• Séléné

     

    Séléné, déesse de la Lune

    Dans la mythologie grecque, Séléné, fille des Titans Hypérion et Théia, sœur d'Hélios (le Soleil) et d'Éos (l'Aurore), est la personnification de la pleine lune, associée à Artémis qui représente le croissant de Lune et Hécate, la Lune Noire.
    Les Romains l’ont appelée simplement Luna.

    Séléné personnifie la déesse Lune qui, dans le ciel grec, luit d’un si grand éclat.
    Elle a les traits d’une jeune femme au visage d’une blancheur éclatante qui fait pâlir tous les astres lorsqu’elle parcourt les cieux sur son char d’argent.

    Séléné est considérée comme une déesse archaïque. En effet, Hélios et Séléné sont des déités préolympiques.
    Quand son frère Hélios termine sa promenade dans le ciel et après s'être baignée dans l'océan, la déesse quitte ce royaume des eaux, pour gagner le ciel à son tour. Commence alors le voyage de Séléné à travers les étoiles. Elle conduit un char argenté tiré par des chevaux blancs dans certains contes et par des bœufs blancs dans d'autres. Elle luit d'une douce lumière argentée pendant qu'elle voyage à travers les cieux obscurs, éclairant de ses rayons la terre ensommeillée.

    Elle est généralement décrite comme une belle femme au visage d'une blancheur étincelante, vêtue de longues robes fluides blanches ou argentées et portant une lune en croissant retournée sur sa tête. D'autres sources racontent qu'elle porte également une torche et d'autres encore lui prêtent deux grandes ailes blanches dans le dos.

    Comme sa sœur Eôs, elle connut de nombreux amants. Elle passait pour avoir été aimée de Pan qui se transforma en bélier aux poils immaculés pour la séduire. On dit aussi que les chevaux blancs tirant son char d’argent seraient un don de Pan.
    Elle fut aussi l’une des nombreuses conquêtes de Zeus, à qui elle donnera deux filles: Pandia et Ersé (la Rosée). C’est lui qui lui offrira la magnifique toison blanche et étincelante, de laquelle elle est parfois vêtue et qui est associée à la gelée blanche givrée de la fraîcheur des premiers matins de printemps.

    Mais son amour le plus célèbre fut pour le beau berger nommée Endymion avec qui elle eut cinquante filles.

    Ne pouvant se résigner à voir disparaître son amant elle obtint de Zeus une sorte d'immortalité pour lui et Endymion fut endormi pour l'éternité.
    Selon une autre version, c’est Endymion lui-même qui aurait fait cette demande afin de préserver sa beauté pour toujours.
    Chaque nuit, Séléné venait le voir dans la grotte du Mont Latmos en Carie lors de son passage dans le ciel et le caressait de ses rayons d'argent.
    Une légende raconte aussi que lors de la présence d’Hécate dans le ciel, elle en profitait pour s’éclipser et se glisser physiquement aux côtés de son amant plongé dans le sommeil éternel.

    Séléné n’est pas une déesse vierge, c’est une mère et une amante Lunaire. Les cinquante filles qu’elle eues avec Endymion sont le symbole d’une union longue et heureuse. Le sommeil de son amant, suppose qu’elle le protège à jamais, amoureusement.

    A chaque éclipse de lune, on pensait que Séléné allait être mangée par un dragon. On effectuait certains rites pour éviter ce désastre. Des magiciennes de Thessalie étaient chargées de faire peur au monstre afin de l’empêcher d’accomplir son funeste repas.

    Son nom est associé à celui d’une pierre, la sélénite, mais aussi à l’élément chimique nommé Sélénium, ainsi qu’à la sélénologie qui constitue l’étude de la géologie de la Lune.

    Séléne et Endymion par Edward Poynter


    ''Il n'y a pas de plus beau fil que celui des fileuses de lune. Au matin, le soleil les ramasse sur les prés humides pour tisser sa chevelure'' .
    Antoine de Marville

     

     

     

    Source: dictionnaire de la mythologie grecque et romaine - Editions Larousse
    http://portraitsdelunes.blogspot.fr/2010/06/selene-mythologie-lunaire.html-
    http://mythologica.fr/grec/selene.htm#sthash.jhKgux8T.dpuf

     

      


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  • Glastonbury

    Glastonbury

    La colline sacrée de Glastonbury Tor s'élève mystérieusement des plaines verdoyantes du Somerset, au sud-est de l'Angleterre.
    Elle est couronnée par une tour de pierre ouverte, tout ce qui reste de l'église St Michel, bâtie là au début du XIVe sur l'emplacement d'une église plus ancienne qui s’écroula à la suite d’un tremblement de terre.
    Glastonbury fut l'un des premiers établissements chrétiens d'Angleterre, alors que le site était encore entouré de marécages. En 705, le roi Ine y fonde un monastère qui devient un établissement bénédictin au Xe siècle.
    Près de l'abbaye construite aux XIIIe et XIVe siècles, se trouve la chapelle de la Vierge, construite au XIIe siècle à l'emplacement d'une « Vieille église » incendiée en 1184 et fondée, suivant la tradition, par Joseph d'Arimathie.

    Le site est célèbre par son Tor (une colline) et serait, d'après certaines sources, plus légendaires qu’historiques, à l'emplacement même de la mythique île d'Avalon, de la légende arthurienne.
    Pendant très longtemps, une légende courait donc sur le fait que l'ile du Tor avait abrité un centre druidique ainsi qu'une communauté de prêtresses dévouée au Culte de la Grande-Déesse; ces deux communautés se réunissaient au somment d'Avalon, autour d'un cercle de pierre semblable à celui de Stonehenge.
    Au début des années 2000, des scientifiques et archéologues ont entreprit des fouilles sur le Tor et ont retrouvé les fondations d'un ensemble mégalithique de pierres levées et qui dit cercle de pierres... dit rituels païens.
    Les archéologues ont découvert des outils néolithiques sur le Tor, ce qui suggère que les hommes visitaient ce site sacré depuis l'aube des temps.

    Jusqu’à il y a environ 2000 ans, Glastonbury était une sorte d'île: la mer recouvrait les terres basses des Somerset Levels, comme en témoignent des vestiges de villages lacustres de l'Âge du fer.
    Cela explique peut-être pourquoi tellement de gens pensent que Tor est la mythique île d’Avalon. Par conséquent, de nombreux païens tiennent Glastonbury Tor pour une entrée du royaume des fées et y font des pèlerinages.
    Bien que le Tor soit une formation naturelle, plusieurs terrasses artificielles sont nettement visibles. En tout, sept terrasses ceignent le Tor, créant un motif distinct tel un labyrinthe qu’on devait suivre pour accéder au sommet du Tor.

    Au pied du Tor, on trouve les jardins du Chalice Well, dont la source sacrée fait jaillir une eau rouge, censée être le sang du Christ.

    Différentes fouilles ont été entreprises, une histoire de l’abbaye mentionne la découverte de la tombe de Gauvain. Les archéologues ont aussi découvert sur le Tor des vestiges d'un fort du Vème, avec deux tombes alignées selon un axe nord-sud, signe que le site était païen avant la construction de la première église, et supposément être la tombe du roi Arthur.

    Voir ici: http://triskele.eklablog.com/le-roi-arthur-a102375733

    Les circonstances de l'exhumation de la tombe du roi Arthur et de Guenièvre sont relatées par Giraud de Barri qui identifie Glastonbury avec l’île d’Avalon : lors de la reconstruction de l'abbaye après l'incendie, les moines auraient découvert en 1191 un cercueil creusé dans un tronc d'arbre et contenant les ossements d'un homme et, à ses côtés, un squelette d'un corps plus svelte, les deux corps étant placés sous une dalle de pierre, une croix de plomb portant l'inscription :
    Hic jacet sepultus inclutvs rex Arturius in insulis Avalonia cum Wenneveria uxore cum sua secunda in insula Avallonia
    « Ci-gît le renommé roi Arthur enseveli avec Wenneveria, sa seconde femme, dans l’île d’Avallonie. »

    Roues zodiacales dans le paysage
    En 1929, Kathryn Maltwood crée un choc avec son livre « A Guide to Glastonbury's Temple of the Stars » dans lequel elle rapporte les dessins de vastes figures se révélant dans le paysage autour de Glastonbury en Angleterre. Ces figures sont soulignées par les courbes du paysage, les collines, les routes et les cours d'eau et ne sont visibles que sur une vue aérienne.
    Elles représentent les signes du zodiaque et chacune de ces figures est située à l'emplacement approprié correspondant de la roue zodiacale. Elles forment un cercle de plus de 15 km de diamètre. Les noms des villages situés dans un signe zodiacal sont souvent en corrélation avec ce signe. Par exemple, au Nord de Glastonbury, on trouve Aries Drive (route du Bélier) dans le signe du Bélier. Pour K. Maltwood, le zodiaque de Glastonbury peut également être mis en rapport avec la table ronde du roi Arthur, ses 12 chevaliers, Guenièvre et Merlin, car Glastonbury (situé dans le signe du verseau) est l'île d'Avalon mythique.

    Glastonbury

    En fait, Maltwood n'est pas la première à rapporter cette observation car cela avait été révélé par le Dr Dee aux alentours de 1580. Il avançait que le paysage avait été modelé par une population préhistorique. Les anthropologues estiment sa construction à au moins 3000 avant J.C., d'autres à 7000 av. J.C.

    Il est notoire également que de nombreux crop-circles apparaissent sans cesse autour de Glastonbury et Avebury, bien plus qu’ailleurs, sans qu’on puisse en connaitre la raison.

    On parle aussi des lignes de Leys qui partiraient de cet endroit.

    http://www.spirit-science.fr/doc_terre/grille1.html#mozTocId980298

    Il est vrai qu'il y a une très forte concentration de signes autour de Glastonbury et d'Avebury: crop-circles, lignes de Leys, chevaux blancs, mégalithes, tumulus etc. mais nous ne savons pas pourquoi, ça fait bien longtemps que j'essaie de comprendre.

    Glastonbury


    Il y a quelque chose de très particulier à cet endroit, peut-être lié aux énergies cosmo-telluriques, ou à l'histoire...

    Site très mystérieux en tout cas, et vénéré par de nombreuses personnes.

    Alors , Glastonbury est elle l'ancienne ile d'Avalon ? d'après vous ...

     

     

     

    Sources: La Bible des Sites Sacrés- Anthony Taylor- Guy Trédaniel-et Wikipédia


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  • La Légende de Lyonesse

    La légende de Lyonesse

      Il y avait autrefois un grand roi du nom d’Arthur. Son courage légendaire lui avait permis de pacifier toute l’île de Bretagne et d’y établir sa souveraineté.
    Il avait une épouse du nom de Guenièvre, et qui était d’une grande beauté, admirée par tous les chevaliers.

    Dans la légende arthurienne, Mordred est le fils du Roi Arthur et de sa sœur, la fée Morgane, conçu au cours d’un rituel de fertilité alors que l’un et l’autre ignoraient qui était leur partenaire. Un temps, Arthur voulu sa mort lorsqu’il apprit la vérité, mais plus tard il l’accueillit à sa cour.
    Là, il se forge une réputation de chevalier sournois, cruel et ne respectant pas les règles de courtoisie de la Chevalerie. De plus sa beauté lui permettait de séduire nombre d’épouses, ce qui fait qu’il était détesté de tous les autres chevaliers. Arthur, trompé par sa perfidie, lui faisait confiance.
    Mais Mordred jalousait Arthur et le détestait, lui reprochant de ne pas le reconnaitre comme son fils, et aurait bien voulu prendre sa place, non seulement sur le trône, mais également dans le cœur de la reine Guenièvre.

    A une certaine époque Arthur, à la tête de ses cavaliers, dut aller guerroyer dans des pays lointains. Avant de partir, il avait confié son royaume à son compagnon Mordred, à charge pour lui d’y faire respecter l’ordre et la justice. Mais Mordred vit là l’occasion tellement espérée. Quelque temps plus tard, il fit annoncer dans tout le royaume que le roi Arthur avait péri dans une bataille et qu’il avait été choisi pour être son successeur. Il s’empara sans vergogne de Tintagel et ses trésors et manifesta son intention d’épouser la reine Guenièvre qu’il retenait prisonnière.
    Un des fidèles d’Arthur passa la mer et vint l’avertir de la situation. Arthur entra dans une violente colère.
    - Puisqu’il en est ainsi, s’écria-t-il, je le combattrai jusqu’à la mort ! Il n’y a rien de plus odieux que de trahir son roi !
    Sans perdre de temps, il fit rassembler ses troupes, les fit embarquer et aborda dans l’estuaire de la rivière Fowey. Là, il apprit que Mordred avait constitué une puissante armée, non seulement avec ses propres partisans, mais encore avec des Pictes, ennemis acharnés d’Arthur qu’il avait souvent vaincus, et des Irlandais à qui l’usurpateur avait promis des terres et des richesses. De toute évidence, Mordred était bien décidé à s’opposer à Arthur et à lui interdire l’accès de son propre royaume.
    Les deux armées se rejoignirent quelque part du côté de la rivière Camel, et ce fut un épouvantable massacre de part et d’autre. Et Arthur, submergé par le nombre de ses ennemis, entouré d’une poignée de survivants, dut s’enfuir vers l’ouest, poursuivi par de nombreux cavaliers que Mordred entraînait à la poursuite du roi.

    Arthur connaissait bien le pays: son intention était de se réfugier dans les montagnes de Lyonesse, sur un promontoire qui s’avançait très loin dans la mer et qui était facile à défendre. Le pays de Lyonesse, avec ses nombreuses vallées, était riche en troupeaux qui pâturaient sur de magnifiques herbages et, au débouché des vallées, s’abritaient des ports bien fréquentés par des navires qui venaient de partout, apportant sans cesse d’abondantes marchandises et chargeant de l’or, du cuivre et de l’étain.
    Ce fut donc dans cette direction que le roi entraîna ses compagnons. Mais leurs chevaux étaient épuisés et ils perdaient du temps. Derrière eux, les cavaliers de Mordred se rapprochaient, Mordred pris par la rage de vaincre, désireux d’en finir une fois pour toutes et de massacrer les survivants.

    Arthur s’arrêta sur la falaise qu’on nomme Lizard et examina la situation: il se voyait perdu, car il ne doutait pas qu’il serait rejoint tôt ou tard par des ennemis attachés à sa perte. Il se souvint alors qu’autrefois il avait eu un sage conseiller qui accomplissait des prodiges, c’était le mage Merlin. Mais Merlin avait disparu depuis bien longtemps et nul ne savait où il se trouvait. Cependant, Arthur se mit à appeler Merlin à haute voix.
    On vit bientôt apparaître un vieil homme, vêtu comme un bûcheron, dont la cagoule laissait passer d’abondantes touffes de cheveux gris. Il s’avançait vers le roi d’un pas très lent, en s’appuyant sur un bâton de coudrier.
    - Merlin, est-ce vraiment toi ? demanda le roi.
    - Oui, répondit l’homme, c’est bien moi, et je viens à ton aide, roi Arthur, comme je le suis venu souvent autrefois, car c’est la volonté de Dieu que tu sois protégé de la fureur de Mordred. Va sans crainte jusqu’au bout du pays de Lyonesse, mais uniquement sur les hauteurs. Je t’en conjure: ne reste pas dans les vallées, car il t’arriverait bien des malheurs et des désagréments. Ne pose pas de questions et obéis. Je vais faire en sorte de te sauver et de punir ceux qui ont eu l’audace de se dresser contre toi.
    Arthur ordonna à sa petite troupe de se précipiter sur les hauteurs. Quand il les eut vus disparaître le long des crêtes, Merlin s’en alla sur le plus haut rocher qu’il put trouver et regarda l’horizon.
    C’est à ce moment que Mordred arriva à la tête de ses cavaliers. Il s’arrêta un instant et cria :
    - Holà ! l’homme ! as-tu vu passer Arthur et ses hommes ? Dans quelle direction sont-ils allés ?
    Celui qui disait être Merlin leur indiqua le pays de Lyonesse.
    - Ils se sont réfugiés dans les vallées, dit-il alors, en espérant que vous ne les découvrirez pas. Vous pouvez les surprendre si vous évitez les crêtes !
    Sans plus attendre, Mordred et les siens se précipitèrent dans la direction indiquée, prenant bien soin de suivre les vallées profondes. Quand il les vit disparaître, Merlin leva les bras vers le ciel et prononça d’étranges paroles dans une langue inconnue qui se répercutèrent dans tous les échos des collines.
    Aussitôt, le ciel se couvrit de nuages abondants, le vent se mit à souffler en tempête et la terre trembla. Ce fut effroyable. On eût dit que le ciel s’effondrait et que la terre se soulevait, allant à la rencontre du ciel. Et la mer, jusque-là très calme, se déchaîna à son tour et déferla sur le pays de Lyonesse, en une tourmente qui paraissait ne devoir jamais finir.

    Cela dura longtemps, longtemps, et enfin, la tempête se calma et le ciel redevint très bleu.
    Arthur regarda alors en bas, là où se trouvaient les vallées. Il fut stupéfait: il se trouvait sur le promontoire qu’on appelle maintenant le cap Lizard, mais au-delà, à l’emplacement du beau pays de Lyonesse, si riche en cités et en verts pâturages, il n’y avait plus que la mer aux vagues écumantes, parsemée parfois de quelques petites îles qui se perdaient dans la brume.

    C’est ainsi que disparurent les terres de Lyonesse.

    Lyonesse est étroitement associée à la région des Cornouailles, mais sa situation géographique exacte reste indéterminée.

    Un écrivain du 16ème siècle raconte qu’autrefois, le Land’s End s’étirait encore plus loin vers l’Ouest et que c’est le point qui servait de guide pour les marins. Le rocher, connu de nos jours sous le nom de Seven Stones (les sept pierres), serait les restes du royaume, environ dix-huit miles à l'ouest de Lands End et huit miles au nord -est des îles de Scilly. Les marins locaux l’appellent The Town (la ville) et racontent qu’ils entendent parfois les cloches des églises de Lyonesse qui sonnent par delà les vagues.

    On retrouve Lyonesse dans certaines légendes arthuriennes, plus ou moins contradictoires, et notamment celle de Tristan et Iseult. En effet, le royaume aurait appartenu au chevalier Meliodas, père de Tristan, et ce dernier en aurait hérité à sa mort. Tristan aurait été en voyage avec son oncle le Roi Mark de Cornouailles quand son royaume fut envahit par les eaux.
    Selon Lord Tennyson, poète britannique de l’époque victorienne, c’est à Lyonesse que se serait déroulée la dernière bataille entre le Roi Arthur et son fils Mordred.

    La Légende de Lyonesse


    Extrait de Contes et Légendes des pays celtes de J. Markale
    http://legendes.korrigans.free.fr/?p=105

     

     


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  • Fenrir
    Le loup de Ragnarök

    Pour Loupzen

    Légende Nordique
    Dans la mythologie nordique, Fenrir est un loup gigantesque, fils de Loki et de la géante Angrboda, tout comme Jörmungand, le serpent de Midgard, et Hel, qui règne sur le monde des morts.

    Il est prophétisé qu'une grande bataille aura lieu dans laquelle les géants, conduits par le dieu Loki, attaqueront les Ases sur la plaine de Vígríd. Cet événement s'appelle le Ragnarök. Toutes les chaînes se briseront, et le loup Fenrir sera libéré. Le géant du feu Surt combattra aux côtés des autres forces du chaos et enflammera le monde, qui coulera dans l'océan. Au cours de cette bataille, la majorité des dieux, et tous les hommes hormis un couple, Líf et Lífþrasir, périront. Plusieurs textes s'accordent à dire que le dieu Odin sera tué par le loup monstrueux Fenrir. Puis le fils d'Odin, Vidar, vengera son père, tuant Fenrir en lui arrachant la mâchoire ou en lui transperçant le cœur avec son épée.

    Le mythe de l'enchaînement de Fenrir.
    Les dieux découvrirent l'existence de la progéniture de Loki et d'Angrboda et des prophéties leur apprirent qu'elles seraient responsables de grands malheurs. Jörmungand fut jeté dans l'océan et Hel précipitée dans Niflheim. Quant à Fenrir, il fut élevé chez les dieux.

    Fenrir est un loup immense doté d’une intelligence humaine, une très grande force physique et la capacité de changer d’apparence, soit pour adopter une forme humaine, soit pour réduire sa taille afin de passer pour un loup ordinaire. Avant d’atteindre sa maturité, Fenrir menaça Idunn, la déesse asgardienne chargée des pommes d’or conférant l’immortalité et la jeunesse éternelle aux siens. Cependant, il fut combattu par Haakun le Chasseur et fut alors banni dans le domaine à l’extrême sud du continent d’Asgard appelé Varinheim.
    Lorsque, plus tard, Fenrir attint finalement sa taille adulte, les dieux d’Asgard réalisèrent la menace qu’il représentait et le danger qu’il y avait à le laisser libre d’arpenter le continent d’Asgard, ayant appris les prophéties annonçant le rôle de Fenrir lors de Ragnarök.

     Ils décidèrent alors de lui proposer un jeu afin de voir la facilité avec laquelle il serait capable de briser les liens que les dieux lui poseraient. Ils lui passèrent une première chaîne de fer, Lœdingr, mais Fenrir la brisa sans effort ; ils renouvelèrent leur tentative avec une nouvelle chaîne de fer, mais deux fois plus épaisses, et appelée Dromi. Cependant, le résultat fut identique: Fenrir brisa ses liens et se retrouva libre.

    Craignant de ne pouvoir l’emprisonner, les Ases envoient un messager chez les nains, Brokk et Eitri,  pour fabriquer un lien magique: ce fut Gleipnir, (tromperie) faite avec des ingrédients qui depuis n’existent plus: bruits de pas de chat, barbe de femme, racines de montagnes, nerfs d’ours, haleine de poisson et crachat d’oiseau. Le fil était  d’une extrême finesse et semblable à la soie, mais d’une résistance exceptionnelle.

    Ils demandent à Fenrir de se soumettre une fois de plus à l’épreuve mais celui-ci leur répond qu’il n’a rien à gagner à briser un simple ruban et, s’il était magique, il ne leur fait pas confiance pour le libérer.
    Fenrir accepta cependant de se laisser attacher avec le fil mais à la condition qu’un dieu accepte de mettre sa main dans sa gueule en gage de confiance. Si les liens se révélaient incassable, Fenrir mordrait alors la main s’il n’était pas libéré par les dieux. Seul Tyr, le courageux dieu de la guerre, accepta courageusement de placer sa main droite dans la gueule de Fenrir, prêt au sacrifice de celle-ci afin de protéger Asgard de la menace du loup. Les dieux lièrent alors Fenrir avec Gleipnir et quand le monstre tenta de faire céder les liens, ceux-ci non seulement restèrent intacts mais commencèrent à se resserrer. Plus Fenrir luttait, plus les liens devenaient serrés. Fenrir referma alors ses mâchoires sur la main de Tyr, l’amputant de la main droite.

    Alors tous les Ases éclatent de rire, sauf Týr, qui venait de perdre sa main. Les dieux attachèrent alors les liens au sol tandis que Fenrir se débattait et tentait de les mordre. Pour l’en empêcher, les Ases lui mirent une épée en travers de la bouche. Ils ne voulurent pas le tuer pour ne pas souiller l’Asgard de son sang.
    Puis, sur l’île de Lyngvi qui se trouvait dans le lac d’Amsvartnir, les dieux attachèrent alors Fenrir, définitivement prisonnier, au rocher Gjoll, le laissant aux portes de Hel, hurler sans répit, sa salive coulant sans fin pour former deux rivières, baptisées Van (espoir) et Vil (volonté).

    Fenrir restera attaché jusqu'au Ragnarök où toutes les chaines se briseront. Puis ayant avalé le soleil, et il livrera un dernier combat contre Odin qu'il tuera. Vidar vengera le meurtre d'Odin en tuant Fenrir d'un coup de brodequin magique fabriqué dès la création du monde.

     

     

    Sources: http://ptitloup.net/category/contes-et-legendes/legendes-du-monde/
    http://mythologica.fr/nordique/fenrir.htm

     

     


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  • Les Laminak

    Légende Basque

    On dit que dans les grottes d'Oxocelaya vivent des petits êtres mi-fées, mi-lutins; taquins, ils entrent parfois dans les maisons pour y faire quelques farces.
    Lamina ou lamiña (pluriel laminak) est le terme basque désignant un être fantastique de la mythologie basque, un esprit de la nature ou génie d'apparence humaine.

    Leurs légendes se rapprochent de plusieurs légendes ou mythologies venant d’autres régions.


    Laminak souriant
    (Photo prise à la surface d'un torrent à Loudenvielle- ©DM)

    Malgré le volume de textes écrits sur eux, les laminak restent assez méconnus. Le plus souvent, les laminak sont dépeints soit comme des lutins mâles, soit comme des femmes de taille normale dont le bas du corps est pourvu de caractéristiques animales: pieds palmés, pattes de poules, sabots de chèvre ou queue de poisson. (Sirènes ou Mélusine?)
    Leur apparence varie selon les régions ou localités d’où provient le rapport ou selon le rôle qui leur est prêté dans l’histoire. On peut dégager toutefois deux grandes tendances:
     
    - Soit les laminak sont représentées comme des jeunes femmes. Ressemblant à une mortelle, souvent d'une grande beauté, la lamina n’est cependant jamais complètement humaine. Elle se distingue par la forme de ses pieds (pattes d’oie, de poule, de chèvre) ou encore par la couleur cuivrée de sa peau. On s’entend à lui prêter une longue chevelure blonde qui descend librement jusqu’à la taille. Dans les régions côtières, elle est représentée comme une sirène.


    Statue représentant une lamina aux pieds palmés dans le quartier de Garagartza à Arrasate
    (province du Guipuscoa, Communauté autonome du Pays basque).

    - Soit les laminak revêtent l’aspect de tout petits bonshommes. Certaines descriptions les font extrêmement velus, jusque sur le visage.
    On trouve des variantes intermédiaires: petits bonshommes aux pieds palmés, petites femmes comparables aux fées de l‘imaginaire européen, ou bien encore des caractéristiques plus singulières leur sont parfois attribuées: certains sont supposés avoir une lumière qui leur sort de la bouche, d’autres sont des femmes de petite taille avec un seul œil au milieu du front, ailleurs ils sont imberbes, sauf un rond de poils sur la nuque…

    Ils habitent dans les grottes des montagnes ou sous les roches, également auprès des sources et des ruisseaux. (Comme les Huldulfölks).
    Parfois le thème de la demeure souterraine est directement lié à celui de l'eau, comme au pont d'Utsalea à Saint-Pée-sur-Nivelle où ils vivent sous l'arche ou encore aux grottes dites Laminenziluak (les trous des laminak), à Camou-Cihigue dans la Soule, où naissent trois sources dont une d’eau chaude à laquelle sont attribuées des propriétés curatives.

    Le thème de l’or est fréquemment associé aux laminak. Ils gardent des trésors dans certaines de leurs grottes (tout comme les nains de la mythologie nordique). Les femmes laminak sont souvent décrites en train de peigner leur longue chevelure, auprès d'une source ou à l’entrée de leur maison, à l’aide d’un peigne d'or. Elles ont parfois une chevelure blonde comparée explicitement à l'or ou des vêtements dorés.

    Le thème revient plusieurs fois sous la forme du vol du peigne d’or ou de cadeaux d'or faits par les laminak. Une légende illustrant typiquement ce dernier motif est la suivante : une lamina de la caverne d'Akelarre, près de Zugarramurdi, est sur le point d'accoucher. Son époux se rend à la ferme Lekuberri pour chercher une sage-femme. La maîtresse de maison l'accompagne à la caverne. En signe de gratitude, les laminak lui font don d'une quenouille et d'un fuseau en or mais elle ne devra pas regarder en arrière tant qu'elle n'aura pas franchi le seuil de sa maison. Pendant le trajet de retour, la femme entend de grands bruits mais elle a la présence d'esprit de ne pas se retourner. Sur le pas de sa porte, la curiosité est plus forte et elle regarde. Comme elle avait quand même un pied dedans, seule la moitié de ses cadeaux lui est enlevée.
    Une autre histoire: un homme fut contraint par l'orage à se réfugier dans une grotte. Un lamina l'accueillit et lui fit don à son départ d'un morceau de charbon. À l'air libre, le charbon se changea en or pur.
    Si d'aventure les humains perdent les cadeaux qui leur sont faits, c'est seulement par bêtise ou excès de cupidité.

    Les laminak travaillent la nuit. Ce sont des ouvriers doués et infatigables.
    Les femmes laminak excellent en tant que filandières. Elles cousent et filent avec le fuseau et la quenouille. Quelques contes tournent autour du thème du linge extraordinairement blanc qu’elles lavent de nuit dans les rivières. (Comme les lavandières de Bretagne.)

    De nombreux lieux au Pays basque, autant du côté français qu'espagnol, leur doivent leur nom et la construction de plusieurs ponts, églises ou autres bâtiments leur est attribuée.
    On attribue aux laminak de fabuleux talents de bâtisseurs. Plusieurs récits décrivent comment ils construisirent en l'espace d'une seule nuit un édifice, tels le pont de Licq, les maisons-fortes Donamartia (XIVe siècle) à Lecumberry ou Lastaunea (fin XIIIè siècle) à Ispoure, l’église d’Espès ou d’Arros, des maisons (ferme Larramendia à Juxue, maison Gentein à Ordiarp), un moulin comme à Lacarry ou un dolmen comme à Mendive.
    D’une façon générale, on admet que les laminak vivent sous terre et sortent la nuit car ils ne supportent pas le soleil (ils s’enfuient au chant du coq). C’est pourquoi souvent leurs constructions ne sont pas tout-à-fait terminées.


    Panneaux à Licq-Atherey attribuant la construction du pont aux laminak.

    La légende du pont de Licq est célèbre.
    Une version raconte que les laminak avaient passé un marché avec les gens du village. Ils construiraient le pont et, en échange, ils recevraient la plus belle fille de Licq. Au moment précis où les laminak allaient poser la dernière pierre, l'amoureux de la belle – qui bien sûr n’était pas satisfait de ce pacte - dupa les petites gens en faisant chanter un coq: croyant le jour venu, les laminak lâchèrent la pierre et se sauvèrent en toute hâte. Le bloc ne put jamais être remis en place par les villageois et il resta un trou. (comme le diable du Pont Valentré).

    On constate que l’attitude des laminak à l’égard des hommes est ambiguë et peut varier du meilleur au pire, depuis une grande sympathie (abri offert et don spontané) jusqu’à une forte malignité (rapt de jeunes filles) en passant par des attitudes intermédiaires de vengeance justifiée, de pactes ou d’échanges de services.
    Pour se venger d’un paysan, les laminak pouvaient couvrir son champ, toujours en une seule nuit, de blocs de pierre énormes.
    A l‘inverse, ils se montreront spontanément reconnaissants vis-à-vis de ceux qui leur font des petites offrandes de nourriture, en favorisant leurs récoltes ou en exécutant de bon cœur divers petits ouvrages pour leurs bienfaiteurs. Ils acceptent volontiers les mortels dans leurs maisons et leur font des dons.

    Le mariage impossible
    D’autres histoires qui se terminent toujours mal mettent en scène l’amour d’un berger pour une lamina. La plus triste raconte la mésaventure d’un jeune homme de la maison Korrione dans le quartier Garagarza à Arrasate qui rencontra une belle jeune fille dans la montagne près de la grotte de Kobaundi. Il tomba amoureux d’elle et lui promit le mariage. La mère du jeune homme le mit en garde : savait-il bien au juste qui était son amoureuse ? Si elle avait des pieds d’oie, c’était une lamina. Le jeune homme découvrit la vérité sur sa belle et en conséquence se dédit. Il en mourut de chagrin. La belle lamina se rendit au village pour veiller son corps, elle le recouvrit d'un linceul qu'elle sortit d'une coquille de noix. Elle suivit le cortège funèbre mais ne pénétra pas dans l'église.

    Il est intéressant de remarquer comment plusieurs légendes — indifféremment du XIXe ou du XXe — font état des laminak comme appartenant à un passé proche mais révolu. Leur disparition est expliquée soit par l'ère industrielle (par exemple le développement des manufactures d'armes de la ville d’Eibar), soit par les avancées de la christianisation: les laminak auraient disparu des environs à cause des processions des Rogations, ou du son des cloches de l'église, ou de la construction d'un ermitage ou d'une chapelle. (On dit la même chose des fées ou de tous les êtres de la nature).

    Toutefois, en 1972, Barandiarán signalait que jusqu'à une époque relativement récente, certaines personnes continuaient à croire en l'existence des laminak. Ces croyances prenaient l'aspect d'un compromis que résumaient deux proverbes basques : « tout ce qui a un nom doit exister » ; « on ne doit pas croire qu’ils existent ; il ne faut pas dire qu'ils n'existent pas ». On faisait aux laminak des offrandes de nourriture, gâteaux de maïs, bouts de jambon, verres de cidre laissés le soir dans la cuisine, terrine de lait ou de caillé que les bergers déposaient dans certaines grottes, aliments que les paysans plaçaient à la limite de leurs champs en guise de propitiation. (Offrandes que les hawaïens font aussi aux Ménéhunens!)

     


    (Source : Wikipedia)


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