• L'Aurore, par Joséphine Wall

    Eos, ou Aurore

      

    Éos, dans la mythologie grecque, appelée Aurora chez les romains est une des divinités primordiales du panthéon grec. Personnification de l’aurore, Éos est la fille de la Titanide Théia et du Titan Hypérion, et la sœur d’Hélios (le Soleil) et de Séléné (la Lune).

    Chaque matin cette déesse ouvrait les portes du jour de ses doigts de rose. Après avoir attelé les chevaux au char du soleil, Hélios, elle montait sur son char tiré par des chevaux ailés: Phaéton et Lampos (parfois elle chevauche Pégase), puis elle accompagnait le soleil sous le nom d’Héméra jusqu’au soir pour ensuite prendre le nom d’Hespéra. Elle terminait sa course dans l’Océan occidental.
    A son départ chaque matin, elle verse sur la Terre la rosée, contenue dans une urne; la rosée n’est rien d’autre que les larmes de la déesse, qui pleure son fils Memnon tué par Achille  pendant la guerre de Troie.
    Elle est aussi souvent assimilée, dans d’autres mythologies et sous d’autres noms, à Vénus en tant qu’étoile du matin et aussi à Vénus l’étoile du soir.

    Éos épouse Astraeos, le Vent du crépuscule.
    Cette union donne naissance aux Vents : Zéphyr, Borée, Notos et Euros, ainsi qu’à l'Etoile du Matin (Eôsphoros/Lucifer), ) et aux Astres.

    Sa légende est tout entière remplie de ses amours.

    Arès, le dieu de la Guerre, étant tombé sous le charme de le jeune et jolie déesse, provoque la jalousie d’Aphrodite. Pour se venger, celle-ci condamne la pauvre Eos à n’avoir que des amours malheureuses avec de nombreux mortels.
    Les plus célèbres sont celles qu’elle connaît avec Orion, Céphale et Tithon.

    Éos enlève le géant Orion, qui habituellement chasse aux côtés de la déesse Artémis et dont celle-ci est également amoureuse. Par accident ou par jalousie, ou par une tromperie de son frère Apollon, Artémis tue le chasseur d’une flèche, ou encore par la morsure d’un scorpion, les légendes à ce sujet sont nombreuses.

    Éos s'éprend d’un mortel nommé Tithon dont elle eut deux fils: Émathion qui devint roi d’Arabie et Memnon, roi d'Éthiopie dont la mort durant la guerre de Troie lui fut si difficile à supporter que ses larmes abondantes produisirent la rosée du matin.
    Mais tandis qu’Éos voyait sa jeunesse préservée, Tithon, lui, se mit à vieillir. C’est alors qu’Éos demanda à Zeus d’accorder l’immortalité à son amant. Malheureusement elle oublie de lui demander son éternelle jeunesse. Il avança en âge, devenant de plus en plus vieux et raide, sans pour autant pouvoir franchir les portes de la Mort, condamné malgré ses supplications à vivre cet éternel supplice.
    Selon une variante de la légende, Aurore finit par le transformer en sauterelle, mais une autre dit que les dieux le prirent en pitié et le transformèrent en cigale.

    Eos tombe amoureuse de Céphale, roi de Phocide, et l’enlève, mais celui-ci est insensible à ses charmes car il est amoureux de sa nouvelle épouse Procris. Dépitée, Eos tente de lui faire douter de la fidélité de son épouse pour les séparer, mais sans résultat. Hélas, un jour Céphale croyant tirer sur un animal caché dans un buisson tue Procris sa bien-aimée.
    Il sera chassé d’Athènes par l’Aréopage et finira par se donner la mort en se jetant dans la mer.

    Eos était représentée comme une belle jeune fille vêtue d'une robe de safran, ou d'un jaune pale, montée sur un char de vermeil aux reflets de feu. . De la main gauche elle tient un flambeau, et de l'autre elle répand une pluie de roses.
    Homère lui donne deux chevaux blancs, qu'il nomme Lampos et Phaéton, et la dépeint avec un grand voile sombre jeté en arrière, ouvrant de ses doigts de rose la barrière du jour avant le passage du char du soleil, Hélios son frère.
    D'autres poètes lui donnent un quadrige de chevaux blancs ou même Pégase pour monture.
    On peut la voir aussi avec des ailes et une robe couleur ocre.

    Parmi les œuvres mettant en scène cette déesse personnifiant les premières lueurs du jour,  l’Aurore de Guido Reni, figurant Éos tirant le char d’Hélios, ci-dessous:

     

    Sources Wikipédia - http://lesdieux.fr/dieu/eos.html
    http://www.mythologica.info/mythologie-grecque/eos-la-representation-de-laurore/
    http://remacle.org/bloodwolf/livres/letronne/mytho.htm

     

     

     


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  • Le Noeud GordienLe Noeud Gordien

    Le Nœud Gordien


    "Trancher le nœud gordien" signifie résoudre de manière brutale un problème apparemment impossible à résoudre.
    Cette expression nous vient d‘une péripétie d'Alexandre le Grand.
    L’histoire commence en 334 av. J.-C., dans une ville de Phrygie en Asie Mineure.

    Il y a très longtemps, dans les temps anciens, cette cité était en proie à des guerres civiles sans fin. Dans la capitale, le roi venait de trépasser sans héritier.
    Un oracle prédit alors que la première personne qui entrerait dans la ville sur un char devrait être nommé roi car il rétablirait la paix.

    Or à cette époque un petit paysan, Gordios, vint s'y installer avec sa famille... et arriva dans son char à bœufs.
    Les habitants l‘accueillirent à bras ouverts, et c’est ainsi qu’il monta sur le trône.
    Il fut le père d‘un grand et fameux roi: Midas !
    Le char était le symbole de la royauté et la divinité chez les Perses, les Étrusques, les Germains et, aussi, les Illyriens.
    La charrette de Gordias devint l'emblème du pouvoir et d'une armée toujours prête au combat. La ville fut rebaptisée Gordion et le fameux char fut exposé au palais des rois de Phrygie.

    Mais auparavant, Gordios attacha ensemble le timon et le joug de son char par un noeud en bois de cornouiller totalement improbable, un nœud si bizarre et tellement inextricable que jamais personne n’aurait pu le dénouer.
    Puis un autre oracle prédit que le premier qui arriverait à défaire ce « noeud gordien » règnerait sur toute l'Asie.

    Alexandre le Grand et le Nœud gordien
    Quand Alexandre arriva à Gordion, En 333 av. JC, il essaya de défaire le nœud pensant réaliser la prophétie. Il essaya encore et encore, sans résultat, il ne trouvait pas d’extrémité.
    Finalement, énervé, il trancha le nœud d’un coup d’épée. Il décida qu’ainsi il avait accompli l’oracle, et malgré le moyen employé il semble que la suite lui ait donné raison.

    Alexandre et le nœud gordien par Jean Simon Bérthélémy


    C'est de cette légende qu'est née la métaphore du « noeud gordien », une difficulté difficile à résoudre, un obstacle qu’on ne peut vaincre. Se tirer d'embarras par un moyen expéditif et vigoureux, c'est trancher le nœud gordien.


    Le Nœud gordien et la notion d’unité
    Selon les enseignements ancestraux, au commencement il y avait un vide immense. Ce vide est le créateur, sans corps, ni forme ni définition. La Création nécessite que l’espace et la direction soient définis. Le Tore de révolution apporte ce type de définition en utilisant l’intérieur, l’extérieur et l’infini. On peut l’employer comme un modèle philosophique de la création elle-même.
    Il symbolise l’idée d’unité qui lie chaque chose en une seule.
    La Trinité, le trois en un.

    En cela on peut le rapprocher de la Monade Celtique:
    D'origine probablement irlandaise de par la forme de ses entrelacs, elle évoque la tri-partie divine: Lug sous ses deux aspects qui sont "Ogme" (côté sombre) et "Dagda" (côté lumineux). Elle est le symbole de l'alliance.

     


    Sources: Wikipédia et
    http://www.ka-gold-jewelry.com/french/p-articles/gordian-knot.php
    http://www.expressio.fr/expressions/trancher-le-noeud-gordien.php


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  • Les fleuves sacrés

    Les Fleuves Sacrés du monde

    De tous temps les fleuves ont été sacrés pour les hommes, sources de vie et de nourriture, premières voies de communication, certains ont été considérés comme des dieux.

    Le Nil
    Les fleuves sacrésLe plus sacré de tous, le dieu Nil était vénéré depuis les temps les plus reculés de la civilisation égyptienne, il est indissociable de son histoire, car  hier comme aujourd’hui l’Egypte est « un don du Nil ».
    Plus grand fleuve du monde, le Nil est l’épine dorsale de l’Egypte, racontant au fil de ses méandres l’histoire d’Osiris, Isis, Horus, Ramsès, Toutankhamon,  Cléopâtre, Alexandre le Grand, Champollion et tant d’autres, aucun autre fleuve ne peut lui être comparé.
    Le mythe de sa source a intrigué tant d’explorateurs qui finirent par découvrir le Nil Blanc et le Nil Bleu qui se rejoignent enfin pour courir au milieu du désert et se jeter en Méditerranée.
    L’Égypte fut longtemps le carrefour de toutes les influences, de tous les savoirs conservés dans la bibliothèque d‘Alexandrie autant que dans le cœur de ses prêtres, dépositaires de leur antique histoire,  là où les savants Grecs venaient se renseigner, là où le monde entier vient encore s’émerveiller devant les vestiges de cette extraordinaire et mystérieuse civilisation.
     Fabuleux destin dont il reste aujourd’hui tant à voir dans ce grand musée à ciel ouvert qu’est la vallée du Nil.

    Le Gange
    Les fleuves sacrésLe Gange, fleuve sacré par excellence parmi les 7 fleuves sacrés de l‘Inde, prend sa source dans l’Himalaya. Alors appelé Bhagirathi, il mêle ses eaux avec celles de l’Alaknanda pour devenir le Gange. Il se jette alors dans le golfe du Bengale en formant le delta du Gange, le plus grand au monde.
    Les sources sacrées du Gange sont un lieu de pèlerinage, appelé Yatra et de nombreux sites sur son parcours sont également sacrés., on découvre des sanctuaires dédiés aux divinités du panthéon hindou: Shiva ou Ganga.  Le Gange est la chevelure de Shiva.
    Les pèlerinages attirent des millions de personnes qui se mêlent dans une cacophonie indicible. Des milliers de mendiants, de malades aux plaies ouvertes s’y baignent pour trouver la guérison.
    Pour les hindous, l'eau du Gange possède la vertu de purifier le corps des humains et de libérer l'âme des défunts.
    Mais si ce fleuve indien est un lieu sacré pour la population, c'est aussi le fleuve le plus pollué du monde. Tous les égouts de la ville s’y déversent, les cendres des morts et quelquefois les corps entiers y sont jetés. Ce qui n’empêche pas les Indiens de s’y baigner, y laver leur vaisselle et leur linge ou puiser de l’eau qu’ils boiront à la maison.
    On voit souvent des offrandes de nourriture et de fleurs colorées flotter à la surface des eaux, frôlant les vaches sacrées venues s’y désaltérer.

    Le Danube
    Les fleuves sacrésLe Danube est le deuxième fleuve d'Europe et s'étale des Montagnes de la Forêt Noire aux rives de la Mer noire, longeant 9 pays. Grâce au canal qui le relie à la Mer du Nord par le Rhin, il mérite encore plus le surnom de Roi des fleuves d'Europe que Napoléon lui avait donné. Sa particularité est de suivre un tracé d'Ouest en Est, alors que les grands fleuves d'Europe s'étirent suivant un axe méridien.
    Pour les Romains, le Danube était la frontière qui les séparait et les protégeait des «barbares» des forêts. Nul doute que, avant la conquête des légions, ce fut aussi un lieu de culte païen pour les populations autochtones.
    Quelques-unes des plus anciennes civilisations européennes se sont implantées dans le bassin du Danube, qui lui aussi était déifié dès la plus haute antiquité.
    Le Delta du Danube a été considéré, à partir de la préhistoire, comme un espace sacré.
    Sur la Colonne Trajanne a été figuré sur un bas-relief le Dieu Danubius, en tant que fleuve sacré des Daces. L’empereur Trajan lui-même apportait des sacrifices à Danubius pour qu’il le protège. Le caractère sacré du fleuve protecteur est mis en évidence par des légendes et des contes sur le Danube. On élevait dans la proximité du fleuve des enceintes sacrées en l’honneur du dieu Danubius.
    Ovide, Ptolémée et Strabon parlent d’un temple qui était construit dans l’île des Serpents, dans la Mer Noire (Leuke dans l’antiquité).  Là les dépouilles mortelles d’Achille et son ami Patrocle auraient été apportées par la Déesse Thétis. Dans le delta même se serait trouvé la résidence de Diane.
    On trouve l’île Letea d’après Latone, le port Sélina (Séléné, Lune).
    Des êtres mythologiques hantent les eaux du fleuve: femmes poisson, géants…

    Le Mississippi
    Les fleuves sacrésPerler du Mississippi nous évoque Tom Sawyer, Huckleberry Finn, autant en emporte le vent, les champs de coton, le blues et les bateaux à aubes… Suivre son cours, c’est un peu voyager dans l’histoire des États-Unis.
    Le Mississippi, troisième fleuve du monde, naît dans le nord du Minnesota. Il traverse les États Unis en leur milieu, du nord au sud. Le fleuve longe neuf états, avant de se jeter  par un delta dans le Golfe du Mexique. Le segment inférieur du fleuve forme de nombreux méandres à partir de Memphis : marécages, bras morts, bayous…
    Pendant l'époque précolombienne, le Mississippi constituait déjà une voie de navigation et les Amérindiens l'appelaient « Meschacebé », qui signifie « père des eaux ». Le Mississippi servait de voie de communication avant l'arrivée des Européens: les Amérindiens le parcouraient à bord de canoës en écorce; ils transportaient les troncs par flottage. À Cahokia étaient échangés du cuivre, de la nacre, de la viande de bison et de wapiti. Le fleuve et ses affluents fournissaient aussi du poisson.
    Aujourd'hui encore, le fleuve reste un élément fondamental de l'économie et de la culture américaine.

    La Volga
    Les fleuves sacrésLa Volga est le plus grand fleuve d'Europe. Avec ses affluents, il arrose plus d'un tiers de la surface de la Russie d'Europe.
    La Volga prend sa source dans les collines de Valdaï à 228 mètres d'altitude entre Moscou et Saint-Pétersbourg avant de se jeter dans la mer Caspienne.
    Les sources de la Volga ont été découvertes magiquement selon la légende « par un homme de Dieu, Nektari, qui les a découvertes et bénites au XVIIe siècle, deux siècles avant que les scientifiques n'achèvent leurs calculs savants et ne confirment ce que le Seigneur lui avait révélé.» Au monastère Nil Stolbenski posé sur une petite presqu'île du lac Seliger, se trouve à l'intérieur de la cathédrale du monastère, dans une châsse en bois doré, la relique sacrée: le crâne de Nektari en personne!
    Sur une pierre près de la source a été gravée cette adresse: «Pèlerin russe, prête ton attention à la source de la Volga. C'est ici que naissent la pureté et la grandeur de la terre russe. C'est ici que se trouvent les sources de l'âme populaire russe. Garde-les en toi.»
    Pour bien des russes, la Volga est un fleuve aussi sacré que le Nil. En juin, une procession religieuse s'élance de la source de «matouchka Volga» («petite mère Volga») pour suivre, à pied puis en bateau, le cours du fleuve jusqu'à son delta.

    Elle fut autrefois la route des Varègues, nom donné aux Vikings qui  s’offraient comme mercenaires de l’empire byzantin et constituaient la garde rapprochée de l’empereur.
    La Volga joue également un grand rôle dans l'imaginaire russe et a inspiré de nombreux romans, et chansons, telle que Les Bateliers de la Volga.

     


    Sources: http://blog.thomascook.fr/2010/03/decouvrir-les-plus-beaux-fleuves-du-monde/
    http://www.paperblog.fr/1994268/retour-de-russie-de-la-volga-a-la-neva/
    http://www.lefigaro.fr/voyages/2013/08/16/30003-20130816ARTFIG00254-la-volga-entre-bulbes-et-bouleaux.php


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  •  Légendes de Franche Comté

    Légendes de Franche Comté
     
    " Quand les hommes avaient encore des yeux ingénus, quand restait entier le mystère des monts et des forêts, nul pays plus que le nôtre n'était naturellement fait pour abriter les fées et les génies de toutes sortes, pour développer ce que j'appellerais l'esprit féerique."
    Camille Aymonier

    Légendes et Traditions de la Franche-Comté
    La Franche-Comté a ses légendes féeriques venues d’Orient par les pèlerins, par les croisades; celles qui sont venues du Nord par les guerres et les voyages et celles dont l’origine est si incertaine, dont la forme est si bien appropriée au caractère franc-comtois, que la région les revendique comme lui appartenant réellement.

    Ainsi dans ses forêts, ses rivières, au fond de ses vertes vallées, au sein de ses lacs bleus, habitent les fées et les génies, les sylphes et les kobolds. Sur le plateau de Haute-Pierre, on a vu quelquefois passer une autre Mélusine, un être moitié femme et moitié serpent. C’est la Vouivre. Elle n’a point d’yeux, mais elle porte au front une escarboucle qui la guide comme un rayon lumineux le jour et la nuit.
    VOIR: http://triskele.eklablog.com/la-vouivre-a104771688

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    Dans la grange de Mont-Nans, il y a, depuis trois ou quatre générations, un esprit servant comme les kobolds de l’Allemagne et les trolls du Danemark, qui fait la bénédiction de la maison. C’est lui qui prend soin de l’étable, conduit les bestiaux au pâturage, protège la grange, prépare la litière des chevaux, et remplit chaque matin l’abreuvoir d’une eau pure et limpide. On ne le voit pas, mais sans cesse on reconnaît ses bons offices; on s’aperçoit qu’il a veillé sur les récoltes et sur les moissonneurs.
    Pour le conserver, il ne faut que lui abandonner une légère part des produits de la ferme, lui garder à la grange ou au foyer une place très propre, et ne pas médire de lui, car il entend tout ce qu’on dit, et se venge cruellement de ceux qui l’injurient.
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    Quant à la Dame verte, c’est la sylphide, la déesse, la fée des prairies de Franche-Comté: elle est belle et gracieuse; elle a la taille mince et légère, comme une tige de bouleau, les épaules blanches comme la neige des montagnes, et les yeux bleus comme la source des rochers. Les marguerites des champs lui sourient quand elle passe; les rameaux d’arbres l’effleurent avec un frémissement de joie, car elle est la déesse bien-aimée des arbres et des fleurs, des collines et des vallées. Son regard ranime la nature comme un doux soleil, et son sourire est comme le sourire du printemps.
    Le jour, elle s’assoit entre les frais taillis, tressant des couronnes de fleurs, ou peignant ses blonds cheveux avec un peigne d’or, ou rêvant sur son lit de mousse au beau jeune homme qu’elle a rencontré. La nuit, elle rassemble ses compagnes et toutes s’en vont, folâtres et légères, danser aux rayons de la lune, et chanter. Le voyageur qui s’est trouvé égaré le soir au milieu des montagnes de Franche-Comté a souvent été surpris d’entendre tout à coup des voix aériennes, une musique harmonieuse, qui ne ressemblait à rien de ce qu’on entend habituellement dans le monde: c’étaient les chants de la Dame verte et de ses compagnes.

    Quelquefois aussi les malines sylphides égarent à dessein le jeune paysan qu’elles aiment, afin de l’attirer dans leur cercle, et de danser avec lui. Si alors il pouvait s’emparer du petit soulier de verre d’une de ces jolies Cendrillon, il serait assez riche; car, pour pouvoir continuer de danser avec ses compagnes, il faudrait qu’elle rachetât son soulier, et elle l’achèterait à tout prix.

    L’hiver, la Dame verte habite dans ces grottes de rochers où les géologues, avec leur malheureuse science, ne voient que des pierres et des stalactites, qui sont pourtant toutes pleines de rubis et de diamants dont la fée dérobe l’éclat à nos regards profanes. C’est là que, la nuit, les fêtes recommencent à la lueur de mille flambeaux, au milieu des parois de cristal et des colonnes d’agate. C’est là que la Dame verte emmène, comme une autre Armide, le chevalier qu’elle s’est choisi. Heureux l’homme qu’elle aime ! C’est pour cet être privilégié qu’elle a de douces paroles, et des regards ardents, et des secrets magiques ; c’est pour lui qu’elle use de toute sa beauté de femme, de tout son pouvoir de fée, de tout ce qui lui appartient sur la terre.
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    Une autre fée franc-comtoise mérite que nous parlions d’elle, la fée Arie. Celle-ci n’a ni l’humeur aussi folâtre, ni la vie aussi joyeuse que la Dame verte, mais c’est la bonne fée de nos chaumières; elle aime l’ordre, le travail; partout où elle reconnaît de telles vertus, elle répand ses bienfaits; elle soutient dans ses devoirs la pauvre mère de famille et les jeunes gens laborieux. Presque jamais on ne la voit, mais elle assiste à tout ce qui se fait dans les champs ou sous le toit du chalet; et si le blé que le paysan moissonne est mieux fauché, si la quenouille de la jeune fille se file plus vite et donne un fil plus beau, c’est que la fée Arie était là, et qu’elle a aidé le paysan et la jeune fille. C’est elle aussi qui récompense les enfants obéissants et studieux; c’est elle qui fait tomber sur leur chemin les prunes des arbres voisins, et leur distribue, à Noël, les noix sèches et les gâteaux; ce qui fait que tous les enfants connaissent la fée Arie, et parlent d’elle avec espoir.
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    Une petite ville des montagnes de Franche-Comté a été plusieurs fois témoin d’une apparition merveilleuse. A un quart de lieue de Maiche (ma ville natale!) au-dessus d’une colline, on aperçoit les restes d’un château entouré de broussailles et de sapins. Là vivait jadis un seigneur avare, dont le cœur était fermé à tout sentiment d’équité, et qui, pour assouvir sa passion sordide, soumettait sans cesse ses vassaux à de nouvelles exactions, et volait le bien de ses voisins. Il est enterré au milieu de ses trésors, mais il ne peut y trouver le repos. Il voudrait pouvoir échanger son sépulcre splendide contre la tombe de terre fraîche où dort si bien le paysan, mais il est condamné à rester là où il a vécu, et il passe la nuit à se rouler sur son or et à gémir.
    Dieu, touché de ses souffrances et des prières que ses descendants ont fait faire pour lui, a cependant ramené l’espoir dans son cœur, et lui a permis de venir dans ce monde chercher quelqu’un qui le délivre. Tous les cent ans, à jour fixe, quand l’obscurité commence à envelopper les campagnes, le vieux seigneur sort de son manoir, tenant une clef rouge et brûlante entre les dents. Il rôde dans les champs, entre dans les enclos, et s’approche de la ville, offrant à tout le monde son visage cadavéreux et sa clef enflammée. Celui qui aurait le courage de prendre cette clef et de le suivre deviendrait à l’instant même possesseur d’immenses trésors, et délivrerait cette pauvre âme des tourments qu’elle endure.
    Jusqu’à présent, personne n’a encore osé se rendre à son appel...
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     Les sorcières
    En Franche-Comté, lorsqu’une femme veut devenir sorcière, le diable, pour ne pas l’effrayer, lui apparaît sous la figure humaine et quitte son vilain nom de Belzébuth ou de Satan pour en prendre un qui caresse mieux l’oreille, tel que Vert-Joli, Joli-Bois, Verdelet,, etc. Les sorciers sont tenus d’aller au sabbat. Ceux de la contrée de Saint-Claude avaient rendez-vous dans un champ écarté de toute habitation, et près d’une mare d’eau. Ils s’y rendaient habituellement le jeudi et les veilles de grandes fêtes, les uns en se mettant à cheval, les autres en montant sur un mouton noir.
    Là se trouvait Satan, le monarque des enfers; Satan, sous la forme d’un bouc, tenant une chandelle allumée entre ses cornes. Chaque sorcier était obligé de lui offrir une chandelle verte, et de lui faire une autre politesse fort peu récréative. Puis, toute la gente ensorcelée chantait, buvait, mangeait, parodiait les prières de l’église et la messe, et l’orgie durait jusqu’au jour, jusqu’à l’heure où le coq chantait; car on sait que le chant du coq a un grand pouvoir sur les mauvais esprits. Quelquefois l’âme seule s’en allait au sabbat. Le corps restait immobile et comme endormi; l’âme s’échappait à la dérobée et passait la nuit dans son infernale réunion.
    Un jour, un paysan s’aperçut que sa femme couchée à côté de lui ne bougeait, ni ne soufflait. En vain, il l’appelle à haute voix; en vain, il la tire par les bras. Impossible de l’éveiller. Mais, aux premiers rayons du matin, elle se leva en poussant un grand cri. Le paysan, tout troublé, s’en alla raconter cet événement: la femme fut interrogée, et déclara qu’il ne fallait attribuer son profond sommeil qu’à la fatigue qu’elle avait éprouvée la veille en travaillant tout le jour dans les champs. On ne la crut pas, et elle fut brûlée.

    Dans ces nuits passées au sabbat, on ne s’occupait pas seulement de boire et de manger. Il y avait quelquefois de graves conciliabules, où Satan donnait à ses adeptes des leçons de science cabalistique. Les vieilles sorcières racontaient avec orgueil leurs méfaits, et les jeunes s’instruisaient à cette édifiante école. A la fin de la séance, Satan avait coutume de demander aux jeunes femmes nouvellement enrôlées sous sa bannière une mèche de cheveux, ce qui fit dire que la façon de faire que les amoureux observent parfois d’avoir quelques bracelets de cheveux de leurs maîtresses procède du démon, les boucles de cheveux étant peut-être des chaînes magiques liant la conscience...

    UN TRÉSOR ENFOUI : une légende du plateau des Mille Etangs
    "Un vieux magicien qui savait changer le plomb en or voyageait toujours avec un coffre rempli d'un fabuleux trésor. Un soir de Noël, en pleine tempête de neige, il arriva au bord d'un étang. Non loin il aperçut une énorme pierre haute comme deux hommes derrière laquelle il put s'abriter. Sachant que des voleurs rodaient dans le coin, il pensa :
    - Je dois cacher mon trésor.
    Il prononça une formule magique pour faire apparaître son serviteur, un géant invisible. Le géant souleva le gros caillou d'une main et le magicien déposa un coffre plein or. Puis le géant remis tout en ordre.
    Le lendemain, le magicien décida d'aller jusqu'au bout du monde mais de laisser son
    or enfoui afin de voyager le cœur léger. Il dit au géant invisible :
    - Pendant mon absence, la nuit de Noël, au douzième coup de minuit, tu lèveras la pierre, tu la lanceras dans l'étang, tu ouvriras le coffre, tu compteras les pièces en les faisant sonner une à une et tu refermeras le tout.
    - Oui, maitre répondit le géant invisible.
    Et l'homme parti rassuré dans des terres lointaines. Mais jamais, il ne revint.
    Chaque nuit de Noël, si tu braves le froid et la neige, tu apercevras la grande pierre qui s'élève par magie dans les airs pour se rendre vers l'étang et s'y baigner un court instant. Et tu entendras le bruit étrange des pièces d'or qui tintinnabulent.
    C'est le géant invisible qui compte le trésor afin de tenir la promesse faite à son maitre".

     

     

    Sources: http://www.france-pittoresque.com/spip.php?article1974
    http://www.franche-comte.org/Decouvrir/Histoire/Contes-et-legendes


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  • La Cigale

    La cigale, que le soleil fait chanter
    Cette légende se déroule au temps où les anges venaient passer leurs vacances en Provence.

    Ils arrivèrent par un matin de très grand soleil et furent étonnés de ne pas rencontrer âme qui vive entres les calanques et les terres cultivées. Ils furent très surpris d'apercevoir de nombreux champs en friche. Eux qui rêvaient de voir des potagers et des vergers prospères.
    Très déçus, ils allèrent voir le curé du village, pensant le trouver en prière. Mais celui-ci  était plongé dans une profonde sieste. Le curé expliqua et précisa que les gens du coin se tenaient sagement à l'ombre des oliviers, afin de se préserver du soleil torride.

    L'un des anges dit:" Mais quand travaillent-ils alors ?"
    A la fraîche répondit le Curé. Un peu le matin, un peu le soir, voilà ce qui explique l’état des champs.

    Les anges s’en retournèrent au Ciel conter leur aventure à Dieu, qui décida de créer une nouvelle espèce d’insectes.
    Lorsque que la saison se ferait plus torride, les insectes se mettraient dans les pins et exécuteraient des notes d’une musique stridente, afin d'empêcher les habitants du pays de dormir exagérément.

    Et c’est ainsi que naquirent les cigales dans les vignes et partout en Provence.


    Tiré de « contes et légendes de Provence » Nicole Lazzarini


    La symbolique de la cigale
    Symbole des opposés lumière/obscurité, par l’alternance de son silence dans la nuit et de ses stridulations dans la chaleur du soleil, la cigale a une forte symbolique, elle a de tout temps marqué l’imaginaire humain.
    À l’image prédominante d’un être presque divin, philosophe et artiste s’oppose celle de l’insecte paresseux, bavard et imprévoyant.
    Elle peut également représenter l’insouciance telle que l’a immortalisée la fable de Lafontaine.

    Le « chant » des cigales, puissant et permanent tout au long des journées chaudes dans nos régions du sud, constitue leur caractéristique la plus évidente, celle qui a le plus frappé les sensibilités.

    La plupart des poètes grecs lui consacrent des vers admiratifs et Platon, dans Phèdre, raconte sa création par les Muses. La Grèce antique avait fait de la cigale le symbole de la musique et de la poésie; elle était l’un des attributs d’Apollon.
    Elle était aussi vénérée en orient, en Chine, Inde, Japon et Corée et très représentée dans les cérémonies des Amérindiens.

    Dans un article paru en 1887, Etienne Rabaud fait état de la forte affection dont la cigale fut l’objet en Chine : « Les habitants du Céleste-Empire étaient littéralement fanatiques de notre chanteur, ils le mettaient partout, son image recouvrant les meubles, on le dessinait sur les vêtements et l’on ne faisait point de visite sans porter avec soi un certain nombre de ces animaux. L’empereur enfin avait créé la charge de grand cigaliste. Le haut fonctionnaire honoré de ce titre devait fournir chaque année une quantité déterminée de cigales vivantes à l’empereur qui adorait son doux criquettement » .

    Chez les Mérovingiens et dans la civilisation de la steppe, la cigale est symbole de résurrection du fait de ses métamorphoses .

    Promue par le faïencier Louis Sicard au début des années 1900, la cigale en céramique, fabriquée d’abord en broche, décora rapidement une large partie de la production de la faïence d’Aubagne. Des cigales plus grandes sont destinées aux murs extérieurs des maisons afin de les protéger.

    Frédéric Mistral, poète et ardent défenseur de la langue et des traditions provençales, fit de la cigale le symbole de la Provence en 1854 et la dota d’une devise : Lou soulèu me fai canta, « le soleil me fait chanter ».
    En effet, le chant des cigales envahit toute la Provence dès la mi-juin, à l’arrivée des grandes chaleurs. Chant lancinant, obstiné, imprévu, il éclate soudain sans qu’on puisse déceler son origine. Seuls les mâles sont musiciens, dans l’unique but de séduire les cigales femelles. Ils possèdent dans l’abdomen un étonnant instrument de musique naturel, composé de deux cymbales qui résonnent sous l’action répétée de deux muscles puissants, et non pas comme on le croit souvent, par frottement de leurs pattes. Les cigales ont une longue vie larvaire souterraine longue d’au moins deux ans, plusieurs années pour certaines espèces, avant seulement quelques semaines de vie à l’air libre.

    Ces différents aspects sont d’autant plus frappants et fascinants qu’ils sont pour la plupart demeurés longtemps inexpliqués et que, aujourd’hui encore, alors que la connaissance entomologique a fait des progrès spectaculaires, la biologie des cigales demeure ignorée du grand public;  la majorité des Provençaux contemporains pense qu’il n’en existe que deux espèces et uniquement dans le Midi de la France…

    La cigale est un symbole Feng Shui d'immortalité.
    En Feng Shui une cigale en jade représente aussi le Bonheur et la jeunesse éternelle. Dans l’antiquité, une cigale de jade était déposée dans la bouche des morts et représentait l’âme qui attendait, comme la cigale dans la terre, le réveil prochain. La religion taoïste a fait de la cigale l'image de l'âme dégagée du corps.

     

    http://www.monochromic.fr/la-symbolique-de-la-cigale/
    http://www.sagesse-marseille.com/marseille-provence/la-cigale.html
    http://www.paperblog.fr/2927169/la-cigale-symbole-de-jeunesse-eternelle/

     

     


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