• Abbaye Saint-Mathieu de PLOUGONVELIN

    Dans son Panthéon, achevé en 1190, Godefroy de Viterbe, auteur allemand, écrit :
    «Il y a un livre dans l’église de Saint Matthieu au – delà de la Bretagne au bout de la terre que l’on sait avoir écrit là au sujet des actes des apôtres »
    Suit, en 180 vers latins, l’histoire de la navigation de moines de Saint Matthieu à la recherche du séjour paradisiaque de deux personnages de l’ancien testament, l’un patriarche, l’autre prophète, Enoch et Elie, dont la tradition voudrait qu’ils ne fussent jamais morts.
    Une telle introduction ne peut qu’ intriguer tous ceux qui s’intéressent à l’histoire de la Bretagne. Qui est ce Godefroy qui s’exprime ainsi ? Quel crédit apporter au récit qu’il rapporte ? Que penser de ce curieux document qui témoigne, pour le moins, de la renommée du monastère de Saint Matthieu au XII° siècle.
    L’auteur est le chapelain et secrétaire de l’empereur Frédéric Barberousse connu pour ses démêlées avec les papes ( 1152 – 1190) et qui a été immortalisé par Victor Hugo.
    Godefroy, dit « de Viterbe » car il est né dans cette ville en 1120 et y est mort en 1200, était d’une famille dévouée au service de l’empereur. Lui même passa le plus clair de sa vie à suivre la cour dans ses déplacements et à mettre ses talents au service de la cause impériale.

    La description qu’il nous fait du lieu est conventionnelle: « Aux confins de la mer océane est l’ultime pays du monde, où pas la moindre maladie ne trouble l’existence: Le climat y est tempéré, la quiétude perpétuelle. En ces lieux une église a été dédiée à saint Matthieu, où se sanctifient les moines galiléens à enseigner à la Bretagne les saintes vérités de Dieu ». De toute évidence, Godefroy n’est jamais venu à Saint Matthieu, ou alors, ce jour là, il faisait exceptionnellement beau.
    Mais venons en à cette histoire qu’il nous conte ; elle s’inscrit dans le genre fort connu de la
    « navigation » des moines celtes et bretons.
     
    On connaît surtout celle de saint Brendan, qui s’embarqua avec sa communauté pour les mers du nord, et va avec eux de merveilles en merveilles. Dans ces récits fabuleux, se rejoignent l’esprit d’aventure des moines celtes, leur goût du pèlerinage, la nostalgie d’un paradis perdu et les réminiscences des traditions celtes et de l’île d’Avalon.
    Voici en tout cas, contée par Godefroy de Viterbe, la « Navigatio monachorum sancti Mathaei ». La navigation de ces moines qui à longueur de journée scrutent les horizons de la mer et les confins du monde, décident de prendre la mer « pour pouvoir, après une longue absence, décrire à leurs populations les ressources et les lieux que l’univers renferme ».

    Navigation des moines de Saint Matthieu
    ( selon Godefroy de Viterbe)


    Trois jeunes moines navigateurs de l’abbaye de Saint-Mathieu, partirent au neuvième siècle pour évangéliser les terres qu’ils découvriraient.

    Au neuvième siècle, période de Charlemagne, à l’extrémité de la Bretagne, sur une pointe rocheuse balayée par le vent et assaillie par les vagues, s’élevait une abbaye vouée à Saint Mathieu; « la tête de l’apôtre avait été apportée en ce lieu, au VIe siècle, par des marchands du Moyen-Orient ». Des moines vivaient là, partageant leur temps entre la culture d’une terre aride, l’enseignement des saintes croyances et l’exploration de l’océan. Certains s’en allaient, en effet, pendant des mois vers le couchant à bord d’embarcations de type curragh.

    Trois jeunes moines s’embarquèrent sur des navires gréés de grandes voiles qui les portèrent d’un trait à l’horizon. Ils errèrent pendant de longs mois, luttant contre les tempêtes, se nourrissant de leur pêche, buvant l’eau du ciel.
    Un soir enfin, ils arrivèrent en vue d’une île étrange où se dressait une montagne constituée de blocs d’or. Eblouis, ils débarquèrent et parvinrent devant une ville entourée d’une enceinte colossale hermétiquement close. Et cette enceinte était également en or. Alors, ils s’assirent avec l’espoir de voir surgir quelqu’un qui pût leur dire où ils étaient. Mais la nuit passa et rien ne bougea que la lune dont ils suivirent la course dans un ciel rempli d’étoiles qu’ils ne connaissaient pas.

    Aux premières lueurs du jour, des portes s’ouvrirent d’elles-mêmes dans la muraille et les moines virent une cité entièrement en or qui étincelait sous le soleil. Ils entrèrent. Un étrange silence planait sur les rues désertes. Foulant des pavés d’or, ils longèrent des centaines de maisons, vides mais aussi brillantes que le saint calice de leur abbaye, des fontaines ornées de pierreries et des palais dont les façades étaient piquetées de gemmes. Puis ils parvinrent à une église ressemblant à une châsse ciselée par le plus habile des orfèvres. Ils y pénétrèrent; il y flottait un parfum de rose…

    Etonnés de ne rencontrer aucun prêtre dans ce sanctuaire qui n’avait pas l’apparence d’un édifice abandonné, les moines entreprirent une exploration méthodique des lieux. Et voilà qu’ouvrant une porte au hasard, ils découvrirent dans les « logettes » deux vieillards aux barbes majestueuses, assis sur des trônes. Ces étranges personnages étaient immobiles comme des statues. Ils s’animèrent soudain et se levèrent pour saluer respectueusement leurs visiteurs.
    - Qui êtes-vous ? Dirent-ils. Et que voulez-vous ?
    Les autres répondirent qu’ils étaient moines, qu’ils venaient d’au-delà des mers et qu’ils ne voulaient, en ce bas monde, qu’adorer Dieu et faire sa Sainte Volonté.
    - Et vous ? Ajoutèrent-ils.
    Les vieillards parlèrent alors longuement dans une langue fleurie. De leurs discours un peu obscur, les moines crurent démêler qu’ils avaient affaire à Elie et à Enoch, que la ville où ils se trouvaient était gardée par des séraphins et qu’un aliment céleste nourrissait ceux qui avaient le bonheur d’y séjourner.

    De tels propos pour extraordinaires qu’ils fussent, ne parurent point extravagants aux braves moines qu’une lecture quotidienne des Saintes Ecritures avait habitués au merveilleux. Ce qu’ils allaient apprendre par la suite devait, en revanche les plonger dans un grand étonnement. Les deux vieillards, en effet, changeant brusquement de sujet, assurèrent que le temps ne se déroulait pas, sur leur île, au même rythme qu’ailleurs, et qu’un jour, chez eux, équivalait à cent ans dans les autres régions de la terre.
    - Tandis qu’ici, dirent-ils dans leur style particulier, trois fois l’astre du jour a donné sa clarté, de trois fois cent ans ont vieilli les êtres animés de vos contrées. De ceux-là qu’après votre départ, leurs mères ont engendrés, pas un seul, demain, ne sera vivant. La terre, de tout côté, a fait place à de nouveaux peuples et à de nouveaux rois. Et vous-mêmes serez vieux en arrivant là-bas… Puis ils demandèrent aux deux moines-prêtres du groupe de dire une messe.
    Quand l’office fut terminé, le vieillard qui prétendait être le prophète Elie prit la parole :
    - Le temps vous fait signe. Il vous faudra bientôt repartir. Si vous désirez, emportez des provisions d’or et de pierres précieuses. La brise marine vous portera jusqu’en vos demeures en cinq jours. Je vous vois jeunes au départ ; je vous aperçois vieux à l’arrivée…

    Alors, les moines dirent adieu aux vieillards et retournèrent vers la crique où ils avaient laissé leurs bateaux. Là, ils embarquèrent des paniers de fruits et des outres d’eau douce, réparèrent les voiles et les mâts qui avaient eu à souffrir des tempêtes au cours de leur long voyage. Lorsque tout fut terminé, ils quittèrent cette île fabuleuse où ils avaient passé trois jours. C’est alors que les paroles des vieillards se réalisèrent. Une brise s’éleva soudain qui gonfla les voiles et poussa les bateaux à une telle vitesse qu’en cinq jours exactement ils arrivèrent à la pointe Saint-Mathieu. Aussitôt, les moines montèrent vers l’abbaye, pressés de conter leur extraordinaire aventure...

    Mais ayant fait quelques pas, ils demeurèrent pétrifiés : les remparts n’étaient plus ceux qu’ils avaient connus, la ville était transformée, l’église ne ressemblait en rien à celle qu’ils avaient édifiée. Quant à l’abbaye, elle comprenait des bâtiments qui n’existaient pas à leur départ. Pris de crainte, ils pénétrèrent dans le cloître. Là, ils ne reconnurent personne : ni le père abbé, ni le prieur, ni le frère portier. Ils s’aperçurent avec terreur que tout, dans le pays, avait changé : l’évêque, le roi, les seigneurs, le peuple. Ils demandèrent des nouvelles de ceux qu’ils avaient connus. Personne ne s’en souvenait plus. Leurs noms même étaient oubliés. Les moines conclurent que leurs amis étaient morts et ils « en eurent grand deuil ».
    Et comme ils pleuraient en se rapprochant les uns des autres, ils découvrirent soudain avec effroi que leur peau était ridée, leurs cheveux blancs, leur corps décrépit, leurs mains diaphanes. Eux qui avaient encore tout à l’heure, au moment d’aborder la pointe Saint-Mathieu, l’aspect d’hommes jeunes et vigoureux, étaient devenus subitement des vieillards tremblants aux yeux éteints et aux bouches édentées. Le père abbé, les prenant en pitié à cause de leur grand âge, leur demanda d’où ils venaient et qui ils étaient.

    - Nous sommes partis d’ici, il y a trois ans, dirent-ils. Cette abbaye était la nôtre. Nous avons voyagé sur la mer, séjourné trois jours sur une île et nous revenons avec des fruits et de l’or. Mais nous ne reconnaissons plus rien ni personne.
    Le père abbé, fort intrigué, s’enquit de leurs noms, de celui de leurs bateaux et de la date de leur départ. Puis il alla consulter les archives de l’abbaye. Quant il revint, il avait l’air effaré :

    - D’après ce que je viens de lire, dit-il, vous n’êtes pas partis il y a trois ans. Les textes qui relatent votre départ et où se trouvent notés vos noms et ceux de vos bateaux sont beaucoup plus anciens. Ils ont trois cents ans… Comme les moines n’avaient pas l’air de saisir le sens de ses paroles, il ajouta :
    - Comprenez-vous ? Vous êtes partis il y a trois siècles !
    Alors, les voyageurs sentant qu’ils allaient bientôt mourir, racontèrent en détails leur aventure, décrivirent l’île à la montagne d’or, la ville étincelante, les deux vieillards qui prétendaient être Elie et Enoch, sans omettre les étranges propos que ces mystérieux personnages avaient tenus sur les temps différents. Quand ils eurent terminé, ils tombèrent morts et leur récit fut consigné dans les archives de l’abbaye.

    C’est ainsi qu’un jour le chroniqueur Godefroy de Viterbe put avoir connaissance de l’histoire fabuleuse de ces moines, partis de chez eux au IXe siècle, et qui ne revinrent qu’au XIIe…

     


    Mise en forme et en clair par:

    http://curragh.kazeo.com/curragh-la-legende/les-moines-de-l-abbaye-de-st-mathieu,a3137686.html
    Autre source: http://breton.coatmeal.free.fr/textes_stmathieu/saintmathieu_paradis.htm

      


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  • Andromède
    (Andromède par Gustave Doré)

    Andromède

    Légende de Céphée, Cassiopée, Andromède, Persée et Pégase

    Céphée, roi légendaire d’Ethiopie, avait épousé la belle Cassiopée. De leur union naquit une fille Andromède.
    Mais Cassiopée eut la vantardise imprudente d’affirmer qu’elle surpassait en beauté les Néréides, nymphes de la mer et divinités des vagues.

     Les Nereïdes allèrent se plaindre à Poséïdon le Dieu de la Mer.
    Poséidon, offensé et furieux devant l’impudence de Cassiopée envoya un hideux monstre marin, la Baleine, ravager le royaume d’Ethiopie. Selon d’autres sources: un serpent monstrueux qui dévorait même ses habitants.

    Céphée alla alors demander conseil à l’Oracle de Zeus. Celui-ci révéla que le seul moyen de libérer l’Ethiopie du monstre était  de lui offrir sa fille en sacrifice.
     A ce moment là seulement les ravages cesseraient.

    Afin d’apaiser la colère de Poséidon, Andromède fut alors enchaînée nue à un rocher au pied d’une falaise pour être dévorée par le monstre marin.

    Fort heureusement, le héros Persée montant le cheval ailé Pégase, de retour après sa victoire sur la Gorgone, passait par là par hasard et vit la belle Andromède livrée en pâture au monstre. Il s’en éprit à l’instant et attendit avec elle que le monstre arrive.

    A l’arrivée du monstre, Persée, chaussé des sandales ailées d’Hermès, s’envola et décapita la créature de son glaive après un combat acharné. Le corps du monstre disparut alors dans la mer.
    Une autre version dit que: Lorsque le monstre marin arriva, il brandit la tête de la gorgone Méduse, ce qui changea le monstre en pierre.
    Selon Ovide, après sa victoire, Persée dépose cette tête sur un lit d'algues, qui rougissent et durcissent à son contact, devenant ainsi la source du corail.

    Persée demanda alors la main d’Andromède à ses parents qui acceptèrent avec joie.
    OU: Après que Persée la sauva, Cassiopée s’opposa à leur mariage et Persée, exhibant la tête de la Méduse, la pétrifia.
    Il épousa Andromède avec laquelle il régna de longues années sur Tirynthe. Le plus jeune de leur fils, Électryon, fut le grand-père d’Héraclès.

    Bannie, Cassiopée fut exilée dans le ciel de manière à avoir la tête en bas la moitié du temps pour lui enseigner l’humilité.

    A leur mort tous finirent dans les cieux : Céphée et Cassiopée côte à côte, à proximité d’Andromède et du cheval ailé Pégase.

    Andromède

     

    Les principales sources sont Apollodore et Ovide (Les Métamorphoses)
    http://www.latoilescoute.net/legendes-autour-des-etoiles
    http://partiefaire1tour.net/article.php3?id_article=14


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  • Kokopelli

    Légende de Kokopelli
    le flûtiste bossu du Panthéon des Indiens Pueblo (Période précolombienne)
     
     Représenté comme un joueur de flûte bossu, Kokopelli est une image de la mythologie des Indiens Anasazi datant de plus de 3000 ans, symbole de fertilité, de joie, de fête, de longue vie. Il est plus particulièrement présent dans le pays du « Four corners », haut plateau à cheval sur quatre états (Nouveau-Mexique, Colorado, Utah et Arizona) dont l’intersection se trouve sur la réserve des indiens Navajos. Néanmoins des peintures rupestres le représentant ont été trouvées du Pérou au Canada.

    C’est aussi un ménestrel, un esprit de la musique, un conteur, un voyageur de commerce, un faiseur de pluie, un guérisseur, un professeur, un magicien farceur, un séducteur, un fertilisateur (il a d’ailleurs aussi comme autres noms "le Casanova Anasazi" ou "Cassanova of the Cliff Dwellers" car il est parfois représenté avec un attribut mâle d’une taille exagérée).

    Selon les mythes, la bosse de Kokopelli contient des graines, des plantes, des bébés, des mocassins, des couvertures, des sacs de chansons, des objets sacrés...
    Sur son chemin, il sème les graines et les objets cachés au creux de sa bosse, tout en chantant et jouant de la flûte, pour leur donner vie. Il insuffle, ainsi, dans les semences, le souffle de la vie et c'est pourquoi on le surnomme le « semeur de vie ».
    On l'invoque au moment des moissons et il est recherché par les femmes qui veulent avoir des enfants. Lorsqu'il arrive dans un village, sa flûte annonce sa venue.
    A son départ, la récolte est abondante et toutes les femmes sont enceintes...
    C’était un grand honneur pour une femme de l’avoir comme « compagnon d’un temps de rêve » lors de sa venue dans un village.
    Kokopelli est donc une divinité positive, adorée des indiens Navajos, Hopi, Zuñi, Anasazi, Hohokam, Mogollon, Fremont, Hope, Mimbres, Tewa Nepokwa'i…
     
    Les histoires légendaires:

    Kokopelli et les animaux de la forêt
    "Le jeune Kokopelli était bossu, il ne pouvait pas parcourir de longues distances rapidement, il ne pouvait pas participer aux chasses et passait donc l'essentiel de sa vie seul, à ramasser des fruits et des graines, et comptait sur la générosité de la communauté pour l’aider à nourrir sa mère.

    Un jour qu'il s'était éloigné plus que d'habitude du campement, il tomba sur un très grand loup gris qui avait la patte prise dans un piège. Un loup qui comme lui, n'irait plus jamais loin, qui ne participerait plus jamais à la chasse.
    En voyant Kokopelli s’approcher, le loup gris gronda et montra des grandes dents blanches et pointues. « Je ne vous veux pas de mal » dit Kokopelli en s’approchant prudemment du loup et avec toute sa force, il essaya d’ouvrir le piège. Hélas, ses petites mains n'étaient pas assez fortes, mais le petit garçon ne renonça pas et il essaya de nouveau et de nouveau. Jusqu'à ce que finalement, avec l'aide d'un bâton et toute sa force, Kokopelli ouvrit le piège en hurlant. Une fois libéré, le loup gris disparut en boitant dans les profondeurs de la forêt.

    Très heureux de lui, Kokopelli reprit la route de la maison, oubliant qu'il n’avait rien rapporté à manger. Cependant, sa joie fut de courte durée. En s'approchant du village, il vit que les villageois avaient été frappés d’une maladie soudaine. En sa courte absence, un fléau épouvantable avait frappé rapidement les uns et les autres, y compris la mère de Kokopelli qui n’avait pas été épargnée.
    Il passa cette nuit-là au chevet de sa mère, ne sachant que faire, mais elle n'alla pas mieux.
    Impuissant et désespéré, Kokopelli courut hors de la caverne vers les bois, des larmes ruisselant sur ses joues. Il courut et courut, jusqu'à ce qu'il ne puisse plus avancer et s’assit, les épaules secouées de sanglots. Entendant des bruits dans les buissons, il se retrouva entouré par quatre loups dirigés par le blessé qu'il avait aidé la veille. Il comprit qu’il devait les suivre, et les loups le conduisirent dans une clairière où des représentants de tous les animaux de la forêt semblaient l'attendre.

     L'aigle prit la parole:
    "Les tiens ne respectent pas l'Équilibre. Ils ont tué trop des animaux de la forêt. C'est pour cela qu'ils sont punis par les maladies. Il faut que cela cesse. Nous vous aurions laissés mourir, mais le loup nous a dit que toi tu étais bon et généreux et que les tiens t'écouteraient si tu leur apportes l'espoir.
    L'ours blanc prit la parole pour dire : " non je ne crois pas que les humains peuvent comprendre, ils détruiront tout, il faudrait mettre fin à ce désastre, mais je me plie à la décision de l'assemblée." Là-dessus il partit et on le revit plus dans la forêt.
    L'aigle reprit la parole pour dire : Voilà ce que nous avons décidé, nous vous donnons trois graines pour vous nourrir et à toi petit messager une flûte et une danse pour dire la joie de l'Équilibre.

    Au grand étonnement de Kokopelli, le loup gris qu’il avait sauvé parla et dit : "Chacun d'entre nous t’accordera un don. Tu devras alors voyager pour apporter la santé à tout ton peuple."
    Sur ces paroles, Kokopelli sentit ses yeux se fermer et il tomba dans un profond sommeil. Dans sa somnolence, chaque animal – l’ours blanc (la guérison), le loup blanc (l'intelligence), la grenouille (le chanteur de chansons) et le coyote (l'humour), lui donna un don et finalement le plus grand de tous les gardiens, l'Aigle, plaça une flûte en bois colorée des quatre couleurs des quatre extrémités de la terre - le Bleu (le Nord), l'Orange (L’Ouest), le Pourpre (Le Sud) et le Jaune (L'Est)- aux côtés de Kokopelli.
    De retour au village, Kokopelli planta les trois graines, et les haricots, les courges et le maïs se mirent à pousser.

    Après cela, non seulement Kokopelli guérit les villageois repentants, mais il commença aussi son long périple. Ses aventures ne faisaient que commencer…
    Le boiteux depuis continue de jouer et danser parce qu'il y a de l'espoir, mince, très mince, mais toujours de l'espoir que l'Ours blanc ait tort et que les humains comprennent la loi de l'Équilibre.

    Kokopelli et les femmes du Maïs
    Il y a très longtemps, les hommes du village partirent en chasse. C'était à la fin de l'hiver et il y avait très peu à manger dans le village. Les femmes et les enfants restèrent en raison des lourdes chutes de neige. Les hommes étaient supposés partir au loin pour seulement trois couchers du soleil, mais en raison de la neige ils se sont perdus. Ils sont restés absents plus de 20 couchers du soleil et quand ils revinrent au village, tous les enfants sont sortis en courant pour les saluer. Les hommes étaient heureux de voir les enfants, mais furent perplexes car aucune femme ne vint les saluer. Quand ils pénétrèrent dans le village ils découvrirent toutes les femmes mortes! Les femmes comme les jeunes filles s'étaient sacrifiées pour que les enfants puissent vivre. Elles avaient donné toute la nourriture aux enfants.

    C’est alors que Kokopelli arriva au village. Devant la douleur des hommes et des enfants, il leur demanda quelque chose d’étrange:
    il leur dit d'enterrer toutes les femmes ensemble, dans une tombe unique et peu profonde. Le matin suivant toutes les femmes ont été enterrées ensemble. Cette nuit-là, les hommes et les enfants ont dansé la Danse d'Action de grâces avec des cœurs lourds. La Nature recouvrit le village d’un profond sommeil et  pendant ce temps, Kokopelli pleura beaucoup tout en jouant de la flûte sur les tombes.
    Tout en jouant, il pleura, des larmes abondantes coulant de ses yeux. Ces larmes devinrent des graines de maïs et il joua, joua et il pleura, pleura.
    Le maïs poussa très rapidement et le village put manger à sa faim.

    À la fin de 20 couchers du soleil notre Créateur lui a dit, "Kokopelli, vous resterez bossu éternellement comme un hommage aux jeunes filles que l'on connaîtra pour toujours comme les Jeunes filles du Maïs. Vos larmes qui sont venues de votre cœur, sont devenues les graines de vie, le maïs. Le peuple ne souffrira jamais plus de la faim car vous leur avez donné la vie. »

    L'image de Kokopelli est très importante puisqu'elle représente la position des étoiles majeures au printemps, quand il est temps de planter dans l'hémisphère Nord. Il est bossu et joue de sa longue flute en dansant. Quand on voit l'image de Kokopelli dans le ciel, c'est la fin de l'hiver, le retour de l'abondance, le temps des joies de l'amour.
    Mais Kokopelli est un messager, pas un dieu, un messager heureux celui qui annonce la fin des disettes, la joie de la sexualité la fécondité.

    Kokopelli possède la sagesse de l’âge. Ce voyageur joyeux a une leçon pour chacun. Sa plus grande leçon semble être de nous montrer que nous ne devrions pas prendre la vie trop au sérieux.

     

     

    Sources: Wikipédia et http://pohenegamouk.free.fr/index.php?post/2009/08/30/Le-messager-du-printemps - http://tatankaewan.skyrock.com/2458331993-Legende-du-KOKOPELLI.html


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  • Les êtres Fabuleux dans l’histoire

    L’antiquité ne doutait nullement de l’existence de monstres moitié homme, moitié bête. Les sculptures et peintures sauvées des naufrages du temps, nous donnent une représentation fidèle et variée d’êtres imaginaires, tels que:

    Satyres, Faunes, Égypans, Sylvains, Tytires, Centaures, Sphinx, etc.

    Nous pensons aujourd’hui que ces formes agréables ou hideuses cachaient un sens allégorique; cela est possible; mais les historiens de ces époques étaient loin de penser de même. Ainsi, Hérodote place une nation entière de Faunes dans les épaisses forêts de la Scythie; Pline, Elien l’assurent également.

    Le bon Plutarque rapporte que, du temps de Sylla, un Faune, très bien proportionné, fut surpris à Nymphée, près d’Apollonie, et amené à Rome: les curieux virent ce dieu des forêts, attestèrent qu’il n’avait aucun langage, et que sa voix tenait le milieu entre le hennissement d’un étalon furieux et le gémissement du bouc. Ce Faune, qu’on promenait dans différents cercles de l’aristocratie romaine, montrait peu d’affection pour la société des hommes ; pour celle des femmes, c’était tout le contraire. Le beau sexe produisait sur ce demi-dieu à pieds fourchus une impression si violente, et tout son corps entrait dans une exaltation telle, qu’on était obligé de le lier, dans la crainte d’accidents.

    Philostrate raconte qu’on prit, en Ethiopie, un Égypan très musculeux et très habile à la course. Doué d’un naturel fort doux, on parvint facilement à le civiliser; il aimait beaucoup les enfants et recherchait leur société; ne pouvant les amuser par des contes, puisqu’il était privé de la faculté de parler, il les divertissait par des gambades, des sauts périlleux et mille cabrioles très risibles.

    Les prêtres égyptiens ont soutenu qu’une famille de sphinx très versée dans la botanique, avait autrefois existé près des sources du Nil: Les hommes furent assez méchants pour l’exterminer tout entière, sous un prétexte frivole.

    Il est très probable que les anciens ont pris les grands singes pour une espèce d’hommes; la tradition qui altère toujours les narrations de témoins oculaires, et l’imagination des poètes qui s’égare toujours dans les régions du merveilleux, en auront fait des Égypans.

    Jérôme dit positivement, dans la Vie d’Antoine, que ce pieux ermite trouva dans le désert, non seulement des démons, sous la forme de Centaures, mais de beaux et bon Satyres, qui, fort heureusement, n’eurent contre lui aucun projet hostile. Au contraire, un de ces Satyres, après avoir déjeuné avec Antoine, lui demanda en grâce de prier pour lui, ce qu’Antoine lui promit de bon cœur. Jérôme fait les réflexions suivantes : que l’existence des Satyres est suffisamment démontrée pour lui, et que parmi eux il s’en trouve qui feraient d’excellents moines. 

    Devant une profession de foi aussi claire, que répondre ? Faut-il croire ou douter ?

     


    Source : « Histoire naturelle de l’homme et de la femme » de A. Debay

     


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