• Les Arbres sacrés


    L'idée selon laquelle les hommes descendent d'un arbre est tellement répandue dans toutes les mythologies indo-européennes, chez les Celtes avec l'If Eburo, le Chêne, le pommier, le Châtaignier, l'Orme et bien d'autres (il y en a 36 dans le calendrier décadaire dit ogamique), chez les Grecs avec entre autre le chêne de Zeus à Dodone et le Poirier Pira ou le noyer de Karya, chez les Hittites et chez les Germano-Scandivaves avec l'If, le Frêne, l'Orme, le tilleul Linde et le Pommier, qu'on peut en conclure à l'existence d'un concept unifiant beaucoup plus archaïque, donc indo-européen, mais pas seulement comme nous le verrons.

    Les Arbres sont considérés comme sacrés depuis la nuit des temps, depuis l'aube de l'Humanité. La plupart des religions et des mythologies font état d'arbres sacrés.
    En effet, la parenté entre l'Arbre de Vie et l'Homme est annoncée depuis sa création même dans l’anthropogonie nordique car on nous dit que : « le premier homme était issu du tronc d'Askr  le Frêne, et sa compagne du tronc d'Embla l’Orme, la déesse, la Grande Mère, la Terre, maîtresse de la végétation, source première de toute nourriture, figurée sous l’arbre, parée de fleurs et tenant ses seins gorgés de lait…

    Dans les cultures celtiques Arbre signifie Savoir.
    Dans les religions et les cultures anciennes, l’arbre était considéré comme un génie tutélaire, un sage, voire un dieu ou une déesse. Les Celtes vénéraient les chênes et y coupaient le Gui sacré avec leur serpe d’or. L’arbre était connu pour ses effets spirituels mais aussi thérapeutiques.
    Dans toutes les cultures anciennes il y a eu un arbre sacré. Le choix de celui-ci dépendait de la situation géographique du peuple, mais sa signification magique et spirituelle était la même « Toucher du bois » pour attirer la chance ou en signe d’espoir est l’ultime manifestation des croyances ou l’on communiquait avec les esprits des arbres.
    Chez les Celtes, les mois de l’année étaient liés au cycle lunaire. Les treize cycle de l’année étaient mesurés de la pleine lune à la pleine lune suivante, et portaient le nom d’un arbre sacré.
    Utilisés par les anciens dans certains rites, on retrouve les préférences pour quelques arbres notamment chez les druides qui appréciaient plus : L'if, le coudrier, le sorbier, le chêne, le bouleau, l’aulne , le saule,  le houx, le pommier, le noisetier.
    Les arbres sacrés et surtout l'If de Mugna sont des échos comparables à l'Arbre Cosmique Yggdrasil, dont la figure majestueuse domine toute la cosmogonie nordique.. .
    De nos jours existe encore une grande vénération pour deux chênes millénaires, appelés Gog et Magog, près de Glastonbury.

    L'une des raisons de ces Cultes pour les Arbres Sacrés est qu'aux temps anciens nos campagnes étaient couvertes de vastes forets, immenses, insondables, peuplées d'arbres vénérables. Les Germains que questionna César avaient voyagé pendant deux mois dans cette vieille forêt sans en atteindre la limite.
    Il est difficile à nos âges modernes de se faire une idée de ces forets qui couvraient la totalité du paysage. On ne s'étonnera pas que nos ancêtres aient peuplé ces forets profondes et mystérieuses de nombreuses divinités.
    L'arbre dans la culture celte est le lien principal entre les trois mondes : terrestre, céleste et souterrain. Il est la symbolique de l'univers.
    A chaque changement de saison, il signale la régénération continuelle de la nature, du Cosmos... Bref, l'arbre est tout simplement l'icone de la vie, donc l'arbre de vie.

    Les arbres sont importants parce qu'ils sont des ponts entre les royaumes de la terre et du ciel, et ils communiquent avec l'eau (mer) entre ces royaumes. Les royaumes de la terre, de la mer et du ciel s'unissent à l'intérieur de l'arbre. Tout à fait différentes de l'idée des quatre éléments grecs ( terre, air, feu, eau), les trois royaumes étaient une partie intégrale de l'idée celtique du monde.

    On admirait et vénérait autrefois les arbres pour leur énergie, leur puissance, et aussi pour leur longévité qui allait bien au-delà de la durée de Vie de plusieurs générations humaines.
    Les arbres étaient vénérés non pas à cause de leur forme même d'arbre, mais parce que nos anciens pensaient qu'une divinité habitait l'arbre. Ce que les païens adoraient dans un arbre n’était pas le végétal lui-même, mais l’esprit divin qui l’animait, et qu’ils pouvaient imaginer sous forme d’une Dryade (nymphe des arbres).

    Détruire un arbre sacré inspirait aux natifs gaulois, une terreur sans nom. Souvenons-nous de César soi-même maniant la hache pour abattre l'un des arbres d'une foret sacrée des gaulois. Il faisait face à un refus total de l'ensemble des soldats de ses légions. Les dieux gaulois hôtes des arbres sacrés inspiraient plus de crainte que la seule présence de César.

    Plus tard dans les premiers temps du christianisme, les évangélisateurs n’eurent de cesse de détruire les arbres sacrés. Par la suite ils ont trouvé plus simple de changer la destination des cultes en transformant le culte d'un dieu païen en culte soit de la Vierge, soit d’un Saint. Le lieu est resté le même mais le destinataire du culte a changé. Il semble établi que les colonnes des temples grecs et romains puis les colonnes des cathédrales et des cloîtres symbolisent les arbres de la foret.

    A l'origine les cultes des dieux antiques se faisaient en plein air dans des temples formés de clairières entourées d'arbres vénérables.

    La forêt, un temple magique (Les druides)
    Les druides celtes ont développé la plus grande et la plus complexe des cultures magiques autour des arbres. Ils créèrent notamment les oghams divinatoires, c'est-à-dire l’alphabet des arbres. Ils dressèrent un calendrier druidique se reposant sur le cycle des arbres. Un horoscope des arbres fut également créé pour cerner les différents types de personnalités.
    Ils interrogeaient le ciel dans les branches des chênes, taillaient les oghams du destin dans leur bois, soignaient différentes sortes de blessures et guérissaient les malades avec des décoctions de feuilles connues d’eux seuls...

    L'IF (Idho) : symbolise la vie et la mort, la renaissance et la réincarnation, ainsi que la royauté. Arbre très important. Il est considéré comme le plus ancien des arbres et surtout, il est le support de l'écriture oghamique. Il est en liaison avec l'Autre Monde.

    L'Epine Sacrée de Glastonbury. La légende dit que cet arbre aurait poussé à partir de la canne du Christ, qui aurait été plantée à cet endroit par Joseph d'Arimathie lors de l'établissement de la première église Chrétienne d'Europe sur l'Ile d'Avalon.
    L'arbre actuel est une bouture d'un antique arbre qui est cité dans un manuscrit du 16ème siècle comme étant miraculeux car fleurissant deux fois l'an : une fois au printemps et une fois en décembre, ce qui est exact!

    Dans les régions méditerranéennes, c’est l’olivier l’arbre le plus sacré:

    L'Olivier
    La richesse symbolique de cet arbre est abondante: récompense, purification, force, paix, victoire, fécondité. Consacré à la Déesse grecque Athéna, l'Olivier l'était également au Dieu romain Jupiter. Comme symbole de paix, il faut se rappeler que vers la fin du déluge, une colombe rapporta une branche d'Olivier vers l'arche de Noé. Dans le langage du Moyen-âge, cet arbre symbolisait l'or et l'amour.

    Ailleurs:

    Kishkanu noir (Mésopotamie)
    À Eridu, en Mésopotamie, se dressait le Kishkanu noir, l'arbre sacré dont les racines plongeaient jusqu'au centre du monde, dans les profondeurs du monde souterrain... Les premiers rédacteurs de la Bible s'inspirèrent de cet Arbre mythique et historique, que l'on retrouve dans la Genèse sous la forme de l'Arbre du bien et du mal, planté au centre du jardin d'Éden par Yahvé.

    L'arbre de bodhi (bouddhisme)
    C'est sous le figuier sacré que Gautama, après avoir médité durant 7 jours, eut l'illumination et devint Bouddha. Son cœur était resté paisible comme un lotus devant les filles de Mâra et les assauts de ce démon étaient restés vaines face à sa sagesse.

    Le chêne
    C'est auprès d'un Chêne qu'Abraham reçut les révélations de Yahvé.
    Son rôle axial en faisait un instrument de communication entre le Ciel et la Terre. Entendant la voix de Dieu dans un chêne, Abraham leva la tête et aperçut trois visages : la trinité divine venait de naître.
    Zeus parlait également à Ulysse depuis un chêne (par la suite, ce mythe fut repris par les romains avec Jupiter). Dans l'Odyssée, Ulysse va en effet consulter à deux reprises «le feuillage divin du grand chêne de Zeus».

    Le sycomore (Égypte)
    La légende raconte que le dieu Thot inscrivait le nom de chaque pharaon sur ses feuilles. C’est d’ailleurs le premier arbre cité dans les textes sacrés pour être considéré comme « un temple de méditation ».
    La princesse Nout engendrera également Osiris sous les branches d’un sycomore dont le corps fut par la suite enfermé dans son tronc, pour pouvoir enfin le ressusciter.
    Râ trônait au levant, tandis que la déesse Hathor, la vache sacrée, créatrice du monde, siégeait au couchant. Tous deux se tenaient sur un sycomore.

     


    Source: http://www.centrelauviah.com/celtique7.htm et Wikipédia
    http://cosmobranche.free.fr/MythesArbre.htm
    http://www.les-vegetaliseurs.com/article-80257-lesarbressacres....html


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  •  La légende de l'Homme Vert

    Présent dans toutes les mythologies, l'origine de cet esprit de la nature est inconnue.

     À travers le monde, sur les cinq continents, nombre de folklores et de légendes évoquent ce mythique Homme vert. En Europe, des cérémonies et des fêtes païennes (comme celle du 1er mai, Beltane, qui célèbre l'arrivée du printemps et la renaissance de la terre) mettent en scène un homme vêtu de feuillage qui est rituellement mis à mort, afin de susciter la régénération.

    Ce type de coutume folklorique implique un personnage central : un homme symboliquement uni à la Nature, à l'instar du légendaire Jack-in-The-Green, en Grande -Bretagne.

    L'homme vert est un symbole qu'on trouve dans des sculptures et des dessins. Le motif de l'homme vert consiste en un visage d'homme, formé ou entouré de feuilles et possiblement aussi de branches et de vignes qui peuvent sortir de la bouche, des oreilles ou des narines. Ces pousses peuvent porter des fleurs et des fruits.

    Le symbole de l'homme vert est d'origine et de signification incertaine, bien que probablement païenne, de par sa longue histoire et ses connotations de divinité masculine liée à la nature. Il est bien difficile de remonter aux origines du mythe de l’Homme vert tant ce personnage légendaire appartient à l’inconscient collectif. On le retrouve dans les traditions de cultures anciennes.

    Mais le Green Man semble avoir voyagé beaucoup plus loin…

    En sanskrit, l'homme vert est relié au ganaKirthimukha qui est relié à un lila de Shiva et Rahu. Le Kirthimukha se rencontre souvent dans l'art et l'iconographie thangka du bouddhisme vajrayāna, dans lequel il couronne souvent la roue de l'existence karmique.

    Dans A. Little Book of The Green Man, Mike Harding donne des exemples de figures semblables à Bornéo, au Népal et en Inde ; il a retrouvé ses traces au Liban et en Irak, au IIe siècle ; puis au VIIIe siècle, au Rajasthan ; et au XIe siècle à Jérusalem.

    Tom Cheetham, une autorité sur le mysticisme islamique, le soufisme ésotérique, identifie, quant à lui, l'homme vert au Khidr (figure ambiguë et énigmatique de l'islam.)

    Quelques légendes assimilent Osiris, le Dieu des morts, à l’Homme vert : en Égypte, Osiris était communément représenté avec un visage vert représentant la végétation, la renaissance et la résurrection.

    Green Man garantit le cycle de la renaissance. C’est un symbole de régénération; il est associé à la fertilité et au début du printemps.

    En Europe, la figure du Green Man est un symbole pré-chrétien des Celtes païens dans la forêt de Bretagne qui remonte à 400 avant J.-C. L'homme vert symbolise la fin de l'hiver et le début du printemps ainsi que la renaissance de la vie en été. Une grande partie de la Grande-Bretagne préhistorique était couverte d'arbres : les Celtes considéraient les arbres comme des divinités.

    Dans la légende arthurienne, Sir Gauvain accepte le défi lancé par le Chevalier vert, un mystérieux guerrier entièrement vert. Cet énigmatique Chevalier Vert permet à tous de le frapper avec sa hache, mais en échange, celui qui l’aura frappé doit accepter de subir le même coup un an et un jour plus tard. Gauvain accepte et le décapite d’un seul coup, mais le Chevalier se relève, prend sa tête et rappelle à Gauvain sa promesse. Les aventures que vit Gauvain sur le chemin menant à ce rendez-vous permettent de classer cette œuvre dans les légendes arthuriennes impliquant chevalerie et loyauté.

    En France, l’homme vert se retrouve dans la littérature orale et populaire, toujours en lien avec la nature. Il figure à plusieurs reprises dans les Contes de Gascogne recueillis par Jean-François Bladé, notamment dans un conte qui porte ce titre : ''L’homme vert'', où il est décrit comme le maître des oiseaux et de toutes les bêtes volantes, il apparaît rarement aux humains et se comporte avec eux comme les divinités de type sylvain, neutre tant qu’on lui marque du respect. L'Homme Vert est le plus puissant esprit de la nature ; il représente la force vitale de celle-ci, pouvant la façonner selon sa volonté. En plus d'en être le jardinier il en est aussi le protecteur, pouvant chasser les menaces trop importantes envers elle. C'est dans ces rares moments que l'on peut l'observer, car il est très discret. On ne peut l'apercevoir que s'il le décide; l'Homme Vert se montre, mais ne se trouve pas.

    Dans d’autres contes, la couleur verte de la peau, parfois associée à un œil de cyclope, est une particularité qui ne s’explique pas…

    On trouve généralement l'homme vert sur des gravures dans des églises ou d'autres bâtiments ecclésiastiques. En Grande-Bretagne, c'est un motif courant qui orne autant des églises que des enseignes de pubs.

    Cet être étrange dans plusieurs récits. Tout d'abord, on le rencontre chez Robert Jordan, où dans la Roue du Temps, l'Homme Vert est le gardien de l'Oeil du Monde, la source même de la magie. On le retrouve aussi dans le mythique Princesse Mononoké de Myazaki, où d'apparence moins humaine que chez Jordan, il est tout à fait dans l'esprit du mythe.

    Pour finir, l'Homme Vert est celui qui inspira le Géant Vert que l'on retrouve sur bon nombre de boîtes de conserves. Comme quoi la fantasy n'est jamais bien loin...

    Son retour dans les contes populaires et les folklores au XXème Siècle est sans doute lié à la prise de conscience écologique.

     

    sources: http://www.dol-celeb.com/dieux/homme-vert.html
    et sur besoindesavoir.com et Wikipédia

     


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  • Oghma

    Oghma

    Je l’aime  parce qu’il a créé les oghams, et j’aime les oghams, ne me demandez pas pourquoi!

    Ogmios dans la mythologie celtique gauloise
    Ogme ou Oghma dans la mythologie celtique irlandaise
    Le Dieu lieur de la tradition celtique.

    Ogmios est un dieu de la mythologie celtique gauloise que l'on retrouve dans la mythologie celtique irlandaise sous le nom d'Ogme ou Oghma. C'est un champion à la grande force physique, représentant typique de la fonction guerrière indo-européenne. Oghma est le Dieu de l'éloquence. Il terrasse ses ennemis par la parole. Dieu magicien, gardien du feu, frère du Dis Pater, il est en Irlande, au pays de Galles et en Cornouaille le maître des écritures sacrées (les oghams).

    La divinité gauloise Ogmios est décrite, par une rare exception et avec une précision remarquable, par un auteur grec du IIe siècle, Lucien de Samosate : " Dans leur langue maternelle, les Celtes appellent Héraklès « Ogmios » et ils le représentent sous une forme singulière. C'est un vieillard très avancé dont le devant de la tête est chauve ; les cheveux qui lui restent sont tout à fait blancs et lui retombent dans le dos;  la peau de son visage est noircie jusqu'à être tannée comme celles des vieux marins ; on pourrait le prendre pour un Charon ou un Japhet des demeures souterraines du Tartare, pour tout enfin plutôt qu'Héraklès; il porte suspendue la peau de lion et il tient dans sa main droite la massue ; le carquois est fixé à ses épaules, la main gauche présente un arc tendu : ce sont tous les détails d'Héraklès [...]". Enfin il retient, par des chaînes d'or fixées aux oreilles, une multitude d’hommes qui le suivent volontiers.

    Georges Dumézil reconnaît dans Ogmios l'équivalent celtique des dieux-lieurs que sont le dieu scandinave Odin ou le dieu indien Varuna. Cette description, selon lui, interdit la réduction de son personnage à la seule fonction guerrière. La partie la plus archaïque de son personnage se traduit par son aspect nocturne.

    Il est généralement admis que le dieu gaulois Ogmios est l’équivalent du dieu irlandais Oghma. Ogmios a laissé peu de traces en Gaule et c’est donc en Irlande qu’il faut tenter de retrouver, dans le personnage d’Oghma, la trace du mythe concernant cette divinité. Pour expliquer le nom d’Ogmios, on a d’abord tenté de chercher une explication d’origine grecque, mais l’on pense à présent qu’Ogmios serait un composé de « og » (=pointu), évoquant le stylet qui grave l’écriture ou la lame acérée, Ogmios étant à la fois le dieu de l’éloquence (verbale et écrite) et un dieu guerrier. Ogmios est représenté sous l’aspect d’un vieillard qui, avec la force de sa faconde, subjugue tous ceux qui l’écoutent. Ogmios est notamment représenté sur des monnaies armoricaines.

    Dans la hiérarchie du panthéon irlandais, Ogme se place en troisième position derrière Lug, le dieu polytechnicien suprême, et le Dagda, le dieu-druide, dont il est le frère et le complément. Il est au même rang que Nuada et fait donc partie des Tuatha Dé Danann (les Gens de la déesse Dana) et relève de la deuxième classe guerrière dont la fonction est de diriger les héros et les guerriers. Ce frère du Dagda assume le rôle du Ciel nocturne.

    Oghma est, le “dieu lieur”, celui qui “lie” son auditoire par son verbe, celui qui “lie” les auditeurs à l’orateur. “Sa maîtrise de la magie fait aussi d’Oghma le dieu de l’éloquence, car la Parole est l’action en mode magique; nommer une chose revient à la créer, et ce qui n’a pas de nom n’existe pas. (le pouvoir créateur du Verbe) . C’est une divinité souveraine, terrible, dont la magie lie quiconque lui est confronté. A l’exemple du dieu védique Varuna, il paralyse magiquement ses victimes. Oghma incarne le lien qui unit le monde divin au monde humain. Par conséquent, l'éloquence et la poésie entrent également dans ses attributions. On le représente alors comme un vieillard dont la bouche, d’où jaillissent l’or et l’ambre précieux, fascine la foule. On le montre aussi muni d’une langue reliée aux oreilles des hommes par une chaîne qui symbolise son rôle de rassembleur et de civilisateur.

     

    Le Maître des Oghams.

    OghmaIl est le « père » de l'écriture oghamique, l’alphabet des druides, tout comme Odin qui a enfanté les runes. Magicien du verbe, Oghma l’est aussi par l’écriture et passe pour être l’inventeur de l’écriture oghamique dont l’emploi est largement magique et à double sens;  les oghams étant rattachés à une symbolique des arbres, chaque lettre se voit attribuer un arbre et porte ainsi ses vertus ésotériques. Il consiste en séries de traits horizontaux ou obliques gravés sur l’arête d’une pierre dressée ou d’un pilier de bois. Les inscriptions sont toujours des dédicaces ou des éloges funèbres. On ne trouve des spécimens de cette écriture oghamique qu’en Irlande et dans l’ouest de la Grande-Bretagne, en Ecosse et au Pays de Galles. Il n’y a aucun exemple sur le continent. Cette écriture relevait vraisemblablement du domaine sacerdotal druidique, le druide en faisant usage pour des incantations.

    Les oghams sont un alphabet de vingt signes qui correspondent aux consonnes de l’alphabet latin. Il est transcrit à l’aide d’encoches linéaires dont le nombre varie de 1 à 5, et qui sont disposées de quatre manières différentes, perpendiculaires ou obliques par rapport à une ligne médiane. Dans un deuxième temps, cinq lettres supplémentaires (les voyelles) ont été ajoutées. Sur une stèle, la lecture se fait de bas en haut, en partant de la gauche, puis en redescendant, si le texte comporte plusieurs lignes. Ajoutons que chaque lettre a également une valeur numérique.

    OghmaLes Oghams sont aussi utilisés pour la divination. Dans ce cas ils sont gravés sur des petites baguettes de bois, dans l’essence de l’arbre correspondant.

    Dans l’ordre des fonctions divines, Oghma ne joue pas un rôle de premier plan dans les récits mythologiques irlandais. Il l’abandonne au profit du Dagda à qui ses pouvoirs sont transférés.  Oghma a été tué par Indech le Fomorian à la bataille de Magh Tuiredh. Oghma par sa lignée est Fomorian mais il s'allie avec les Tuatha Dé Danann.

     

     Ici nous voyons des Oghams autour d'un crop-circle:

     

    Mais oui, mais oui, ce sont des Oghams!!!
    Signification:

     Saille
    indique les cycles, les rythmes, les changements de valeurs, l’apprentissage par répétition cyclique.
    Eadha
    indique la capacité de supporter et de conquérir, la nécessité d’être positif.
    Ruis
    indique la fin du début et le début de la fin, l’expérience des cycles, le renouveau.
    Idho
    indique la renaissance, le lâcher-prise de ce qui est obsolète, l’acceptation du changement.
    Ailm: la croix du côté presque plein du sablier:
    indique une vision claire du passé et du futur.

     

     

     

     

     

    Sources: Wikipédia ethttp://lagrangeducherchant.over-blog.com/article-oghma-ogmios-le-dieu-lieur-de-la-tradition-celtique-40863199.html 

     

     

     

     


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  • Les Mégalithes

    Les bâtisseurs de mégalithes  

     Dès le début du 5e millénaire, apparaissent un peu partout sur la façade atlantique des édifices imposants, érigés au moyen de blocs énormes de pierre. Ces constructions, témoins de la première architecture monumentale européenne, furent à ce qu’on prétend érigées pour le service des morts, à l’intérieur de ces caveaux gigantesques, des dizaines de squelettes jonchant parfois le sol ont été retrouvés. C’est un phénomène mondial, qui a connu un développement spectaculaire, notamment en France.

    Les dolmens
    Les dolmens sont des monuments de pierres formés de dalles de pierres horizontales soutenues par d’autres en position verticale. Les dalles de couverture méritent bien le terme de mégalithe, leur poids peut atteindre plusieurs dizaines de tonnes. Pendant longtemps, l’image traditionnelle du dolmen était une table de pierre formée d’une dalle et de deux montants, et devait être un autel de sacrifice utilisé par les Celtes. La vérité est différente, les dolmens sont des monuments plus complexes formés de plusieurs dalles, et plus anciens. Ils appartiennent à l’époque reculée du Néolithique (de 5000 à 2500 ans avant J.C.), donc bien avant l’arrivée des Celtes. Ils diffèrent selon les régions. Et comment faire un sacrifice sur un autel aussi élevé? Une variante de ces monuments est “l’allée couverte”.

    Les Cairns
    Les cairns sont des sépultures collectives datant du Néolithique (de —5000 à —2500 ans), période antérieure à l’âge du bronze. Le cairn est constitué de un ou plusieurs dolmens, recouverts d’une masse de pierres sèches (pierres, grossièrement de la taille d’une brique, détachées du sous-sol rocheux) bien calées entre elles. Des portiques constitués de trois pierres monumentales en U inversé forment l’entrée des dolmens. Des dalles de pierres en position verticale sont disposées sur le pourtour comme parement. Des variantes sont aussi visibles dans la conception architecturale de fond du cairn. Il y en a avec ou sans allée couverte, certains ont un dolmen sans couloir, d’autres ont un dolmen à double muraille. Ce type de dolmen présente en général une chambre principale ou une galerie munie d’un petit portique à l’ouest, et une autre chambre, plus petite, fermée à l’est.

     Et tout le monde connait les menhirs, pierres gigantesques dressées, tels que les allées de Carnac entre autres, dont on ignore toujours l’utilité ou la fonction. Un menhir « pierre longue » est un bloc dressé qui se présente isolé ou, plus rarement, disposé en alignement ou en cercle. Quand plusieurs menhirs sont disposés en cercles, on parle de « cromlechs ». Menhirs et dolmens ont des fonctions très différentes. Le dolmen est une sépulture et si, on trouve parfois des tombes au pied de menhirs, elles sont le plus souvent postérieures à leur construction.

    Répartitions des mégalithes
    Les mégalithes sont présents en Europe, Asie, Afrique et en Amérique du Sud. En Europe, ils sont présents de la Baltique à la Méditerranée. On en trouve en Suède, au Danemark, en Allemagne du Nord, en Hollande, en Irlande, en Grande-Bretagne, en France, en Espagne, au Portugal, en Suisse, en Corse, en Sardaigne, en Italie du Sud et à Malte. En Asie, ils sont présents autour de la Mer Noire, en Israël, en Arabie Saoudite, en Inde, en Asie centrale, en Malaisie, dans le Nord de Bornéo, en Corée et au Japon. En Afrique, on les retrouve au Sénégal, en Guinée, au Bénin, au Nigeria, au Cameroun, en Éthiopie et à Madagascar. En Amérique, ils ont été érigés en Colombie et à l'île de Pâques.

    Un des plus beaux dolmens et un des plus sacrés: Pentre Ifan

    Les MégalithesPentre Ifan est un site mégalithique de l’âge de bronze datant d'au moins 4000 ans avant JC. Il est probablement le plus beau des mégalithes. Il est dit avoir été construit à l'origine comme une chambre funéraire, mais elle a été dénudée de terre sur plusieurs milliers d'années.

    La magnifique pierre de faîte horizontale est toujours en place et est estimée peser 40 tonnes. Le site surplombe une colline, Fishguard Bay, et offre un cadre magnifique. La croyance des constructeurs a été que l'âme était plus proche du monde des esprits et aussi proche du Soleil, dont l'essence était adorée comme le donneur de vie, de chaleur et d'abondance.

    Il ya un passage intéressant sur Pentre Ifan écrit en 1911 par WY Evans Wentz, auteur du livre des morts tibétain, dans son livre The Fairy Faith dans les pays celtiques: «La région, la petite vallée dans laquelle se trouve le Pentre Ifan cromlech, le plus grand en Grande-Bretagne, est soupçonnée d'avoir été un lieu de prédilection pour les Druides anciens. Et dans les bosquets de chênes (Ty Canol Wood) qui existent encore là, la tradition dit qu’ il y avait autrefois une école florissante pour les néophytes, et que le cromlech au lieu d'être un lieu de sacrifices était à cette époque entièrement clos, formant comme une chambre obscure dans laquelle les novices étaient enfermés un certain nombre de jours pour leur initiation .... l'intérieur (de Pentre Ifan) étant appelé l'utérus ou le tribunal de Cerridwen. " Une tradition locale dit que parfois des fées sont vues ici: elles sont décrites comme des «petits enfants dans des vêtements comme des soldats, des vêtements et des bonnets rouges».

    L’origine des bâtisseurs de sites mégalithiques dans les pays celtiques est un sujet intéressant. Jusqu'à récemment, une théorie très joliment emballée, acceptée par la plupart des archéologues et des historiens, était que les constructeurs de mégalithes ont été des tribus assez sophistiquées dont les racines étaient dans les régions méditerranéennes de l'Est ou même plus à l'Est de l‘Europe. Progressivement, au cours d'une période de temps, ils ont migré à travers la Grèce, Malte, Espagne, Portugal, sud de la France, Bretagne, et enfin vers les îles britanniques et l'Irlande. Sur leur long voyage, ils ont laissé derrière eux de beaux exemples de chambres funéraires, tombes, dolmens et des temples mégalithiques, (qui même se trouvent en Grèce et Malte). Telle était la théorie de la tribu errante de l'Est.

    Récemment, cependant, l'invention de la radio-datation au carbone dans les années 1970 a fourni une méthode extrêmement précise de déterminer quand ces sites antiques ont été construits et utilisés. Deux exemples parmi de nombreux récemment datés sont Pentre Ifan, et les alignements de menhirs de Carnac, en Bretagne. Les deux émergent d'au moins 1000 ans de plus que leurs homologues méditerranéens, invalidant ainsi la théorie «migration» .

    «Un processus d'évolution continue des tribus indigènes» (pour citer un auteur récent sur le sujet), semble être la croyance maintenant acceptée.

    L’Église ne vit jamais d’un très bon œil ces pratiques païennes. Elle fut d’ailleurs à l’origine de beaucoup de destruction. Faute de pouvoir éliminer tous les sites, elle fit sculpter des croix sur les menhirs et fit construire des chapelles au-dessus des tumulus.

     

    Menhirs et dolmens

     

     

    Sources: http://viaterra.net/photopages/bzh/menhirs-dolmens.htm
    http://users.belgacom.net/Durbuy/Megalithes/ardennais.html
    http://www.simplystonecottages.com/pentreifan.html

     

     


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  • Le Serpent

    Le Serpent

    La symbolique du serpent est l'une des plus profondes et complexes. Il n'est guère de cultures et de mythologies qui n'aient leur Grand Serpent, souvent marin et ambigu, sinon ambivalent, quelquefois ailé. Serpents et dragons, amphisbènes, basilics, guivres, hydres, chimères, les monstres ophidiens sont présents sous de nombreuses formes dans presque tous les folklores. Ils y jouent deux rôles principaux : celui de gardien (légendes de la Toison d'or, de saint Georges) ou d'initiateur (Fáfnir et Sigurd).

    Loin de cette image maléfique qu'on tentera de lui attribuer, il incarne aussi l'immortalité, l'infini, et les forces sous-jacentes menant à la création de la Vie. Opposé au « Feu Primal », il est cependant fortement associé à la Terre à cause de son mode de déplacement. Puisque chthonien et rival de la lumière primale, il est associé au monde des morts et de la nuit, certainement aussi parce que son corps étrangement froid semble se passer de la chaleur de la vie. Puisqu'il connaît les secrets de l'après-vie et qu'il est une figure de patience, il devient symbole de toute sagesse et de gnose, de la connaissance, de l’initiation.

    Dieu créateur : Le serpent comme créateur apparaît dans diverses mythologies, chez les aborigènes australiens: le Serpent Arc-en-Ciel joue un rôle important dans le Temps des Rêves, chez les Dogons du Mali, ou chez les Massim de Papouasie, où il protégea le feu, civilisateur, des déluges de Goga, déesse de la pluie. Dans l'Égypte antique, Atoum, dieu-serpent, est le premier à avoir émergé des eaux primordiales, et a engendré le monde. Le Livre des Morts lui fait dire : «Je suis ce qui demeure...Le monde retournera au Chaos, à l'indifférencié, je me transformerai alors en serpent qu'aucun homme ne connaît, qu'aucun dieu ne voit !» En Chine, un mythe de création fait intervenir Nü Gua, descendue du ciel sur la terre, et qui créa les humains à partir de boue. Quetzalcóatl, le serpent à plumes, serait allé dans le monde souterrain pour y créer le cinquième monde de l'humanité.
    Le serpent est relié aux divinités proche-orientales du monde souterrain: la déesse de l'amour et de la fertilité assyrienne, Ishtar, ou Qadesh en Palestine. Des statuettes du XIIe siècle avant J.C. les représentent avec une forte connotation sexuelle; l'une d'entre elles avait la hanche entourée par un serpent. Ce lien avec une figurine du culte de la fertilité représente la vie qui vient de la terre et qui est donnée par la déesse.

    Le Serpent a aussi un rôle de protecteur, comme en Égypte où le cobra, l’uræus sacré, protégeait les pharaons. Dans la cosmogonie nordique, Yggdrasil - l’Arbre du monde, a ses racines rongées en permanence par un Serpent, Nidhögg. Dans le bouddhisme, un cobra géant protège Bouddha en méditation. Dans la tradition hindouiste, l'arc de Shiva doit sa puissance au serpent arc-en-ciel enroulé autour de sa corde. L'arc-en-ciel était alors considéré comme le pont entre le royaume des hommes et celui des dieux. Shiva porte une guirlande de serpents autour du cou. La Kundalini est par ailleurs représentée comme un serpent endormi, lové au niveau du premier chakra (l’éveil de cette énergie vitale permet à l’initié d’atteindre la Sagesse).
    Chez les Grecs anciens, dans les temples qui lui étaient dédiés, à Epidaure notamment, l’oracle était rendu par l’intermédiaire de serpents; le serpent Python est l'hôte du temple de Delphes d'où Socrate tirera sa devise, « connais-toi toi-même », celle-ci étant écrite au fronton de ce temple. Il représente ici le symbole même de la sagesse philosophique, le pouvoir de la connaissance et du savoir. Le serpent est aussi un des attributs du dieu des médecins Asclépios et d'Hermès qui le portent sur leurs caducées. On trouve aussi le serpent dans les représentations d'Apollon terrassant Python ou d'Hercule enfant en train d'étrangler un serpent ou adulte combattant Achéloüs métamorphosé en serpent.  La chevelure de Méduse est formée d'un nœud grouillant de vipères, que l'on retrouve sur le bouclier de Persée son vainqueur. Les textes ont fourni aux peintres historiques matière à des épisodes où le serpent figure de façon prééminente, notamment la mort d'Eurydice (femme d'Orphée), piquée par un serpent et celle de Cléopâtre, qui se suicide en se laissant mordre par un aspic.

    Différentes significations
    Symbole de la terre : Le serpent, dépourvu de pattes, le corps tout entier collé à au sol, s'abritant sous terre, est considéré assez universellement comme le symbole de la Terre-mère.

    Symbole de l'eau : Le serpent, créature parfois aquatique, représente parfois l'Esprit de l'Eau. La vouivre (wywre) est une femme-serpent aquatique dans la mythologie celte.

    Symbole de la connaissance : Messager de la Terre, il apporte aux hommes la clef des mystères naturels, la connaissance, et donc la sagesse, et devient le symbole des sciences. Dans le Gnosticisme le symbole du Serpent ramène à la symbolique de la peau et de cette mue que l'homme subit et qu’il quitte afin de devenir éveillé, il est de plus dans toutes les cultures, le symbole de la Connaissance Divine. La mue du Serpent symbolise également le dualisme de la matière et de l'esprit donc plus particulièrement de l'âme et du corps. Le serpent est aussi l'animal qui se régénère puisque la saison venue il mue, il change de peau : il fait peau neuve. Il représente l'une des plus vieille aspirations chimériques à la jeunesse éternelle, rajeuni ou plutôt jamais mort.
    Les Alchimistes pensent que la pierre philosophale est logée dans sa tête oblongue.

    Symbole du Mal : De par sa symbolique de connaissance, le serpent est devenu le Tentateur des hommes qui la recherchent, et bravent Dieu qui la leur interdit. C'est au Moyen-âge que Satan, métamorphosé en serpent, fut désigné responsable du péché d'Ève et de la chute de l'homme. Dans l'iconographie chrétienne, le serpent est un symbole ambigu. Il apparaît dans les illustrations du récit de la tentation d'Adam et Ève où il symbolise le tentateur, le mal, le péché ainsi que l'avènement de la mort. Par extension il devient un attribut de Lilith. Il figure également dans les représentations de Moïse changeant en serpent la verge d'Aaron, ou l'épisode du serpent d'airain ou paradoxalement, il représente aussi la guérison.

    Symbole d'immortalité et de Renaissance : Comme d'autres animaux, qui entrent sous terre comme on enterre les morts, et en ressortent, les serpents sont symboles de renaissance, et d'immortalité. Quetzalcoatl, ou «Serpent à plumes», chez les Aztèques, était un dieu de la mort, mais aussi de la Renaissance.

    Une créature insaisissable
    Mais c'est dans l'ambiguïté que le serpent dévoile sa véritable essence symbolique. Diurne aussi bien que nocturne, il est le lien entre les deux pôles de la Création, entre le ciel et la terre, entre la vie et la mort.

     

    Sources: Wikipédia et http://onirym.online.fr/v3/symbolique_serpent.php

     

     


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