieux avaient condamné Sisyphe à rouler sans cesse un rocher jusqu'au sommet d'une montagne d'où la pierre retombait par son propre poids. Ils avaient pensé avec quelque raison qu'il n'est pas de punition plus terrible que le travail inutile et sans espoir. »

    Mérope, honteuse d'être la seule parmi les Pléiades à avoir épousé un mortel qui de plus se trouvait enfermé au Tartare comme criminel, quitta ses six sœurs étoiles dans le ciel nocturne et depuis lors on ne l'a plus revue. C'est pourquoi on ne voit toujours que six étoiles dans la constellation des Pléiades.
    (Une de ses planètes aurait explosé).

     

    Sisyphe

     

    Sources: Wikipédia et: http://mythologica.fr/grec/sisyphe.htm#sthash.dG2FAipI.dpuf

     

     

     

     


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  • Te Vahine et Taaroa

    Te Vahine et Taaroa

     

    La femme endormie dans le jardin des fleurs...

    Il y a très très longtemps, vivait à Paea près de Tahiti en Polynésie Française, un couple fort amoureux. La femme se prénommait Te vahine et l’homme Taaroa. Comme les Dieux étaient contre leur union, ils avaient décidé que ce couple n’aurait qu’un enfant, et que celui-ci à l’âge de six ans, serait enlevé à l’affection des siens. Oui les intentions des Dieux nous échappent bien souvent!

    Te vahine mit au monde une fille si belle qu’elle décida de l’appeler «Te vahine moea i te’ō pua rau» ce qui veut dire "la femme endormie dans le jardin des fleurs".

    Naturellement les parents de l’enfant ne connaissaient pas le sort que les Dieux avaient réservé à leur fille. Te vahine et Taaroa passaient leur vie à faire du bien autour d’eux, toujours prêts à aider les plus démunis. Quand leur fille atteignit l’âge de six ans, elle disparut sans laisser de traces.

    Désespérés, ils allèrent consulter un tahu’a (prêtre) qui leur apprit la vérité: leur enfant avait été transformé en fleur. Te vahine et Taaroa étaient des personnes si bonnes que le tahu’a leur dit : «Un jour, un homme ira la délivrer de ce sortilège, mais il faudra qu’il possède une qualité rare, la patience».

    Te Vahine et Taaroa

    Quatorze années passèrent ainsi sans aucune nouvelle de la malheureuse. Te vahine et Taaroa ne désespéraient pas de revoir un jour leur fille et ils en parlaient à tous les jeunes du village. Ainsi, plusieurs jeunes se mirent à la recherche de cette fleur unique. Elle était unique par sa couleur, par sa forme, par son odeur, c’était une fleur verte.
    A chaque fois qu’un jeune homme partait dans la vallée de Hopa à Aoua tout le village attendait son retour. Plusieurs jeunes hommes se lancèrent tour à tour à la recherche de la belle, mais jamais aucun ne revint !

    Un jeune homme nommé Taaroa ha’iha’i te rouru tarere: "l’homme aux cheveux longs" décida un jour de tenter sa chance à son tour. Mais avant, il alla rendre visite au tahu’a afin de recueillir plus d’informations sur ce sortilège.
    Le grand prêtre lui donna un renseignement : « Maintenant, tu trouveras facilement cette fleur unique, puisque tous les jeunes hommes partis à sa recherche ont été transformés en fougère, tu n’auras aucun mal à les trouver, mais il faudra que tu sois patient ».

    Taaroa partit donc à la recherche de cette fleur, et comme le tahu’a lui avait annoncé, il la trouva facilement en comptant les fougères. Il se mit bien en face d’elles, debout et resta ainsi cinq jours et cinq nuits sans dormir ni manger.

    La sixième nuit, une fumée sortit de la fleur. Taaroa sentit une odeur très forte se dégager, et enfin il vit la jeune fille sortir de la fleur. Elle était encore plus belle qu’il ne l’imaginait. Il s’avança vers elle et l’enlaça. Tous deux rentrèrent au village où une grande fête fut organisée en leur honneur.

    Te Vahine et Taaroa

    Comme dans tous les contes de fées dignes de ce nom: ils se marièrent, vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants.

    Depuis cette époque les prénoms de Taaroa et Te vahine portent bonheur et on ne retrouva plus jamais une fleur semblable dans la vallée de Hopa.

     


    Sources: mon ami Gino et http://www.tahitiheritage.pf/femme-endormie-jardin-fleurs/

     Images: Octavio Ocampo

     

     

     

     


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