• L'Enlèvement de Psyché, par William Bouguereau

    Psyché et Eros

    Psyché est un personnage mythologique qui apparaît dans le roman d'Apulée, les Métamorphoses.
    Personnification de l'âme, elle est représentée sous sa forme d'humaine cherchant à retrouver l'amour d'Éros, ou alors sous sa forme de déesse, avec des ailes de papillon, l'allégorie de l'âme.

    Psyché est la fille d'un roi. Elle est d'une beauté si parfaite qu'elle excitera la jalousie d'Aphrodite, à laquelle on la compare. Elle a deux sœurs aînées, mais contrairement à ses sœurs, elle ne trouve pas d'époux, car les foules se contentent de venir la contempler comme une œuvre d'art et la vénérer comme une déesse.

    Aphrodite (Vénus chez les Romains), jalouse de cette rivale et offensée par un tel sacrilège, ordonne à son fils Éros (Cupidon) de la rendre amoureuse du mortel le plus méprisable qui soit. Cependant, alors que le dieu s'apprête à remplir sa mission, il tombe lui-même amoureux de Psyché en se blessant accidentellement avec l'une de ses propres flèches.

    Le père de Psyché, désespéré de voir que sa fille ne trouve pas d'époux, se rend à Delphes pour supplier Apollon de permettre à Psyché de se marier. La Pythie est catégorique: Psyché doit être abandonnée sur un rocher au sommet d'une colline, où viendra la chercher son futur époux, un monstrueux serpent volant. Désolé mais résigné, le père de Psyché exécute les ordres divins et abandonne Psyché à son funeste destin. Cependant, Zéphyr, le doux Vent de l'ouest, emporte la jeune femme jusqu'à une merveilleuse vallée. Il dépose délicatement la princesse dans l'herbe tendre.
    Là elle découvre un jardin magnifique et un palais grandiose fait d’or, d’argent et de pierres précieuses. Psyché y pénètre et y découvre un savoureux festin qui l'attendait; elle est servie par des personnages invisibles, dont elle entend seulement les voix et elle apprend que le palais est le sien et celui de son mari.

    Elle s’endort ensuite dans une chambre somptueuse.
    Plus tard dans la nuit, son mystérieux époux (Éros) la rejoint, lui demandant de ne jamais chercher à connaitre son identité, cachée par l'obscurité de la chambre, sous peine de grands malheurs. Ainsi chaque nuit son époux la rejoint, mais jamais elle ne voit son visage, elle s’en accommode très bien et n’en est pas moins heureuse.
    Toutes les nuits, il lui rend visite puis la quitte avant l'aurore. La jeune femme apprécie de plus en plus les étreintes et les mots doux qu'ils échangent alors. Rien ne manque au bonheur de Psyché, si ce n'est de connaître le visage et le nom de son amant nocturne.

    Les deux sœurs aînées ayant appris la disparition de leur cadette décident de venir sur le rocher fatal afin de pleurer la perte de Psyché. Celle-ci ayant appris leur visite par son mari, eut l’autorisation de les inviter et de les faire venir en son palais avec l’aide de Zéphyr. Les deux sœurs voyant leur cadette heureuse et comblée de richesses en devinrent jalouse et décidèrent de lui nuire par tous les moyens.

    Le temps passe, l’époux nocturne apprend à son épouse qu’elle attend un heureux événement, lui rappelle aussi son serment de ne jamais chercher à voir son visage et surtout de se méfier de ses deux sœurs qui ourdissent quelque plan malhonnête.

    A leur seconde visite, les ignobles sœurs réussissent à convaincre Psyché que le mari nocturne n’est autre qu’un monstre hideux désirant dévorer celle-ci lorsque l’enfant qu’elle porte viendra au monde. Elles incitent donc Psyché à tuer son époux en lui tranchant la tête.
    Terrifiée à cette idée, elle profite du sommeil de son amant pour allumer une lampe à huile afin de percer le mystère. Elle découvre alors le jeune homme le plus radieux qu'elle ait jamais vu: Eros en chair et en os, son arc et ses flèches posés au pied du lit nuptial. Psyché, ravie au plus haut point d’être l’épouse du plus beau de tous les êtres immortels, ne peut s’empêcher de regarder longuement, de toucher, de baiser l’adolescent aux cheveux blonds et bouclés.
    Mais une goutte d'huile brûlante tombe sur l'épaule du dieu endormi, qui se réveille aussitôt et s'enfuit, furieux d'avoir été trahi.

    Eros, blessé dans son cœur et dans sa chair, s’enfuit vers le palais de sa mère en laissant Psyché seule, effondrée.
    Aphrodite, apprenant la méconduite de son fils, prive Éros de ses ailes, de son arc et de ses flèches et le consigne dans sa chambre jusqu’à nouvel ordre.

    Folle de chagrin et de remords, Psyché se jette dans une rivière. Mais la rivière, compatissante, la dépose sur la berge, où est assis le dieu Pan. Ce dernier conseille à Psyché de tout faire pour reconquérir l'amour d'Éros. Alors Psyché, seule, enceinte, parcourt donc le monde à la recherche de son époux adoré.
    Elle erre de temple en temple, sans succès. Enfin, elle parvient au palais d'Aphrodite, qui la soumet à toutes sortes d'épreuves, comme une esclave :

    - D'abord, elle doit trier, en une soirée, un énorme tas de grains de variétés différentes. Par bonheur, des fourmis, prises de pitié, l'aident à accomplir sa tâche, et le tas est trié à temps.
    - Ensuite, elle est contrainte de rapporter à Aphrodite de la laine de moutons à la toison d'or, qui paissent dans un pré au-delà d'une dangereuse et profonde rivière. Un roseau, ému par l'infortune de la jeune femme, lui indique la marche à suivre.
    - Puis elle doit rapporter de l'eau du Styx, puisée à même la source. Cette dernière se situe au sommet d'une haute montagne gardée par des dragons. Cette fois, c'est l'aigle de Zeus (le roi des dieux) qui vient au secours de Psyché tandis qu'elle gravit la montagne. L'aigle va remplir une fiole avec de l'eau du Styx, et la remet à Psyché.
    - Pour la dernière épreuve, Psyché doit se rendre aux enfers demander à Perséphone un précieux flacon contenant une lotion de beauté, mais il lui est recommandé de ne pas l'ouvrir.
    Normalement, nul mortel ne pouvait se rendre aux enfers sous peine d'être dévoré par son terrible gardien Cerbère. Pour passer la porte des enfers sans dommage, Psyché donne au monstre un gâteau trempé dans du vin drogué qui l'endort. Elle n'oublie pas de prendre deux pièces de monnaie pour payer Charon à l'aller et au retour.
    Mais au retour, Psyché est à nouveau perdue par sa curiosité; elle débouche le flacon
    et, aussitôt, plonge dans un profond sommeil, pareil à la mort.

    Entre-temps, Éros s'est échappé du palais d'Aphrodite, qui l'y avait enfermé. Toujours épris de Psyché, il la ranime doucement avec la pointe d'une de ses flèches. Puis il l'emmène devant Zeus en personne, qui convoque les dieux de l'Olympe (dont Aphrodite, enfin apaisée), et annonce publiquement le mariage d'Éros et Psyché. Celle-ci est invitée à consommer l'ambroisie, ce qui lui confère l'immortalité. Le dieu et la nouvelle déesse sont alors unis en présence de tout le Panthéon, et un merveilleux banquet s'ensuit.

    Quelque temps plus tard, Psyché donne à Éros une fille, nommée Volupté. L'amour (Éros) et l'âme (Psyché) sont ainsi réunis pour l'éternité.

    Psyché et Eros par Antonio Canova

     

    Sources: Wikipédia et http://www.lassine.be/eros_et_psyche.html

     


    24 commentaires
  •  Le Dauphin

    Le dauphin est une créature aux origines très anciennes qui a toujours donné lieu à de nombreux mythes et légendes.  Il est devenu le symbole de l’Esprit de la Mer.

    Les dauphins furent vénérés par toutes les civilisations maritimes d'orient et d'occident dont sont issues nos sociétés actuelles.
    Vers 2200 avant JC déjà, des dauphins étaient représentés sur les murs d'une grotte en Norvège.
    Mammifère marin à l’intelligence très développée, le dauphin a en effet inspiré les hommes et leurs créations depuis des temps immémoriaux. Des Minoens aux Mycéniens et des Phéniciens aux Grecs et aux Romains, les dauphins sont présents, tant dans l'iconographie magique et religieuse que sur des mosaïques, des pièces de monnaie, des bijoux, des vases et des statues. Souvent, les dauphins sont représentés en bande.

    Considéré comme le “dieu des poissons” dans de nombreuses cultures et civilisations, ce mammifère n’en est pas moins une créature ayant besoin d’air pour vivre.
    L’homme était souvent représenté, dans l’art grec, chevauchant un dauphin. Cet animal sacré joue un rôle, sans doute, dans les rites funéraires, où il apparaît comme psychopompe. La dualité du dauphin, à la fois mammifère et vivant dans l’eau, à mi-chemin entre deux mondes, participe à cette version de la mythologie.
     Les Crétois croyaient que les morts se retiraient au bout du monde, dans les îles des Bienheureux, et que des dauphins les transportaient sur leur dos jusqu’à leur séjour d’outre-tombe.

    Dans la mythologie Maori, le dauphin est la créature qui a guidé les Maoris à la terre promise en Nouvelle-Zélande. Pour les Maori le dauphin est un guide qui ramène les navires égarés à bon port. Cette symbolique protectrice est très présente dans les civilisations ayant un fort lien avec la mer et la navigation: les Grecs, les Romains, mais aussi les Amérindiens, les Celtes, les aborigènes d’Australie en ont fait un symbole de chance et de protection.

    En Australie, les aborigènes et les dauphins auraient eu depuis des temps lointains des interactions sous la forme d’une collaboration pour la pêche. Les pêcheurs aborigènes appelaient les dauphins en sifflant ou en tapant dans l’eau à l’aide de boomerangs pour qu’ils rabattent des bancs de poissons dans des eaux peu profondes afin de rendre la pêche plus facile pour l’homme comme pour l’animal, via une forme de communication inter-espèces. Ce qui se produit encore aujourd’hui dans certains pays d’Afrique.

    Dans le celtisme, la symbolique du dauphin est également liée à la mer et à la chance, ainsi qu’à la guérison. Le dauphin était tenu en grande estime par les Celtes, l’arrivée du dauphin au large des côtes Irlandaises ayant exhorté ces populations Celtes à explorer le monde par la mer.
    Signe d’amitié et d’intelligence, le tatouage de dauphin celtique possède une symbolique de porte bonheur lié à la forte présence de l’animal sur les côtes les jours de beau temps et de mer calme. Le dauphin a donc chez les Celtes également conservé ce symbole de protection des marins, de gardien des mers. On retrouve sur certains artefact celtiques des images d’hommes chevauchant des dauphins, tout comme en Grèce.

    Les dauphins sont très présents dans l'iconographie de la Grèce antique. Une des plus anciennes fresques grecques connues, datée du XVe siècle av. J.-C., se trouve dans la salle de bain de la reine à Cnossos.

    Cette fresque du palais de Cnossos, dans l'ile de Crète, constitue l'une des plus belles représentations antiques de dauphins.

     Les Grecs semblent beaucoup s'être intéressés à ces animaux.
    On en voyait l’image auprès du trépied d’Apollon, à Delphes. Il est également le symbole de la divination, de la sagesse et de la prudence. Ces qualités, jointes à la vitesse de déplacement qui lui est prêtée, en ont fait le maître de la navigation, aussi est-il souvent représenté aux côtés de Poséidon, avec un trident ou une ancre.

    Poséidon persuade la nymphe Amphitrite de l’épouser en lui envoyant un dauphin qui sait la convaincre, et comme récompense le dauphin fut placé parmi les astres.
    Lorsque Minos met au défi Thésée de prouver qu’il est bien le fils de Poséidon, il est escorté jusqu’au palais des Néréides par des dauphins.
    Apollon aurait pris la forme de cet animal et, à la tête d’une troupe de dauphins, sauva les marins crétois égarés chargés d'instaurer son culte sur les pentes du mont Parnasse, à l'Oracle de Delphes, nommé ainsi en l’honneur des dauphins.
    Des marins ayant tenté de nuire à Dionysos, dieu de la vigne qui se faisait passer pour un simple voyageur, auraient été précipités dans la mer et changés en dauphins, condamnés pour toujours à porter secours aux hommes.
    Pour la plupart de ces cultures, le dauphin signifiait l'assurance d'un voyage sans histoires, de fertilité et d'heureuse destinée.

     La civilisation Nabatéenne, qui occupa depuis le désert du Néguev jusqu'au Tigre et à l'Euphrate (du 2èmè siècle avant au 2ème siècle après J-C). tira une grande partie de sa symbolique religieuse de l'exemple hellénistique.
    La déesse nabatéenne Atargatis se transformait très souvent en poisson, en dauphin ou en épi de blé. Vénérée pour la sécurité qu'elle assurait aux voyageurs, la déesse-dauphin était annonciatrice d'un temps clément et était intimement liée au concept nabatéen de destin. Une pièce de monnaie à l'effigie de dauphin dans le creux de la main du défunt, lui assurait un voyage sans incident vers l'au-delà.
    Une autre déesse nabatéenne familière des dauphins était Galenaia, Galenaia était l'assurance d'un climat serein pour les nabatéens, dont dépendait en grande partie leur économie. L'un des quatre éléments sacrés, l'eau est pourvoyeuse de vie et les dauphins étaient naturellement directement associés à ce symbole.
    La déesse Egyptienne Hatmehyt est attestée depuis la IVe dynastie. Hatmehyt est représentée avec un dauphin sur la tête, elle est la Reine de l'Océan; la Déesse symbolise la renaissance par l'eau, elle serait le Dauphin.

    Les dauphins sont connus pour soigner notre relation et notre communication avec les autres. De nos jours ils aident dans les thérapies comportementales, particulièrement pour les enfants.
    La symbolique chrétienne renvoie une image du dauphin comme un symbole de résurrection, de protection. Le dauphin est un animal au cœur pur, messager de bonnes nouvelles et symbole de bonne santé.
    Le dauphin est également un symbole de jeu, de plaisir pur dans l’amusement éternel, sans souci du lendemain, à la manière des enfants.

    Les personnes qui ont la force du dauphin pour totem peuvent devenir les intermédiaires entre les hommes et les esprits des ancêtres.

    Comme beaucoup d'autres figures de la mythologie grecque, le Dauphin est une constellation du ciel nocturne, située près du triangle d'été.

      

    Sources: Wikipédia et  http://www.tattoo-tatouages.com/modeles/tatouage-dauphin.html
    http://guillaumedoucere.canalblog.com/archives/2013/11/15/28436292.html

     


    31 commentaires
  •  Parenthèse 2- Boadicée

    Boudicca en armure et en armes


    Un hommage à celle qui pourrait être une héroïne de légende, mais c’est pourtant une histoire vraie.

    Boadicée, ou Boudicca
    reine indomptable

    Boadicée ou la Boudicca, (celle qui apporte la victoire), au 1er siècle après J.-C. est une reine du peuple brittonique des Iceni présent dans la région qui est aujourd’hui le Norfolk au nord-est de la province romaine de Bretagne.
    La conquête de la "Bretagne" (ancien nom de l'Angleterre) par les Romains ne fut pas entreprise aisée. Débarqués en l'an 43 de notre ère, ils ne parvinrent en Écosse qu'à la génération suivante. Les "Bretons" se révoltèrent souvent contre leurs envahisseurs qui les insultaient et les exploitaient. La reine Boudicca prit la tête du soulèvement le plus important, et réussit presque à le mener à bien.

    Son mari Prasutagos, roi des Icéniens, meurt en 60 et laisse par testament la moitié de ses biens à sa veuve et ses deux filles, et l'autre moitié à Néron comme la loi romaine l’y obligeait. L'Empereur romain envoie chez les Iceni son procurateur Catus Decianus afin de faire un inventaire des biens du roi .
    Mais les Romains s'emparent de la terre royale, confisquent d'autres biens et réduisent les nobles en esclavage. Ils exigent le paiement de toutes les dettes, recrutent de nouveaux soldats et augmentent encore les impôts.
    Boudicca protesta; elle fut fouettée et ses filles violées.

    Une révolte éclate alors sous la conduite de Boadicée.

    Don Cassius la décrit ainsi : « grande, terrible à voir et dotée d'une voix puissante. Des cheveux roux flamboyants lui tombaient jusqu'aux genoux, et elle portait un torque d'or décoré, une tunique multicolore et un épais manteau retenu par une broche. Elle était armée d'une longue lance et inspirait la terreur à ceux qui l'apercevaient. ».

    Boadicée avait rallié une tribu voisine, les Trinovantes, dépossédés de leurs terres, et aussi quelques autres tribus celtiques du nord, qui avaient jusqu'à présent refusé de se plier à la domination romaine. A noter que l’armée de Boudicca comporte autant de femmes que d’hommes.
    Les Icéni et leurs alliés prennent les armes et massacrent les troupes romaines.

    Boudicca s'attaqua aux Romains par surprise. Leur nouvelle ville, Camulodunum (Colchester), n'avait pas de remparts, et aucun soldat romain à moins de 100 miles (160 km) à la ronde. En un seul jour, toute la ville fut incendiée et tous ses habitants tués. Une légion romaine, accourue à la rescousse, fut encerclée et anéantie. Dans des forts éloignés, des Romains furent égorgés. Boudicca entreprit alors de marcher sur Londinium (Londres).

    Le gouverneur général romain, Suetonius Paulinus, attaquait à cette époque l'Ile de Mona (Anglesey, au nord du Pays de Galles) massacrant prêtresses et druides.
    Paulinus revient en hâte à Londinium, mais la ville, trop étendue et sans remparts, ne pouvait se défendre avec les seules troupes du général. Il décide de quitter la ville et de laisser la population sans défense. Les Iceni et leurs alliés arrivent, pillent, détruisent et incendient. Les habitants sont massacrés ou noyés dans la Tamise. Le fleuve charrie des milliers de cadavres.

    Londinium et plus tard Verulanium (Saint-Albans), les deux plus grandes villes du sud de l'Angleterre, furent complètement détruites par Boudicca; tous leurs habitants périrent dans les flammes ou au cours des combats, pendus ou crucifiés. Maintenant, seuls les hommes de Paulinus étaient fidèles au poste.
    Paulinus comprend alors qu'il risquait d'être encerclé ou attaqué avant d'avoir pu s'organiser. Il dirige la XIVème Légion, avec les Vétérans de la XXème, des auxiliaires recrutés dans le voisinage, soit un total de 10.000 hommes. Il choisit un défilé des Midlands fermé par une forêt et ouvert sur la plaine.

    La bataille est donc proche, et Paulinus s'adresse à sa 14ème Légion :

    « Vous voyez ici plus de femmes que de guerriers !Incapables de combattre, sans armes, ils lâcheront pied dès qu'ils reconnaîtront le glaive et le courage de leurs conquérants, qui les ont si souvent mis en déroute ! »

    Les romains n'avaient jamais pu admettre que les femmes pouvaient se battre comme les hommes.

    En face des légions romaines, 70.000 Bretons et Bretonnes conduits par la reine, juchée sur son char et ses deux filles.

    Dès l'arrivée des "Bretons", il les charge, sans leur laisser le temps de l'attaquer. Ces derniers avaient traîné leurs chars par la seule voie praticable, afin d'empêcher le général de fuir, mais lorsque les Romains chargèrent, très peu d'entre eux purent s'échapper. Ils sont quasiment tous tués, non sans avoir fait des ravages dans les rangs des romains.

    Avec cette défaite, la Reine Boadicée aurait choisi de se suicider en s'empoisonnant. Mais ces indications sont fournies par des écrivains romains, donc sujettes à caution. Boadicée et ses guerriers auraient plutôt lutté juqu'à la mort pour chasser l'envahisseur; Boudicca serait plus vraisemblablement morte de ses blessures.

    Par la suite, Néron envoie de Germanie 2000 légionnaires, huit cohortes et 1000 chevaux pour compléter la IX Légion Hispanique, massacrée auparavant par les Bretons. Pour se venger Paulinus va mettre par la suite la Bretagne à feu et à sang avant d’être remplacé pour excès de cruauté. On dit que pendant ces 17 ans de guerre, 70000 Romains et 80000 Bretons furent tués.

    La révolte des Icéniens en 60 après JC, la plus grande rébellion à laquelle les Romains eurent à faire face dans les îles britanniques, fit de la Reine Boadicée un symbole de résistance et de courage.

    Une statue qui la représente brandissant une épée et conduisant un char de combat est érigée à Londres près du quai de Westminster.

    Parenthèse 2- Boadicée


    A lire: LA REINE CELTE, par Manda Scott, saga en 4 volumes que j'ai adorée.

     

    Histoire: Boadicée

     

     

    http://www.histoiredumonde.net/Boadicee.html
    http://www.questmachine.org/article/Boudicca,_reine_indomptable
    http://in-medias-res.over-blog.com/article-la-revolte-de-boadicee-72570407.html

     


     


    10 commentaires
  • Brunehilde

    Brunehilde

    (Siegfried et l’anneau des Nibelungen)
    Il y a bien des versions différentes de cette histoire, selon les sources scandinaves, allemandes ou autrichiennes. J’ai choisi celle-ci.


    Dans la mythologie germanique, Brunehilde est une vierge guerrière qui fait partie du groupe des Walkyries, chargées de sélectionner les héros, les Einherjars. Elle est la fille d'Odin et d'Erda. Elle est surtout connue pour sa présence dans la saga des Nibelungen.

    Un jour Odin lui confia une mission: la Déesse Freyja avait rendue stérile Vara, la reine du Frankenland, la seule lignée humaine ayant du sang divin en elle. Odin ne voulant pas que s’éteigne la lignée qu’il avait créée chargea Brunehilde de dérober dans le jardin de Freyja une pomme d’éternelle jeunesse, seul remède contre sa stérilité, et de la lui apporter. Brunehilde remplit sa mission après avoir lutté contre l’énorme chien gardien du jardin et rapporta la pomme.
    Mais quand Freyja découvrit son gardien inerte, elle comprit tout et se mit en colère.

    (Autre version: Lorsqu'une bataille oppose les rois Agnarr et Hjálmgunnarr, le dieu Odin promet la victoire à ce dernier, toutefois Brunehilde lui désobéit et tue Hjálmgunnarr.)

    Odin pour ne pas perdre la face dut se résoudre à bannir d’Asgard la pauvre Brunehilde. Elle fut envoyée à Midgard, la terre des hommes, perdit son statut divin et donc devint une simple mortelle.
    Arrivée sur Terre, elle apporta la pomme à Vara, et se mit à son service.
    Au contact des hommes, Brunehilde remarqua que les dieux se comportaient peu ou prou de la même façon que ceux-ci, et elle commença à parler un peu trop du monde des dieux à leur goût, ce n’était pas permis.
    Odin prit cela très mal, et pour la punir, il la condamna à rester prisonnière d'un cercle de flamme, dans une grotte, jusqu'à ce qu'un homme assez courageux puisse la délivrer. Cependant, Odin ne voulant pas la faire souffrir, car il se savait quand même responsable de l’avoir fait chuter dans le monde des humains, plongea la jeune femme dans un sommeil profond.

    Des années plus tard, le jeune guerrier intrépide Siegfried affronta le dragon Fafnir, afin de récupérer le trésor des nains et l’anneau des Nibelungen qu’il cachait dans sa tanière.
    Héros des légendes germaniques et scandinaves, l'un des principaux personnages de l'Edda, de la Volsungasaga et des Nibelungen,  Siegfried ou Sigurd est l'objet de récits très divergents. On le dote d'un cheval extraordinaire (Grani) et d'une épée (Gram) également merveilleuse.

    Ayant réussi à tuer le dragon, il s’aperçut que les endroits de son corps recouverts par le sang de celui-ci étaient devenus durs comme le roc. Il se baigna alors dedans car il avait creusé une fosse afin de le recueillir sur les conseils d’Odin, pour en recouvrir entièrement son corps, de la sorte il se rendait invincible. Mais il ne vit pas qu’une petite zone entre ses omoplates, sur laquelle s’était collée une feuille, ne se trouva pas imprégnée de sang.

    Après sa victoire, Siegfried entendit parler d'une magnifique Walkyrie, prisonnière dans une grotte, que personne n'était parvenu à délivrer. Toujours en quête d'aventures, Siegfried s’y précipita. Grâce à sa peau telle une cuirasse, il put traverser les flammes sans problème et sortit Brunehilde de son sommeil.
    Brunehilde et Siegfried tombèrent amoureux l'un de l'autre, mais Siegfried dut bientôt repartir en mission, en laissant à Brunehilde l'anneau des Nibelungen.

    Ses aventures le menèrent chez le roi Gjuki, qui, au bout d’un moment, lui proposa d’épouser sa fille Gutrune. Siegfried refusa, déclarant aimer Brunehilde, mais la reine Grímhildr lui fit boire un philtre d'amour pour qu'il reste auprès de sa fille. Le jeune homme tomba amoureux de Gutrune, oubliant son amour pour Brunehilde.
    Grímhildr combina également de faire épouser Brunehilde par son fils Gunther (ou Gunnar), pensant ainsi en être débarrassée.

    Se doutant que la Walkyrie refuserait, elle demanda à Siegfried, (qui avait tout oublié de Brunehilde), d’aller faire la demande à la place de Gunther sous l’apparence de celui-ci, qu’elle lui donna à l’aide d’un sortilège. Mais Brunehilde refusa, alors Siegfried l’enleva.
    (On dit aussi que Siegfried et Gunther y sont allés ensemble, mais le cheval de Gunther refusant de passer l’anneau de feu, Siegfried prit l’apparence de Gunther en buvant une potion et traversa le feu avec son cheval fantastique Grani; Brunehilde se devait d’épouser celui qui y parviendrait).
    Quand Brunehilde arriva devant le véritable Gunther elle découvrit le stratagème, ne comprenant pas pourquoi Siegfried la rejetait et la donnait à un autre. Elle lui rendit son anneau et, désespérée, épousa Gunther.

    Brunehilde en voulait à Siegfried  et désirait se venger, mais ignorait comment s‘y prendre. Un jour Hagen (ami ou peut-être beau-frère de Siegfried) vint la voir et lui proposa de le tuer pour elle, disant connaître son point faible. Brunehilde accepta. Lors d'une partie de chasse, alors qu'il était seul avec Siegfried, Hagen lui fit boire un antidote contre le philtre d'amour qu‘il avait ingurgité autrefois. Siegfried retrouva ses esprits, tomba à genoux en larmes, prenant conscience de ce qu'il avait fait à Brunehilde. Hagen profita de cet instant pour tuer Siegfried d'un coup de lance dans le dos.

    Hagen revint en annonçant la mort de Siegfried, prétendant qu’il l’avait vaincu en duel. Selon  la tradition, le vainqueur d'un duel pouvait demander le gain qu'il voulait et Hagen demanda l'anneau de Nibelungen. Brunehilde réalisa alors que tous les malheurs autour de Siegfried étaient dû à l'anneau, maudit par son créateur.
    L'anneau attirait la convoitise de ceux qui ne le possédaient pas et faisait le malheur de son possesseur.
    Brunehilde tua Hagen qui avait profité de sa détresse et récupéra l'anneau. Désespérée et n'ayant plus rien à quoi se raccrocher, lors des funérailles de Siegfried elle se jeta dans le bûcher du héros, détruisant l'anneau de Nibelungen avec elle.

    Brunehilde

     


    Sources: Wikipédia et http://www.dol-celeb.com/heros/brunehilde.html

     


    20 commentaires
  • (Illustration du livre « la fille du roi des elfes » de Lord Dunsany)


    Marine, l’Elfe blanc

    Conte

     Un texte merveilleux qui m’a fait rêver, écrit par un monsieur qui a beaucoup de talent,
    Julien Daumange sur ce blog: http://abm1946.kazeo.com/

     Un grand merci à lui pour me permettre de le reproduire.


    Il était une fois….
    Un elfe blanc qui m’accompagnait partout. Enfant, je l’avais rencontrée dans l’Altheiros, un pays imaginaire, où elle vivait dans les arbres et se nourrissait des fruits du soleil. Elle m’avait dit s’appeler Marine, un nom qui évoquait la mer. Elle n’avait jamais vu la mer et ne savait même pas ce que ce mot voulait dire.

    Elle m’avait demandé tout de suite:
    - C’est quoi la mer? Comment t’appelles tu ?
    - Je m’appelle Julien… et… la mer…c’est de l’eau !
    - Comme la pluie et les larmes?
    - Si tu veux… Mais même si tu pleurais sans arrêt, pendant toute ta vie, cela ne remplirait pas la mer. L’eau, dans la mer, c’est comme les grains de poussière sur la terre. Il y a tellement de larmes dans la mer qu’il est impossible de les compter.
    - Si je pleurais tout le temps, toute ma vie, je suis sûre que je pourrai remplir la mer…
    - Non, c’est impossible, même si tu vivais deux mille ans tu n’y parviendrais pas.
    - Quel âge as-tu Julien ?
    - J’ai 10 ans. Et toi ?
    - J’ai quatre mille deux cent cinquante trois ans, dix huit mois et seize jours.
    - Arrête ! Tu me fais marcher !…
    - Je suis un elfe Julien ! Nous pouvons vivre des millions d’années…
    - Ouah ! Tu es un elfe ! J’avais tellement envie d’en rencontrer. Tu es si jolie, si fraîche, si transparente…
    - Oui, je suis toute jeune, et toi tu es un bébé…mais tu as l’air gentil. Je crois que je vais rester avec toi.

    C’est ainsi que Marine m’a adopté. Dans ce pays magique ou je me réfugie souvent, les animaux, les arbres et les plantes communiquent entre eux et je comprends leur langage bien qu’ils ne parlent pas. Mais les murmures, les sons, emportés par le vent, se déposent sur le sol et sur les feuilles. Chaque végétal, chaque animal comprend alors ce qu’il faut entendre. Marine comprend et écoute, elle aussi, et nous restons des heures ensemble, sans parler, à goûter les bruits de la forêt.
    Ainsi, nous savons que la biche vient d’avoir un bébé. Nous devinons les champignons cachés sous les feuilles. Le grand chêne, plus loin, vient d’avoir deux cents ans et l’écureuil qui se promène dans ses branches a maladroitement laissé tomber un gland.

    Un jour, alors que nous étions assis cote à cote dans une clairière calme et parfumée, Marine se pencha doucement en avant et ferma les yeux. Des larmes, comme des perles de rosée, se formèrent sous la peau de son visage et tombèrent en fines gouttelettes sur ses mains ouvertes. La respiration ralentie, la bouche entrouverte, elle semblait plongée dans une profonde méditation. Ses traits détendus n’exprimaient aucune tristesse, tandis que s’échappait d’elle je ne sais quel miraculeux nectar de vie.
    Fasciné par l’expression de mon amie, n’osant pas faire un geste, j’attendis patiemment qu’elle s’éveille de ce rêve qui l’habitait toute entière.
    Quand, enfin, elle ouvrit les yeux, elle me regarda en souriant et dit:
    - Julien, je t’ai vu grandir. J’ai vu dans mon rêve que tu allais partir, me quitter, et j’essayais de te retenir. Je n’étais pas triste car je savais, j’ai toujours su, que nous nous séparerions un jour. Je ne voulais pas y penser. Et là, j’ai vu le moment de ton départ. Veux tu savoir ce que j’ai vu ?
    - Je ne suis pas sûr d’en avoir envie, Marine…parce que, si tu me racontes ton rêve, il va se réaliser très vite. Je le sens, et je n’ai pas envie de te perdre…
    - Tu as peut être raison…alors je ne te dirai rien. Ce moment viendra assez tôt, il ne sert à rien de l’anticiper.

    Nous ne reparlâmes jamais de cet épisode. Dés que je pouvais, je m’échappais du monde des adultes et j’allais retrouver Marine dans la forêt de l’Altheiros. Nous parcourions les allées des sous bois, nous promenant au hasard de nos envies, en respirant à pleins poumons le parfum des plantes. Parfois, nous grimpions sur une des branches du grand chêne et nous regardions, au dessous de nous, passer les sangliers et leurs petits. Nous suivions la galopade d’un lapin vers son terrier, nous écoutions, ravis, le chant des oiseaux qui nous entouraient.
    Les jours, les mois, les années passèrent ainsi. Mon amie restait toujours aussi fraîche et belle et moi, je grandissais…Elle semblait ne rien remarquer, mais je sentais que ses yeux, parfois, se voilaient. Je savais ce qu’elle ressentait car, si nous n’avions jamais reparlé de son rêve, celui-ci restait toujours présent dans notre esprit. Nous savions tous les deux que le jour de la séparation approchait.
    Ce que j’ignorais et qu’elle savait, c’était le moment et les circonstances de mon départ.
    Et puis, ce jour arriva.

    Les derniers temps, j’avais été moins attentif aux bruits de la forêt. J’adorais toujours Marine, mais parfois, brusquement, elle n’était plus avec moi. Elle disparaissait tout à coup, très vite, sans raison apparente. Je partais alors à sa recherche et je finissais par la retrouver, un peu plus loin, assise, m’attendant. Elle me souriait, et nous étions de nouveau ensemble. Mais ces moments de séparation furent de plus en plus nombreux et de plus en plus longs. Parfois je la cherchais pendant des heures et parfois, je ne la retrouvais pas du tout. Je quittais alors l’Altheiros, profondément triste. La dernière fois que je l’ai vue, elle m’attendait prés du grand chêne. Alors que je me dirigeais vers elle, je devinais son sourire de bienvenue. Puis, sans m’attendre davantage, elle s’est levée et elle a commencé à marcher. Je l’ai suivie, à distance, ne cherchant même pas à l’appeler, à lui crier de m’attendre. Nous avons marché ainsi longtemps. La distance entre nous se creusait. Sa silhouette devenant de plus en plus floue, elle a fini par disparaître.

    Je me suis arrêté sur le chemin. J’ai attendu, l’esprit vide, un long moment, ne voulant conserver dans ma tête que l’image de ses longs cheveux blonds, dans son dos...
    Mon amie d’enfance disparue, je revins quelques temps encore dans l’Altheiros. Mais ces forêts, ces prairies, ces immensités vertes et tendres, où j’avais été heureux et comblé semblaient à présent vides et désolées. Toute magie disparue avec ma compagne, le chant des oiseaux me parut triste et vain. Je ne ressentais plus, comme avant, l’ivresse de la communication avec la nature. Ce n’était plus un refuge mais un monde froid et inhospitalier.
    J’ai fini par renoncer. Plus tard, beaucoup plus tard, un soir de vague à l’âme, quand j’ai voulu revenir, je n’ai pas retrouvé la porte…

     

    (Selon mes sources, bien informées, les elfes ne possèdent ni ailes ni oreilles pointues contrairement aux idées reçues.)

     

    http://abm1946.kazeo.com/petits-contes-et-courts-recits/marine-01-l-elfe-blanc,a544782.html

      


    26 commentaires



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires